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Les nationalistes corses « old school » s’écharpent actuellement sur le cas de Palatinu et de Nicolas BattiniEditorial du « Ghjurnale » de Palatinu sur « l’extinction des dinosaures » du nationalisme corse d’essence tiers-mondiste, communiqué de protestation de la Ghjunventù Independantista, l’arrivée de Palatinu et de son nationalisme conservateur fort critique sur l’immigration bouleverse le paysage politique en corse.

Camarades nationalistes, laissez-moi vous donner un point de vue breton sur la chose.

La naissance de Palatinu et le discours assumé et abondamment relayé de Nicolas Battini a été pour nous, nationalistes bretons, une bouffée d’air frais !

Enfin !

Enfin un nationaliste défendant une nation sans état sortait des sentiers battus du tiers-mondisme larmoyant !

Enfin, il est possible d’être nationaliste breton, corse, basque, catalan sans être soit un invraisemblable woke (c’est le cas en Bretagne) soit un nostalgique du nationalisme très à droite de l’entre-deux guerres et sa cohorte de textes et de concepts totalement hors du temps.

Enfin, quelqu’un dans nos rangs a vu le danger que représentent l’immigration et l’islam. Danger démographique, religieux, politique, terroriste.

Pour nous Bretons, les nationalistes corses, basques ou irlandais ont toujours été un modèle. Que nous suivions, parfois critiques, parfois enthousiastes. Car, au regard des différences de conscientisation de nos peuples respectifs et de nos poids électoraux, il est évident que le nationalisme breton avait plutôt tendance à prendre exemple que de servir d’exemple. En Bretagne, depuis plus de 50 ans, le nationalisme légal se résume à quelques groupuscules d’extrême-gauche (tombés depuis dans le wokisme le plus fou) à l’influence négligeable et à un parti, l’Union Démocratique Bretonne (UDB), courroie de transmission locale d’abord du Parti Communiste, puis du Parti Socialiste, puis des Verts, puis du plus offrant électoralement puis d’on ne sait plus trop qui. Sans parler du centre-droit Parti Breton qui fait des réunions pour préparer la prochaine réunion et dont le numéro 2 vient de rejoindre Edouard Philippe et sa formation politique. C’est vous dire si la Bretagne a toujours été loin de la « LLN » !

Le nationalisme corse, puisque, contrairement aux Basques du sud et aux Irlandais nous partageons le même adversaire jacobin français, a donc toujours été une source d’inspiration pour nous.

Or, depuis quelques temps, nous avions du mal à vous suivre. Gilles Siméoni proposant d’accueillir les migrants de tous les « bateaux chantage » genre Ocean Viking naviguant en Méditerranée, Jean-Guy Talamoni en rajoutant une couche sur la « tradition d’accueil des Corses », etc… Nous préférions effectivement les militants nationalistes corses aux pieds des tours de Paese Novu à Bastia défendant courageusement le peuple contre la racaille plutôt que dans les pages de Télérama ou de Libération !

Et que dire des affirmations fantaisistes selon lesquelles notre compatriote commun Yvan Colonna aurait été tué en prison « sur ordre d’Emmanuel Macron » ou de Gérald Darmanin ou de Dieu sait qu’elle officine secrète. Eh bien non ! Nicolas Battini affirme qu’Yvan Colonna a tout simplement été tué par un islamiste et nous le croyons. Parce qu’utiliser le mythe d’un bon vieux complot français fait toujours mouche auprès des militants et resserre les troupes, mais personne n’y croit vraiment. En Bretagne, comme en Corse, le « complot français aux plus hauts sommets de l’Etat » s’use que si l’on ne s’en sert pas !

Donc oui, le discours de Nicolas Battini et de Palatinu, font du bien. « Una tramuntana fresca è sana » et ce jusqu’en Bretagne !

Parce que le Tiers-mondisme dans nos rangs, il y en a RAS LE BOL !

NON les immigrés ne sont pas nos alliés objectifs contre « l’oppression française », NON nous ne faisons pas partie du Tiers-Monde ou du Sud Global et notre capitale naturelle n’est pas entre Alger et La Havane, NON l’islam n’est pas une force révolutionnaire avec laquelle nous devrions conclure une alliance stratégique des colonisés. Et NON la guerre entre Israël et le Hamas n’est pas un miroir de notre propre oppression en plus sanglant !

En 1976, le FLNC était créé et baptisé ainsi en référence au FLN algérien, héros des guerres de lutte de libération nationale de ce temps, aujourd’hui, presque 50 après le FLN est toujours au pouvoir et est devenu une dictature comme une autre et ce sont les petits-enfants des moudjahidines de l’époque qui nous colonise ! Et pas au nom des valeurs tiers-mondistes mais au nom de l’Islam, de la drogue et du fric facile. Est-ce notre faute si depuis la « glorieuse révolution algérienne », la moitié du pays a foutu le camp chez l’ancien colonisateur ? Les Algériens ont eu leur indépendance, qu’ils en profitent, mais chez eux !

En Corse et en Bretagne, nous avons rêvé de « guérilla contre la France », de « peuple en armes » et de lutte de libération nationale, non pas dans les Aurès mais dans le Niolu ou les Monts d’Arré. Or ce qui risque de nous arriver ce n’est sûrement pas le scénario « barbudos » des années 70-80 mais bien un scénario à l’irlandaise de guerre urbaine et de segmentation territoriale où l’adversaire ne sera sûrement pas « les Français » mais « les Immigrés ». Le « Colon Roussel » tirant sur Ghjuvan Battista Acquaviva, c’est terminé, maintenant ça risque d’être le « colon Rachid » se faisant exploser ou sortant le couteau. Ça ne nous fait pas plaisir, nous aurions rêvé de quelque chose de plus simple, de plus romantique, de plus « blanche hermine » ou « So Eli » mais c’est la dure vérité. Et nos alliés dans cette bataille qui s’annonce ne sera sûrement pas la coalition des indigénistes mais… les nationalistes français. Là encore, ça ne nous fait pas plaisir, mais c’est la réalité crue.

Donc, oui Nicolas Battini cherche des alliés et des rapprochements avec le camp nationaliste français et il a raison. Autant comme nous pensons qu’il n’y a rien à attendre de Marine Le Pen et de Jordan Bardella qui ont clairement montré leur positionnement jacobin, autant il y a peut-être des passerelles à construire avec le camp identitaire incarné par Marion Maréchal et Eric Zemmour. Et qu’on ne vienne pas nous parler de « pureté nationaliste » ! Les nationalistes corses ont toujours eu des accords et des discussions (parfois des compromissions !) avec la Droite et la Gauche française (je ne rappellerai pas la douloureuse période de la « guerre nationaliste » des années 90), ces dernières décennies, ce dialogue glissant de plus en plus à gauche.

Nicolas Battini, pour sa part, dialogue avec l’un des courants qui devrait arriver au pouvoir dans les temps à venir à Paris et il a bien raison ! Parce que le jour où Marine Le Pen ou Jordan Bardella accède au pouvoir, vous serez les premiers à faire le siège de Matignon pour « convenir d’un canal de dialogue pour parler d’autonomie». En Bretagne, les Nationalistes n’en seront pas là, ils seront en queue de cortèges à jouer les voitures balai des manifestations menées par LFI, le Parti Socialiste et toutes les formations politiques dont l’aveuglement et le clientélisme auront permis l’accession au pouvoir du RN.

Les temps ont changé et l’adversaire a changé. Aujourd’hui, nous devons toujours faire face à une colonisation de peuplement française (en Bretagne, c’est une réalité sur notre littoral) mais également à une colonisation de peuplement extra-européenne. Et celle-ci est beaucoup plus dangereuse car exponentielle et agressive. Hier, l’adversaire c’était le CRS et l’armée française, demain nous serons contents de les appeler pour rétablir l’ordre à Lupinu ou en ZUP sud de Rennes. Cela n’empêche pas que nous restons des nationalistes bretons ou corses, que nous ne sommes sûrement pas des « fascistes » ou des « nazis » .

Au Pays Basque, les abertzale sont toujours dans le déni et le romantisme tiers-mondiste, mais la montée de l’immigration extra-européenne devrait rebattre les cartes ces prochaines années. Au nord de l’Irlande, les Républicains du Sinn Fein et les « Dissidents » pensent encore que le Hamas est comme l’IRA mais avec un keffieh et que l’immigration extra-européenne n’est pas un problème, au Sud, une partie de la jeunesse, notamment à Dublin, a compris. En Catalogne, le chanteur Lluis Llach, le compositeur de l’Estaca (connu chez vous sous le titre « A Catena » -la reprise de I Chjami Aghjalesi-) subi régulièrement des insultes du fait de son inquiétude face à la montée de l’islam et de l’immigration ; en Bretagne « l’Emsav » le mouvement nationaliste, croit encore que les immigrés sont des oiseaux mazoutés qui viennent chercher refuge en Bretagne et que nous devons les accueillir à bras ouverts mais en leur demandant bien leurs « pronoms ». Quant aux Occitans, ils cherchent toujours comme traduire en occitan la phrase « le Grand Remplacement à Marseille est une réalité » avec l’écriture correcte et interdialectale mistralienne ou néo-classique.

Reste la Corse. La Corse où Palatinu a enfoncé un coin. Cassé un tabou. Et c’est un immense espoir pour nous !

Des dinosaures du nationalisme accrochés à leur schéma mental des années 70-90 vous en avez, nous en avons également. En tant que jeunes indépendantistes, ne soyez pas les dinosaures de demain et acceptez ce que vous voyez ! Car la réalité saute aux yeux !

Mathurin Le Breton

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Source : Breizh-info.com - 25/03/2024

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