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Chez les Romains le 23 Mars marquait le début de la saison guerrière, c'était l’occasion d'une cérémonie de préparation de l'armée au combat sous le patronage de la déesse Minerve et du dieu Mars.
Pour nous c'est l'occasion d'une pensée pour nos soldats engagés en Opération Extérieur, et plus particulièrement au Sahel, haut lieu de transit des trafics destinés à submerger et subvertir la forteresse Europe. C'est aussi l’occasion d’une pensée pour tout le personnel médical engagé dans une rude course de vitesse contre une épidémie qui place, de fait, notre économie en état de guerre.
Deux présidents se sont succédés pour nous dire que nous étions en guerre, l'un parlait du terrorisme islamique, l'autre du covid19. Dans les deux cas c’était loin d'être une évidence puisque, selon l'acception populaire, nous aurions dû constater un combat spectaculaire, des victimes en grand nombre, un adversaire identifiable à son uniforme et à ses claires intentions, des soldats mobilisés aux actions bien visibles, enfin, le développement d'une stratégie de défense explicite.
A proprement parler est-on réellement en guerre ? Depuis que le conflit armé s'est éloigné de notre sol (75 ans déjà !) nous vivons une période de paix extraordinaire dans l'histoire par sa longévité.
A l'exception du terrorisme, qui, en termes statistiques, a un impact mortel limité sur la population, nous nous sommes habitués à ne pas devoir nous défendre collectivement, nous avons désappris à voir les menaces et désappris à les neutraliser.
Nous avons considéré qu'en ne désignant pas d'ennemis nous ne pourrions pas nous en faire.
Nous avons également considéré qu'en déléguant notre capacité de défense à l'état nous n'aurions plus à faire usage de la violence.
Nous avons oublié le goût du combat.
Et pourtant ? Ne sommes-nous pas de nouveau en guerre ?
La guerre peut prendre bien des aspects, et dans sa manifestation la plus moderne, appelée guerre de 4ème génération, on distingue les caractéristiques suivantes :
- Complexe et menée sur le long terme ;
- Implique le terrorisme (guerre asymétrique) comme élément tactique ;
- Base transnationale ou non-nationale, hautement décentralisée ;
- Attaque directement la culture de l'ennemi, en incluant des actes génocidaires contre des civils ; (NDLR : dans notre cas à défaut de génocide on se contente d'un remplacement de population ou de massacres ponctuels)
- Guerre psychologique et de subversion élaborées, spécialement à travers la manipulation des médias et l'utilisation de moyens de droit légal; (le droit est nécessairement légal)
- Tous les moyens de pression sont utilisés : Politiques, économiques, sociaux et militaires ;
- Se déroule avec des conflits de basse intensité, inclut des acteurs de tous les réseaux et milieux ;
- Les non-combattants sont des dilemmes tactiques ;
- Non-hiérarchisée ;
- Groupes actifs de taille réduite, large réseau de communication et de soutien financier
- Utilisation de techniques d'insurrection et de guérilla.
(citation Wikipedia d'un concept développé par l'armée américaine dès 1989).
Deux conflits s'appliquent à cette définition sur notre territoire :
La guerre menée par l'Islam conquérant contre les autochtones (avec pour objectif leur submersion, conversion et soumission),
La guerre menée par les élites mondialistes pour remodeler le peuple (avec pour objectif de transformer le citoyen en individu asexué, individualiste, matérialiste et acculturé ; en somme du bétail malléable à souhait),
Il est important dans le second cas de bien comprendre que ces élites ont autant d'attachement à la nationalité française que les Islamistes français de papier, et bien souvent leur attachement à la sainte République n'est que le masque de leur absence d'attachement à la nation.
Dans ce second cas toujours, le terrorisme n'est évidemment pas constitué d'actes sanglants comme dans le premier : la position dominante induit de ne pas se laisser aller à une trop grande violence génératrice de révolte en retour. Cependant, on a bien vu dans les crises récentes que ces grands humanistes savent faire usage de violence de masse pour intimider toute opposition réelle.
Nous sommes donc depuis longtemps dans en état de guerre, mais une guerre invisible, inaudible, dont les victimes sont les citoyens autochtones, auxquels on veut arracher leur mode de vie, leur histoire, leur liberté d'expression, de pensée même, que l'on veut réduire à une forme d'esclavage confortable, en espérant qu'ils sombrent dans une profonde léthargie d'où ils ne se réveilleraient qu'en minorité, incapables de défendre leur existence par leur nombre et leur intelligence.
Alors en ce 23 Mars, début de la saison guerrière chez nos voisins transalpins, pensez à ce que vous pouvez faire pour mener le combat dans ce sourd conflit.
De quels talents disposez-vous pour alimenter en génie l'armée des citoyens résistants ?
Pouvez-vous produire des écrits dissidents, des réflexions, des poèmes ? Des documents audio ou vidéo ? Pouvez-vous enseigner vos connaissances et compétences singulières à vos camarades ? Pouvez-vous vous engager politiquement ou syndicalement ? Pouvez-vous organiser des marches, des fêtes, des banquets communautaires ?
Que savez-vous faire ? Qu'aimez-vous faire ? Que pouvez-vous faire pour vous engager dans notre combat contre les envahisseurs et les mondialistes ?
Puisqu'il n'est pas encore temps d'avancer sabre au clair, défendez votre culture !
Alexis
« Notre monde ne sera pas sauvé par des savants aveugles ou érudits blasés. Il sera sauvé par des poètes et des combattants, par ceux qui auront forgé « l’épée magique » dont parlait Ernst Jünger, l’épée spirituelle qui fait pâlir les monstres et les tyrans. Notre monde sera sauvé par les veilleurs postées aux frontières du royaume et du temps »
Dominique Venner
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Salut à tous,
Deux semaines sont passées depuis la tenue de notre conférence sur le thème de la « Base Autonome Durable ». Après avoir eu fort à faire pour répondre à toutes les questions suscitées par la présentation de nos associations, je propose un court retour d'expérience à ceux qui n'ont pas pu y assister.
La conférence a été précédée d'une réunion d'échange sur les projets de base autonome durable de certains de nos camarades. Fruit de cet échange une notice méthodologique augmentée verra bientôt le jour. Ce document de travail pourra servir de base à ceux de notre communauté pour travailler à sa résilience face aux temps sombres qui s’annoncent.
Plus de 130 participants ont étés réunis pour assister à quasiment 2h30 de conférence. C'est pour l’équipe organisatrice un grand succès qui auront des conséquences positives sur les vies de ceux qui sauront y prêter attention. Toutes les bonnes volontés qui se proposent de venir renforcer l'effort collectif par leur participation à notre travail seront les bienvenues.
L'enregistrement de cette soirée ne sera peut-être jamais diffusé par la faute des lois françaises contre la liberté d'expression. A vous de vous renseigner en dialoguant avec les présents.
N'hésitez pas à nous contacter, à venir à nos fêtes, nos marches et nos formations pour ne pas perdre le lien qui s'est établi entre la communauté des éveillés, ces éveilleurs de conscience, qui ont choisi la combat pour la vie plutôt que le suicide civilisationnel.
Je tiens à remercier les camarades venus des quatre coins de la France nous assister dans l'organisation de cet événement. Ils ont assurés la tenue de la caisse, la sécurité, le transport de certains participants, l'enregistrement et l'installation de la conférence mais aussi la gestion de la communication avec notamment la très belle plaquette qui a été offerte à vos yeux.
Au total plus d'une vingtaine de camarades se sont investis au service de la diffusion du savoir de notre conférencier, avec professionnalisme mais totalement bénévolement. Que leur exemple nous inspire.
Pensons aussi à remercier les spectateurs, venus eux aussi de loin (avec une mention spéciale pour nos amis wallons), parfois en famille, ce qui démontre un vrai souci de sauvegarde du bien-être de leurs proches, de leurs enfants. Nous avons eu le plaisir d’accueillir un public curieux dont je regrette que nous n'ayons pas pu traiter toutes les réponses, mais une vidéo de notre conférencier va suivre pour corriger cela.
https://www.youtube.com/watch?v=Ud42gRSsNy8&feature=youtu.be
Enfin remercier bien sur Piero San Giorgio qui nous a fait le plaisir de sa présence, qui a su transmettre un avertissement rude à l'assemblée mais aussi lui montrer les motifs d'espoir et esquisser des solutions pragmatiques à notre portée.
Le lendemain matin, à l'occasion de l'équinoxe d'automne et profitant de l'exceptionnelle présence de camarades venus de loin, nous avons entamé l'ascension du Puy de Dôme.
L'effort et la camaraderie sont les deux ingrédients indispensables à cette potion magique que nous nommons volonté, et cette journée n'en a pas manquée.
Nous avons eu le plaisir de découvrir les ruines richement restaurées du temple de Mercure (précédemment dédié à Lug), vestige du développement final d'un temple aux proportions comparables à une cathédrale et dont l'usage remonte probablement à des temps immémoriaux comme pour beaucoup de site païen.
L'histoire en est bien présentée par le musée qui le voisine et dont l'entrée et gratuite. Il explique tant l'usage de ce site que les procédés de sa construction et présente de belles pièces archéologiques (ex voto, statuette de mercure etc...).
Le panorama permet d’apprécier la beauté du pays Arverne « vu du ciel » à 360° : la vue portant si bien sur les monts du Livradois Forez, que ceux de la chaîne du Sancy, le sanctuaire forestier du plateau des Combrailles ou bien encore la riche plaine de la Limagne.
Nous avons partagé un repas tiré du sac autour d'une grande tablée commune, nos chants ont assurés une certaine animation au site et nous ont permis de communier par le vin et la voix.
Après quoi nous avons pu prendre place devant le temple antique pour procéder à la cérémonie objet de notre présence dont nous retranscrivons ci-dessous le discours et le déroulement (les émotions en moins, tant pis pour le absents ! Et sans oublier le partage de l’hydromel…):
EQUINOXE D’AUTOMNE
20 septembre 2019
TEMPLE DE MERCURE – Puy-de-Dôme
Chers camarades,
A l’invitation d’Alexis, nous sommes rassemblés pour célébrer l’équinoxe d’automne qui marque un moment particulier dans la course de l’astre solaire et dans le cycle des feux.
En préambule, je veux dire quelques mots sur le site particulier sur lequel nous nous trouvons. Vous le savez, ici se dressent les vestiges du temple de Mercure qui fut édifié au IIe siècle au sommet du puy de Dôme en pleine période gallo-romaine. Les Arvernes fortement romanisés à cette époque ont bâti ce sanctuaire afin de vouer un culte au dieu Mercure. Mais ne nous y trompons pas. Les Celtes de cette région n’étaient pas oublieux de leurs propres dieux et ils adoraient certainement plus Lugus Mercurius*, qui présentait la plupart des aspects du dieu celtique Lug, que le Mercure de Rome. On perçoit ici aisément le syncrétisme gallo-romain et plus largement les analogies entre les divinités de l’aire indo-européenne. C’est un lieu magnifique. Un lieu où souffle l’esprit comme se plaisait à l’écrire Maurice Barrès qui citait d’ailleurs dans les premières lignes de « La colline inspirée » pêle-mêle Vézelay en Bourgogne, la lande de Carnac en Bretagne et entre autres… le Puy-de Dôme.
L’ère celtique qui devança l’ère chrétienne, durant plus de dix-huit siècles, nous modela tout autant que la suivante. Combien de nos traditions et de nos fêtes sont issues de cette longue période ? La célébration de l’équinoxe aux alentours du 21 septembre en fait partie.
D’un point de vue astronomique, le soleil traverse le plan de l'équateur terrestre et se dirige vers le sud. Autrement dit, le soleil passe au zénith de l'équateur. Il se lève précisément à l’est et se couche précisément à l’ouest. L’équinoxe d’automne comme celui du printemps est encore un état d’équilibre entre le jour et la nuit à durée égale. Il annonce la fin des jours longs, chauds et ensoleillés et le début du chemin vers le froid de l’hiver.
L’automne est la saison de la métamorphose de la nature. La terre se prépare pour le froid et l’humidité de l’hiver. Comme il existe une correspondance entre les solstices - été et hiver - il en existe une entre les équinoxes de printemps et d’automne. L’automne répond au printemps ; il clôt le cycle. Le processus engagé le 21 juin se poursuit ; les jours continuent de raccourcir et les nuits de rallonger. C’est véritablement le début d’un long combat du Soleil contre les forces de la nuit.
De la même manière, moissons et vendanges répondent aux semailles et aux premiers labours. Le blé est un symbole de vie, à l’instar de l’arbre que nous retrouvons au centre de très nombreuses fêtes de l’année. Lui aussi symbolise le cycle de l’existence, où le devenir et la fuite du temps sont indissociablement liés. Très tôt en Europe, l’année fut représentée comme une roue en mouvement. Son sens mythique est que la vie renaît toujours et sans cesse de la mort, idée immémoriale traduite également par le grain : semé en terre, le grain descend lui aussi dans le monde souterrain d’où il ressort rajeuni, plein de forces nouvelles. La mort non seulement l’a fait renaître mais lui a donné la force de se multiplier. Un seul grain de blé donnera un épi dont il sera lui-même le fruit multiplié.
Septembre clôture le cycle de l’année agricole et pastorale. A cette période, on remercie la terre des cadeaux qu’elle nous offre pour pouvoir passer les temps plus durs et froids. Le sens des rites de la récolte est donc de relier la fin d’un cycle à un nouveau commencement, de garantir que la force du cycle qui se termine passera dans celui qui s’ouvre.
L’automne ouvre aussi la période de recueillement. De la Saint-Michel (le 29 septembre) à Samain (fête des morts le 1er novembre), les vivants se souviennent des guerriers et des aïeux disparus. Joie et ferveur : l’anneau de la vie.
Au niveau individuel, c’est le début d’un retour sur soi, comme la terre qui va puiser en elle-même pour vivre pendant ses longs mois et se ressourcer, c’est le début d’une période propice à l’introspection, à la mise au point sur soi-même.
* l’équivalent du Lug Samildanach mobilisateur des fonctions souveraines et artisanales
CONSECRATION DU SITE
AU NOM DE NOS ANCIENS DIEUX, NOUS ALLONS CONSACRER CE LIEU A LA CÉLÉBRATION DES PUISSANCES.
Ô DIEUX, SOYEZ NOS GUIDES ET NOS RÉCONFORTS.
MARTEAU DU NORD, PROTÈGE ET SANCTIFIE CE LIEU.
MARTEAU DE L’EST, PROTÈGE ET SANCTIFIE CE LIEU.
MARTEAU DU SUD, PROTÈGE ET SANCTIFIE CE LIEU.
MARTEAU DE L’OUEST, PROTÈGE ET SANCTIFIE CE LIEU.
MARTEAU QUI PLONGE AU PLUS PROFOND DE HEL, PROTÈGE ET SANCTIFIE CE LIEU.
MARTEAU QUI T’ÉLEVE AU SOMMET D‘ASGARD, PROTÈGE ET SANCTIFIE CE LIEU.
QUE TOUT CE QUI EST DYSHARMONIEUX DEMEURE HORS DE CET ESPACE SACRÉ ET DE NOS COEURS. AUTOUR DE NOUS ET EN NOUS SONT ASGARD ET MITGARD.
Je vous propose d’amorcer cette cérémonie par la lecture d’un poème de LECONTE DE LISLE extrait des « Poèmes barbares » : la Mort du Soleil.
La Mort du Soleil
Le vent d’automne, aux bruits lointains des mers pareil,
Plein d’adieux solennels, de plaintes inconnues,
Balance tristement le long des avenues Les lourds massifs rougis de ton sang, ô soleil !
La feuille en tourbillons s’envole par les nues ; Et l’on voit osciller, dans un fleuve vermeil, Aux approches du soir inclinés au sommeil,
De grands nids teints de pourpre au bout des branches nues. Tombe, Astre glorieux, source et flambeau du jour !
Ta gloire en nappes d’or coule de ta blessure,
Comme d’un sein puissant tombe un suprême amour.
Meurs donc, tu renaîtras ! L’espérance en est sûre. Mais qui rendra la vie et la flamme et la voix Au coeur qui s’est brisé pour la dernière fois ?
LECONTE de LISLE
ALLUMAGE DE LA FLAMME
Puisque nous venons d’évoquer le flambeau et la flamme, allumons cette bougie qui symbolisera la lumière et la chaleur du Soleil.
Nous te saluons, Dieu du Soleil aux éternels retours !
Tombent les feuilles,
Mûrissent les fruits,
Tombent les graines.
Nuit et jour sont d’égale durée.
Poursuis ton voyage, Ô Dieu du Soleil !
Nous allumons ce feu en ton honneur !
Odelette
Demain ce sera l’automne,
Hier c’était le printemps;
La vie au pas monotone
Parcourt le cercle du temps.
L’hiver à l’été s’oppose.
Janvier passe comme fuit
Avril, et l’on voit la rose
Fleurir quand est mort le gui.
Tout s’achève et tout recommence,
Meurt et renaît tour à tour,
Car de joie et de souffrance
Est fait l’éternel amour !
Le ciel s’argente ou se cuivre,
Aube ou couchant radieux…
L’essentiel est de vivre
Sous le regard de vos yeux !
Henry de REGNIER
LIBATIONS
Les Oies sauvages
- Les oies sauvages vers le Nord Leur cri dans la nuit monte. {Gare au voyage car la mort Nous guette par le monde. (bis)
- Au bout de la nuit qui descend Voyage, grise escadre. {L’orage gronde et l’on entend La rumeur des batailles. (bis)
- III. En avant, vole, grise armée Et cingle aux mers lointaines. {Tu reviendras, mais nous qui sait Où le destin nous mène. (bis)
- Comme toi toujours nous allons Grise armée dans la guerre {Murmure-nous, si nous tombons La dernière prière. (bis)
CLÔTURE DE LA CEREMONIE
Nous remercions tous les dieux et les déesses, les génies du lieu et les esprits des éléments, ainsi que les esprits de nos anciens.
Merci de votre bienveillance.
PS : un grand merci à Will, pour la préparation et l'office de la cérémonie.
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Salut à tous,
Je souhaitais cette année encore faire part du déroulement de notre solstice d'été à tous nos camarades absents.
Cette fois 25 personnes s'y sont réunis, dont un bon tiers d'enfants et d'adolescents autonomes et responsables (les aînés étant très attentifs aux plus petits). Il est particulièrement plaisant de constater que la relève est assurée, si bien dans la transmission des gènes que de nos valeurs.
Après quelques heures de préparation (en cuisine, au dressage de la table ou encore pour notre beau bûcher), le banquet s'est ouvert vers 18H sous un soleil magnifique. Nous avons une fois encore fait bombance et pu échauffer nos voix avec quelques chansons à boire avant le dessert (une mention spéciale aux filles d'EJ qui nous ont épatées par leur justesse et leur mémoire) puis celui-ci passé, nous nous sommes rendus autour du bûcher à la lueur des lampes.
Après s'être disposé en cercle autour du bûcher sacré, j'ai initié la cérémonie par un rapide discours sur les évolutions à l’œuvre dans nos sociétés occidentales et comment s'y préparer. J'ai également pu rappeler le bilan de l'année passée pour la bannière ainsi que les projets futurs. J'en profite pour signaler que vous pouvez proposer des activités pour la bannière, nous les soutiendrons avec le plus grand plaisir.
Ce fût alors à notre maître de cérémonie, Thierry Durolle, d'officier en commençant par présider au rituel d’inflammation servi par la jeunesse portant la flamme venue des quatre points cardinaux.
Suivra son discours accès sur la transmission de la tradition (retranscrits ci-dessous) et les vertus du paganisme.
Enfin, le solstice s'est poursuivi dans la communion par le chant en n'omettant pas les plus sacrés que sont Le chant des lansquenets, Le chant de fidélité et Les oies sauvages, ce dernier concluant la cérémonie comme un remerciement aux anciens de nous avoir permis de partager une fois de plus leur héritage.
C'est ainsi que, venus d'Auvergne et du Bourbonnais, nos camarades sont rentrés sur leur terre le cœur léger et l'âme fière.
Discours du Solstice d’été 2019 de la Bannière auvergnate de T&P, par Thierry Durolle.
« Ce qu’il y a de meilleur
pour les hommes est le feu et de voir le soleil
si tu peux santé conserver
et vivre sans vices »
Havamal
Nos plus lointains ancêtres, loin d’être des demeurés archaïques, possédaient moult connaissances. Celle du ciel et des phénomènes atmosphériques en général était capitale. Les équinoxes et les solstices ont toujours été des moments de l’année particuliers dont nos ancêtres avaient parfaitement conscience, comme le prouve certains haut-lieux européens connectés aux solstices, et dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui, au solstice d’été.
Tout d’abord la grotte de Lascaux en Dordogne, l’une des plus importantes grottes ornées du paléolithique (soit la période des chasseurs-cueilleurs) dont l’ouverture est orientée face au couchant du solstice d’été. A Carnac en Bretagne, l’orientation des alignements de menhirs correspond cette fois-ci au soleil levant du solstice d’été. Il en va de même pour le tumulus de Newgrange en Irlande, et de Stonehenge bien entendu, dont les alignements sont calqués sur le levé du soleil au solstice d’été et d’hiver. En Allemagne, c’est aux Externsteine, là où fut peut-être érigé Irminsul, l’axis mundi des saxons, que l’on observe le levé du soleil au solstice d’été. Enfin, nous pouvons mentionner la cathédrale de Chartres, orientée au soleil levant du solstice d’été, et non pas vers l’orient.
Le professeur Jean Haudry a suggéré que la religion de nos ancêtres indo-européens, puis européens, était avant tout une religion cosmique, c’est-à-dire qu’elle se fondait en tout premier lieu sur l’observation du ciel, et par conséquent, une religion également cyclique. Son ouvrage La religion cosmique des indo-européens explique en détail cet état de fait, et laisse également entrevoir des liens avec la tri-fonctionnalité indo-européenne rendue célèbre par Georges Dumézil, ainsi que la doctrine des cycles cosmiques, décrite par Hésiode dans Les travaux et les jours ou dans Les métamorphoses d’Ovide (René Guénon et Julius Evola auront quant à eux analysé les manifestations de ces cycles).
Les runes correspondantes aux solstices seraient *Jera (:j:), « la bonne moisson » et *Dagaz (:d:), « le jour ». La première symbolise le cycle annuel de 12 mois, et d’un point de vu étymologique donnera les mots Year en anglais et Jahre en allemand. Douzième rune de l’ancien Futhark, rune des récoltes, elle correspond à la semaine du solstice d’été si l’on accorde une rune par quinzaine de chaque mois. Poème runique islandais (XVe siècle) :
« L’abondance est une bénédiction des hommes,
et un bon été,
une récolte florissante »
Mais *Jera en dépit de liens avec le solstice d’été, correspond en réalité à Yule, le solstice d’hiver. C’est donc *Dagaz qui correspond le mieux au solstice d’été, comme l’ont montré les auteurs Nigel Pennick et Halfdan Rekkirsson, et que l’on voit également sur le bouclier de Fionn. Rune complexe, en lien avec Janus et le changement de cycle, elle représente l’aurore. Mais dans le contexte du solstice d’été, elle se révèle être la rune du dieu nordique BaldR. Après tout, l’une des variantes anglo-saxonne de son nom n’est-il pas Baldaeg, le « jour éclatant» ?
La saga de BaldR s’accorde sur les solstices d’été et d’hiver. Le premier est à la fois le symbole du zénith de BaldR, symbolisant (ou symbolisé ?) du soleil, mais aussi de son déclin inévitable. En effet, selon la mythologie nordique l’Ase blanc, le plus brillant des Dieux, est tourmenté par d’horribles cauchemars où il se voit mourir. Sa mère Frigga, épouse de Wotan, demande alors à toute les choses, vivantes ou inanimées, se trouvant dans les neuf mondes, de prêter serment de ne faire aucun mal à BaldR. Celui-ci devient donc invulnérable… Mais le fourbe Dieu Loki apprend qu’une jeune pousse de gui n’a pas prêté serment, la Déesse la jugeant inoffensive. Alors que les Dieux s’amusent à jeter toute sorte de chose sur BaldR pour s’amuser, Loki se sert du Dieu HödR, propre frère de BaldR, pour le tuer avec un trait taillé dans une branche de gui. BaldR entame alors un voyage au Helheim, le royaume des morts, et n’en reviendra qu’une fois seulement le Ragnarök terminé, pour mettre un terme à l’âge sombre et instaurer un nouvel Âge d’Or.
Le solstice d’été représente donc ce moment de toute puissance de la lumière du soleil qui décline au fur et à mesure que la lueur du jour s’amenuise, pour ensuite atteindre Yule le solstice d’hiver. Là où le solstice d’été est une fête communautaire – à l’exemple de la Lughnasad, soit l’assemblée du Dieu celte Lugh, équivalant de BaldR – la célébration du solstice d’hiver se recentre sur la famille. Elle symbolise le retour du fils de Wotan, le soleil invaincu, en nous et parmi nous. Nous pouvons interpréter la saga de BaldR comme un mythe de la régénération de la nature, à l’instar de James George Frazer et de son célèbre Rameau d’or. Une approche traditionaliste du mythe de BaldR se superpose à cette première analyse : BaldR possède en effet tous les aspects d’un Dieu de l’Âge d’Or. C’est ce que nous pensons avoir démontré dans une étude consacrée à cet aspect du Dieu.i
Perpétuer nos fêtes ancestrales, à l’image de la célébration du solstice d’été, est avant tout un devoir envers nos Dieux, une forme active de piété. Mais c’est aussi un devoir envers notre lignage ascendant ET plus particulièrement descendant. Les enfants sont notre avenir le plus précieux. Il est impératif qu’ils soient de « bons païens », et pour ça nous devons leur donner le goût du beau et du bon, de l’harmonie (fille d’Arès et Aphrodite, la réunion des contraires héraclitéenne) et du Destin. Ce savoir être doit aller de paire avec un savoir-vivre païen où le respect des cycles de la vie (saisons, étapes de la vie, rites de passages, transmission) et du cosmos est ancré dans nos vies. Un paganisme authentique sera toujours un paganisme charnel et vécu, jamais un cache-sexe à l’athéisme débridé de cette fin de cycle crépusculaire.
Qu’importe la fureur du Ragnarök : BaldR reviendra toujours !
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Comprendre les offensives du capitalisme (ici la conférence n'est pas entière, mais cela vous donnera une idée...) :
Le podcast (pour écouter) : http://meridienzero.fr/mp3/Meridien_0_17.10.2014.mp3
Merci à MZ et au MAS Auvergne.
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