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Il convient de développer ici ce que nous avons déjà dit de cette divinité Scandinave, notamment de ses aspects et certains mythes qui peuvent nous renseigner indirectement sur Sucellus.

Les sources principales dont nous disposons sont les récits eddiques composés probablement entre le VIIIe et le Xe siècle, mais dont nous ne possédons en général que des rédactions plus récentes. Thor, le tonnant, le hurleur, est l'un des plus grands dieux Ases. Contrairement à Sucellus, il a contribué à la formation de plusieurs noms de lieux et de personnes. Comme c'est le cas pour le dieux gaulois, ses représentations et celles de son attribut, le marteau, sont nombreuses [1].

Thor est le fils de Jord, et l'époux de Sif aux cheveux d'or. Dans son Edda, Snorri rapporte une histoire des origines de Thor qui trahit des influences classiques, mais qui, en raison de ses ressemblances avec les légendes expliquant les origines des Romains et des Francs, présente un intérêt particulier [2]. Les Ases viendraient du pays des Turcs, ou de Troie, le centre du monde. Un des douze rois de Troie, placés sous l'autorité d'un roi suprême, aurait eu un fils, Tror, ou Thor de Troan, fille de Priam. Il aurait épousé une Sibylle, nommée Sif.

Les Ases, conduits par Odhin, quittèrent l'Asie [3] et se dirigèrent vers le nord où Odhin fonda des villes, dirigées par un chef entouré de douze assesseurs, selon la coutume « troyenne ». La capitale des Ases, Asgard (la Troie du prologue de l'Edda), était le siège d'Odhin, le guerrier-magicien, et un lieu où douze prêtres offraient des sacrifices sanglants et rendaient la justice parmi les hommes [4].

Les surnoms de Thor sont aussi nombreux que ceux de Dagda: « protecteur », « marteau puissant », « maison forte », « ami de l'homme », « tueur de géants », « bruyant », « lanceur », « bon paysan », « bonhomme du blé », etc. Ces épithètes mettent en évidence sa force, son caractère bienfaisant et populaire, que soulignent encore les légendes qui le concernent. Il n'est pas le patron des guerriers qui se rendent chez Odhin après leur mort, mais celui des valets ou des paysans libres [5] ; il apparaît donc comme le protecteur de ceux que l'on aurait appelé à Rome les servi ou les anculi. Selon Adam de Brème [6], il est le maître de l'air; il contrôle l'orage et la foudre, les vents et les pluies, le beau temps et les récoltes. Comme le résume excellemment Dumézil, il amène les conditions atmosphériques de la réussite [7]. Son aspect, quoique formidable, n'a rien de majestueux; c'est un géant qui porte une hotte sur son dos comme un paysan [8]. Il a une barbe rousse, un appétit gargantuesque, qui l'apparentent à Indra. Comme le dieu védique, Thor est le maître de la foudre, symbolisée par son marteau nommé Mjölnir, qui revient se placer dans la main du dieu après avoir atteint son but. De même que le sang de la Gorgone, le foudre-vajra d'Indra et la massue de Dagda, le marteau de Thor apporte la destruction ou la résurrection, anéantit les géants et bénit dieux et humains.

Le signe de Thor (selon les traditions islandaises le signe de Thor est la croix gammée), qui correspond au signe de la croix et sans doute au Tau gallicum est le signe du marteau. On faisait notamment ce signe au-dessus des coupes contenant la boisson rituelle, lors des « compotations ». Le marteau-amulette était fréquemment porté en Scandinavie, et sa reproduction apparaît sur plusieurs pierres tombales; en effet, le marteau écartait les démons, guérissait les maladies, ressuscitait, et bénissait les mariages ainsi que les bûchers funéraires [9].

 

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Ainsi, un soir que Thor et Loki passaient la nuit dans la demeure d'un paysan, le dieu tua ses boucs qui tiraient son chariot pour nourrir son hôte et sa famille. Il recommanda de conserver soigneusement les os et la peau des animaux. Cependant Thjalfi, le fils du paysan, fendit un os de la patte d'un bouc pour en extraire la moelle. Le lendemain matin, Thor brandit son marteau sur la peau et les os: les boucs revinrent à la vie [10]. L'animal, dont Thjalfi avait mangé la moelle, demeura cependant boiteux, à la grande colère de Thor qui réclama, à titre d'indemnité, que le coupable et sa sœur devinssent désormais ses serviteurs [11].

La démarche de l'animal rappelle ainsi celle des cavales védiques qui symbolisent les flammes et vont d'un pas inégal, mais aussi celle d'Héphaïstos et des héros qui lui sont proches. Cette aventure fait également penser à celle de Pélops, tué, dépecé et accommodé en ragoût par son père Tantale pour être servi aux dieux de l'Olympe. Un des dieux ayant dévoré l'épaule — il s'agit, selon les auteurs, d'Ares, de Déméter ou de Thétis — il fallut la remplacer par une pièce d'ivoire lors de la résurrection de Pélops à qui Poséidon fit don de chevaux ailés. Ce dernier devint l'échanson du dieu des flots, rappelant ainsi Héphaïstos et Goibniu. Détail remarquable, pour que Troie fut prise, il fallait que l'omoplate de Pélops y fut transportée [13].

Nous avons déjà vu que le thème de la résurrection d'animaux mangés par des dieux ou des esprits se retrouve dans plusieurs pays, notamment dans les régions alpestres de la Suisse. Il met toujours en actions des humains, d'une part, et des esprits ou des dieux, d'autre part. Si les esprits détruisent une partie de l'animal réel, ou si un humain abîme une portion de l'animal-fée, il s'ensuit un dommage permanent. L'histoire de la résurrection des boucs met en évidence le marteau, symbole de la foudre, qui fait passer l'animal de vie à trépas puis le ressuscite. L'aspect « fulgurant » du récit est encore souligné par le fait que ces boucs, nommés Tanngnjost et Tanngrisnir, faisaient peut-être jaillir des éclairs en grinçant des dents lorsqu'ils tiraient le chariot de Thor, le perpétuel voyageur [14]. L'histoire des boucs de Thor est capitale pour la compréhension des nombreuses légendes suisses où il s'agissait de ressusciter un animal dont on avait conservé la peau et les os. Les autres aventures de Thor ne figurent apparemment pas dans les légendes suisses. Etant donné la position géographique de la Suisse, il est probable que les notions fondamentales communes à la Scandinavie et à l'Italie que nous allons examiner maintenant, ont également eu cours en Suisse.

Dans une autre légende, rapportée comme la première par Snorri [15], Thor, accompagné de son serviteur Thjalfi, affronte le géant Hrungnir. Le géant avait un cœur de pierre à trois pointes [16], une tête de pierre, un bouclier de pierre et, pour arme, une pierre à aiguiser. Le bouclier se nommait « lame de la plante des pieds de Hrungnir », car, croyant que Thor allait surgir de terre, le géant avait placé le bouclier sous ses pieds [17]. Simultanément Thor, surgi du ciel, et Hrungnir, lancent leurs armes. Le marteau et la pierre à aiguiser s'entrechoquent; le marteau Mjölnir fracasse la tête du géant tandis qu'un morceau de la pierre à aiguiser — sans doute la foudre — vient se ficher au sommet du crâne de Thor.

 

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Dumézil [18] a déjà relevé que cette pierre rappelle la pierre à aiguiser qui sort du front de Cuchulainn après son premier combat. Sur les idoles représentant Thor un clou était planté au sommet de la tête pour que l'on pût faire du feu en le frappant avec une pierre. La décoration sommitale de certaines statues sibériennes archaïques fait également penser à l'ornement crânien de Thor [19].

Un autre rapprochement met en lumière à la fois certains caractères de Thor et aussi certaines fonctions des flamines romains. On sait que ces prêtres étaient caractérisés avant tout par leur coiffure, nommée apex [20], attribut essentiel de leur dignité. L'élément principal était formé d'une baguette verticale en bois d'olivier. A l'endroit où la baguette sort du sommet du bonnet, parfois un peu plus haut, se trouve un disque dont le diamètre était, sous la république, à peu près égal à la longueur de la baguette elle-même. La baguette d'olivier était entièrement cachée par un fil de laine, nommé aurait, selon plusieurs auteurs de l'antiquité, valu au flamine son nom. Le flamine dialis ne pouvait jamais quitter l’apex ; les autres flamines le portaient à l'occasion des sacrifices.

Cet appareil singulier, dont les Romains eux-mêmes avaient oublié le sens, n'est autre qu'un foret à feu. Le disque est l’eschara, la baguette d'olivier est le trupanon, mis en mouvement par le va-et-vient du fil : l’Apiculum. La houppe de laine, placée à l'extrémité de la baguette, symbolisait vraisemblablement la flamme produite par l'appareil. Notre démonstration est renforcée par le sens donné au mot apex, qui signifie non seulement l'ornement, l'attribut des flamines, mais encore une «langue de feu » [21]. Ainsi, le sommet du crâne de Thor est lié à l'idée du feu obtenu par percussion; le bonnet des flamines comporte la notion de feu produit par rotation. Nous avons déjà indiqué combien il était difficile, sinon impossible, de choisir pour Sucellus entre les racines signifiant « tourner », « frapper », « se lever », trois notions s'appliquant au feu terrestre ou céleste, et qui toutes trois concernent ou peuvent concerner les dieux apparentés à Sucellus.

Nous ne pouvons examiner ici toutes les répercussions que cette observation peut avoir sur les problèmes posés par les flamines romains, leur sacerdoce, leur costume et leurs traditions, mais nous tenons à signaler le lien qui pourrait exister entre l’apex et la protubérance crânienne du Bouddha, l’ushnîsha, symbole de son illumination [22]. Quoi qu'il en soit, le     reginnagli qui ornait la tête de Thor correspond à l'apex des flamines; ces objets servaient sans doute à produire le feu sacrificiel [23].

Lorsque Dumézil [24] eut l'idée de rapprocher le capuchon de Sucellus de celui du Petit Chaperon Rouge, il ne s'est pas attaché à la couleur du chaperon. Il est en effet tentant de comparer le capuchon de Sucellus à la Tarnkappe des Niebelungen et au flammeum, et de se demander si la coiffe conique de tant d'êtres mythiques en rapport avec le feu dans les mythologies indo-européennes, n'était pas en relation étroite avec la foudre. On comprendra mieux le rôle du capuchon grâce à une dernière légende où Thor intervient.

 

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Le Thrymskvitha, composé vers l'an 900, rapporte que le marteau merveilleux fut volé par le roi des géants Thrym. S'ils conservaient la possession du marteau Mjölnir, les géants pourraient s'emparer de la demeure des dieux, Asgard-Troie [25]. Le dieu Loki se rendit alors au pays des géants où il apprit que Mjölnir était caché à une profondeur de huit lieues, et qu'il ne serait rendu que si Freyja, déesse de l'abondance et de la fertilité, lui était donnée en mariage. Il se passa un drame parallèle à la libération de Héra par Héphaïstos : les dieux décidèrent Thor à se déguiser en Freyja, c'est-à-dire à revêtir son voile de fiancée, sa ceinture garnie de clés, son collier éclatant, et ses bijoux.

Accompagné de Loki, déguisé en servante, Thor se rendit à Jötunheim dans son chariot. Au grand étonnement de Thrym, la fausse fiancée engouffra d'invraisemblables quantités de nourriture et de boisson. Le géant fit venir Mjölnir pour bénir la fiancée et le plaça sur les genoux de Thor qui s'en saisit et massacra les géants.

L'aspect « fulgurant » de Thor, déjà indiqué par la présence du marteau, est souligné par celle du voile. Ici encore on peut noter un parallélisme avec le rituel dont s'entouraient les flamines. La flaminique portait en effet le flammeum, le voile de la fiancée romaine, qui avait la couleur de la foudre. C'était également la couleur d'un autre vêtement de la flaminique, le petit manteau, nommé rica, rouge-orange, que revêtait la nouvelle mariée avant d'entrer dans sa nouvelle demeure [26]. Ce voile, ou ce manteau de foudre, facilitait le passage de la jeune fiancée à son nouvel état d'épouse, tout comme le capuchon de Hadès permettait de passer du monde visible au monde invisible.

De même que Dagda et Sucellus, Thor a certaines affinités avec les rivières qu'il franchit chaque fois qu'il doit se rendre dans le monde des géants. Dans un récit, dont on trouve la trame dans plusieurs contes germaniques, Eilif Gudrunarson et Snorri [27] racontent, avec quelques variantes, comment Thor traversa la rivière Vimur, appuyé sur son bâton à l'instar de saint Christophe. Pris dans un tourbillon d'eau, Thor s'échappa grâce à un sorbier-des-oiseaux, nommé dès lors « délivrance de Thor ». Est-ce un écho lointain de l'aventure de Sargon l'Ancien exposé sur une rivière, puis aimé d'Istar [28], ou de celle des jeunes Romulus et Remus, échoués non loin du figuier ruminal ?

En ce qui concerne la Suisse, nous savons, grâce à certaines traditions qui se rapportent aux Roitscheggeten du Valais, que le thème de la traversée de la rivière était aussi connu dans ce pays.

Mentionnons enfin un personnage mythique reproduit sur une corne d'or trouvée en 1734 au Schleswig [29]. Il s'agit d'un être tricéphale, qui rappelle à la fois Géryon et les tricéphales gaulois. Il tient de la main droite une hache et, de la gauche, la laisse qui retient une chèvre ou un bouc. La hache et l'animal font penser à Thor.

Ainsi Thor, de même que Volcanus, Silvain, Dagda, Sucellus, est une divinité protectrice de la classe productrice, éleveurs ou agriculteurs. Sans être spécifiquement une divinité du foyer, comme les Lares, il est rattaché à l'élément igné par des liens très puissants. De plus, le nombre de patronymes qui contiennent le nom du dieu, pourrait s'expliquer par le fait que l'on considérait Thor, sinon comme le père de la race, du moins comme son meilleur protecteur.

Raymond Christinger

Notes :

[1]   Selon le Skaldskaparmal, C. 35, son maillet fut fabriqué par les nains Sindri et Brokk. [373]   Cf. MACCULLOCH, Eddie Mythology, op cit., pp. 32-33. De telles traditions ont vraisemblablement eu cours en Suisse également, mais ceci est difficilement démontrable.

[2]   Snorri rapproche Ases et Asie.

[3]   On notera que le nombre douze, celui des prêtres Saliens à Rome, par exemple, revient dans plusieurs mythes où il est question d'un roi du monde, figuré parfois sous les traits du temps entouré des douze mois. Dans son essai sur le « Roi du Monde », R. Guenon a étudié le côté ésotérique de ce problème de façon superficielle et ne mentionne ni Troie, ni l'exemple des Ases. [376]   Cf. Harbatdsljod et Gautrekssaga. DUMEZIL a étudié cet aspect dans Les dieux des Germains, op. cit., pp. 113-114.

[4]   ADAM DE BREME IV, 26.

[5]   DUMEZIL, Les dieux des Germains, op. cit., p. 116. Il protège les paysans, mais aussi les marins. Cf. De Morib et Actis Normannorum dans Mémoires de la Soc. des ant. de Normandie, 1869, t. XXII, pp. 29 sq.; Flateyjarbök I, 388. [379]   Thor est de plus un grand voyageur, un passeur de rivières, un destructeur des géants ennemis des dieux, mais sans être une divinité guerrière.

[6]   J. DE VRIES, Altgermanische Religionsgeschichte, Berlin und Leipzig 1937, t. II, § 185. [381]   Edda de SNORRI 49, Copenhague 1931. [382]   Dans le Hymiskvitha, Thor découvre qu'un de ses boucs boite, après sa victoire sur Hymir et les géants foudroyés grâce à son marteau.

[7]   PAUSANIAS V, 13. Cette omoplate, d'une grandeur prodigieuse, servit ensuite à guérir de la peste.

[8] Faut-il comparer la véhicule de Thor à la constellation du Chariot ? Références au sujet du chariot de Thor chez MACCULLOCH, The Mythology of ail Races, Boston 1930, Eddie Mythology, p. 78, N° 37 à 41. Cf. A. H. KRAPPE, La genèse des mythes, op. cit., p. 170.

[9]   SNORRI, Skaldskaparmal, C. 17.

[10] Ce cœur triple fait penser au tricéphale abattu par Indra ou par le héros iranien Feridûn. Sa forme rappelle aussi d'entrelac des trois cornes d'Odhin. Cf. MACCULLOCH, Eddie Mythology, op. cit., t. II, pi. XXXI.

[11] Nous avons relevé au val Camonica une gravure encore inédite montrant un grand personnage qui tient un bouclier en forme d'empreinte de pied. De multiples empreintes de pieds sont gravées autour de ce motif central. Ce personnage tient verticalement dans sa main droite un objet mal définissable terminé par un motif quadrangulaire. S'agit-il de la foudre ? Dans le Rigvéda IV, 22, 2 il est précisé qu'Indra lance la foudre quadrangulaire qui donne la fertilité (voir fig. 10).

[12]   DUMEZIL, Les dieux des Germains, op. cit., p. 113.

[13]   M. P. GRIAZNOV, Les babas de pierre de Minoussinsk, Sovietskaya Archeologia, XII, Moscou 1950, pp. 148 sq-

[14]   C. JULLIAN s. v. flamen, in DAREMBERG-SAGLIO.

[15]   VIRG., En. II, 682. Ov., Fastes VI, 636.

[16] En ce qui concerne Thor, Dumézil a sans doute raison lorsqu'il se demande si le combat avec Hrungnir n'aurait pas la valeur d'une initiation. Au sujet de la chaleur magique et de la lumière que certains chamans sentent soudainement à l'intérieur de leur tête, voir M. ELIADE, Le Yoga, op. cit., pp. 327-331. Ce phénomène est particulièrement sensible dans le chamanisme esquimau.

[17]   Cf. MACCULLOCH, Eddie Mythology, op. cit., p. 83.

[18]   DUMEZIL, Le festin d'immortalité, . opcit., p. 189.

[19]   Thrymskvitha, Ch. 17.

[20]   Cf. FEST. s. v. Flammeum. JULLIAN chez DAREMBERG-SAGLIO s. v. Flamen.

[21]   Skaldskaparmal C. 18, et Corpus Poeticum Boréale II, 19 sq.

[22] Cf. DELCOURT, Œdipe ou la légende du conquérant, Liège et Paris 1944, p. 4; extrait de la bibliographie de Sargon l'Ancien, vers 2600 av. J.-C.

[23]   MACCULLOCH, Eddie Mythology, op. cit., pl VI et IX.

Sources : Mythologie de la suisse ancienne – Raymond Christinger - Librairie de l’université Georg, Genève, 1965.

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