Catégorie : Chroniques, par Pierre Vial
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La montée en puissance du FMI

Une triste première dans l’histoire de l’euro : alors que depuis sa création (1er janvier 1999) la monnaie européenne avait permis aux seize pays qui l’ont adoptée de faire face aux difficultés financières conjoncturelles, ces pays ont lancé un appel à l’aide au Fonds Monétaire International pour essayer de tirer la Grèce du mauvais pas où elle se trouve. La chancelière allemande démocrate-chrétienne Angela Merkel a mis tout le poids de l’économie allemande dans la balance, confirmant qu’elle est un agent actif du projet mondialiste que porte le FMI depuis toujours mais plus encore depuis qu’il est présidé par Strauss-Kahn, l’incarnation du pouvoir cosmopolite. Celui-ci avait dit à plusieurs reprises – et depuis plusieurs mois – qu’il était prêt à voler au secours de la Grèce… En Grèce on n’est pas dupe : le quotidien Elefthérotypia rappelle que le FMI a un « savoir faire technocrate » qui « s’est avéré destructeur pour les pays où il a été appliqué ». Car jusqu’alors le FMI mettait son nez dans les affaires de pays que Le Monde (27 mars 2010) qualifie pudiquement de « très faibles », pour leur imposer sa tutelle. Le quotidien note que « pour l’Union européenne, le recours au FMI peut sembler un déshonneur » car le prestige de l’euro est du coup mal en point :« La devise qui prétend  avoir l’avenir d’une grande monnaie de réserve mondiale, celle qui, de fait, pourrait un jour concurrencer le dollar, potentiellement soumise au sort d’une unité de compte de deuxième ordre ! »

Parlons clair : l’Europe vient de subir une défaite. Même si cette Europe n’est pas la nôtre, il n’y a pas de quoi se réjouir. D’autant que, tandis que Washington savoure,  Strauss-Kahn plastronne : le FMI est devenu incontournable, n’est-ce pas ? Ceci n’est qu’un début et Strauss-Kahn ne s’en cache pas : « Il a été mandaté par le G20 pour faire de nouvelles recommandations dans le domaine de la régulation financière. Fort de cet élan, le directeur général souhaite étendre encore l’influence du FMI. Fin février , il a annoncé vouloir demander un mandat élargi dans la supervision et l’intervention pour prévenir les crises économiques mondiales ».

La marche vers un gouvernement mondial… Avec une étape utile : la présidentielle de 2012. Le Point (1er avril 2010) consacre un gros dossier à DSK, présenté en couverture comme « le grand argentier de la planète ». Et explique en quoi ce grand philanthrope a d’excellentes chances de se retrouver à l’Elysée. De Sarkozy en Strauss-Kahn… L’essentiel, c’est de ne pas sortir de la grande famille.

Pierre Vial

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