FACE AU GRAND SUICIDE
Selon une technique éprouvée et utilisée déjà très efficacement par les inquisiteurs du Moyen Age, certains journalistes aiment diaboliser ceux qui n'ont pas l'heur de leur plaire en leur attribuant des propos soigneusement détachés de leur contexte. Ainsi Le Monde prétend que je "prône" la guerre ethnique et raciale, en "oubliant", bien sûr, de préciser que j'ai évoqué une telle guerre pour dresser le constat qu'elle est présente sur le sol français avec le face à face qui oppose communauté arabomusulmane et communauté juive. Nier cette réalité est suicidaire. De même, Le Monde et Libération rapportent que je ne commémore pas la date du 8 mai 1945, en "oubliant" encore (décidément...) l'explication que j'en ai donnée, à savoir que la guerre de 1939-1945 et celle de 1914-1918 furent des boucheries fratricides qui ont enclenché le suicide de l'Europe et des Européens, toutes nationalités confondues. Aujourd'hui la chute de la natalité chez les populations européennes, la régression démographique et le vieillissement de ces populations, l'acceptation d'une immigration non-européenne colonisatrice vont dans le même sens suicidaire.
Ce qui amène la question du communautarisme. Représente-t-il un nouveau pas, une accélération vers l'accomplissement du grand suicide européen ?
La question fondamentale qui se pose à nous est l'existence - la nécessité - d'un sentiment communautaire chez les peuples d'Europe, condition de la mise en oeuvre d'un processus de survie. Un tel sentiment a été attaqué et - il faut bien le constater - détruit le plus souvent par l'invasion des valeurs marchandes, la submersion et l'étouffement des valeurs communautaires par la société de masse et l'idéologie économiste qui l'anime. D'où l'interrogation qui motive toute notre action : est-il possible, ici et maintenant, de faire renaître une conscience communautaire, c'est-à-dire une conscience identitaire, chez les peuples européens ?
Ne nous leurrons pas. Les chances d'une telle renaissance sont minimes, compte tenu de la pression omniprésente de la société marchande et de l'état d'apathie, de démission, d'irresponsabilité et de veulerie qui marque le plus grand nombre au sein de populations décervelées, conditionnées par le poison médiatique. Mais, précisément, les communautarismes allogènes ne peuvent-ils, en provoquant un électrochoc, faire naître, ou renaître, le sens de la communauté chez les Européens ?
Il ne sert à rien de s'en plaindre, car les gémissements n'ont jamais rien changé aux réalités et nous sommes confrontés à une réalité dont il faut dresser le constat : la France est désormais un territoire sur lequel sévit une société multiculturelle et multiethnique, matrice de communautarismes. Certains s'en félicitent et oeuvrent, par tous les moyens, pour accentuer encore davantage cette situation - tout en proclamant, bien sûr, leur attachement indéfectible à la République une et indivisible. Est emblématique, à cet égard, un Sarkozy affirmant vouloir officialiser la discrimination positive - c'est-à-dire la promotion forcée de non-Européens, y compris dans la haute fonction publique. Nous sommes quelques-uns à refuser de nous incliner devant cette situation et à avoir décidé de la combattre.
"Ils s'instruisent pour vaincre", dit une célèbre devise. Nous l'appliquons : le dossier que nous publions dans ce numéro a pour but 1) d'identifier précisément les tenants et aboutissants du communautarisme 2) d'envisager lucidement en quoi ce phénomène peut nous aider à refaire de la France une terre européenne. Là est notre seule ambition. Là est notre volonté. Là est notre raison d'être.
P. VIAL