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LA SAINT NICOLAS, le 6 décembre

 

Dans beaucoup de provinces européennes, le cycle de Noël commence le 6 décembre, jour de la Saint-Nicolas, pour se terminer le 6 janvier, jour des Rois.

On est pas certain des origines historiques de la figure de Saint-Nicolas. Aucun texte historique ne peu attester de sa réelle existance.

La propagande chrétienne en fait l’unique fils de parents aisés, né vers 270 à Patras, une ville de Lycie en Asie Mineure. Il se serait distingué par sa piété et ses bienfaits. Il serait mort en 342 ou en 347. Il aurait participé, en qualité d’évêque de Myre en Anatolie, au Premier Concile de Nicée en 325, où il aurait pourfendu la thèse d’Arius, qui affirmait des natures différentes pour chaque personne divine, et quant à lui, il aurait soutenu le point de vue orthodoxe, c’est-à-dire celui de la Trinité du Père, du Fils et de l’Esprit Saint.


D’après la légende galiléenne, les ossements de ce saint fabuleux auraient été transportés en 1087 de Myre à Bari en Italie méridionale. Depuis lors, son culte n’a pas cessé de croître en Occident, en se propageant par les voies fluviales de l’Europe centrale et septentrionale, de même que les voies terrestres qui partaient d’Italie pour mener en France et en Allemagne. Cologne et Trêves sont devenues ainsi des hauts lieux du culte de Saint Nicolas. Ce culte s’est, ensuite, étendu en Scandinavie et en Islande, de même que dans les colonies allemandes de Silésie et de Poméranie et, enfin, dans les villes baltes de Riga et de Reval.

Quelle est la raison fondamentale du succès de ce culte et de son extraordinaire popularité ? Saint Nicolas est le protecteur des marins, des voyageurs, des pêcheurs, des constructeurs de ponts, des colons germaniques s’installant de l’Oder au Golfe de Finlande. Devenu au fil des temps le saint patron des voyageurs que guettaient bien des périls, Saint Nicolas a fini également par étendre sa protection aux voleurs et aux brigands. 

La fête de Saint-Nicolas représente sans doute la christianisation  du dieu germanique des eaux, Hnikar (ou Nikuz). Hnikar est toutefois un surnom d’Odin. Voilà pourquoi Saint Nicolas, qui est devenu le patron des marins et des bateliers, était toujours représenté monté sur un cheval blanc puis sur un âne, une réminiscence de Sleipnir, le cheval magique d’Odin‑Wotan. Le mythe peut s'apparenter alors à celui de la « chasse sauvage ». Mais comme tourne sans cesse la roue des croyances et des traditions, saint Nicolas a été, à son tour, laïcisé pour devenir le père Noël.

Nos ancêtres tenaient énormément à leurs dieux et retransformaient rapidement tous les saints chrétiens en des figures familières et bienveillantes, qui n’étaient rien d'autre que leurs dieux ancestraux. L’Eglise était obligée d’attribuer à ses propres saints les caractéristiques immémoriales des dieux européens qui étaient honorés selon les traditions du peuple.

Saint Nicolas parcourt les campagnes pour distribuer friandises et cadeaux aux enfants et la coutume reste toujours vivante de la Picardie à la Rhénanie, en passant par la Champagne et la Lorraine, la Flandre et la Wallonie.

Les enfants qui attendent la visite de saint Nicolas placent dès la veille, le 5 décembre, un sabot ou une chaussure dans la cheminée ou tout autre lieu propice et se font une joie de découvrir au matin les présents apportés par le vieillard légendaire. Quelquefois, celui-ci n’est pas seul et accomplit sa tournée flanqué du « Père Fouettard ». Ainsi renaît la justice du légendaire Charlemagne « à la barbe fleurie » : si les gentils enfants sont récompensés, les mauvais sont punis.

Ce personnage fort peu chrétien hante les rayons de jouets des grands magasins et parvient même à distribuer des cadeaux dans des HLM totalement dépourvues de cheminées…

Il garde de sa lointaine origine nordique l’habitude de se déplacer en plein ciel dans un traîneau attelé de rennes, en provenance directe de Laponie.

J.P. L.


Pour en savoir plus :

- "B.A.-B.A. Père noël", par A. d’Appremont - Editions Pardes 1999

- "Fêter Noël", par A. De Benoist - Editions Pardes 1994

- "Paroles païennes", par N. Belmont - Editions Imago 1986

- "Fêtes païennes des quatre saisons", sous la direction de Pierre Vial - Editions de la Forêt - Mars 2008

- "Mythologie chrétienne", par P. Walter - Editions Imago 2003

- "La fabuleuse histoire du Père Noël", par T. Van Renterghem - Editions Du Rocher 1996

- "Saint Nicolas", par B. Coussée - Editions CEM

- "Das deutsche Jahr in Brauchtum, Sage und Mythologie," par Michael Damböck - Verlag Damböck, Ardagger (Autriche) 1990


A lire également :

- Fêtes païennes des quatre saisons, sous la direction de Pierre Vial, par Robert Dragan

- Les "Fêtes Païennes des Quatre Saisons"

- "Fêtes Païennes des Quatre Saisons", Interview vidéo de Pierre Vial à l'occasion de la sortie de son livre (Partie 1)

- "Fêtes Païennes des Quatre Saisons", Interview vidéo de Pierre Vial à l'occasion de la sortie de son livre (Partie 2)
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