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Il semble que, dans un pays d’Amérique en crise économique, il y ait une sorte de dictateur qui a convoqué des élections (pour tromper, sa méchanceté ne connaissant pas de limites), qu’il a gagnées. Mais on nous dit qu’il a triché (vous voyez, c’est un méchant !), que le peuple le rejette unanimement et qu’il descend dans la rue pour lutter pour sa liberté, sa justice, son égalité, sa fraternité et tout ça.

Bien sûr, les médias généralistes, de masse et réguliers nous informent de cette méchanceté du tristement célèbre dictateur. Ils nous donnent des images de répression, de la gravité de leur situation, etc. Nos responsables politiques condamnent les actions de ce régime impitoyable, de droite à gauche.

Eh bien, j’ai déjà vu ce film. Normalement, ce sont des personnages qui n’entretiennent jamais de bonnes relations avec les États-Unis d’Amérique. Vous savez, ce pays très préoccupé par les régimes dictatoriaux qu’il ne contrôle pas. Ceux qu’il contrôle, tout va bien, bougez, il n’y a rien à voir ici !

Je ne peux pas savoir avec certitude ce qui s’est passé exactement au Venezuela : chacun m’explique une version totalement différente et contradictoire. Je ne sais pas ce que fait M. Maduro, bon ou mauvais, mis à part si je l’aime ou non (pas très bien).

Ce film, où prévaut le contenu émotionnel et où personne, absolument personne, ne nous explique calmement la réalité de la situation, où l’on préfère mobiliser le sentiment des masses sans aucune formation politique, en les préparant à accepter tout bombardement ou tout ultérieur meurtre des « méchants », les faisant participer comme des choristes au pillage et à la destruction de n’importe quel pays… cela se passe généralement ainsi :

– Les mobilisations font tomber le gouvernement et il cède aux revendications.

– Les revendications sont généralement le remplacement d’un gouvernement par un autre.

– Après le changement de gouvernement, la « communauté internationale » (l’Occident) applaudit le retour de la liberté dans ce pays.

– Le nouveau président et son gouvernement sont autant voire plus des fils de pute que le précédent, mais ce sont les « bons » fils de pute.

– Ce pays, contrôlé par les Etats-Unis, on ne le voit plus dans les médias et personne n’en dit plus. La fin. The End.

 

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Maria Corina Machado, cheffe de l’opposition vénézuélienne, et Edmundo Gonzalez Urrutia, lors d’un rassemblement devant une agence des Nations unies à Caracas, le 30 juillet 2024. YURI CORTEZ / AFP

 

Messieurs, grandissez. En politique, qu’elle soit nationale ou internationale, seules les relations de pouvoir comptent. Être bon ou mauvais, juste ou injuste, est la moindre des choses.

Israël peut commettre un génocide parce qu’il le peut et les Palestiniens ne peuvent rien faire parce qu’ils n’en ont pas les moyens. Maduro a derrière lui le pétrole, la Russie et la Chine et sûrement une bonne partie du peuple. Idem en Syrie (rappelez-vous comment ils nous ont vendu à quel point Bachar Al-Assad était mauvais, lorsqu’il affrontait des djihadistes vicieux ?). Sans parler de ce qui s’est passé en Ukraine en 2014, qui est à la base du conflit actuel.

Personne ne vous parlera du Turkménistan, ni de l’Arabie Saoudite, ni de Brunei, ni du Congo. Ni de la présidence triée sur le volet de Von der Leyen en Europe. Ni qu’aux États-Unis, il n’y a que deux partis, où il est courant de tirer sur des politiciens lors de rassemblements. Personne ne vous dira un mot de ces démocraties hyper-corrompues qui bénéficient de l’approbation américaine.

L’Occident continue de vouloir protéger ce qui se passe dans tel ou tel pays en vertu de ses intérêts particuliers, les affaires de certaines élites. Appelez cela comme vous voulez, mais traiter certains peuples comme si eux étaient incapables de diriger leur propre vie relève du simple paternalisme ou du colonialisme.

Dans le cas du Venezuela, le choix se pose : mondialisme ou multipolarité ? Pays pétrolier contrôlé par les États-Unis ou par l’État vénézuélien ? Pendant de nombreuses années, Washington a bloqué et sanctionné Maduro et boycotté la société nationale Petróleos de Venezuela, SA (PDVSA), qui possède les plus grandes réserves de pétrole au monde (20 % du total).

Est-ce que ce qui précède rend Maduro bon ? Eh bien, cet homme sera ceci ou cela, ou même pire, mais respectez-vous à vous-même, ne vous laissez pas vous manipuler (encore) et ne pariez pas pour l’avenir un autre Maduro encore plus pourri !

Jordi GARRIGA – METAINFOS - 3 août 2024

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