Les réserves des institutions monétaires regorgent de ce métal précieux. Sur le premier trimestre, elles en ont acheté quelque 145 tonnes. Et la tendance devrait perdurer.

La soif de l'or. Les banques centrales y sont aussi sensibles, voire davantage, que les investisseurs. Selon le rapport du World Gold Council publié ce jeudi matin, elles n'ont jamais acheté autant de ce métal précieux en six ans. En cause, "la diversification et le désir d'avoir des actifs sûrs et liquides".

Leurs réserves ont augmenté de 145,5 tonnes au premier trimestre. Ce qui représente un bond de 68% par rapport à l'année passée. Et ce, alors que les banques centrales avaient déjà acquis 651,5 tonnes en 2018. Du jamais vu en cinquante ans.

Réduire l'influence du dollar

Neuf pays ont acquis plus d’un tonne chacun au premier trimestre. Notamment l’Equateur, ce qui n’était plus arrivé depuis 2014. La Chine, qui a redémarré ses emplettes en décembre dernier après 25 mois de pause, a de son côté acheté 33 tonnes.

"Les incertitudes économiques causées par les tensions commerciales, la croissance atone et l’environnement de taux d’intérêt bas ont continué de peser lourd dans l’esprit des gestionnaires. Et la géopolitique est toujours source de consternation. Face à ces défis, les banques centrales ont continué d'accumuler de l'or."
World Gold Council

Mais le plus gros demandeur reste la Russie, avec l’achat de 55,3 tonnes d’or depuis le début de l’année. Ses réserves atteignent à présent les 2.168,3 tonnes, soit 19% des réserves mondiales. Son but? Réduire drastiquement ses avoirs en titres du Trésor américain, dans le cadre de son programme de "dé-dollarisation".

Et elle n'est pas prête de s'arrêter en si bon chemin. Début avril, Sergey Shvetsov, vice-président de la banque centrale russe (CBR), a affirmé qu’il était nécessaire "d'augmenter encore davantage les réserves de change et d'or" par rapport aux sommets actuels, compte tenu des "risques de sanctions persistants et de la structure économique actuelle". Il n’a toutefois donné aucun objectif chiffré.

De solides perspectives

En Bourse, l'or  GOLDWLD0,66%  fait pourtant grise mine. Après avoir atteint un plus haut à 1.340 dollars l'once le 19 février, le métal précieux a perdu son éclat aux yeux des investisseurs. 

Mais cet accès de faiblesse ne devrait être que passager. Selon un sondage réalisé par l'agence Reuters auprès de 34 analystes et traders, le cours du métal précieux pourrait atteindre en moyenne 1.322 dollars l'once cette année. Soit son niveau annuel le plus élevé depuis 2013.

 

"Avec des banques centrales qui achètent de plus en plus d'or ... des taux d'intérêt qui restent bas et des perspectives économiques peu reluisantes, l'or finira par remonter"

Frank Schallenberger
de la banque allemande Landesbank Baden-Württemberg (LBBW)

De son côté, le World Gold Council pense que la demande mondiale va rester solide à court terme. Surtout du côté des banques centrales. "Compte tenu de la nature stratégique de leurs achats, nous prévoyons que la dynamique se poursuivra", a expliqué son responsable Alistair Hewitt. Selon lui, les banques centrales pourraient acheter entre 500 et 600 tonnes d’or cette année.

 

lecho.be du 02 mai 2019

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