Nuremberg chronicles f 135v 1

 

La vie du roi wisigoth Alaric Ier est relativement bien documentée jusqu’à sa mort au début du Ve siècle. Mais le mystère subsiste concernant l’emplacement de sa tombe, qui abriterait sa dépouille mais aussi les richesses pillées lors du sac de Rome.

En 410, Rome est encore la capitale d'un empire en déclin avec, à ses portes, des « barbares » germaniques prêts à piller la cité. Ces barbares sont menés par Alaric Ier, ancien soldat des légions de Rome né dans le delta du Danube vers 370 et couronné roi des Wisigoths à 22 ans. D'Athènes au sud de l'Italie, les conquêtes d’Alaric façonnent la structure même du continent européen, à la jonction entre l'Antiquité et le Haut Moyen Âge. La légende d'Alaric se perpétue même après sa mort, entre 410 et 411. Le roi wisigoth aurait emporté dans sa tombe une importante quantité de trésors. Un problème demeure : personne n'a réussi à identifier où pourrait bien se situer la tombe d'Alaric...

 

Un roi enterré avec son colossal trésor

Le mystère de la tombe d'Alaric intrigue les archéologues : comment la dépouille de l'un des plus importants personnages du Ve siècle a-t-elle pu disparaître avec ses trésors ? Dans un article publié le 10 mai, Ancient Origins évoque la mort du roi des Wisigoths, ce dernier ayant pu contracter une maladie peu après le sac de Rome en août 410. Une étude publiée dans l'European Journal of Internal Medicine en juin 2016 accrédite la thèse d'un décès dû à la malaria. Cette maladie, aussi appelée paludisme, provoque de fortes fièvres pouvant entraîner un décès brutal si elle n'est pas traitée.

Malade, Alaric aurait transité avec ses hommes jusque dans le sud de l'Italie, et plus spécifiquement en Calabre. Le roi barbare aurait été enterré au croisement de deux rivières, la Busento et la Crati, se rejoignant toutes deux dans la commune de Cosenza. Sur le site internet de la bourgade, un texte explique que la municipalité attache beaucoup d'importance à la découverte de la sépulture. Retrouver les restes du roi des Wisigoths serait déjà un glorieux fait d'armes archéologiques. Mais cela serait aussi le moyen de mettre la main sur un fabuleux, bien qu'hypothétique, trésor. Ce dernier serait composé d'or et d'argent volé lors du pillage de Rome, mais aussi d'artefacts provenant du Second Temple de Jérusalem, lui-même pillé par les Romains au cours du Ier siècle.

 

Une énigme qui laisse les historiens sur le carreau 

En 1924 déjà, l'archéologue Arnold Van Gennep publiait une étude dans la Revue Archéologique, évoquant plusieurs hypothèses concernant la tombe d'Alaric. Pour l'universitaire, des esclaves auraient bel et bien détourné le lit de la rivière Busento pour y enterrer Alaric. Il est ainsi peu probable que son corps ait été déplacé au cours des siècles suivants. Van Gennep émet en revanche des réserves sur la présence d'un trésor dans la tombe. Les questions et les études provenant de différentes universités et de divers chercheurs continuent de paraître au cours des XXe et du XXIe siècle.

De multiples tentatives ont été réalisées sur le terrain pour localiser la tombe, sans succès. Plusieurs théories sont envisagées, relayées dans le Telegraph en 2015. Mais malgré toutes les tentatives des historiens et des archéologues, Alaric reste introuvable. Si Van Gennep doutait de la présence d'un trésor sous la surface de la Busento, l'idée d'en retrouver un estimé à plus de 500 millions d'euros laisse rêveur. En 2023, l'Université de Calabre lançait le Projet Alaric 1, combinant de la recherche sur le terrain et l'exploitation de technologies aériennes pour resserrer l'étau. Après un an d'études, les résultats sont encourageants : la ville de Cosenza et ses environs abriteraient très probablement la dernière demeure du roi des Wisigoths. L'espoir existe, mais Alaric reste pour l'heure introuvable.

Source : ©2001-2024 FUTURA-SCIENCES

FaLang translation system by Faboba
 e
 
 
3 fonctions