Jean MADIRAN, Georges-Paul Wagner, Jules MONNEROT, Le soi-disant anti-racisme, Itinéraires, Difralivre, 1995.


Jean MADIRAN , le co-fondateur et directeur du journal national et catholique PRESENT, est l’éditeur de nombreuses brochures de synthèse, de dimension modeste au contenu très ramassé, facilement utilisable.

Il s’est allié pour l’occasion au juriste G.P WAGNER (+), et au sociologue J. MONNEROT (+).
C’est déjà un travail ancien, puisqu’il date de l’apparition de la loi Gayssot de 1990, mais il reste tout à fait utilisable de nos jours.

Son titre en résume à lui seul le contenu : l’anti-racisme est une idée infondée, a fortiori si elle génère des lois.

Jean Madiran attire tout d’abord l’attention sur l’acception très fluctuante du mot « racisme ». Sans en rappeler les différentes définitions à travers les âges, il note que « ce qui mérite le nom de racisme, c’est [en politique] de prendre la race comme principe unique ou suprême d’organisation ». Mais l’ « anti-racisme » n’est qu’un « soi-disant » parce qu’ « il est devenu une technique d’assassinat juridique, moral et politique ».
G.P. Wagner souligne l’arbitraire de cette législation, dès son origine ; après le vote de la loi Pleven de 1972, un magistrat précisait dans un recueil de lois : « quant à une véritable éradication du mal, hors des mentalités et des inconscients, seule l’expérience permettra… ». D’emblée donc, la législation a connu en ce domaine un saut qualitatif inouï. G. P Wagner précise : « le langage de M. Foulon-Piganiol est celui même qu’adoptait l’Eglise à l’égard de l’hérésie ».
Dans la tradition française instaurée par la loi sur la presse en 1881, les limites à la liberté d’expression étaient « la provocation au crime et au délit (…), l’offense ou l’outrage (…), la diffamation ou l’injure », et « jamais les généralités d’individus » n’étaient concernées par ces limites. Ainsi, « un prêtre ne pouvait se sentir touché par une campagne de presse contre les prêtres en général ». Or, en 1972, sous régime républicain, « il suffit de parler de racisme et de répression du racisme pour que chacun oublie les principes, considérés comme sacrés la veille (…) ».

Mais, « plus le racisme est traqué et condamné, plus il devient malaisé de le définir. (…) Tout au fond, la dénonciation du racisme est la dénonciation de tout ce qui contredit une certaine idéologie mondialiste et égalitaire ». D’ailleurs, dès 1972, on prévit que des associations qui, de notoriété publique en faisaient leur activité, pussent engager des poursuites à côté du Parquet. Ainsi, le MRAP et la LICRA eurent, seules d’abord, ce privilège exorbitant. Et la jurisprudence se charge alors de faire la lumière sur ce délit de « mal-pensance », impossible à cerner avec précision  : « les commentaires ne restent libres que sur l’ethnie auvergnate ou bretonne ou sur la religion catholique, qu’il est permis de tourner en dérision jusqu’à la haine ». Et : « il est légitime de prôner l’exclusion d’un autre (…) si cet autre est lui-même suspecté de prôner l’exclusion de quelqu’un d’autre. » Cette formule rappelle évidemment le « pas de liberté pour les ennemis de la liberté » du terroriste SAINT-JUST.

 G. P Wagner conclut : « de tout façon, au nom des principes mêmes dont tous les démocrates se réclament, la loi du 1er juillet 1972 doit être abrogée. Elle a créé une censure inadmissible, une inégalité intolérable au détriment de ceux qui (…) sont  français par circonstance héréditaire. Surtout, elle a donné un pouvoir exorbitant d’inquisition à deux Eglises laïques, aux arrière-pensées politiques évidentes, et que rien n’autorise à se poser en donneuses de leçons de morale publique ». D’ailleurs, il est arrivé que les tenants du système mesurent eux-mêmes les conséquences de leurs choix. Ainsi, le journal d’extrême gauche LIBERATION fut poursuivi par la LICRA (tout arrive !). A cette occasion, Luc ROSENZWEIG écrivit (5 juillet 1983): « la LICRA jouit d’un privilège inouï : la loi (…) lui délègue le pouvoir de faire dire, avec une automaticité absolue, qui est antisémite et qui ne l’est pas ».
Jean Madiran complète : « ce que la loi de 1972 a réintroduit dans notre appareil législatif c’est bien, équivalemment, la notion de blasphème, c’est bien la répression du blasphème ».
Bien sûr, si accidentellement, un journal bien pensant peut faire les frais de cette répression, G.P. Wagner souligne  que « la lente entreprise de construction du droit de l’anti-racisme se présente donc, par le même mouvement, comme une lente entreprise de destruction de la nation ». Alors même que « les conventions internationales dont on fait grand cas, n’interdisent ni la discrimination fondée sur la nation, ni ne légitiment la discrimination fondée sur les opinions ».

La contribution de Jules Monnerot est d’un autre domaine. Ce dernier est sociologue, et il ne s’attache pas à souligner les contradictions des textes de loi, mais s’emploie plutôt à relativiser la notion même de racisme, prise dans son acception la plus courante. On pourra signaler au passage que Monnerot est antillais.
« Le XX° siècle étant un siècle idéologique et pseudo-moral, l’invasion trouve les plus majestueuses justifications idéologiques et morales. (…) L’ensemble des dispositifs de communication et d’enseignement pousse les Français autrefois en possession d’état, c’est-à-dire en possession de la France, à se laisser faire, et – hardiment ! – à perdre les caractères qui pourraient déplaire aux envahisseurs. »
Il justifie ensuite l’identité par la différence et le regard de l’autre : « Les images collectives (…) produites ne sont possibles que par l’optique d’un groupe ou d’une espèce sur une autre. On peut parler de phénomène de perspective d’un groupe humain sur un autre. S’il n’existait au monde qu’un seul groupe humain homogène, ce groupe humain n’aurait ni forme ni contours. Nous avons une identité parce qu’il existe d’autres identités. (…) Nous ne pouvons rien en principe sur la perspective prise par d’autres, et du dehors, sur nous. (…) Un chevalier du Moyen Age ne pouvait se définir à son époque comme un chevalier du moyen Age. »

Il en résulte que « dans une invasion, les points de vue de l’envahisseur et de l’envahi ne sont pas permutables ».
La différence, source du prétendu racisme, ne peut donc être abolie : « chez les hommes, individuellement ou collectivement, la constatation de différences ne peut pas ne pas donner lieu à des jugements de valeur. L’homme, animal perspectiviste, est un animal qui valorise – en bien et en mal – un animal qui hiérarchise. Les différences ne sont pas indifférentes. Chez l’homme, animal porte-valeurs, nous ne pouvons faire qu’elles ne soient portées sur une échelle hiérarchique. On ne peut contraindre l’homme à ne pas hiérarchiser. »

On est toujours le « raciste » de quelqu’un : « Tel groupe réagit mal à tel autre groupe. L’un des groupes en question, ou les deux, nomme l’autre raciste, ce qu’il signifie qu’il perçoit que l’autre groupe réagit aux particularités qu’il présente de manière négative ou très négative. Un spectateur impartial de cette situation pourrait nommer l’un et l’autre groupe « raciste ». Ils le sont en gros tous deux l’un par rapport à l’autre, et aucun n’est enclin à reconnaître les faits sous cette forme. (…) La réalité qu’il y a derrière le terme « raciste » est qu’un groupe humain gêné par un autre groupe humain réagit. »

L’antiracisme est donc une « supercherie de masse » : « il n’y a aucune différence entre racisme et antiracisme. (…) L’antiracisme est un racisme contre les racistes. Le groupe détesté est construit par le groupe détestateur qui sélectionne des traits réels et même, en plus, des traits imaginaires, traits qui sont l’objet de rites d’exécration et de malédictions collectives à la mode du XX° siècle réputé civilisé, surtout de malédictions médiatiques. Ce sont techniquement les plus parfaites excitations à la haine qu’on ait connues dans l’histoire de l’humanité. (…) le terme raciste est un terme relatif. Le tour de passe-passe est (…) de le faire prendre pour un terme absolu. (…) Il s’agit d’une pure logomachie, jusqu’ici d’une surprenante efficacité, bref, d’une réussite dans une de ces opérations de guerre sémantique qui caractérise notre époque. »
La sidération dont nous sommes les victimes est considérée par Jules Monnerot comme préméditée : « il s’agit d’une volonté politique, la volonté de modifier la teneur de la population française, de telle sorte que le terme France, en cas de réussite de cette opération grandiose d’invasion acceptée, change tout à fait de sens. »

La loi du 13 juillet 1990 qui réprime la contestation de « l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité » vise les révisionnistes : « ce sont les universitaires qui subissent la prétention ubuesque de se voir imposer autoritairement une vérité historique fixée pour l’éternité par une tribunal militaire ». Il s’agit du tribunal de Nüremberg qui jugea les dignitaires nazis en 1945.
« Son origine première, c’est d’avoir été impérieusement réclamée par un communiqué-ultimatum de l’association internationale des Bn’ai Brith, qui exigeait le « renforcement des moyens de lutte contre le racisme » par des « plans concrets » qui « passent notamment par l’éducation et la législation » : c’est le second alinéa de ce communiqué – ce second alinéa que Le Monde a jugé prudent de ne jamais publier. Son texte intégral a paru le 7 décembre 1989 dans le Jour J, « seul quotidien juif de langue française ».
 
Les actes ont suivi.
Mais elle est également une prolongation de la loi Pleven de 1972, qu’elle précise : est condamnée « toute discrimination fondée sur l’appartenance (…) à une nation (…) ». Cela signifie que « La République française est devenue, devant sa propre loi, une République raciste : sa législation édicte, non abrogées, de justes discriminations fondées sur l’appartenance ou la non-appartenance à la nation française. Elle n’en édicte pas assez. Mais elle en a établi plusieurs, qui sont toujours en vigueur. La Constitution de la V° République, comme celle des Républiques précédentes, est une Constitution « raciste » quand elle accorde le droit de vote aux Français et le refuse aux habitants étrangers : c’est bien une « discrimination ». L’Etat exige de ses fonctionnaires d’autorité qu’ils aient la nationalité française : c’est bien normal, mais c’est évidemment « discriminatoire ». Une loi d’une absurdité aussi énorme n’a cependant pas trouvé la soixantaine de députés qu’il aurait fallu pour en appeler au veto du Conseil constitutionnel. »

En conclusion, nous dirons que le système a élaboré au moyen de la législation et du discours anti-raciste un formidable mythe incapacitant.
Paralysés par la peur, les Français moyens, tolèrent d’être soupçonnés a priori de culpabilité. Aussi, et alors qu’ils n’en pensent pas moins, se garantissent-ils préventivement contre toute accusation : c’est la fameuse formule « je ne suis pas raciste mais… »  qui fait tant rire les activistes anti-identitaires. Ce fut d’ailleurs le choix d’un grand leader politique, de sensibilité « nationale ». Ce dernier n’eut de cesse de rappeler les évènements de son passé qui témoignaient en faveur de sa tolérance à l’« Autre » : amis allogènes, respect des traditions religieuses d’autrui, etc…Quoiqu’il ait fait, il n’empêche qu’à la suite d’un longue carrière consacrée à la vie publique, il ne pouvait que conclure au maintien du soupçon concernant sa culpabilité supposée : il n’avait pas franchi la barrière de la « respectabilité ». Il demandait des explications qui ne venaient pas. C’est que le racisme étant un « crime métaphysique », reposant sur un sentiment, la haine, il est impossible d’apporter une preuve concrète de son « absence de haine » ; ce sont les organisations civiques - Mrap, Licra et autres – qui décident de la « pureté » de vos sentiments : elles sont donc en ce domaine toutes puissantes.

Un autre écueil est également observable. C’est l’attitude qui s’oppose – en apparence du moins – radicalement à la première, celle du rebelle absolu.
Puisque le système me catalogue parmi ses ennemis absolus, je joue le jeu : vous vouliez de la « Bête immonde », en voilà ! Jean MABIRE avait il y a longtemps donné un article au Choc du mois (première mouture, celle des années 80-90) dans lequel il décrivait la tenue vestimentaire, et l’attitude du « skinhead », qu’il comparait à sa supposée référence des années 30-40. Il en concluait à la différence radicale, quasiment en tous points.
En posant en barbare, en marginal (tenue provocante, attitude agressive) le rebelle [que Guillaume FAYE oppose au « révolutionnaire », qu’il juge dans Avant guerre, plus sérieux] joue à son insu le rôle qui lui est assigné par ses ennemis. Il devient de fait un repoussoir pour le citoyen ordinaire et n’est au fond qu’un pion manipulé par le système : il ne le dérange pas mais lui est au contraire très utile car il est une vivante justification de toutes les lois d’exception votées pour « sauver la démocratie ».

Ce petit traité dirigé par jean Madiran nous offre donc une troisième possibilité, de loin la meilleure.
Les trois auteurs nous montrent l’inanité de l’argumentaire adverse. Donc, il faut connaître et s’employer à faire connaître cette évidence. Une fois libéré de ces chaînes mentales, on refusera très tranquillement de « jouer au jeu » qui nous est imposé, soit en se cherchant des excuses pour un délit imaginaire qu’on nous impute (« je ne suis pas raciste mais… »),  soit en acceptant d’endosser l’habit du « maudit » . On adoptera donc la troisième voie qui est la seule possible : il faut très tranquillement affirmer que c’est l’autre qui ment, que l’anti-racisme n’est, comme l’affirme Alain FINKELKRAUT, que le « communisme du XXI° siècle », et que ce sont nos valeurs qui sont les vraies et les bonnes.
Ce petit ouvrage nous y aide beaucoup.
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