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Contrairement à la situation bretonne, les lignes semblent bouger en Corse où une partie des mouvements nationalistes, indépendantistes et autres autonomistes ont désormais remisé au placard le logiciel décolonialiste/tiers-mondiste des années 1970 pour appréhender au mieux les nouvelles réalités.

Aussi, la double menace que représentent l’immigration extra-européenne massive d’une part et l’implantation continue de continentaux européens d’autre part fait planer l’ombre de la disparition pure et simple du peuple corse à plus ou moins courte échéance.

C’est donc dans ce contexte de remise en cause idéologique et stratégique que l’irruption sur la scène politique insulaire du mouvement nationaliste corse Palatinu à la fin de l’année 2021 a fait l’effet d’un petit séisme sur l’île de Beauté.

 

A Chjama Patriotta, autre formation opposée à l’immigration

Porté par Nicolas Battini, la notoriété de Palatinu dépasse désormais largement la seule Corse. Il y a un peu plus d’une semaine, le mouvement figurait aux avant-postes de la manifestation organisée le 13 janvier dans le quartier « populaire » de Paese Novu, à Bastia. Une manifestation intitulée « racailles fora » (« racailles dehors ») qui fut un beau succès et qui intervint après qu’un jeune homme ait dit avoir été agressé, de nuit, par une bande d’individus d’origine maghrébine sur le parking d’une zone commerciale de la région bastiaise.

Mais Palatinu n’est pas la seule nouveauté du paysage politique corse de ces derniers mois. Affichant quant à lui des positions clairement indépendantistes, le mouvement « A Chjama Patriotta » ( soit « l’appel patriote ») a vu le jour à la suite d’une réunion organisée le 15 octobre 2023 à Corte par le collectif Patriotti, composé d’anciens prisonniers politiques, et à laquelle participèrent environ 400 personnes. Dans la salle ce jour-là, des figures incontournables comme Jean-Guy Talamoni étaient présentes selon France Bleu RCFM.

 

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Réunion du 15 octobre 2023 à Corte. Source : Corse Net Infos

 

« Retour aux fondamentaux » du nationalisme corse

Proposant un « retour aux fondamentaux » du nationalisme corse, A Chjama Patriotta, par l’intermédiaire de son porte-parole Jean-Philippe Antolini, indiquait dès le 15 octobre dernier sa volonté d’apporter une réponse « à la situation politique, économique, sociale et culturelle désastreuse de la Corse aujourd’hui ».

Lisant une lettre transmise par les prisonniers politiques corses, Jean-Philippe Antolini adressait une critique directe à la promesse d’une autonomie faite par le Président Emmanuel Macron, qui « ne prend pas en compte le peuple corse, sa langue et sa terre, voués à la disparition et à la spéculation. […] Ce en même temps qui joue contre nous et nous condamne, si rien n’est fait, à être effacés de l’histoire de notre terre ».

Quelques mois plus tard, tandis que l’assemblée générale constitutive d’A Chjama Patriotta doit se tenir le 28 janvier prochain à Corte, Jean-Philippe Antolini a accordé un entretien le 18 janvier à France 3 Corse ViaStella.

 

Colonisation et spéculation préoccupent les Corses
près une série de réunions de terrain organisées à travers la Corse à la fin de l’automne, le porte-parole du parti politique en devenir est formel : « certains sujets se dégagent clairement, la colonisation de peuplement, la spéculation immobilière et la cherté de la vie. Ce sont des thèmes dont on a décidé de s’emparer, et on va essayer de sauver ce qui peut l’être ».

Rappelant que le but d’A Chjama Patriotta est de « défendre a terra, a lingua, u populu, u suciale », Jean-Philippe Antolini aborde enfin l’épineux sujet de la « communauté de destin ». Une idée « définie par le FLNC en 1987 ». « Mais assurément, l’époque a changé », précise-t-il.

« Nous étions 250 000 habitants, et aujourd’hui nous sommes 350 000. Dans ces conditions, la machine extraordinaire à fabriquer des Corses qu’a été la Corse pendant des millénaires n’est plus en capacité de le faire » poursuit le porte-parole. Qui ne mâche pas ses mots :

« En 1987 le FLNC disait que les gens qui se reconnaissaient dans la lutte de libération nationale étaient les bienvenus. Aujourd’hui, on reçoit tout le monde, et ça fait 100 000 personnes en plus qui font partie de la communauté de destin… On ne peut pas accepter cela. Il faut absolument remettre le peuple corse dans ses droits fondamentaux sur cette terre ».

 

A Chjama Patriotta  : « nous ne pouvons plus accepter personne »
Enfin, sur la question de l’origine de cet afflux de population, Jean-Philippe Antolini explique que, « depuis les années 90 l’Etat noie les autochtones sous une colonisation de peuplement, à un rythme effréné. Il y a les Français qui débarquent de partout, on leur trouve des emplois dans la fonction publique ». Et déplore par ailleurs que, « pendant ce temps-là, nos jeunes n’ont pas de travail. Si nous continuons de recevoir tout le monde, nous serons bientôt une minorité sur notre propre terre ».

Mais le porte-parole d’A Chjama Patriotta n’esquive pas pour autant la question de l’immigration « étrangère, particulièrement maghrébine » posée par France 3 Corse : se refusant à « stigmatiser » une quelconque communauté, le nouveau mouvement « est là pour dire que nous ne pouvons plus accepter personne, en l’état actuel des choses. Quelle que soit l’origine. Sinon, bientôt, le peuple corse ne sera plus qu’une carte postale dans les livres d’Histoire ».

« Il y a un seul peuple sur cette terre qui a des droits, c’est le peuple corse », synthétise en conclusion Jean-Philippe Antolini.


Source : Breizh-info.com - 24/01/2024

 

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