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L’antifasciste lyonnais Raphaël Arnault, porte-parole du mouvement d’extrême gauche La Jeune Garde, a été investi dans le Vaucluse par LFI dans le cadre de la nouvelle union des gauches.

Obtenue de haute lutte, la nouvelle union des gauches a accouché de quelques surprises. Vendredi 14 juin dans la soirée, le Nouveau Front populaire a publié le nom des candidats qu’il investissait pour les législatives anticipées, après la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron. LFI, PS, écologistes, communistes et même NPA se sont ainsi partagé les circonscriptions pour obtenir le maximum de chances de battre le Rassemblement national le 7 juillet. Certains noms ont immédiatement fait réagir. Celui d’Adrien Quatennens d’abord, reconduit dans le Nord malgré sa condamnation pour violences conjugales. Celui de Philippe Poutou aussi, inlassable candidat à l’élection présidentielle.

Mais un nom a particulièrement retenu l’attention : celui de Raphaël Arnault. Inconnu du grand public, cet homme âgé de 29 ans a été investi par LFI dans la première circonscription de Vaucluse, qui comprend notamment la ville d’Avignon. Le jeune homme n’est pas un novice en politique. En 2022, ce natif de la région lyonnaise s’était présenté dans la deuxième circonscription du Rhône... face à la Nupes, la précédente union des gauches. Cette campagne restera anecdotique, puisqu’il fut balayé avec 6,81% des voix, alors que le candidat Nupes, ex-député LREM, s’est imposé confortablement face à son adversaire macroniste.

 

Fiché S et adepte des actions violentes

Ce n’est pas pour son action politique que Raphaël Arnault fait parler de lui, mais plutôt pour son militantisme. Le jeune homme est porte-parole officiel de la Jeune Garde, mouvement antifasciste violent, né à Lyon et agissant dans plusieurs grandes villes de France. À ce titre, il est fiché S et connu des services, selon une source bien informée, confirmant une information du magazine L’Incorrect . Venu du NPA, Raphaël Arnault entretient des liens avec les organisations syndicales et politiques. C’est un proche d’Olivier Besancenot et de Philippe Poutou. Il a aussi été aperçu avec Jean-Luc Mélenchon, Éric Coquerel ou encore le controversé Taha Bouhafs, ancien candidat LFI aux élections législatives à Vénissieux, et condamné pour injure raciste envers la policière Linda Kebbab.

La Jeune Garde est souvent accusée de mener des actions violentes, comme l’illustrait une enquête du Figaro en mai 2023«Ses membres sont généralement issus de la mouvance anarcho-libertaire», y expliquait le politologue Jean-Yves Camus. Un militant de droite a par exemple témoigné dans nos pages d’une «violente agression» de la part de Raphaël Arnault et d’un autre membre de la Jeune Garde. «Ils me sont tombés dessus à deux contre un et m’ont tabassé à coups de casque», a notamment raconté le jeune homme.

En octobre 2023, la présidente du collectif féministe identitaire Némésis, Alice Cordier, avait également accusé le militant antifa de l’avoir menacée de mort lors d’un rassemblement à Lyon. Dans un enregistrement audio diffusé sur les réseaux sociaux, une voix d’homme, attribuée à Raphaël Arnault, déclare ainsi : «Cette bouffonne d’Alice Cordier qui repartage les Kurdes, j’ai un conseil à lui donner : qu’elle vienne là-bas vers les Kurdes, on va lui mettre une balle dans la tête, c’est tout ce qui va se passer». Lors de ce même rassemblement, Mila, jeune femme qui avait été harcelée sur les réseaux sociaux en 2020 après des propos virulents sur l’islam, avait affirmé avoir été «agressée par les gens du rassemblement», dont Raphaël Arnault. L’Intersyndicale Éducation du Rhône avait fermement démenti cette «rumeur».

 

Invité par l’Assemblée nationale, convoqué pour «apologie du terrorisme»

Ces dernières années, Raphaël Arnault et la Jeune Garde ont cherché à gagner en respectabilité, prenant peu à peu de l’ampleur médiatiquement. Le 3 avril 2023, le porte-parole du mouvement avait même été invité à un débat à l’Assemblée nationale sur «la lutte contre le terrorisme d’extrême droite», malgré les pratiques de son groupuscule. De nombreux élus de droite, dont le président des Républicains Éric Ciotti, s’étaient émus qu’un homme «qui revendique l’agression d’étudiants avec le groupuscule ultra-violent de Lyon, la Jeune Garde», soit invité au sein de l’institution. Plus récemment, Raphaël Arnault a été convoqué par la police, comme Mathilde Panot ou encore Rima Hassan, pour «apologie du terrorisme» après avoir notamment qualifié le Hamas de mouvement de «résistance», le 7 octobre. Il en avait profité pour accuser l’Organisation juive européenne d’être responsable de cette convocation.

Le parachutage du militant à Avignon n’a en tout cas pas manqué de faire réagir les élus locaux. La candidate du Rassemblement national dans la première circonscription de Vaucluse, Catherine Jaouen, a jugé dans un communiqué que «la violence politique n’a pas sa place en Avignon»«Nous connaissons désormais le nom du candidat LFI... un parachuté et un radical connu et reconnu pour sa violence verbale tant que physique», a-t-elle écrit, en appelant «l’ensemble des citoyens» de la circonscription «à se lever contre cette dérive de violence».

La candidature de Raphaël Arnault pourrait de fait être du pain bénit pour le Rassemblement national, dans une circonscription que le parti à la flamme avait déjà subtilisée au Parti socialiste en 2022. Le parti à la rose ne s’y est d’ailleurs pas trompé, en intentant un recours contre cette investiture, selon La Provence . «Vu le profil du garçon, très dur, d'extrême-gauche, comment va-t-on mobiliser l'électorat modéré du centre-ville d'Avignon ?» s’est interrogé le sénateur socialiste Lucien Stanzione, qui a rappelé «que tous les parachutés à Avignon avaient échoué dans l'histoire, dont des socio-démocrates comme Bertrand Delanoë ou Élisabeth Guigou».

Hugues Maillot

Source : Le Figaro

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