Le choix d’une métisse, née d’un père Béninois, pour incarner Jeanne d’Arc lors des festivités traditionnelles organisées à Orléans, a suscité, comme il est normal, bon nombre de réactions.
Il est clair que les responsables d’un tel choix ont voulu envoyer un message idéologique : la France doit être un territoire occupé par une population bigarrée, de toutes les origines possibles. Il y a ceux qui ayant tout de suite compris qu’il y a là un épisode – un de plus – révélateur et très symbolique dans la mise en cause de l’identité ethnique des Gaulois. Et qui, en conséquence, dénoncent à juste titre une telle provocation. Et il y a ceux qui approuvent ce choix, soit par racisme anti-Blancs, soit en raison d’un opportunisme politique (Marine Le Pen, qui n’en est plus à un reniement près), soit au nom de leur religion universaliste et donc anti-identitaire (on y trouve, bien sûr, les clergés et les fidèles des monothéismes, parmi lesquels les Bernard Antony, Alain Sanders, Philippe de Villiers et autres grenouilles de bénitiers ont tenu à se distinguer).
Et puis il y a ceux qui se défilent courageusement, pour ne pas risquer d’être accusés du pire des péchés mortels, le racisme. C’est le cas d’Alain de Benoist (c’est, dit-il, niant l’évidence, « une tempête dans un verre d’eau ») ou d’un media comme Eurolibertés , dont la vocation alternative se nuance de prudence et excelle du coup dans l’imitation de Ponce Pilate en renvoyant dos à dos partisans et adversaires d’une Jeanne d’Arc métisse.
Merci, Jeanne, d’avoir provoqué la projection d’une lumière crue sur ce qu’on doit attendre des uns et des autres.
Pierre VIAL