Catégorie : Fêtes Païennes
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La Meute Arverne vous souhaite une joyeuse fête de Beltaine !

Beltaine est le nom donné par les Celtes à la fête qui, au début du mois de mai, marquait pour les peuples de l'Europe des temps anciens le début de l'été, le printemps ayant définitivement vaincu les puissances de l'hiver et de la nuit. Beltaine est un mot irlandais (son équivalent écossais est Bealtuinn) formé avec le vieux celtique tene ("feu") et un Bel qui peut se référer à Bélénos, l'équivalent gaulois d'Apollon, ou dériver de bel, "brillant".
Mais, que Beltaine soit "feu de Bélénos" ou "feu brillant", il est purificateur puisque le fait de faire passer les troupeaux entre deux feux de Beltaine les immunisait contre toutes les maladies. Du nord de l'Italie à la Gaule et à l'Autriche des sanctuaires dédiés à Bélénos se dressaient auprès de sources curatives, l'association du soleil et de l'eau ayant des pouvoirs merveilleux : une légende attachée à la Fontaine de Barenton, dans la forêt de Brocéliande (dont il est beaucoup question dans l’œuvre de Chrétien de Troyes, Yvain ou le chevalier au lion) veut que le bouillonnement intermittent de son eau soit lié à la présence de Bélénos. La Fontaine de Barenton avait donc vocation à être le lieu de rendez-vous de l'enchanteur Merlin et de la fée Viviane, la "Dame du Lac "...
Beltaine  est aussi une date de fondation : c'est ce jour-là que la Race divine des Tuatha Dé Dannan arriva en Irlande, "chevauchant des nuages noirs". Pour essayer d'effacer ce souvenir gênant pour elles, les légendes chrétiennes assurent qu'à Beltaine Saint Patrick alluma un feu sur la Colline de Slane, près de Tara, pour proclamer le triomphe du christianisme. Curieux saint, entre parenthèses, que ce Patrick, ancien druide...
Les druides jouaient d'ailleurs un rôle central à Beltaine. Ils allumaient les feux au sommet des collines, en s'orientant vers le soleil levant, répétant ainsi l'allumage du premier feu par les Dieux fondateurs. Des offrandes sacrées étaient jetées dans le feu et envoyées ainsi vers le ciel, comme portées par les flammes considérées comme des mains levées en prière. Le feu, intermédiaire entre les hommes et les Dieux, en appelait à la bienveillance de ceux-ci pour protéger les troupeaux et les récoltes.
Premier Mai ! Jour de grande joie !
Belles couleurs jouant dans le vallon.
Maintenant s'éveille au mince rayon du matin
La chanson sauvage et gaie du merle noir.

Maintenant vient l'oiseau couleur de poussière
Le coucou à voix forte, l'amant de l'été ;
Les arbres branchus sont lourds de feuillage ;
La saison amère et mauvaise est partie...

Les abeilles chargées d'un frêle pouvoir
Font une grande récolte dans les fleurs ;
Les vaches se promènent, les flancs boueux ;
Des fourmis affairées vont et viennent sans relâche.

Par la harpe sauvage du bois
Le vent fait vibrer sa musique -
Maintenant il se tient immobile,
Sur l'Océan la voile dort.

Le pouvoir des hommes s'accroît en Mai,
La fierté et la gaieté augmentent pour les filles ;
La beauté envahit les hauteurs boisées ;
Belle et claire est la plaine à leur pied...

En haut l'alouette chante à tue-tête sa joie,
Son lai infatigable et ténu et farouche,
Chantant sans retenue d'une joie sans égale,
Le charmant moi de Mai, aux couleurs délicates.
Poème irlandais anonyme (IXème siècle)
extrait de Fêtes païennes des quatre saisons, Les éditions de la forêt
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