Septembre est le mois de l’un des tournants du cycle annuel : l’équinoxe d’automne, milieu de l’année indienne et de l’année iranienne qui commencent avec l’équinoxe de printemps. Or le folklore français l’ignore totalement. Avec les fêtes de vendanges, la seule célébration  notable de septembre est la Saint Michel (fixée au 29), qui marque le terme des baux et contrats agricoles. Si l’on remonte à nos ancêtres germains, gaulois et romains, la quête ne se révèle pas plus fructueuse.

Certes, peu de fêtes germaniques nous sont connues, et celles que nous connaissons ne sont pas datées de façon précise ; mais aucune ne semble correspondre à l’équinoxe de septembre. Des quatre grandes fêtes celtiques qui nous ont été transmises par l’Irlande ancienne, Imbolc (1 février), Beltaine (1 mai), Lugnasad (1 août), Samain (1 novembre), aucune non plus ne lui correspond. Même constatation avec les calendriers romains, qui ne signalent rien de particulier au 21 septembre, et dont plusieurs placent l’aequinoctium au 24 ! Tout cela semble pleinement justifier le scepticisme des auteurs qui font observer, à juste titre, que la fixation des équinoxes, comme celle des solstices, n’a aucun intérêt économique en général, ni agricole en particulier, qu’elle est très difficile à effectuer, et qu’elle n’avait donc guère de chance de donner lieu à célébration chez les Anciens.

Or les observations faites sur certains mégalithes d’Europe occidentale et septentrionale, dont les plus anciens, ceux de Bretagne, remontent au milieu du cinquième millénaire, attestent par leur disposition une connaissance du cours annuel du soleil et de ses tournants, solstices et équinoxes, révélant ainsi des préoccupations tout autres qu’agricoles : celle, notamment, de la régularité du cycle annuel, qui, dans le monde indo-européen, constitue le modèle cosmique de la vérité, fondement des rapports sociaux.

 
 

Jean HAUDRY

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