L’intervention militaire russe en Ukraine est justifiée pour les seize raisons suivantes :
1)L’Ukraine est l’Alsace-Lorraine de la Russie et doit redevenir russe pour des raisons historiques.
La Rous de Kiev (882-1169, après les invasions tartaro-mongoles du XIIIe siècle et l’occupation du territoire par la Pologne, a été de 1654 à 1991, partiellement jusqu’au partage de la Pologne en 1772, puis complètement jusqu’à 1991, entièrement sous souveraineté russe. Seul l’écroulement de l’URSS, en 1991, a abouti à la création de l’Ukraine, comme un État indépendant. L’Ukraine, sauf la Galicie, sous domination polonaise et austro-hongroise pendant des siècles, doit redevenir russe pour des raisons historiques et géostratégiques quant à la survie et à l’avenir de la Russie. La Russie a plus de droits historiques sur l’Ukraine que la France sur l’Alsace-Lorraine.
2) C’était la seule façon pour la Russie de mettre un point d’arrêt définitif à l’expansion sans fin de l’OTAN.
Poutine est le témoin vivant de quatre vagues successives d’élargissement de l’OTAN à l’Est. En mars 1999, les premières adhésions à l’OTAN d’anciens pays du Pacte de Varsovie : République tchèque, Hongrie et Pologne ; en 2004 les trois pays baltes, la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie ; en 2009 l’Albanie et la Croatie ; en 2017, le Monténégro et en 2020 la Macédoine du Nord.
Les États-Unis rejettent également de leur côté, au nom de la doctrine Monroe, depuis le XIXe siècle, toute idée d’une alliance militaire hostile sur le continent américain ou d’une présence militaire hostile dans leur étranger proche.
3) Les engagements pris par les Européens et les Américains, lors de la réunification de l’Allemagne et de la chute de l’URSS, n’ont pas été respectés.
Le 9 février 1990, selon le procès-verbal de la rencontre, le secrétaire d’État américain James Baker auprès de George Bush dit à Gorbatchev : « Nous comprenons que pour l’URSS et les pays européens, il est important d’avoir des garanties que la présence militaire de l’OTAN ne se déplacera pas d’un pouce en direction de l’Est ». Le lendemain, selon des archives russes, le chancelier Kohl dit à Gorbatchev : « Nous estimons que l’OTAN ne doit pas étendre sa sphère d’influence ».
4) Les États-Unis ont agressé la Russie en 2014 avec le coup d’État de Maïdan à Kiev monté par la CIA
L’opération Euromaïdan montée par les services secrets américains, avec l’aide des services secrets polonais et des mouvements extrémistes ukrainiens, avait pour but d’empêcher tout rapprochement économique entre l’Ukraine, pays ruiné, et la Russie, ainsi qu’à renforcer l’encerclement de la Russie.
Victoria Nuland, secrétaire d’État adjointe, a reconnu que la révolution a été largement fomentée par un investissement de 5 milliards de dollars dans les ONG destinées à renverser le gouvernement Ianoukovitch : « Il est vrai que le peuple ukrainien était excédé par la corruption ambiante, mais nous avons attisé ce mouvement et nous avons profité de cette frustration populaire pour mener à bien un coup d’État qui n’était pas du tout le changement voulu par le peuple ».
5) Les accords de Minsk I et II n’ont pas été respectés par les Ukrainiens, la France et l’Allemagne
Les deux éléments qui ont mis le feu aux poudres dans le non-respect des accords de Minsk I du 5 septembre 2014 et de Minsk II du 12 février 2015 sont : la non-fédéralisation de l’Ukraine souhaitée par la Russie pour protéger les régions russophones et l’abrogation par les autorités centrales de Kiev du russe comme seconde langue du pays, parlée par les habitants du Donbass et de Novorossia tout le long du littoral de la Mer noire jusqu’à la Transnistrie.
6) C’est aussi une lutte à mort, une guerre civilisationnelle entre la Russie, défenseur des valeurs européennes traditionnelles dans une démocratie autoritaire avec un homme d’État fort à sa tête, et l’Occident, défenseur des valeurs progressistes d’une démocratie libérale.
La Russie est dépositaire des « valeurs traditionnelles « (patrie, famille, travail) et défend la natalité, le patriotisme, l’armée, le conservatisme, l’honneur, le sens du sacrifice, la conscience des intérêts supérieurs du pays ainsi que la religion orthodoxe. L’Occident décadent défend la démocratie représentative et universaliste, le mondialisme, les valeurs progressistes sociétales, l’individualisme, le droit-de-l’hommisme, le matérialisme, l’hédonisme. Deux visions, deux modèles différents du monde s’entrechoquent : « démocratie libérale et universaliste » côté occidental, et « nation souverainiste, traditionaliste », sans rejeter le mécanisme efficace du marché, côté Poutine.
7) C’est aussi une guerre géopolitique de rapport de forces entre l’Amérique et la Russie
L’ours russe, poussé dans les cordes par l’Amérique et l’expansion à l’Est de l’OTAN, ne peut pas se permettre de perdre l’Ukraine. Plus qu’une guerre de la Russie contre l’Ukraine, c’est une guerre de la Russie, alliée par nécessité avec la Chine, contre l’Amérique et l’Occident.
Zbignew Brzezinski écrivait noir sur blanc, dès 1997, dans « le Grand Échiquier » : « L’Amérique doit absolument s’emparer de l’Ukraine, parce que l’Ukraine est le pivot de la puissance russe en Europe. Une fois l’Ukraine séparée de la Russie, la Russie n’est plus une menace »
8) C’est le retour de bâton du bombardement de Belgrade par l’OTAN en 1999 sans feu vert des Nations-Unies
Le bombardement ininterrompu de Belgrade pendant 78 jours, alors que la Serbie slave et orthodoxe souhaitait seulement préserver le Kosovo, son berceau historique et religieux, occupé à 90 % par des immigrés musulmans albanais envahisseurs, a été vécu par les dirigeants de la Russie impuissante d’Eltsine comme une humiliation et un exemple à retenir !
9) La décision de Poutine d’envahir militairement l’Ukraine n’est pas celle d’un idiot, mais d’un grand homme d’État courageux qui souhaite préserver l’intérêt et la survie à long terme de son peuple
Tout homme d’État, comme l’a souligné Max Weber, doit être animé par l’éthique de la conviction et de la responsabilité de son peuple, et non pas par la morale individualiste. Poutine est l’agresseur apparent, mais le seul véritable responsable coupable de cette invasion, c’est l’Amérique et l’OTAN qui n’ont pas tenu leur parole et qui menaçaient gravement l’intégrité et la sécurité de la Russie à terme. Une Russie actuelle sous-peuplée, sans l’Ukraine et la Biélorussie, de seulement 146 millions d’habitants dans un territoire immense, face à la Chine, à l’Asie centrale et au Caucase, aurait des difficultés énormes pour survivre et assurer à long terme la défense de son territoire.
Lincoln était-il aussi fou lorsqu’il a déclenché l’effroyable boucherie la guerre de Sécession aux États-Unis qui a duré 4 ans entre 1861 et 1865 avec environ 620 000 soldats tués, soit 2 % des 31,5 millions d’Américains de l’époque ? Étaient en jeu l’unité des États-Unis, des valeurs sociétales très différentes, le problème de l’esclavage, l’opposition économique entre le nord industriel protectionniste et le sud agricole libre-échangiste.
L’histoire donne toujours tort au vaincu ! Vae victis !
10) Poutine, en intervenant en Ukraine, met fin au risque du poison mortel pour la Russie de l’exemple démocratique ukrainien gangrené par les oligarques et la corruption généralisée.
Introduire la démocratie occidentale en Russie, c’est le piège que tendaient l’Occident et l’Amérique, en ouvrant leurs marchés à la Chine qui a su garder un régime autoritaire et un État fort, ce que le philosophe italien Costanzo Preve a appelé la « Quatrième Guerre mondiale ». Introduire la démocratie occidentale en Russie, c’est la conduire à terme à l’éclatement et à sa disparition ! Ce pays surdimensionné a besoin d’un tsar ou d’un homme fort dans un État fort, pour lui permettre de survivre et d’éviter l’éclatement en trois qui était ardemment souhaité par Zbignew Brzezinski dans « Le Grand Échiquier ».
De même, les évènements de 68, inspirés par l’individualisme, le laxisme et la jouissance, ont conduit aujourd’hui la France à la décadence sociétale, au déclin économique et militaire, à la désindustrialisation et à la faillite économique !
11) Seule l’intervention militaire peut permettre à Poutine d’avoir la certitude de donner un destin russe à l’Ukraine.
L’intervention militaire permet à Poutine de s’assurer du maintien de la prépondérance de la langue russe, d’une éventuelle fédéralisation de l’Ukraine ou d’annexer si nécessaire, comme contrepartie du prix élevé du nombre de soldats tués, Kiev, Kharkov, le Donbass et Novorossia.
12) Seule l’intervention militaire permet à Poutine de s’assurer d’une façon certaine de l’éradication des mouvements fascistes et nazis ukrainiens.
Ces mouvements fascistes et nazis sont pour la plupart originaires de Galicie ; ils sont tous disciples de Stepan Bandera, et le régiment Azov à Marioupol qui utilise les civils russophones comme bouclier, est clairement, d’une façon très ostentatoire, d’obédience nazie.
13) En intervenant militairement Poutine écarte définitivement le danger des missiles américains en Ukraine.
Pour comprendre la réaction de Poutine, il suffit de garder à l’esprit la crise des missiles russes à Cuba en 1962, ou d’évoquer la crise des euromissiles russes SS20 dans les années 1980. Cette dernière s’était terminée par un traité entre Reagan et Gorbatchev en 1987 pour démanteler les armes de portée intermédiaire.
14) La Russie ne craint pas les sanctions économiques et financières contre-productives de l’Europe et de l’Occident.
La Russie est tout d’abord habituée culturellement aux sanctions inefficaces qui la frappent depuis 2014. Elle dispose d’une dette très faible de 20 % du PIB et de réserves de change élevées dont une grande partie en or. L’Europe ne peut pas se passer en fait du gaz russe, des engrais russes et ukrainiens, et l’Afrique, sous peine de famine, ne peut pas se passer du blé russe et ukrainien.
Fin mars 2022, une réunion importante devrait avoir lieu entre la Chine et les États de la Communauté économique eurasiatique, pour mettre fin à l’hégémonie du dollar, mettre en place un nouveau système économique et financier mondial où l’or et le yuan chinois pourraient jouer un rôle déterminant.
15) L’intervention militaire est justifiée sur le plan tactique au Donbass.
Sur le plan tactique, malgré les 14 000 morts de la guerre civile au Donbass depuis 2014, l’armée ukrainienne, après avoir reçu des nouvelles armes modernes de l’Occident et de la Turquie (missiles antichars et drones), était sur le point de lancer une grande offensive dans le Donbass.
16) L’intervention militaire est enfin justifiée, sur le plan tactique, suite à la supériorité pendant deux à trois ans de l’armée russe face à l’OTAN, avec ses missiles hypersoniques.
La Russie a déjà annoncé avoir fait usage à deux reprises des « invincibles » missiles hypersoniques Kinjal à l’Ouest et au Sud-Ouest de l’Ukraine. L’armée russe dispose aussi du planeur hypersonique Avangard qui peut emporter une charge nucléaire et voler à 33 000 km/h, tout en changeant de façon imprévisible de cap ou d’altitude.
Marc ROUSSET
Source : METAINFOS