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se traduit littéralement par : la fécondité. Cet événement symbolise la purification du corps, de
l’esprit et de l’âme en cette période sombre de l’année, afin que nous soyons préparé au cycle éternel
de la renaissance de la vie au moment de Beltaine (la renaissance), qui se fête le 1er mai du
calendrier grégorien.
Afin de mieux comprendre le sens spirituel de cette événement, je vais vous faire un bref cours
d’histoire sur ce rituel luni/solaire.
Dans la Rome antique, Imbolc avait pour nom latin « Lupercales ». Les prêtres Romains de
l’époque (que l’on appelait les « Luperques ») aspergeaient d’eau purifier après un rituel, à l’aide
d’un rameau de laurier ou d’olivier, les Romains et les Romaines afin de les assainir. L’effet de cette
purification était censé être équivalent à la fumée de matériau brûlé. Elle était également souvent
associée aux sacrifices d’animaux, promenés rituellement autour de la personne ou de l’objet à
purifier.
Dans la Grèce Antique, la commémoration était tout autre. Elle consistait à honorer la Déesse de la
Lumière, Perséphone. Dans la mythologie Hellénique, Perséphone (une des principales divinités
chthoniennes, fille de Zeus et de Démeter) fut enlevée par Hadès, le Roi de l’Autre Monde.
Perséphone n’étant plus dans le monde des mortels, les ténèbres étaient omniprésentes et sa mère
décida alors, éclairé d’ une torche, de la rechercher, et a fini par obtenir que sa fille serait sur Terre
et sur l’Olympe pendant les 2/3 de l’année (période claire), et dans l’Autre Monde (les Enfers) durant
1/3 du temps (période sombre, la saison hivernale).
La « fête des chandelles » symbolise donc le retour de la Lumière chez les Grecs.
Le paganisme Occidental, plonge ses racines au coeur de notre vieux continent depuis que des êtres
humains ont foulé son sol, il y a de cela, des dizaines de milliers d’années. Beaucoup plus proche de
nous dans le temps, quelques siècles après la mort de Jésus de Nazareth, la naissance du
christianisme en Occident se fit en l’an 431. L’empire Romain toujours païen, régnait encore sur le
vieux continent, et peut de temps avant son déclin il commença à se convertir grandement à la
nouvelle religion polythéiste venant d’un désert lointain aux moeurs et à la philosophie totalement
étrangère à celle de Rome et de son paganisme multi-millénaire.
Étant donné que la vision spiritualité du peuple Romain changea au cours des années, les nouvelles
autorités monothéistes commencèrent à convertirent les fêtes et rituels païen au dogme du
christianisme.
Ainsi en 494, le pape Gélase Ier, remplaça le vieux rite païen des « lupercales », par la « Festa
candelarum, (fête des chandelles), est l’instaura le 2 février, soit 40 jours après Noël. Ceci n’est pas
anodin ; c’est la purification de Marie (Myriam, en hébreu) et la présentation de Jésus ( Yéchoua en
hébreu) au temple de Jérusalem. Dans le cadre de cette procession dans les églises, les torches
furent remplacées par des chandelles qui restaient allumées, autant pour signifier la lumière que
pour éloigner le malin, les orages, la mort,etc… et invoquer les bons augures à veiller sur les
semailles d’hiver qui produiront les bonnes moissons de l’été suivant. Les cierges bénis étaient
emportés dans les foyers pour le protéger.
C’est pourquoi de nombreux dictons sont nés de ce jour de février, sur le même thème :
”Rosée à la Chandeleur, Hiver à sa dernière heure.”,
”A la Chandeleur, L’hiver s’apaise ou reprend vigueur”.
Février par ailleurs tire son nom du mot latin « Februar » qui signifie mois des purifications.
Le christianisme a donc placé la fête de la Purification de la Vierge à ce moment.
La purification dont il s’agit est celle de la sortie de l’ « obscurité hivernale ». Les mythes de la Belle
au Bois dormant ou de Thésée et Ariane (par exemple) narrent la libération de la lumière par le «
chevalier solaire » plus communément appelé « le Prince charmant ».
Le mot « Chandelle » vient du latin « candela » qui désigne une bougie. Le mot « chandelle » s’est
effacée au cours du temps est à était remplacé par « bougie » , mot d’origine algérienne. Bougie est
en effet le nom d’une ville de Kabylie, et qui fournissait au Moyen-Âge de la cire pour fabriquer des
chandelles.
A la Chandeleur le jour croît de deux heures. Car les jours s’allongent sérieusement, la végétation du
blé en herbe prend de l’importance, et une offensive de l’hiver serait alors particulièrement cruelle.
Tous ces symboles se retrouvent aujourd’hui dans cet emblème de la Chandeleur qu’est la crêpe. Ce
disque doré rappelle lui aussi le Soleil, dont le retour commençait enfin à se préciser pour les
peuplades du Nord de l’Europe et pour les Celtes. On dit aussi que le pape Gélase Ier « retapait »
avec des crêpes les pèlerins qui arrivaient à Rome en pèlerinage.
A Marseille, on fête la « Candélouse » ! (en provençal cela se dit : Candelouso ) et on mange des
« navettes de saint Victor » ( naveto de sant Vitou) petites pâtisseries en forme de barque…
En ce qui concerne l’origine païenne de la « chandeleur » en pays Nord Catalan, il y a un petit
village nommé Prats-de-Mollo-la-Preste, situé dans le Haut Vallespir, qui avec un décalage d’un
mois (soit le 2 mars), perpétue la tradition pré-monothéiste de « la fête de l’Ours ».
Longtemps en Europe, l’ours fut l’objet d’un culte qui s’étendit de l’Antiquité jusqu’au coeur du
Moyen Âge.
Les peuples germains, scandinaves, et dans une moindre mesure celtes, célébraient la sortie
d’hibernation de l’ours vers la fin du mois de janvier ou le tout début du mois de février. Mais
la date faisant l’objet des plus importantes célébrations était le 24 janvier dans la majeure partie de
l’Europe. Il s’agissait de l’instant précis où l’ours sortait de sa tanière pour voir si le temps était
clément. Cette fête était caractérisée par des déguisements ou travestissements en ours, et des
simulacres de « viols » ou « d’enlèvements » de jeunes filles.
L’Église catholique chercha pendant longtemps à éradiquer ce culte païen. Pour ce faire, elle
institua la Fête de la présentation de Jésus au temple qui est célébrée le 2 février.
Cependant, les célébrations de l’ours et du retour de la lumière continuaient lors de feux de joie et
autres processions de flambeaux. Du XIIe au XVIIIe siècle, la chandeleur fut appelée « chandelours
» dans de nombreuses régions françaises où le souvenir du “culte de l’ours » était encore très
présent. Il est indéniable qu’il subsista longtemps des cultes païens en Europe que les Chrétiens
ont toujours cherché à éradiquer.
Mais pour que « l’hypothèse de l’ours » soit ici éclairante, il faudrait, selon certains, qu’elle soit
opérante à Rome au milieu du Ve siècle, là où la fête de Noël a été fixée au 25 décembre, et à
Jérusalem, là où l’usage liturgique s’est établi de fêter la Présentation. En fait il n’y a pas besoin de
cet éclairage, le calendrier chrétien lui-même s’en charge.
En effet on y voit que la Chandeleur y est fixée au 2 février, et la Sainte-Brigitte au 1er février
(Brigitt étant le nom de la Déesse celtique de la guerre, la magie, la médecine et des arts, célébrée à
date équivalente). Il y a également la Saint-Ours d’Aoste, la Saint-Blaise (qui signifie « ours »).
De plus la Chandeleur est l’ouverture de la période carnavalesque ; or l’ours est l’animal
carnavalesque par excellence.
Mais revenons-en à notre petit village situé dans le Haut-Vallespir de la Catalogne du Nord,
Prats-de-Mollo-la-Preste.
L’ours est le personnage central d’une légende qui rappelle l’implantation traditionnelle de ce
plantigrade dans les Pyrénées-Orientales en le rattachant au carnaval, rituel de fertilité et
de fécondité. L’ours ravisseur de jeunes bergères est pourchassé par les habitants, capturé, ramené
sur la place du village où il est rasé. C’est ce conte initiatique que « la fête de l’ours » rejoue en
musique et pas de danse.
Le dernier dimanche de février (ou le premier de mars), lâchés à 15 h, les ours grimés et affublés
d’un surprenant pelage déboulent dans les rues du village à la recherche de leurs proies qu’ils
marquent au visage de leurs pattes enduites de suie. A leurs trousses, les chasseurs tirent un coup de
fusil à chaque capture, mais sont plutôt là pour les revigorer avec force rasades de vin, avant de les
capturer en fin de journée.
Alors les barbiers, vêtus de blanc, lavent et rasent la bête, lui donnant
ainsi une apparence humaine. Frissons et rires garantis !
Pour info, la fête de l’ours se déroulera aussi à Arles-sur-Tech le 2 février 2014 (sous réserve) et à
Saint-Laurent-de-Cerdans le 9 mars 2014.
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Le 11 novembre est certes, une date importante de notre histoire puisqu'elle met fin à la boucherie européenne, à la une guerre fratricide qui saignit à blanc l'Europe.
Plus joyeusement, c'est la fête des cochonnailles : la Saint-Martin. Cette fête demeure encore très vivante chez nos voisins jurassiens (côté suisse).
Donc, si vous ne savez pas où sortir vers cette date....
Site à visiter pour en savoir plus : http://www.lasaintmartin.ch/
A lire avant d'y aller:
Source : Nadine CRETIN, Fêtes et traditions occidentales, PUF que sais-je ?, 1999
(page 82)
Saint Martin, né en Pannonie (Hongrie) au IVème siècle, soldat romain qui se fit ermite et devint évêque de Tours, a toujours connu un culte important. L'apôtre des Gaules est populaire dans toute l'Europe, en particulier pour avoir partagé son manteau avec un pauvre d'Amiens. Le geste charitable du saint à cheval (parfois sur un âne) est souvent représenté. Sa monture, populaire dans le nord de la France et en Belgique, dépose la nuit des gâteaux ronds, les « crottes de l'âne », comme le fait parfois celui de saint Nicolas la nuit du 5 décembre. C'est, dit-on, pour remercier les enfants d'avoir retrouvé l'animal égaré dans les dunes.
La Saint-Martin marquait la fin des travaux agricoles. Dans de nombreuses régions d'Europe, les employés des fermes, payes, repartaient chez eux avec une oie. Évoquant le passage des oiseaux migrateurs à l'entrée de l'hiver, l'oie de la Saint-Martin est restée au menu du jour des Suédois; elle est parfois prétexte à des jeux de massacre, comme à Sursee en Suisse, trace peut-être d'anciens sacrifices. Cette fête préludait à l'ouverture du vin nouveau et à l'époque de la « tuée » du cochon. La « Saint-Cochon » ou « Saint-Boudin », toujours quand il fait froid car la viande se fige mieux, disparaît des campagnes. On préparait entre voisins des conserves prévues pour l'hiver, les hommes au saloir, les femmes à la cuisine. La fête donnait lieu à de joyeuses agapes où le ton était à la paillardise. Avant l'arrivée de la dinde, porc ou sanglier constituaient souvent le menu gras du repas de Noël.
Dans les pays rhénans et au Portugal, on allume toujours des feux de joie réputés autrefois purifier l'atmosphère, comme ceux du début novembre des Îles britanniques. La veille de la Saint-Martin est célébrée en Allemagne, au Luxembourg, aux Pays-Bas par des défilés d'enfants porteurs de lanternes. Autrefois creusées dans des raves comme celles d'Halloween, ces lanternes sont maintenant en papier, faites à l'école. Dans la ville et la tombée de la nuit, les enfants suivent en chantant un cavalier de guise en soldat romain qui mime le partage du manteau. Ils croient que c'est en l'honneur du réformateur du XVIème siècle Martin Luther : il n'en est rien. La générosité de Martin, comme celle de Nicolas ou de Lucie est un trait essentiel des saints de l'Avent. Puis les enfants quêtent de porte en porte des pâtisseries en forme de fer et cheval, les «cornes de la Saint-Martin ». Nous retrouvons de telles quêtes jusqu'aux Rois, où il est toujours très important de donner. Les vœux et les chants des dépositaires de l'avenir sont bienvenus : en leur offrant un petit cadeau, autrefois une pomme, une poignée de noix ou de noisettes, maintenant de l'argent et des friandises, on espère se mettre l'année nouvelle de son côté et s'attirer la prospérité. Ne pas leur ouvrir est de mauvais augure et aussitôt sanctionné d'un méchant couplet.
La Saint-Martin débute le temps qui conduit à Noël puis au carnaval. (En Allemagne, on commence le 11 novembre à 11 heures les préparatifs du prochain carnaval).
Et aussi ...
Célestin Von HORNSTEIN, Fêtes légendaires du Jura bernois, Editions transjuranes, 1978
Pierre VIAL, Fêtes païennes des quatre saisons, Editions de la Forêt, 2008
Philippe WALTER, Mythologie chrétienne, Imago, 2003, 20 € (www.editions-imago.fr)
Yvonne de Sike, Fêtes et croyances populaires en Europe, Bordas,1995 (épuisé)
Alain de BENOIST, Les traditions d'Europe, Le Labyrinthe, 1996
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Septembre est le mois de l’un des tournants du cycle annuel : l’équinoxe d’automne, milieu de l’année indienne et de l’année iranienne qui commencent avec l’équinoxe de printemps. Or le folklore français l’ignore totalement. Avec les fêtes de vendanges, la seule célébration notable de septembre est la Saint Michel (fixée au 29), qui marque le terme des baux et contrats agricoles. Si l’on remonte à nos ancêtres germains, gaulois et romains, la quête ne se révèle pas plus fructueuse.
Certes, peu de fêtes germaniques nous sont connues, et celles que nous connaissons ne sont pas datées de façon précise ; mais aucune ne semble correspondre à l’équinoxe de septembre. Des quatre grandes fêtes celtiques qui nous ont été transmises par l’Irlande ancienne, Imbolc (1 février), Beltaine (1 mai), Lugnasad (1 août), Samain (1 novembre), aucune non plus ne lui correspond. Même constatation avec les calendriers romains, qui ne signalent rien de particulier au 21 septembre, et dont plusieurs placent l’aequinoctium au 24 ! Tout cela semble pleinement justifier le scepticisme des auteurs qui font observer, à juste titre, que la fixation des équinoxes, comme celle des solstices, n’a aucun intérêt économique en général, ni agricole en particulier, qu’elle est très difficile à effectuer, et qu’elle n’avait donc guère de chance de donner lieu à célébration chez les Anciens.
Or les observations faites sur certains mégalithes d’Europe occidentale et septentrionale, dont les plus anciens, ceux de Bretagne, remontent au milieu du cinquième millénaire, attestent par leur disposition une connaissance du cours annuel du soleil et de ses tournants, solstices et équinoxes, révélant ainsi des préoccupations tout autres qu’agricoles : celle, notamment, de la régularité du cycle annuel, qui, dans le monde indo-européen, constitue le modèle cosmique de la vérité, fondement des rapports sociaux.
Jean HAUDRY