Catégorie : Chroniques, par Pierre Vial
Affichages : 12228

{xtypo_dropcap}I{/xtypo_dropcap}l y a un peu plus d’un mois, j’écrivais dans Terre et Peuple Magazine, au sujet de la campagne d’intox menée par Sarkozy sur le thème de l’identité nationale : « Il utilise là un classique, trop classique, attrape-couillons électoral, pour aller chaparder des électeurs dans la musette de Le Pen ». Les faits ont, hélas, donné raison à mon analyse, alors que j’aurais bien aimé me tromper.

Avec la froide cruauté de l’arithmétique, les chiffres ont parlé : Sarkozy a massivement engrangé les voix lepénistes, dès le premier tour et plus encore au second tour. Selon l’institut Ipsos, 63 % des électeurs frontistes se sont reportés sur  Sarkozy, 20 % se sont abstenus, 12 % ont voté Ségolène Royal et 5 % ont choisi le bulletin blanc ou nul. Il est de bon ton de se moquer des sondages, mais leurs indications ont été cette fois-ci confirmées par les résultats (qui ont même, pour la première fois, été plus mauvais pour J.M. Le Pen que les chiffres préalablement annoncés par les sondages). Sans ménagement, évidemment, Le Monde (8 mai) commente : « Au soir du second tour, M. Sarkozy a pu contempler l’étendue de son succès aux dépens de l’extrême-droite. Il a laissé un Le Pen usé, vaincu et pathétique : l’OPA sur le vote FN a parfaitement fonctionné, au point de rendre caduque la consigne d’abstention du chef et de susciter les « félicitations » (à Sarkozy, NDA) de sa fille, appelée à prendre sa succession pour ramener un jour le mouvement dans l’orbite de la droite classique » . L’avenir dira si se réalisera  cette prédiction, assez logique, concernant une évolution à la Fini (qui a vidé le MSI de sa substance pour faire de son Alliance Nationale l’aile droitière de Berlusconi).

Donc, Sarkozy ayant été élu grâce aux voix lepénistes les naïfs s’imaginent, veulent s’imaginer, que cela l’engage à orienter de la bonne façon sa future politique. Les naïfs vont vite déchanter. Mais je ne suis pas sûr que cela suffise à ramener au bercail lepéniste les égarés. Car ce maître prestidigitateur qu’est Sarkozy a récupéré, en parlant de « racaille » et de « karcher », un discours dur que ne tient plus Le Pen. Des mots qui ont eu leur utilité électorale mais qui dissimulent une idéologie bien différente, à laquelle doit être fidèle le nouvel élu, comme le rappelle benoîtement Le Monde : « Il est donc souhaitable qu’il laisse libre cours à sa part de sincérité ; donc à l’audace « sociétale » qui fut la sienne, à tel ou tel moment de son parcours : sur la place de l’islam de France, la discrimination positive, les unions homosexuelles, le refus de la double peine et même le vote des immigrés ». Rappel utile…

Ceci étant, que faire ?

Comme je l’ai déjà dit et écrit, il ne faut compter que sur nous-mêmes, en misant sur la mise en place de réseaux assurant une solidarité réelle, concrète, entre les identitaires dispersés sous diverses étiquettes (lesquelles n’ont qu’une importance relative).

Première nécessité : une lucidité totale sur les vrais enjeux. Au-delà des péripéties électorales (dont nous savons qu’elles ne changeront rien, quels que soient leurs résultats), un constat s’impose. Toujours le même : l’immigration est et sera toujours plus le facteur déterminant de notre vie quotidienne et de notre cadre de vie. Les « experts » de l’ONU annoncent la couleur (si l’on ose dire…) : si la France veut maintenir un rapport satisfaisant entre le pourcentage d’actifs et le pourcentage de retraités, il faudra qu’elle accueille « vingt à quarante fois plus » ( !) d’immigrés qu’elle ne l’a fait durant ces dix dernières années. Dans ce cas, précise tranquillement l’ONU, « les immigrés post-1995 et leurs descendants » représenteront, en 2050, « plus des deux tiers » des habitants de la France (Le Monde, 29 avril). Les politiciens de tous bords connaissent évidemment ces chiffres. Mais eux qui, de droite ou de gauche, se sont partagés, se partagent et se partageront le pouvoir, n’ont fait, ne font et ne feront rien à cet égard. Soit par conviction idéologique soit par lâcheté. Ils laisseront donc la situation se détériorer toujours plus, au besoin en encourageant cette détérioration (la discrimination positive chère à Sarkozy, le regroupement familial, qu’il ne remettra pas en cause, ne peuvent qu’inciter de nouveaux immigrés à venir, toujours plus nombreux, profiter du gâteau offert par un pays plus soucieux de l’étranger que de l’indigène).

Face à ce constat, il est urgent de regrouper les nôtres, de mobiliser toutes les bonnes volontés sur un seul mot d’ordre : « Non à l’invasion-immigration. Résistance et reconquête ». La passivité est mortifère. Il faut donc mener, sans se lasser, des campagnes de sensibilisation par une propagande active, avec les moyens qui sont à notre portée (journaux et revues, affiches, autocollants, Internet). Le but étant de regrouper ceux qui sont encore capables de réagir.

Les susceptibilités, rancoeurs, amertumes, contentieux anciens ou récents, esprit de chapelle doivent s’effacer devant l’impérieuse urgence : faire face au danger mortel qu’est l’immigration-invasion.  Tout le reste (y compris les appétits électoraux) doit être oublié, ou au moins relativisé. Sans chef autoproclamé, un organisme de coordination très souple (qu’on peut appeler Front Charles Martel, ou de tout autre nom annonçant clairement l’objectif) peut et doit regrouper, pour des actions ponctuelles et ciblées de propagande, les diverses sensibilités de notre mouvance (nationalistes et identitaires, régionalistes, catholiques traditionalistes et païens, monarchistes et républicains, membres du FN, du MNR, du Parti Populiste, du Bloc identitaire, de Réfléchir et Agir, de Terre et Peuple, etc…). Chacun garde son appartenance, sa carte, mais participe à des actions communes, avec des objectifs précis et ciblés (diffuser le même tract, coller la même affiche, etc…). Avec une seule signature fédératrice (Front Charles Martel ou toute autre, peu importe), qui n’a pour but que d’indiquer clairement quel est pour nous tous l’objectif prioritaire. Et qui nous redonne du souffle, l’envie de nous battre. Est-ce trop demander ?

FaLang translation system by Faboba