LE SOLEIL REVIENDRA

Comme chaque année, parce qu'il est le moment où la nature retient son souffle devant le basculement des saisons, le temps du solstice d'hiver aura été propice à une réflexion, une pause toujours salutaire car le caractère trépident de l'action quotidienne conduit trop souvent à oublier la part qui revient, qui doit revenir, à la méditation, dans la façon de vivre que nous avons choisie. Car notre vision du monde — l'harmonie du monde — est bipolaire. Comme l'aigle à deux têtes, comme le dieu Janus elle a deux faces — non pas antagonistes, comme le veulent les conceptions dualistes qui sont nos ennemies mais, tout au contraire, complémentaires. Nécessairement complémentaires. Pensée et action, méditation à l'écart du monde et engagement dans le monde se renforcent l'un l'autre, par un jeu dialectique que l'Eglise catholique, par exemple, a toujours mis en pratique en distribuant les rôles entre clergé régulier et clergé séculier (même si, chez les réguliers, la règle de saint Benoît prône la nécessaire liaison, pour l'équilibre personnel, entre prière et travail manuel).

Très concrètement, cela signifie que la communauté Terre et Peuple, qui se consacre au combat culturel identitaire, en accordant à la dimension spirituelle la part qui doit lui revenir — car elle est la clé de voûte —, ne néglige pas pour autant le nécessaire engagement sur le terrain politique, social, économique — l'éventuel investissement dans ces domaines correspondant au choix de chacun, en fonction de sa personnalité, de ses goûts et de ses compétences. Mais le lien est assuré entre tous par des valeurs de vie, qui n'ont bien sûr de signification que si elles sont mises en pratique. Par exemple, nous avons les idées plus claires en marchant dans la nature qu'en passant notre vie derrière un bureau dans un nuage de fumée de cigarette. D'autres font un autre choix. Libre à eux. Simplement, ils ne sont pas des nôtres.

Je prends cet exemple simple — certains diront peut-être simpliste, peu importe — car je suis persuadé que les questions importantes, fondamentales, vitales ont toujours des réponses simples. Ainsi, je parlais de nécessaire temps de méditation pendant les jours les plus courts et les nuits les plus longues. Méditation sur le temps qui passe, qui s'enfuit, sur la roue des jours et des saisons qui tourne — combien en avons-nous encore devant nous, pour essayer de faire ce que nous devons ? Méditation sur le sens donné à notre vie. Sur nos choix et nos refus. Sur ce qui compte vraiment… C'est à dire peu de choses. Tout cela nous incite à aller à l'essentiel. Donc à nous tourner vers le soleil. En lui disant notre foi : il reviendra.

P. VIAL

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