Macron est décidément un nuisible et de la pire espèce. Il vient de démontrer une fois de plus qu’il est un spécialiste de la volte-face la plus cynique : après avoir annoncé que les personnes âgées de plus de 70 ans seraient exclues du déconfinement, il a dit le contraire quelques jours après. Tout simplement parce que, vu le mécontentement que son annonce a provoqué, les fins stratèges (?) qui l’entourent lui ont fait remarquer que son électorat est composé en bonne partie de personnes âgées, trop crédules pour avoir perçu jusqu’à présent le caractère nocif du personnage. Donc, marche arrière toute, avec un grand sourire histoire de rappeler qu’il se fout du monde.
Les maires et autres élus locaux sont bien placés pour le savoir. Quand il y a des problèmes locaux emmerdants (insécurité, insalubrité, équipements défectueux, etc) c’est pour eux. Mais s’ils veulent prendre des mesures affirmant leur autonomie et leur pouvoir local, par exemple pour lutter contre la pandémie, ils se font immédiatement taper sur les doigts par les autorités administratives et judiciaires, émanations du pouvoir jacobin. Le centralisme parisien ne supporte pas qu’on mette en cause son omnipotence et son mépris des « provinciaux ».
Sur le plan international Macron pratique aussi avec désinvolture le retournement de veste. Le dernier en date concerne l’Albanie. Comme le savent tous ceux qui s’intéressent à la géopolitique, l’Albanie est un pays pourri jusqu’à la moelle, un pays maffieux où trafic d’armes, de drogue et même d’organes humains (prélevés sur des Serbes au Kosovo) ainsi que d’esclaves prostitué(e)s sont une « industrie » nationale, comme le savent fort les polices occidentales. C’est aussi une base commode pour les djihadistes voulant s’infiltrer en Europe occidentale. Or, comme le rappelle l’excellente lettre d’information quotidienne Eurolibertés, les différents gouvernements européens ont donné le 24 mars leur feu vert pour relancer le processus d’adhésion de l’Albanie et de la Macédoine du nord à l’Union européenne. Le veto que mettait jusqu’à maintenant la France à ces candidatures a été levé par le président Macron.
L’Albanie a initialement présenté sa demande d’adhésion à l’Union européenne en 2009. Depuis cette demande, plusieurs étapes dans le processus d’adhésion ont été franchies.
Quatre pays dont la France ont longtemps mis leur veto au lancement des négociations en vue de l’adhésion de l’Albanie et de la Macédoine du nord à l’UE et la continuité de cette position a été réaffirmée lors d’une réunion des ministres des affaires étrangères à Luxembourg le 15 octobre 2019. Cinq mois plus tard, changement de cap : le 24 mars 2020, les représentants des divers pays européens décidaient à l’unanimité d’ouvrir les négociations en vue de l’adhésion des deux pays demandeurs à l’UE.
Comment expliquer ce revirement ? L’accord qui permet la relance du processus d’adhésion de l’Albanie à l’UE comporte plusieurs mesures que doit prendre son gouvernement. Ces réformes concernent entre autres le financement de la vie politique, une réforme judiciaire et la mise en place de structures spécialisées dans la lutte contre la corruption et la criminalité organisée. Ce qui fait éclater de rire (jaune) ceux qui connaissent l’Albanie. Mais la nomenklatura des institutions européennes n’en a cure et choisit, comme d’habitude, de fermer les yeux sur les vérités qui dérangent.
On sait combien les politiciens sont des girouettes. Mais Macron restera dans l’Histoire comme un cas exemplaire.
Pierre VIAL