On allait pourtant voir ce qu’on allait voir. Mais après quelques rodomontades de principe – aussi « percutantes » que les « vives » protestations du gouvernement français après la révélation du scandale des écoutes illégales de la NSA américaine -, nos trois pieds nickelés, Hollande, Valls et Montebourg, se sont couchés. Couchés devant leur maître, comme des chiens dociles. Et les dirigeants de la BNP ont suivi. La banque française va donc s’acquitter d’une amende aussi énorme qu’indue, totalement indue, de 8,9 milliards de $, soit 6,5 milliards d’euros. Celle-ci sera partagée entre les services du régulateur de New York, Benyamin Lawsky (tiens, tiens) pour le quart, et ceux du ministre fédéral de la Justice, Eric Holder, pour le solde.

 

Nous n’allons pas pleurer sur le sort de la BNP, alors que cette amende colossale ne représente même pas le bénéfice de deux années d’exercice. Les actionnaires vont donc grimacer un peu, un petit peu seulement, car le dividende va être un peu diminué, un petit peu seulement. Mais ce sont les salariés qui vont souffrir. Ils peuvent déjà dire adieu à leurs primes et autres bonus. Et même si cela n’est pas nécessaire pour le bon fonctionnement de l’entreprise, on peut être sûr que ses dirigeants en profiteront pour émettre un ou plusieurs plans sociaux, destinés à écrémer la société, toujours au nom de la productivité et de la rentabilité. Quant aux clients, ils verront sans doute leurs frais bancaires augmenter progressivement et insidieusement.

 

Après le tour de la BNP, ce sera celui de la Société générale et du Crédit agricole, contre qui une « enquête » est déjà diligentée. Mais les Français ne sont pas les seuls visés, les Britanniques et les Néerlandais y sont déjà passés, et les Italiens sont sur la sellette. Quant aux Allemands, ils devraient s’en sortir : les banques fédérales agissent par l’intermédiaire des banques des länder, et se gardent bien de toucher à ce dollar qui brûle les doigts.

 

On pourrait penser que tout ceci servira de leçon à des dirigeants européens trop confiants dans leurs « amis » américains. Mais non, ils ont déjà sorti le stylo pour signer le Grand Traité transatlantique qui livrera l’économie européenne à ces prédateurs qui nous inonderont de bœuf aux hormones, de poulets à l’eau de javel, de produits transgéniques et de semences Monsanto. Il paraît que les Européens pourront mieux se défendre de l’autre côté de l’Atlantique. Ils ont oublié tous les coups tordus de l’oncle Sam : l’interdiction de survol du Concorde, l’interdiction d’importation du foie gras français au nom de la protection des animaux et des fromages au lait cru au nom de la protection de la santé. Et tous les coups foireux pour nous empêcher de vendre à l’étranger Airbus et autres Rafale. Des amis comme cela, gardez m’en bien !

Alain CAGNAT

 

PS : l'Europe finance surtout son économie à travers ses banques (80 % environ). Contrairement aux USA qui le font à travers les marchés boursiers. En pénalisant les grandes banques européennes de cette façon les USA portent donc un double coup à l'économie Européenne : d'abord en imposant ses lois, mais surtout en pénalisant les capacités d'investissement de BNP dans l'économie réelle. Il est clair que cette banque ne pourra pas payer à la fois l'amende, et à la fois financer les investissements et les projets  de nos entreprises. Nos économies qui ont, en cette période plus que jamais, surtout besoin de relance, ne pourront pas le faire pendant quelques mois au minimum. La guerre économique est impalpable mais bien présente ! Echec... et Mat ?

Roberto Fiorini.

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