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Le MEDEF lance l’offensive pour forcer le gouvernement socialiste à négocier sur la compétitivité salariale. Décodage d’une attaque en règle.

Ce jeudi 12 Juillet 2012 le groupe PSA (Peugeot Citroën) vient d’annoncer la suppression de 8000 postes ; un coup de tonnerre dont on n’a pas fini de mesurer les conséquences... Mais l’objectif est atteint : le MEDEF, l’UIMM et les autres syndicats patronaux veulent donner le « la » et rappeler aux socialistes qui mène la danse. De toute façon, ces licenciements étaient planifiés de longue date,  non ? Le candidat Sarkozy n’avait-il pas demandé à ses amis patrons d’attendre un peu avant de licencier ?

Désormais la machine est en route ! Sarko a perdu, alors ils vont ouvrir les vannes des licenciements.

Cette annonce résonne comme un coup de tonnerre dans cette France entrée à nouveau en récession sur le second trimestre de 2012. La consommation est morose, et Monsieur Varin, actuel PDG de PSA ne va pas aider à réchauffer l’ambiance. Il risque même de renforcer la crise sous jacente.

En annonçant très tôt, ce matin du 12 juillet, ces mesures d’ajustement des effectifs, il s’attendait à un accueil favorable des marchés qui ont dignement célébré l’événement : le cours de bourse a aussitôt grimpé de presque 4 %... pour ensuite baisser. Normal dans leur monde : le cours a grimpé, alors on vend pour engranger les profits !  Le rapprochement avec General Motors commence à porter ses fruits ; Peugeot se comporte enfin en employeur libéral !

 

Mais au-delà du cas industriel de PSA, Il ne faut pas perdre de vue la date à laquelle intervient cette annonce : seulement deux jours après la conférence sociale des 9 et 10 juillet, temps fort voulu par le nouveau gouvernement socialiste. Ce dernier veut inscrire l’obligation de négocier avec les partenaires sociaux, dans la constitution française. Oui, oui, vous pourrez négocier, mais sur les sujets que l’on vous imposera ! Histoire de bien rappeler au PS qui gouverne, et ou se situe le pouvoir réel.

L’histoire se répète ; après l’élection de Mitterrand était arrivée une crise industrielle, pour peser sur sa politique, et le contraindre à des concessions sur d’autres sujets. Ici, le même scénario se mets en branle : on prépare d’autres vagues de licenciements. Ainsi on obligera le gouvernement socialiste à négocier, sur le thème de la compétitivité salariale.

Cette compétitivité salariale que Sarkozy n’a pas eu le temps de boucler, et qui est exigée par Bruxelles et le MEDEF ! Fillon voulait l’imposer aux syndicats, que ce soit avec des SMIC de branches, ou avec la remise en cause des accords collectifs, ou encore en instaurant la fléxisécurité (suppression du CDI contre plus de formation tout au long de la vie). Ils demandaient même à ce que les salaires puissent baisser si le travail n’était pas rendez vous. Avec les socialistes, ce sera plus subtil : un climat propice de destruction d’emplois sera créé, et ainsi le PS sera « obligé» de transiger : que pouvaient-ils faire d’autre ! C’est vrai ça que faire d’autre ! Elle est belle leur démocratie sociale. Tant pis pour les pauvres gus qui vont rester sur le carreau. Ce soir nos pensées sont avec les familles de tous ceux qui ont le ventre noué par ces annonces.

Le dumping social (= accepter la concurrence déloyale sinon on délocalisera) a encore de beaux jours devant lui, puisque l’Europe ne protège pas ses salariés, et que ses dirigeants actuels, tout comme ce patronat vorace, continuent de mettre les salariés européens en compétition avec ceux du reste du monde ! Ils appellent cela la « modération salariale ».

 

Roberto Fiorini

 

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PSA et sa coupure politicienne d'avec l'IRAN où le groupe vendait 450.000 véhicules

 

 

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