Coup sur coup deux camarades de notre lointaine jeunesse sont partis vers le Père, auquel ni l'un ni l'autre, à ce qu'il me souvient de nos discussions souvent passionnées, ne rendaient d'ailleurs un culte orthodoxe.

 

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Jack Marchal d'abord. Un talent certain de dessinateur pamphlétaire. Un humour dur mais juste, car qui aime bien châtie bien. Son invention humoristique des Rats Noirs : une véritable trouvaille. Je me souviens n'avoir pas toujours compris cette forme esthétique, au fond très avant-gardiste, de l'autodérision. C'était aussi un hommage discret rendu à leur chef historique, cet Anthracite lui-même si souvent truculent et pertinent, auquel je tiens aussi à adresser ici un salut amical.

Quelles qu'aient pu être nos divergences, nos débats d'autrefois, nous avions tous en commun de résister aux diverses sectes de la révolution marxiste, agents, sous diverses casaques de la tiers-mondisation et de la destruction de la France.

La droite radicale perd en lui une figure d'excellence.

 

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Il fallait du courage pour tenir tête à ces hordes de petites hyènes, dix fois plus nombreuses qui, certes, sont parvenues au résultat, que chacun peut constater objectivement, simplement en se promenant dans nos villes devenues poubelles. Depuis trois générations, ils ont colonisé l'école, monopolisé l'université, sous couvert de bons sentiments, peut-être sincères. Oui Jack tes dessins constituaient une sorte de refuge pour les esprits encore libres. Ils protestaient sans vaines paroles contre l'imposture et l'imbécilité.

C'est probablement en Italie qu'ils ont eu leur meilleur retentissement. Un pays où l'on sait rire et chanter, et où la droite militante n'a pas peur de combattre le communisme.

Et puis est tombée la nouvelle de la mort des suites d'un cancer de François-Bernard Huyghe.

 

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Avec « FB » c'était tout autre chose. Il s'était éloigné des engagements militants les plus directement des années qui ont suivi mai 1968. Avec son épouse Edith ils avaient su parcourir, et observer, les pays les plus inattendus. Tous deux avaient publié d'intéressants regards sur le monde, sur les routes de l'orient, sur les Pèlerinages Bouddhistes, etc.

Petit souvenir personnel : un soir qu'ils dînaient à la maison, Édith et François-Bernard m'avaient dit rechercher un endroit perdu où ils pourraient écrire loin des agitations. Un endroit perdu ? J'en connaissais un, pour sûr : l'île héroïque de Kassos. Ils s'y installèrent ainsi plusieurs mois.

Plus tard, nous les retrouverons plusieurs fois les années suivantes, en Grèce, nous en vacances, eux au travail. Je me souviens, en 1997, à Karystos en Eubée, d'une affiche, qui nous avait fait rire. Collée par les jeunes communistes locaux elle proclamait « nous avons les mêmes ennemis, nous avons les mêmes rêves », un slogan que nous aurions pu reprendre.

Son meilleur livre dénonçait alors « la Langue de coton » de nos soi-disant élites, qu'il connaissait bien.

Son travail en avait fait progressivement un spécialiste reconnu des médias, de leurs manipulations, des fameuses « fake news ». C'est à lui en 2021, que Le Figaro demande s'il faut craindre un risque cyber autour du scrutin présidentiel de l'année suivante. Présenté comme « directeur de recherche à l’Iris » il répond savamment « oui »... mais il fait observer que « cela ne changera pas le cours de l’élection ». Autrement dit, très poliment, les journalistes et les politiciens vous nous faites rire.

C'était cela François-Bernard. Fils de René Huyghe, cet aristocrate de la pensée savait prendre ses distances.

Inconsolable en fait depuis la mort d'Édith en 2014, tu l'as rejointe dans la tombe. Vous resterez tous deux dans nos souvenirs.

JG Malliarakis  (08/09/2022)
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