L'épave de 2 400 ans est si bien conservée qu'il est toujours possible de discerner le mât et les rangs de rameurs.
De Kristin Romey
Un ROV (véhicule sous-marin téléguidé) prend des photos de l'épave d'un navire marchand vieux de 2 400 ans, qui repose dans la mer Noire, à près de 2 km de profondeur.
PHOTOGRAPHIE DE AFP PHOTO/BLACK SEA MAP EEF EXPEDITIONS
C'est dans la mer Noire, à près de 2000 mètres de profondeur au large des côtes bulgares, que des archéologues ont découvert une épave étonnamment bien conservée datant de l'Antiquité. Des éléments du navire vieux de 2 400 ans, comme le mât et les rangs de rameurs, sont bien conservés. Jusqu'alors, aucun bateau de cette période n'avait été découvert dans un tel état de préservation.
C'est le Guardianqui a publié l'annonce de la découverte, faite par l'expédition Black Sea Maritime Archaeology Project (MAP). Au cours de ses trois années de recherche dans la mer Noire, l'équipe du Black Sea MAP aura découvert plus de 60 épaves historiques.
À l'aide d'un véhicule sous-marin téléguidé (ROV) équipé de caméras, les chercheurs ont pu constater que l'épave de 23 mètres de long ressemblait aux navires marchands représentés sur des vases de la Grèce antique. La datation au carbone d'un morceau de l'embarcation a révélé qu'il datait du 5e siècle avant J.-C. À l'époque, les cités-État grecques faisaient fréquemment du commerce entre la Méditerranée et leurs colonies situées le long des côtes de la mer Noire.
Si des embarcations intactes plus anciennes ont été mises au jour sur terre, en Égypte, dans des lieux de sépulture, il est inhabituel que des navires de l'Antiquité submergés soient aussi bien préservés. L'état de conservation unique du navire vieux de 2 400 ans s'explique par la composition chimique inhabituelle des eaux de la mer Noire et par l'absence d'oxygène au-delà de 180 mètres de profondeur. Cette couche d'eau anoxique, qui représente près de 90 % du volume de la mer, prévient les processus physiques et chimiques responsables de la décomposition organique.
Fredrik Hiebert, archéologue en résidence chez National Geographic, avait lui aussi recherché des épaves dans la mer Noire lors d'une expédition financée par National Geographic. L'archéologue a déclaré au sujet de la nouvelle découverte qu'elle renforçait l'idée selon laquelle les eaux anoxiques de la mer Noire « sont un immense musée de l'histoire de l'humanité. »
« Cette épave est la preuve de l'incroyable potentiel de conservation de la mer Noire, qui a été, pendant des milliers d'années, un important carrefour pour les cultures du monde », a indiqué Fredrik Hiebert.
Une mère de famille a été grièvement blessée à l’arme blanche dimanche par son ex-compagnon à Margency. Les enfants étaient présents au moment des faits.
Une petite fille de cinq ans hurle dans la petite rue de Margency. « Maman va mourir, maman va mourir. J'ai peur ! » Les riverains ouvrent les fenêtres et découvrent une femme qui s'écroule en sang sur le pas de sa porte, ses enfants près d'elle, alors qu'un homme prend la fuite à pied. Amandine, 25 ans, a été grièvement blessée par son ex-conjoint dimanche soir à Margency.
Plusieurs témoins composent le 17 vers 19h30. Lorsque les policiers arrivent rue Roger-Salengro, dans le centre de la Commune, les pompiers et une équipe du Samu sont déjà à pied d'œuvre. La jeune femme présente une blessure importante au niveau du cou et saigne abondamment.
Il quitte les lieux la chemise maculée de sang
Selon les premiers éléments recueillis, la veine jugulaire a été atteinte. Amandine, gérante d'une société de déménagement Smoove, a été prise en charge par les secours puis évacuée vers le centre hospitalier de Pontoise, son pronostic vital n'étant pas engagé. Elle a été opérée immédiatement. Un voisin a sans doute été décisif en effectuant un point de compression en attendant l'arrivée des secours.
L'homme qui a tenté d'égorger la jeune femme a été décrit par les témoins comme étant habillé d'une chemise maculée de sang, ayant pris la fuite en direction de la mairie. Les effectifs de police l'ont repéré quelques minutes plus tard dans le parc de la mairie, à une centaine de mètres de la maison, caché près d'un tronc d'arbre. Il a été interpellé en état d'ébriété. Le contrôle d'alcoolémie effectué a permis de relever un taux d'environ deux grammes d'alcool dans le sang.
Âgé de 38 ans, Djamel F. a été placé en cellule de dégrisement puis en garde à vue dans le cadre d'une procédure ouverte pour tentative de meurtre par conjoint. Lors de la perquisition du domicile, les enquêteurs ont retrouvé l'arme : un couteau à pain encore maculé de sang.
Des enfants traumatisés par la scène
D'après les premiers éléments de l'enquête, un différend aurait éclaté entre les deux ex-conjoints au sujet de la garde des quatre enfants, trois garçons et une fillette, âgés de 3 à 8 ans. Récupérés après les faits par plusieurs voisins, ils ont été recueillis par la sœur de la victime qui réside en Seine-et-Marne.
« Les enfants sont traumatisés. Le garçon ne comprenait pas ce qui s'était passé. Il ne trouvait pas les mots », confie Tinah, une voisine, qui a recueilli la petite fille et le petit garçon tout de suite après les faits. Une voisine est elle aussi sous le choc. « Je suis encore traumatisée. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Je n'ai jamais assisté à cela. Je n'arrive pas à me calmer. C'est gravé dans ma tête. C'est une femme très gentille. »
« Je craignais que l'artère soit touchée »
Tinah réside pratiquement devant la maison de la victime. « J'ai entendu des cris. J'ai pensé qu'il s'agissait des enfants de l'hôpital, en face de chez moi. Mais dix minutes plus tard, cela recommençait. J'ai regardé par la fenêtre et j'ai vu la dame tomber devant sa porte. Je suis descendue. Le sang coulait énormément. Je craignais que l'artère soit touchée. Elle n'arrivait pas à bouger. J'ai aussi vu un monsieur qui avait plein de sang sur l'épaule partir. »
La victime habite depuis environ un an dans la rue. « Elle parlait de quitter bientôt Margency », confie la voisine.
Le brigadier Karim M., 45 ans, a été mis en examen et écroué en juin, soupçonné d’avoir mis sur pied un système de racket massif de dealers à la Goutte-d’Or, où il travaillait depuis quinze ans.
Il n'aurait jamais dû entrer dans la police, même s'il était bien noté par sa hiérarchie et apprécié de ses collègues comme des commerçants du quartier. Karim M., 45 ans, dit Bylka (kabyle en verlan), était une figure du commissariat et du quartier de la Goutte-d'Or dans le 18e arrondissement de Paris, son lieu de travail depuis toujours.
Mais depuis la nuit du 13 au 14 juin, le policier de la brigade anticriminalité (BAC) du 18e dort en prison, mis en examen pour une ribambelle de crimes et délits : corruption passive, blanchiment, association de malfaiteurs, transport et détention de stupéfiants, vols, détournement et accès frauduleux aux fichiers de police…
Comme l'a révélé le site Internet Les Jours, le brigadier est soupçonné d'avoir mis en place un système de racket massif, rodé et ancien, allant du vol régulier (argent, stupéfiants, objet de valeur) à la possibilité de monnayer sa protection. En clair, le policier aurait instauré une sorte de droit du travail pour les dealers du secteur.
« Payer l'assurance »
Pour ne pas être interpellés, les petits trafiquants devaient lui « payer l'assurance », selon sa propre expression. Karim M. est soupçonné d'avoir écoulé son argent en Algérie, via des circuits opaques. Des investigations sont en cours.
Le brigadier aurait aussi « habillé » les procédures, en notifiant des saisies de drogue effectuées auprès de dealers qu'il interpellait les mains vides. C'est ce qui lui vaut d'être poursuivi pour « faux en écriture publique aggravée », une qualification passible de la cour d'assises pour un policier.
Dans son sillage, quatre autres policiers ont été mis en examen ainsi que deux dealers, soupçonnés d'avoir corrompu les fonctionnaires. En garde à vue, les collègues de Karim M. - trois d'entre eux sont de jeunes recrues arrivées depuis peu dans le service - ont expliqué n'avoir rien compris aux pratiques douteuses de leur chef par intérim, le numéro un du groupe étant en congé maladie. Selon leurs déclarations, lorsque Karim M. disait à un dealer : « Il va falloir prendre une assurance », ils imaginaient qu'il lui proposait de devenir un indic et que la monnaie d'échange était le renseignement humain. Le brigadier disparaissait pendant la journée pour s'occuper des affaires commerciales de son père et laissait ses hommes livrés à eux-mêmes.
« La hiérarchie savait que l'équipage de cette BAC était pourri »
« Mon client sert aujourd'hui de fusible, alors qu'il a toujours été bien noté par sa hiérarchie, s'insurge Me Claire Doubliez, l'avocate du brigadier. Karim M. conteste tout fait de corruption. Il n'a jamais pris d'argent dans sa poche, en dehors de son traitement. » Elle affirme que « son erreur est d'avoir manipulé des indics non référencés, ce qui est interdit. Mais il l'a fait dans l'intérêt des habitants et des commerçants du quartier ».
Quelle est la responsabilité de l'administration policière dans la dérive de ces fonctionnaires ? « La hiérarchie savait que l'équipage de cette BAC était pourri, et dans le collimateur de l'IGPN. Pourtant elle a laissé de jeunes gardiens de la paix aller au casse-pipe », relève une source proche de l'enquête. Une chose est sûre : Karim M. n'aurait jamais dû se retrouver dans la police.
Relaxé en conseil de discipline
Comme nous le révélons, sept ans avant son entrée à la préfecture de police (PP) de Paris, il avait été condamné pour des violences ayant entraîné une infirmité permanente à l'encontre d'un automobiliste avec qui il avait eu un accident corporel. Il avait aussi été poursuivi pour des faits de rébellion contre un policier. « Un robocop, connu pour ses méthodes musclées, précise un proche. Il faisait partie d'un groupe d'une vingtaine de jeunes. »
Karim M avait alors 22 ans, et a échappé de justesse à l'inscription de ses condamnations au casier n° 2. Ce qui l'aurait empêché de porter le képi… Néanmoins, le jeune homme était connu au Fichier des antécédents judiciaires (TAJ). Mais il aurait oublié de signaler ces faits lors de son recrutement.
Ce qui est plus étrange, c'est que lorsque la préfecture de police a découvert le pot aux roses en 2007, le policier a été relaxé en conseil de discipline. Même mansuétude, en 2009, lorsque le gardien de la paix reçoit un « rappel à la règle », la plus petite des sanctions disciplinaires, pour des violences réciproques à la suite d'un différend avec un automobiliste. Enfin, le 2 mars 2018, devenu brigadier, Karim M. a écopé d'un simple avertissement, alors qu'une journaliste anglaise l'avait accusé de s'être masturbé devant elle. L'affaire avait été classée par le parquet de Paris pour faits non caractérisés.
Depuis seize ans à la Goutte-d'Or
Petit trapu, les cheveux rasés avec des plis dans la nuque, la silhouette de Karim M. hante le 18e arrondissement de Paris depuis 2003, année d'entrée dans la police. Il est d'abord intervenu sur le terrain en tenue puis en civil avec la BAC de la Goutte-d'Or. Sans jamais travailler dans un autre quartier.
Pourquoi l'avoir laissé aussi longtemps dans un arrondissement aussi sensible ? « Tous les feux étaient au rouge, notamment au regard de son passé judiciaire et des activités commerciales de sa famille dans le quartier. Son père est à la tête d'un hôtel-restaurant, son cousin d'un bar, constate une source proche de l'enquête. C'est l'hypocrisie d'un système, où les bons résultats suffisent parfois à satisfaire la hiérarchie. »
C'est seulement à la suite de la dénonciation d'un de ses collègues, que le parquet de Paris a déclenché en octobre dernier une enquête. Un signalement qui serait lié à un litige autour de la disparition d'une belle somme d'argent, selon un policier du 18e. Pour confondre le policier, des moyens importants ont été déployés. L'IGPN a ainsi sonorisé deux véhicules de service et un local de la BAC pour arriver à ses fins.
Le Mexique est le premier pays consommateur de Coca-Cola dans le monde et représente à lui seul plus de 40% des ventes de la marque en Amérique du Sud. Diabète, obésité, hypertension mais aussi assèchement de certaines régions, les conséquences négatives pour le pays sont nombreuses. Julie Delettre, réalisatrice de : « Mexique, sous l’emprise du coca » témoigne de cette implantation, aux airs de « colonisation ».
En 1994, la signature de l’ALENA, le traité de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique, offre une occasion à la multinationale Coca-Cola de s’implanter sur le continent Sud-Américain. Depuis, son importance ne cesse de croître sur le territoire mexicain, entraînant par là même de lourdes conséquences pour la population (https://reporterre.net/Au-Mexique-la-population-manque-d). La production de cette boisson sucrée pétillante, très gourmande en eau, contribue à assécher le pays tandis que sa sur consommation fait des ravages sur la santé des habitants qui peinent pourtant à se détacher de son emprise.
Au Mexique le coca est devenue une boisson sacrée
Julie Delettre
Votre documentaire s’ouvre sur un rite religieux incluant le Coca-Cola, la boisson est-elle devenue quasi sacrée pour cette population ?
Exactement. Le rituel en question est exécuté par des Mayas Tzotziles du village de San Juan Chamula. D’après le maître de cérémonie, ils considèrent effectivement la boisson comme sacrée, elle permettrait notamment d’exorciser les démons intérieurs, en rotant, tout simplement. Elle participe aux cérémonies de guérison, de baptême, de naissance, de mariage, au cours desquelles ils boivent également un alcool fort, qu’ils associent à présent avec le Coca. La couleur de la boisson, le fait qu’elle pétille, la sensation de coup de fouet après l’avoir bue les a amenés à considérer qu’elle les rendait plus fort. La famille que j’ai suivie, par exemple, considère que le Coca ne leur a apporté que du bien, qu’il est même capable de les guérir. Quand je leur ai fait remarquer que ce n’était pas forcément bon pour la santé, ils m’ont répondu : « Ca c’est des mensonges de journalistes ».
Au Mexique le long des routes les échoppes sont repeintes aux couleurs de Coca-Cola
Quelle est la stratégie menée par Coca pour s’imposer au Chiapas, l’un des états les pauvres situés dans le sud du Mexique ?
Le Coca-Cola est moins cher dans cette région, c’est une stratégie de la marque pour pouvoir s’implanter dans les villages assez reculés : vendre plus mais à moindre coût. Ils veulent être sûrs de pouvoir atteindre les familles les plus pauvres qui vont dépenser leurs moindres pesos là-dedans. La firme a colonisé la région en y installant un de leurs plus grandes usines de la région, à San Cristobal et en créant des zones de distribution d’où partent des camions livrant les terres les plus reculées. Aussi, elle a proposé aux petites échoppes qui longent toutes les routes de la région de leur faire « une jolie déco », en les repeignant en blanc et rouge afin qu’elles soient plus visibles. Elle leur a aussi donné des tables et des chaises en plastique Coca pour que les gens « puissent s’asseoir et consommer plus ». Grâce à cette stratégie marketing, la région entière est repeinte en rouge et blanc. Il est difficile d’échapper visuellement à Coca, et donc difficile de ne pas en boire. Quand on parle de « colonisation », ce n’est vraiment pas un terme si fort que ça.
Au Mexique 70% de la population est en surpoids, l’une des nutritionnistes interviewées estime que la prochaine génération pourrait mourir avant 30 ans à cause de la consommation de Coca-Cola, le constat est-il si grave que ça ?
Oui, elle est alarmante sur cette question car les taux de diabètes, d’hypertension et le nombre de maladies cardiaques augmentent. Les enfants sont biberonnés au Coca, avant même d’avoir des dents…c’est impensable. A une époque la situation était d’ailleurs dramatique dans les écoles mais depuis une politique publique a été mise en place. La vente de Coca est devenue interdite au sein des établissements, les enfants reçoivent des cours de nutrition, il y a des cours de sports renforcés des femmes sont invitées à cuisiner et à vendre leurs plats aux élèves pour leur déjeuner. Il y a une volonté de lutter contre cette « malbouffe ». Après, vous faites deux pas en sortant de l’école, vous avez des vendeurs de Coca partout, tout ce qui est fait à l’intérieur de l’école est ruiné en deux secondes quand vous sortez.
Les mères donnent du Coca cola à leurs enfants dés le plus jeune âge
Vous mettez aussi en lumière le manque d’eau dans certaines régions, est-ce que c’est une question politisée au Mexique ?
Oui, car le problème touche globalement tout le pays. Les politiques publiques pour assainir les réseaux d’eau sont totalement inexistantes, ce qui se traduit par une absence d’eau potable dans les régions reculées. Au Chiapas, il y a une réserve aquifère au pied du volcan Huitepec mais l’usine Coca-Cola s’y est installée pour puiser le plus possible, elle est en effet très gourmande : pour 1L de Coca, il faut 6L d’eau. Ils ont reçu l’autorisation de la Commission Nationale de l’Eau pour pomper 500 millions de litres d’eau par an ! Cela assèche les villages alentour, ceux raccordés au réseau n’ont plus rien au robinet et ceux habitués à vivre de l’eau des puits les voient se vider de plus en plus. Il y a eu des contestations quand l’usine a ouvert en 1994 mais au Mexique c’est un peu compliqué… un des intervenants m’a expliquée que le mouvement avait été vivement réprimandé et qu’il y avait eu des disparitions un peu mystérieuses. Je n’en ai pas la preuve, mais ce sont le genre d’histoires qui se racontent.
Depuis que Coca-Cola a installé sa plus grande usine à San Cristobal, ses habitants manquent de plus en plus d’eau, comment appréhendent-ils l’avenir ?
On sent une forme de résignation, un poids qui s’abat sur ses gens sans qu’ils puissent faire grand-chose… J’ai trouvé tout ça assez triste. Il n’y a pas beaucoup de messages d’espoir là-dedans.