RESISTANCE ET RECONQUETE
Compte tenu de la définition tripartite que nous donnons de l’identité (voir mon article page 37), la question qui se pose à nous (et qu’évoque par ailleurs l’article de Jean- Patrick Arteault page 25) est la suivante : où est notre peuple ? Y a-t-il aujourd’hui un peuple que nous puissions reconnaître comme nôtre et qui justifie que l’on se dévoue, totalement, pour lui donner un avenir, un destin ?
Cette question exige une réponse claire et réaliste. Car elle conditionne la raison d’être (ou le non-sens) de notre engagement. A quoi rimerait en effet de vouloir combattre pour un peuple qui n’existe pas, qui n’existe plus ?
Raisonnons en termes simples. Nous vivons sur un territoire où sont installées aujourd’hui des populations diverses, les unes d’origine européenne, les autres non. Seules les premières sont concernées par notre question puisque pour nous l’identité ethnique est le référent fondamental. Nécessaire. Mais pas suffisant. Et c’est là que le bât blesse. Car un constat, lucide, s’impose : l’immense majorité de la population d’origine européenne vivant sur le sol dit français n’est plus habitée par cette âme collective qu’est une identité culturelle ethnique et n’a donc pas de conscience ethnique. L’empoisonnement mental véhiculé par l’école, les Eglises, les media, les partis politiques, les institutions a fait son effet. Dans leur tête, la plupart des Européens ne sont plus des Européens (le constat ne vaut pas, hélas, que pour la France). Ils ont été happés et formatés par le concasseur multiracial qui leur répète à satiété que tout est dans tout et vice-versa, si bien que toutes les valeurs, toutes les références, tous les choix se valent et qu’on peut, qu’on doit même, en changer comme de chemise, au gré des intérêts, des humeurs, des modes. Il faut être citoyen du monde. C’est à dire citoyen de nulle part. C’est à dire non citoyen puisque, les Grecs de l’Antiquité le savaient, une cité c’est une terre et un peuple.
Donc, serait-on tenté de conclure, il n’y a rien à faire. Tout est fichu. Baissons les bras, couchons-nous au bord du chemin et attendons la fin – qui ne saurait tarder – d’un monde en lequel nous avons cru et qui n’est plus. Nous aurons du moins la satisfaction de voir se débattre, dans le grand suicide programmé, les zombies que sont nos contemporains.
Cette conclusion n’est pas la nôtre. D’abord parce que nous ne croyons pas au règne de la quantité. Tant qu’il y aura quelques femmes et quelques hommes de sang européen, ayant conscience qu’ils sont européens et voulant vivre en Européens, tout reste possible et d’abord l’existence d’un peuple, le nôtre.
Entendons-nous bien. Le nombre de celles et ceux qui incarnent ce peuple que je viens d’évoquer est aujourd’hui limité, très limité. Je l’évalue à environ 5 % de la population d’origine européenne vivant sur le sol dit français (le chiffre est peut-être trop optimiste). Ce sont ceux-là qui nous intéressent – et eux seulement. Laissons sans regret les autres se précipiter, jour après jour, vers le précipice. Le noyau dur d’Européens refusant de renier ou d’oublier leur identité constitue, et lui seul, notre peuple. Nous nous reconnaissons en celles et ceux qui le composent, au-delà des différences philosophico-religieuses : un couple de catholiques traditionalistes entouré d’enfants et prêt à la croisade appartient à mon peuple ; un "païen", ou soi-disant tel, acceptant de vivre avec n’importe qui et considérant les enfants comme encombrants, coûteux, fatigants, toujours prêt aux déclarations grandiloquentes mais muré dans son égoïsme et son cocon quotidiens, n’appartient pas à mon peuple car il n’est qu’une lamentable caricature, se donnant bonne conscience à bon compte avec des formules toutes faites.
L’impératif absolu, aujourd’hui, est donc que les Européens attachés viscéralement à leur identité se regroupent, s’entraident, bref s’organisent pour affirmer, tranquillement mais fermement, leur communautarisme boréen (pour reprendre le terme judicieux proposé par Dominique Venner dans son "Histoire et tradition des Européens", Editions du Rocher, 2004). Pour être l’avant-garde d’un possible renouveau. Car, un jour, si les circonstances le permettent, il faudra reconstruire à partir de cet embryon bioculturel un organisme populaire, une communauté du peuple aux effectifs plus larges, entreprenant de reprendre le contrôle de la terre de ses pères. Ceci se résume en un mot d’ordre simple et clair : aujourd’hui RESISTANCE et demain RECONQUETE.