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Le policier, qui officie dans le XIIe arrondissement de Paris, a été mis en examen pour "tentative de meurtre" et libéré à l'issue de sa garde à vue, mais placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction de détenir une arme: un policier de 25 ans a tiré sur son voisin qui faisait trop de bruit.
"Descends sale fdp"
Mais il a aussi diffusé, sur le réseau social Snapchat, des photos de lui et de la scène prises avant et après son acte... ce qui a sans doute pesé dans la décision du juge.
Mardi soir, dans son immeuble de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), le jeune homme, qui n'était pas en service, se rend chez son voisin du-dessous, qu'il juge trop bruyant.
Sur son compte Snapchat, on voit le gardien de la paix arborer son arme de service, rentrée dans son jean.
Une photo accompagnée d'un texte sans ambiguïté: "Je me rends chez mon voisin d'en dessous qui fait du tapage. Il m'invite à descendre sale fdp. J'y vais."
Et peu après, le policier publie une seconde photo, qui laisse apparaître des taches de sang au sol. "J'ai tiré", écrit-il en légende.
Prises très au sérieux, les deux images ont été versées au dossier d'instruction, selon Le Parisien.
Couteau brandi
Entre les deux images, la musique trop forte du voisin aura poussé le policier à descendre voir ce dernier. Selon ses dires, le voisin aurait brandi un couteau. Il est 23h30. L'agent lui rétorque "Police. Jette ton arme", avant de lui tirer une balle dans l'abdomen.
La balle, qui lui a traversé le flanc droit, aurait ricoché ensuite sur une porte d'appartement. Aucune autre personne n'a été blessée, et le voisin, hospitalisé un temps, est hors de danger.
"Un peu racaille mais gentil"
Le policier, placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de détenir une arme, de quitter le territoire et de paraître dans la résidence où il vit, aurait usé de sa "légitime défense", selon son avocat, maître Laurent-Franck Liénard. L'avocat balaie aussi les photos publiées, évoquant "un contexte d'exaspération". Il décrit son client comme "un peu racaille mais plutôt gentil".
"La première image se voulait être une blague de potache, mais il a été rattrapé par la réalité", détaille Me Liénard.
"Il a posté la deuxième photo pour que ses contacts sachent qu’il s’était passé quelque chose de grave, et qu’ils n’allaient plus avoir de ses nouvelles", justifie-t-il.
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LUNDI 04 MAI 2020
Dans la légende hindoue, les chats pourraient vivre neuf vies. Dans le contexte de la croyance asiatique en la réincarnation, le dieu Shiva aurait rencontré un chat dans un temple, qui se disait capable de compter jusqu'à l'infini. Lorsque Shiva lui demanda de s'exécuter, l'animal s'endormit au nombre 9.
Il était né, en juin 1944, au Tadjikistan soviétique, et n'hésitait pas, en souriant, à se dire Tadjik. En réalité, ses parents s'étaient réfugiés en URSS lors de l'attaque de l'Allemagne de 1941, leur Galicie [1] originelle, du fait des persécutions raciales ce n'est pas en qualité de félin, mais de trotskiste, qu'Henri Weber (1944-2020) aura connu neuf vies. Son piolet à lui s'est appelé coronavirus. Il était âgé de 75 ans.
Le parti socialiste semble unanime dans l'admiration. Mentionnons trois échantillons : Olivier Faure, actuel premier secrétaire déclare :"Une des grandes voix de la gauche vient de nous quitter. Henri était une de ces mémoires fertiles de la gauche, il en connaissait l’histoire, jusque dans ses moindres détails". François Hollande le définit comme "un homme généreux, un intellectuel lumineux, un ami cher". Enfin Laurent Fabius, dont il avait rallié le courant : "Attentif, profond, drôle, séduisant, ouvert, érudit, infatigable bretteur et militant, ce rebelle chaleureux et réfléchi aura fréquenté tous les honneurs sans être prisonnier d’aucun."[2]
Plus problématique, en revanche, le thrène, non moins unanime à son propos, de la presse qu'affectionnent les gens de droite, sans aucune réserve. Incroyable éloge dans Le Figaro. De son côté, l'article de Nathalie Segaunes dans L'Opinion décrète : "avec la mort de Henri Weber, la gauche perd l’une de ses plus « belles figures »"Sous-titre : "Henri Weber est décédé dimanche à l’âge de 75 ans des suites du coronavirus. Venu du trotskisme, fervent européen, il était « l’un des rares socialistes français qui n’aient jamais renoncé à réfléchir »". Le jeu subtil des guillemets laisse ainsi le lecteur perplexe.[3]
Légèrement surpris, par conséquent, de l'étendue des louanges qui lui sont décernés, y compris par la droite, votre chroniqueur ne peut que chercher dans sa mémoire.
Ne gardant aucun souvenir direct moi-même de celui qu'on nous présente comme ayant été, dans l'ombre de Krivine, chef du service d'ordre de la Ligue communiste révolutionnaire, on se contentera d'observer.
À l'époque de son engagement violent je n'oublie pas les coups que ses camarades nous ont portés. Il fallait beaucoup d'inconscience pour distribuer des tracts à proximité de leurs bastions. Ça nous plaisait, pour dire le vrai, de tester leur sens de la liberté d'expression.
En 1961 son mentor Krivine, s'illustrait dans les rangs l'Union des étudiants communistes. Il n'y faisait pas vraiment figure de "suiviste" à la remorque du parti, pas vraiment "thorézien". Une nuance qui nous échappait. Il était en fait secrètement gagné à la cause de la tendance dite "frankiste" de la IVe internationale, que Weber allait suivre très longtemps. Leur activité, disciplinée par "l'entrisme", les situait en pointe du Front Universitaire prétendument Antifasciste. Ce FUA s'attachait à dénoncer les sympathisants supposés de l'OAS. On y mettait en fiche les opinions déviantes : on n'avait pas encore inventé le concept des campus américains de politiquement correct mais ces jeunes gens, khrouchtchéviens, le préfiguraient.
De cette première nuisance, il me reste un souvenir précis. Alors partisan un peu bruyant de l'Algérie française, je suivais une classe de math sup au lycée Louis-le-Grand, lequel faisait face à leur citadelle sorbonnarde. J'eus les honneurs d'un numéro de Clarté, le mensuel bien imprimé qu'éditaient les communistes : sur la liste noire qu'ils publiaient le gamin de 17 ans que j'étais alors figurait en liste 6 ou 7. Un peu impressionné je demandai conseil et rendis donc visite à un homme de grande qualité qui présidait aux destinées de l'Action française. Louis-Olivier de Roux qui devait, hélas, disparaître début 1963, me rassura, à sa manière, à propos des trotskistes que nous trouvions en face de nous.
Je compris, pour résumer son propos réconfortant, qu'il ne s'agissait pas de chats mais d'un autre animal domestique dont on dit que "chien qui aboie ne mord pas".
Si violents qu'ils se soient montrés en effet... quand ils se trouvaient en position de force... à dix contre un, – et j'ai moi-même tâté plusieurs fois de leurs barres de fer... si proches de leurs buts révolutionnaires à plusieurs reprises... si richement dotés en moyens matériels et financiers et soutenus par des médias propagandistes... ces gens ont conduit leurs troupes – infiniment plus nombreuses que nous, jeunes patriotes et anticommunistes pouvions l'être, à l'époque – à l'échec.
En 1964-1965, refusant de se rallier au mot d'ordre du PCF de soutien à la candidature de Mitterrand, le secteur Lettres de l'UEC suit Krivine pour créer la Ligue communiste, qui quoique trotskiste soutiendra, pendant les 10 années qui suivront, la conquête du Vietnam par les staliniens. Ce fut la base de son développement, encouragée par la ligne officieuse du gouvernement de Paris.
De leur troupe indistincte, la personnalité de Weber n'apparaît dans les radars de votre chroniqueur qu'en 1968.
Plutôt, paradoxalement, en bien je dois le reconnaître. Il commet en effet son premier ouvrage, intelligemment écrit, cosigné avec son camarade Bensaïd, un livre qu'ils consacrent à ce qu'ils considèrent comme "La Répétition générale". Lénine d'opérette, persuadés peut-être d'avoir vécu les événements russes de 1905, ils croient préparer 1917.
Mordant, lucide, il souligne la dérision des autres groupuscules gauchistes, maoïstes, etc. Leurs concurrents lambertistes, trotskistes, mais figés eux-mêmes dans le catastrophisme de la crise prochaine du capitalisme [ça n'a pas changé depuis], et le programme de transition de 1936, sont plus mal traités, car "le mouvement recrute sur une base très large quiconque est contre les flics, les curés, les psychosociologues a sa place dans l'organisation". Les voilà habillés pour de nombreux hivers.
Le trotskisme français s'étant cependant montré une usine à faire des mégots, la plupart de ses adeptes comprirent qu'il fallait faire partager leur savoir faire à la gauche sociale-démocrate que jusque-là ils faisaient profession de mépriser.
Ainsi, dans les années 1980, les années Mitterrand virent arriver dans les coulisses, puis dans les aréopages officiels du parti, successivement de nombreux lambertistes, qui avaient transité par le grand orient, et pas mal de krivineux. Dont Weber qui devint responsable des études du PS. Il grimpe dans le sillage de Fabius, lequel n'a certes jamais été trotskiste, mais dont le courant se donne un air d'aile gauche. Il devient notable, sénateur, eurodéputé, des postes qui dépendent très peu du contact avec le petit peuple.
Certes son marxisme s'était émoussé. Mais il faudrait plusieurs pages, d'ailleurs relativement inutiles, pour résumer le fond des thèses dont il imbibe un parti désormais socialo-centriste.
On lira ainsi deux entretiens complaisants publiés sans aucune réserve dans L'Opinion, journal habituellement supposé critique :
- en 2014, il prétend défendre, contre les frondeurs, à la vielle du "grand rassemblement national des Etats généraux du PS", la ré-industrialisation comme "socle matériel pour entretenir un État social généreux, ni notre French way of life, qui est si agréable" et ceci grâce au CICE [4]
- et en 2016, à l'occasion de la publication de son livre Eloge du compromis, publié chez Plon, il se veut réformateur simplement moins brutal certes que Juppé, mais, quant au fond, convergent avec les mêmes et désastreux objectifs, et souligne que "la social-démocratie est une force extraordinairement résiliente"[5].
Si l'on veut bien considérer les conséquences du plan Juppé, l'objectif étant de faire une médecine sans médecins en ville, et sans trop de lits dans les hôpitaux, ce fut une réussite presque totale, qui se vérifie encore 25 ans plus tard. On comprend pourquoi son promoteur, malgré ses ennuis judiciaires a été placé au Conseil constitutionnel.
Quant aux restes de l'ancien trotskiste soixante-huitard, qu'ils reposent en paix. Ses réflexions, et les études qu'il dirigeait au parti socialiste, allaient dans le sens de l'étatisme délétère de notre pays. Il était, nous dit-on « l’un des rares socialistes français qui n’aient jamais renoncé à réfléchir ». Tant qu'on suivra ses avis, la France continuera de bâtir des usines à faire des mégots.
JG Malliarakis
Apostilles :
[1] Cette malheureuse petite région, autrefois accueillante, dont la capitale est Lvov, – Lemberg en allemand, Lviv en ukrainien – a été successivement partagée depuis le démembrement du Grand-Duché de Lituanie et du royaume de Pologne de 1772 entre l'empire des Habsbourg et celui des tsars. Entre 1939 et 1941, à l'époque de l'Alliance Staline Hitler elle avait été de nouveau partagée entre le Reich et l'Union soviétique, puis conquise par l'armée allemande et, en 1945, restituée entre Pologne à l'ouest et URSS à l'est. Après quatre ans passés dans le paradis stalinien, le père du jeune Henri jugea la France plus hospitalière et s'est établi à Paris comme honorable horloger. Son fils devint ainsi français, et reçut donc l'éducation typique des petits Parisiens, dans un lycée d'État.
[2] cf. article "L’ancien sénateur socialiste Henri Weber, figure de Mai 68 et du trotskisme des années 1960 et 1970, est mort"
[3] cf. article en ligne le 27 avril à 12 h 58
[4] "La redéfinition de ce que sont les socialistes est nécessaire"
[5] cf. entretien avec Nathalie Segaunes.
Sources : Pour recevoir en temps réel les liens du jour de L'Insolent, il suffit de le demander en adressant un message à
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Je n'aime pas aller toujours à contre-courant, mais je pense que la mondialisation, le capitalisme et le mondialisme ont pris un net avantage avec la crise de Covid.
La pandémie est exploitée pour éliminer de nombreuses personnes âgées, considérées comme une voix passive de l'économie. La future restructuration favorisera les grandes concentrations industrielles et financières et frappera la libre initiative et la classe révolutionnaire par excellence (contrairement à ce que prétend Marx), c'est-à-dire la petite bourgeoisie.
Le confinement est vécu dans chaque nation exactement de la même manière. Tous normalisés dans notre comportement et contrôlés par nos propres gendarmes internes, comme dans Fahrenheit 451 ou 1984.
Nous nous démarquons d’un souverainisme d'opérette. Qui est mondialiste (mais patriote...) avec les spaghettis et qui avec le camembert.
Enfin, les deux superpuissances impérialistes et semi-continentales (USA et Chine) font un bond en avant contre toutes les puissances intermédiaires. L'architecture européenne elle-même est ébranlée et ce dans le seul but de ralentir notre reprise commune.
Je considère tout ça non pas comme Austerlitz mais comme Bérézina.
Cela ne signifie pas que nous devons désespérer ou abandonner le combat. Bien au contraire.
Mais il faut penser dans deux perspectives contemporaines.
La première est la création d'espaces spirituels, culturels et économiques libérés. Renforçons donc la tendance à la construction de communautés !
La seconde consiste à se préparer à agir dans le désert auquel nous sommes confrontés.
Nous devons produire l'organisation sociale et économique dans les catégories productives laissées à elles-mêmes. Si nous parvenons à mettre en place des organisations corporatives dans une vision actualisée du syndicalisme révolutionnaire, nous deviendrons quelque chose de sérieux.
Parallèlement, la formation (culturelle mais aussi technique) nous permettra de produire nos élites et d'accéder à une partie des élites sociales et politiques, lançant un défi de contenu et de perspectives.
C'est une logique articulée et progressive que je propose.
Sans nous abandonner dans l'espoir d'un effondrement du système ou de révolutions populaires: je n'y crois pas. Mais en tout cas aucune des deux hypothèses ne dépend de nous. Au contraire, la prise en compte constructive des possibilités dépend de manière réaliste de nous même. Et contrairement à la sauvegarde des attentes, cela implique une action et non une désertion de la lutte.
Gabriele Adinolfi
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Geoffroy Roux de Bézieux, le président du MEDEF, le syndicat du CAC 40, ne fait pas dans la nuance. Dans un entretien au Figaro du 10 avril dernier, il déclarait que pour sortir de la crise économique imputée au coronavirus, les Français devraient travailler plus longtemps, avoir moins de congés payés et accepter de perdre des jours fériés. La rengaine n’est pas nouvelle. Elle démontre qu’en digne héritier des négriers industriels des XIXe et XXe siècles, le MEDEF s’accroche encore à de vieilles lunes.
L’automatisation, l’informatique et la robotisation modifient durablement les conditions de travail. Déjà, à la fin des années 1960, les grands patrons ont poussé Pompidou à privilégier l’immigration de main-d’œuvre étrangère aux dépens de l’installation, certes coûteuse au départ, des premières chaînes de montage automatiques qui auraient probablement évité l’actuel « Grand Remplacement » [comme cela a été le cas au Japon ; [NdR].
Sans la pandémie de covid– 19, le mois de mai 2020 eut été propice à de courts séjours touristiques grâce à quatre sympathiques « ponts » : les 1er, 2 et 3 mai; les 8, 9 et 10 mai; les 21, 22, 23 et 24 mai pour l’Ascension, et même les 30 et 31 mai ainsi que le 1er juin pour la Pentecôte.Tous ces ponts ne peuvent qu’enrager les hiérarques du grand patronat. Ils aimeraient un monde dans lequel les salariés trimeraient deux cents heures par semaine pour un demi euro et donneraient à leur direction cent, deux cents ou trois cents euros chaque mois dans l’espoir de garder leur emploi.
Le MEDEF ne représente qu’une minorité de patrons, vrais bureaucrates du capital. Ce ne sont pas des capitaines d’industrie audacieux prêts à hypothéquer leurs biens personnels pour la bonne marche de leur entreprise. Ces aventuriers économiques se retrouvent chez les artisans, les indépendants et les chefs des petites et moyennes entreprises, soit les plus affectés par le confinement imbécile et pour qui les aides exceptionnelles de l’État sont compliquées à obtenir en raison d’une paperasserie administrative proliférante.
En 2020, la productivité française ne repose plus sur la durée journalière du temps de travail, les 35 heures par semaine, les cinq semaines de congés payés, le repos dominical et les onze jours fériés (hors particularités propres à l’Outre-mer). La demande du grand patronat de les réduire rejoint les exigences répétées des multiculturalistes qui remplaceraient volontiers une à deux fêtes chrétiennes par une à deux autres fêtes monothéistes exogènes. Les deux groupes œuvrent de concert.
Déplorable Premier ministre du sinistre Chirac, le Poitevin Jean-Pierre Raffarin a rétabli en 2004 la corvée seigneuriale avec la « journée de solidarité » prévue à l’origine pour parasiter le lundi de Pentecôte. Il s’agissait par un jour de travail gratuit de financer la dépendance des personnes âgées sans jamais solliciter le capital et les « parlementeurs ». Le pognon ainsi soutiré aux travailleurs permet en fait de rembourser les intérêts de la dette abyssale de l’Hexagone.
Reporter le plus tard possible l’âge légal de la retraite, rogner sur les congés payés, augmenter la durée hebdomadaire et quotidienne du temps de travail, supprimer des jours fériés, voilà les propositions soi-disant innovantes d’une clique patronale aveugle aux nouveaux enjeux. Ces bouffons déphasés s’enferrent dans leur incompétence libérale policière progressiste et continuent à regarder la décennie 2020 avec les lunettes de 1880 ! Le grand patronat composé de fonctionnaires salariés pantouflards payés à coup de stock options et de parachutes dorés ne saisit pas l’imbrication croissante des questions sociale, écologique et nationale (ou identitaire). Peu importe, il sera tôt ou tard éjecté et remplacé par une élite nouvelle consciente des nouveaux défis.
Et s’il faut abroger des jours fériés, plutôt que de s’attaquer aux célébrations chrétiennes, que la « Ripoublique » hexagonale commence par réduire les siennes. Abolissons les funestes 8-Mai et 14-Juillet ! On ne peut pas se satisfaire de la sujétion de l’Europe par le bolchévisme de Wall Street et de la City. On ne peut pas non plus fêter la prise d’une forteresse royale qui n’accueillait qu’un noble incestueux, un fou, un apprenti-régicide et quatre faux monnayeurs. On ne doit pas non plus se féliciter de la fête organisée un an plus tard sur le Champ de Mars parisien et dont le déroulement cacha l’évidente duplicité des parties en présence.
Sans réclamer la reconnaissance officielle du 10 juillet 1940, il serait bien que le 27 juillet devienne la nouvelle fête nationale française en souvenir de la victoire de Bouvines en 1214. Allié au jeune prince des Romains Frédéric de Hohenstaufen et du pape Innocent III, le roi de France Philippe II Auguste gagna grâce aux milices communales des bourgs francs du Nord sur les troupes anglaises du roi Jean sans Terre, d’un comte de Flandre félon et de l’usurpateur impérial le guelfe Otton IV. Si on peut encore vibrer à l’évocation du sacre des souverains français à Reims, le récit de la Fête de la Fédération n’émeut guère. L’historien médiéviste et résistant français Marc Bloch voyait dans le ravissement commun de ces deux événements une preuve marquante de francité. Pour la circonstance, notre européanité l’emporte nettement.
par Georges FELTIN-TRACOL
Source : « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 170, sur Radio-Libertés ; http://www.europemaxima.com
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En intégrant le débat sur le projet d'application StopCovid à celui, général, sur le déconfinement, l'exécutif est accusé de passer en force. Une situation dénoncée à gauche comme au sein même de la majorité, où les réticences contre cette application sont fortes.
Oubliés, le débat et le vote à l'Assemblée nationale et au Sénat uniquement dédiés au projet d'application StopCovid . La volonté du gouvernement de présenter dès mardi le plan global de déconfinement lui permet de passer à la trappe ces étapes qui s'annonçaient sous haute tension au sein de la majorité. Sans oublier une gauche vent debout contre ce projet et une droite elle aussi très divisée sur la question.
L'exécutif anticipait une très forte abstention du côté des députés LREM, ce qui, au final, laissait augurer une courte majorité en faveur de l'application. Emmanuel Macron et Edouard Philippe sont très prudents sur ce projet porté par le secrétaire d'Etat au Numérique, Cédric O, mais ils ne pouvaient pas non plus le mettre de côté dans le cadre du déconfinement, sous peine de se voir accusés de refuser des outils.
C'est le Sénat qui est venu au secours du gouvernement. Gérard Larcher, le président de la chambre haute, était très réticent à l'idée d'organiser un débat et un vote spécifiques sur l'application StopCovid compte tenu des réserves de sa propre majorité sur ce projet. Il a donc poussé pour que le débat soit global. « Je suis un pragmatique ; le traçage, pourquoi pas ? Mais si nous n'avons ni masques ni tests, il ne nous protégera pas du Covid. C'est pourquoi j'ai demandé au président de la République qu'il y ait un débat global sur le déconfinement », a-t-il confirmé au « JDD ». L'exécutif a donc saisi cette opportunité.
Passage en force
Ce passage en force risque de laisser quelques traces. La disparition du débat dédié à StopCovid est dénoncée à gauche et passe mal au sein de la majorité. « Un vote unique sur le plan déconfinement (et donc sans possibilité de se prononcer sur le traçage numérique en tant que tel) et avec un nombre aussi réduit de députés ne correspond pas, au regard des enjeux, à un niveau de démocratie parlementaire suffisant », a dénoncé sur Twitter le député LREM Aurélien Taché, très opposé à cette application.
Comme les autres pans du déconfinement, Edouard Philippe a prévu d'évoquer cette application lors de son discours, mardi prochain, sachant que l'exécutif n'est pas encore sûr d'être prêt pour le 11 mai.
Malgré l'absence de débat et de vote, les députés de la majorité entendent rester vigilants. « L'utilité du traçage ne peut s'apprécier qu'à l'aune de la stratégie globale de déconfinement. Il est donc important que nous puissions avoir mardi cette vision d'ensemble. Pour autant, beaucoup de questions restent ouvertes sur l'application et il n'est donc pas question de s'épargner ce débat au Parlement. La commission des Lois va poursuivre son contrôle et ses échanges avec le ministre et la CNIL sur le développement de l'application et son utilisation », déclare aux « Echos » Yaël Braun-Pivet, présidente de la commission des Lois à l'Assemblée nationale.
Les Echos 26 avr. 2020
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