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Il est frappant de constater à quel point l’indignation publique peut être sélective. Récemment, la France a été témoin de manifestations nombreuses (pas forcément massives mais ultra médiatisées) en hommage à Paul Varry, un jeune cycliste tragiquement décédé à Paris, percuté par un automobiliste. Les rues ont été investies par des élus et des citoyens pointant du doigt la supposée dangerosité intrinsèque de tous les automobilistes. Les médias se sont emparés de l’affaire, relayant sans cesse les appels à la responsabilité collective des conducteurs.

Pourtant, quelques jours auparavant, Philippine, une jeune femme, a été tuée par un immigré sous le coup d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF). Un drame qui n’a pas suscité le même émoi national. Les manifestations en son honneur ont été discrètes, parfois même entravées par les autorités. Les médias dominants ont, sauf exception (Cnews, le JDD,…) quant à eux, minimisé l’affaire, appelant à éviter tout « amalgame » et stigmatisant les rares voix qui osaient s’indigner.

Ce contraste saisissant révèle une réalité troublante : certaines victimes méritent-elles plus notre compassion que d’autres ? Lorsqu’un cycliste est tué, c’est toute la communauté des automobilistes qui est mise au banc des accusés. Les appels à la régulation, à la sanction, fusent de toutes parts. On généralise, on condamne en bloc. Mais lorsque des citoyens sont victimes de l’immigration, la réaction est tout autre. On appelle au calme, à la retenue, on brandit le spectre de la récupération politique.

Il est légitime de s’interroger sur ce deux poids deux mesures. Pourquoi cette différence de traitement ? Est-ce parce que pointer du doigt les automobilistes est socialement acceptable, voire encouragé, tandis que soulever des questions sur les défaillances de notre système migratoire est tabou ? Les faits sont là : des individus sous OQTF commettent des actes graves, et pourtant, toute tentative de débat est rapidement étouffée, taxée d’extrémisme.

Cette asymétrie dans l’indignation publique est préoccupante. Elle traduit une forme de déni, une incapacité à affronter certaines réalités qui dérangent. Pourtant, ignorer un problème ne le fait pas disparaître. Au contraire, cela ne fait que renforcer les frustrations, alimenter les tensions. Les citoyens ont le droit d’exiger des réponses, de demander des comptes lorsque la sécurité publique est en jeu.

Il est essentiel de pouvoir aborder tous les sujets avec lucidité et honnêteté. La sécurité routière est un enjeu majeur, et il est normal de s’indigner face à la mort d’un cycliste. Mais la sécurité des citoyens face à la délinquance quotidienne est bien plus haute sur l’échelle des inquiétudes populaires. Les crimes commis par des individus en situation irrégulière doivent être pris au sérieux, et les questions qu’ils soulèvent doivent pouvoir être débattues librement.

La lutte contre les comportements irresponsables de certains automobilistes n’a aucune commune mesure avec les conséquences massives de l’immigration en termes de délinquance en France. Les enjeux ne sont pas du même ordre de grandeur. Pourtant, on assiste à une focalisation sur des problèmes spécifiques tout en évitant d’aborder les défis plus larges qui touchent notre société.

En détournant l’attention des véritables problèmes, on ne fait que creuser le fossé entre les gouvernants et le peuple. Pour restaurer cette confiance, il faut avoir le courage de nommer les choses, de débattre ouvertement, sans tabous ni interdits.

La mémoire de Philippine mérite autant de respect et de mobilisation que celle du jeune cycliste. Refuser de voir les problèmes, c’est refuser de les résoudre. Il est urgent de recentrer le débat public sur les enjeux fondamentaux qui touchent notre pays, sans détours ni faux-semblants.

Julien Dir

Source : Breizh-info.com - 22/10/2024

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