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 Photo de Nikko Macaspac sur unsplash.com

 

ONG et fondations dites philanthropiques se retrouvent là où on ne les attend pas forcément...

Les 22 et 23 juin derniers s'est tenu au Palais Brongniart le "sommet pour un nouveau pacte financier mondial", organisé par la France et dont l'ambition présentée était de « construire un nouveau consensus pour un système financier international plus solidaire ». Une partie du gotha institutionnel politique et financier a participé à ce sommet « inclusif et multi-acteurs », dont des chefs d'État, des dirigeants de banques, des responsables d'organisations internationales et d'entreprises.

Le président français Emmanuel Macron, le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, étaient annoncés présents comme les présidents du Bénin, de la Colombie, de l'Afrique du Sud, le ministre des Finances d'Arabie saoudite Mohammed Al-Jadaan, le directeur de la Caisse des Dépôts Eric Lombard ou encore le président du Groupe de la Banque Mondiale Ajay Banga, etc.

Mais on remarque aussi le parrainage de ce sommet par des ONG (Organisation non gouvernementale) et d'autres fondations dites philanthropiques bien connues, comme l'Open Society Foundations, The Rockfeller Foundation, la Bill et Melinda Gates foundationBloomberg PhilanthropiesChildren's investment fund foundation ou encore Global Citizen. En marge de ce « nouveau pacte », Alexander Soros, fils du milliardaire Georges Soros, à la tête d'Open Society et Melinda Gates, l'ex épouse de Bill Gates désormais à la tête de leur fondation, ont été reçus à l'Élysée.

 

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Aucun média ne l'a vraiment relevé. Un tweet de Melinda Gates a pourtant communiqué sur cet événement :

Même chose du côté d'Alexander Soros, qui fait état de sa rencontre avec le locataire de l'Élysée :

On peut légitimement se demander ce que l’Open Society et la Fondation Bill et Melinda Gates ont à voir avec l’organisation d’un nouveau pacte financier international... N’est-ce pas plutôt d’intérêt pour nos gouvernants et pour les représentants des Banques Centrales notamment ?  

La question n'a été soulevée par aucun journaliste des médias mainstream français, ni aucun politique de premier plan, à ma connaissance. Aucun commentaire. Pourtant, alors que le sommet présentait son ambition d'être un « nouveau Bretton Woods », dont les célèbres accords ont dessiné les grandes lignes du système financier international après la Deuxième guerre mondiale, il ne semble pas qu'à l'époque fut invitée aux débats la Rockfeller Foundation...

 

La présence multiforme des ONG et fondations philanthropiques

Et ces ONG et fondations se retrouvent là où on ne les attend pas forcément... Le 27 juin dernier, Nahel, un jeune homme de 17 ans, était tué par un policier alors qu’il refusait d’obtempérer à la demande de couper le moteur de son véhicule. Comme il est de mise en pareilles circonstances, en attendant la fin de l’enquête, l'agent des forces de l'ordre bénéficie de la présomption d’innocence. Le 29 juin, une marche blanche en la mémoire de Nahel a été organisée. On note alors la présence au sein du cortège d’Assa Traoré, fondatrice du comité "Vérité et justice pour Adama". D'après certaines sources, ce collectif est financé depuis 2016 par l’Open Society Foundation de Soros.

Sur le web en libre accès, il faut chercher du côté du média Epoch Times, dont le siège est à New York, créé par John Tang, un proche du mouvement Falun Gong, pour en apprendre davantage avec la lecture d'une tribune d'opinion, initialement publiée par le Courrier des Stratèges d'Éric Verhaeghe : 

« Il faut lire EMAIL=Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.&;access-without-account=1" style="color: blue;">l’excellent article d’Oriane Calligaro paru dans la Revue Politix en 2018 (n°121), qui décrit très bien comment l’Open Society de George Soros a beaucoup aidé à la structuration de l’European Network Against Racism (ENAR) qui coordonne de nombreux mouvements (...). Parmi les membres français de ce réseau européen, on trouve entre autres le Conseil Contre l’Islamophobie en France (CCIF) et le Conseil Représentatif des Associations Noires (CRAN) (...). Le réseau revendique le soutien à des actions menées par des membres tout aussi intéressants. En particulier, le nom de Rokhaya Diallo y revient souvent. Dans les membres du Réseau, on trouve aussi les 'Collectifs Justice et Liberté' qui ne cachent par leur participation à la mobilisation en faveur de la famille Traoré. » 

Une source dont le lien original n'est plus disponible... Bref, ces informations ne sont guère relayées par les médias mainstream !

Selon sa page Wikipédia, Assa Traoré « exerce jusqu'en 2016 la profession d'éducatrice spécialisée. Elle affirme avoir choisi ce métier en classe de CM2, alors que son institutrice avait demandé à des éducatrices de la protection judiciaire de la jeunesse de venir présenter leur métier ». En 2007, elle obtient son diplôme. « Elle est également la créatrice d'une petite ligne de vêtements », qu'elle « relance en 2019 ». On lit aussi qu'elle « travaille à Sarcelles la Fondation OPEJ - Baron Edmond de Rothschild, lorsque son frère trouve la mort ». Assa Traoré « est alors mise en arrêt maladie jusqu'en août 2017 et reste employée de l'OPEJ, sans solde, jusqu'en décembre 2019 ». 

La marche blanche en la mémoire de Nahel a été organisée très rapidement, avec une logistique relativement importante. Cela représente un coût élevé. Est-ce qu'une ONG (ou une fondation dite philanthropique) aurait pu participer directement ou indirectement au financement de cet événement lié à la tragique disparition du jeune homme ?

Cette question mérite d’autant plus d'être posée alors que, le 14 Juin dernier, Alhoussein, un jeune Guinéen âgé de 19 ans, a lui aussi été tué par un policier alors qu’il partait travailler. Malgré la plainte portée par ses proches, personne n’en a entendu parler. Ni dans les médias, ni dans la rue. Pourquoi un tel deux poids, deux mesures ? Faut-il attendre qu'un sommet international se déroule en France et que les représentants de grandes fondations philanthropiques et autres ONG soient à Paris pour que des fonds soient hypothétiquement débloqués par ces derniers afin de médiatiser ce genre de drame ?

On pourrait alors se poser la question de la récupération politico-médiatique de ce genre de drames, alors que certaines lois, certains règlements et autres orientations politiques se décident du côté de Bruxelles et vont largement impacter la vie des Français. J'y reviendrai une prochaine tribune.

En attendant, hasard et coïncidence : le film Athena (tourné en 2022 et que l’on ne peut voir que sur Netflix) raconte une histoire assez similaire à celle de Nahel. Dans le long-métrage, le rôle d'un avocat est joué par Me Yassine Bouzrou. Il se trouve que ce dernier est désormais, dans la vie réelle, l'avocat de la mère de Nahel.

Sans attendre, on peut d'ores et déjà se demander si la destinée se joue de nous ou si notre renoncement à ne plus prendre en main notre destinée devant un flot d'événements tragiques repris en boucle par les médias, dans une sorte de chaos total dans lequel nous essayons de trouver du sens, nous joue un bien mauvais tour.

Caroline Porteu, France-Soir - 08 juillet 2023

Caroline Porteu est une retraitée curieuse ayant exercé de nombreux métiers, passionnée par les textes fondateurs.

 

 

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