- Détails
- Catégorie : ACTUALITE
Depuis le début de l'épidémie, plusieurs journalistes indépendants, dissidents politiques et lanceurs d'alerte ont été interpellés. Beaucoup ont été assignés à résidence ou placés en quarantaine forcée.
Fang Bin n'a plus donné signe de vie depuis 15 jours. L'homme d'affaires chinois, reconverti en journaliste indépendant pour couvrir l'épidémie de Covid-19 à Wuhan, a disparu des radars, le 9 février. La télévision publique hongkongaise RTHK (en chinois) croit savoir qu'il a été interpellé chez lui. Des pompiers auraient fracturé sa porte pour ouvrir le passage à des policiers en civil, détaille la chaîne. "Fang Bin a révélé la réalité de l'épidémie que le gouvernement voulait taire, accuse un de ses proches, interrogé par franceinfo. Il s'est battu pour la vérité. Les autorités n'ont pas accepté qu'un homme les défie de la sorte."
Pour rassurer les Chinois et le reste du monde sur sa gestion de l'épidémie, le régime s'est engagé dans une bataille de l'information. Lors d'un discours prononcé le 3 février – publié douze jours plus tard par l'agence de presse chinoise –, Xi Jinping a proclamé "une guerre populaire"qui doit s'appuyer sur la "stabilité sociale". Le président chinois a promis de "sévir contre ceux qui profitent de l'épidémie pour lancer des rumeurs".
Cette déclaration s'est traduite par une explosion de la censure sur les réseaux sociaux et l'interpellation quasi systématique de ceux qui tentent de la braver. Le cas le plus emblématique est celui du médecin Li Wenliang, le lanceur d'alerte qui a révélé au monde l'existence de l'épidémie quand les autorités locales tentaient encore d'en dissimuler l'ampleur. Avant de succomber à la maladie, contractée dans l'hôpital où il travaillait, il avait été interpellé et forcé à signer un procès-verbal dans lequel il avouait avoir "perturbé l'ordre social" en colportant des "rumeurs".
Interpellation filmée
Avant de disparaître, Fang Bin a lui aussi été accusé par les autorités chinoises de répandre des "fausses informations". En cause : une vidéo postée sur YouTube – dont l'accès est bloqué en Chine – le 1er février. Sur les images filmées dans un hôpital de Wuhan, on voit le reporter compter les corps disposés dans des sacs mortuaires, à l'intérieur d'une camionnette. On suit Fang Bin dans les couloirs de l'hôpital, où il rencontre un homme en sanglots. "C'est mon père", gémit ce dernier, prostré devant la dépouille d'un homme âgé que les médecins n'ont pas pu ranimer. Bouleversante, la séquence suscite une vague d'émotions sur les réseaux sociaux.
Quelques heures après la mise en ligne de ces images, le journaliste citoyen reçoit la visite des autorités chez lui. "Qui êtes-vous ?", demande Fang Bin aux hommes équipés de masques et de combinaisons postés derrière sa porte, tout en filmant la scène. "Vous vous êtes rendu dans un lieu très dangereux. Vous auriez pu être infecté" par le virus, martèlent-ils. "Ma température est normale !", réplique le journaliste, exigeant qu'on lui montre un mandat d'inspection. Les hommes masqués finissent par interpeller Fang Bin, hors caméra.
Ce n'est pas une première pour l'homme d'affaires. Avant de couvrir l'épidémie de coronavirus à Wuhan, Fang Bin s'était déjà engagé contre le gouvernement chinois : "Il a milité pour la défense des pratiquants du Falun Gong [un mouvement spirituel réprimé en Chine] et est venu en aide à des activistes détenus par le gouvernement, raconte son ami. Par le passé, Fang Bin a déjà été détenu par les autorités pendant plusieurs mois."
Il connaît les méthodes de la police, c'est pour ça qu'il a filmé l'interpellation. Le gouvernement est sous pression, car Fang Bin a l'opinion publique avec lui.à franceinfo
A sa libération, le lendemain, il raconte son interrogatoire au Los Angeles Times (en anglais). D'après son récit, les hommes qui ont frappé à sa porte n'étaient pas des médecins, mais bien des policiers, qui l'ont accusé de recevoir de l'argent d'organisations étrangères pour faire ses vidéos. Son matériel électronique a été confisqué et Fang Bin sommé d'arrêter de "répandre la panique". Fang Bin continue de mettre en ligne des vidéos. Jusqu'à sa disparition, le 9 février.
"Devant moi il y a le virus, derrière moi le pouvoir"
Chen Qiushi n'a plus donné de nouvelles à ses proches depuis le 6 février. L'avocat de formation de 34 ans, est journaliste indépendant depuis 2019, quand il s'est rendu à Hong Kong pour documenter les manifestations pro-démocratie. Fin janvier, il parvient à se rendre à Wuhan, juste avant le placement de la ville en quarantaine. Avec son smartphone monté sur une perche à selfie, il se rend dans les hôpitaux et filme les conditions de prise en charge des patients, le manque de masques et de matériel de dépistage.
L'exercice est périlleux : en Chine, les reporters doivent disposer d'un certificat officiel, délivré aux seuls journalistes qui travaillent pour des titres de presse autorisés. "Ces journalistes indépendants devraient être encouragés et protégés pour produire de l'information accessible à tous, mais le gouvernement leur impose une censure stricte", regrette Renee Xia, directrice de l'ONG Chinese Human Rights Defenders (CHRD), basée à Washington. Banni des réseaux sociaux chinois, Chen Qiushi contourne la censure grâce à un VPN (un logiciel qui permet de modifier sa géolocalisation) pour poster ses vidéos sur Twitter et YouTube. "C'est un homme très courageux", affirme un de ses amis qui milite en ligne pour sa libération.
Malgré les risques, il estime que son devoir de journaliste consiste à foncer en première ligne dès qu'il se passe un événement, pour voir et témoigner de la vérité.à franceinfo
A Wuhan, Chen Qiushi se sent rapidement menacé. "J'ai peur. Devant moi, il y a le virus et derrière moi, il y a le pouvoir chinois. Aussi longtemps que je serai dans cette ville, je continuerai à témoigner", lance-t-il, au bord des larmes, dans une vidéo publiée le 30 janvier. "Je vais être direct : Je vous emmerde ! Je n'ai pas peur de la mort. Vous pensez vraiment que j'ai peur de vous, le Parti communiste ?"
Conscient des risques, son entourage correspondait très régulièrement avec lui pour s'assurer qu'il était en sécurité. Lorsqu'il ne répond plus, des amis se rendent dans son appartement mais trouvent porte close, comme l'explique dans une vidéo Xu Xiaodong, un champion de MMA qui gravite autour du journaliste.
Inquiète, sa mère lance un appel à l'aide sur les réseaux sociaux. Elle est finalement contactée par les autorités, qui lui annoncent que son fils a été placé en quarantaine pour raisons médicales. Pour ses proches, le motif de sa disparition est autre. "Je lui ai parlé juste avant et il était en bonne santé, ils veulent juste le faire taire", accuse son ami. Sa quarantaine devait prendre fin le 19 février, mais le trentenaire n'a toujours pas donné signe de vie.
"Résistez, citoyens !"
Difficile de savoir combien de Chinois ont, comme eux, disparu. Contrairement à Chen Qiushi et Fang Bin, de nombreux lanceurs d'alerte et critiques du pouvoir ont été arrêtés sans attirer l'attention des médias occidentaux. C'est le cas de l'ancien prisonnier politique Ren Ziyuan, interpellé le 13 février pour avoir critiqué en ligne la gestion de l'épidémie par le pouvoir chinois. Xu Zhiyong, autre figure de la contestation chinoise, a quant à lui été arrêté le 15 février.
Selon un décompte de CHRD, en date du 7 février (et qui n'a pas pu être actualisé depuis), 351 personnes ont été "punies" pour "propagation de fausses rumeurs" sur le coronavirus. "Beaucoup de ces affaires ont donné lieu à des détentions administratives allant de trois à quinze jours", explique Renee Xia, la directrice de CHRD.
Nombreuses sont les personnes qui, après avoir posté des messages critiques sur internet, ont été emmenées au poste de police, où elles ont été questionnées, intimidées ou assignées à résidence sous prétexte d'une mise en quarantaine.à franceinfo
Le juriste Xu Zhangrun, un des rares intellectuels à avoir remis en cause publiquement la politique de Xi Jinping, en a fait les frais. D'après le Guardian (en anglais), l'universitaire a été privé de ses moyens de télécommunication à son retour à Pékin, après un séjour dans sa province natale. "Il a été confiné chez lui au prétexte qu'il devait être placé en quarantaine", a affirmé un témoin au journal britannique.
Mesure sanitaire ou tentative de musellement ? Deux semaines avant d'être assigné à résidence, Xu Zhangrun avait publié un essai passionné (en anglais) sur la gestion de l'épidémie, dans lequel il dénonçait un "régime corrompu" ayant favorisé "l'inefficacité et le chaos ". Conscient des risques encourus, il concluait ainsi son texte : "Il est maintenant facile de prévoir que je vais faire l'objet de nouvelles sanctions. En fait, ceci pourrait bien être mon dernier texte."
Une prémonition partagée par Fang Bin. Juste avant de disparaître, le journaliste indépendant a publié sur sa page YouTube une étrange vidéo de 13 secondes. On n'y voit rien d'autre qu'un message inscrit sur une feuille de papier : "Résistez, citoyens ! Reprenez le pouvoir au gouvernement et rendez-le au peuple".
- Détails
- Catégorie : ACTUALITE
L'ancien ancien porte-parole du groupe islamiste armé syrien Jaich al-Islam (Armée de l'Islam), Majdi Mustafa Nema, alias Islam Allouche, soupçonné de crimes de guerre, a obtenu un visa auprès du consulat de France à Istanbul pour étudier dans un institut de recherche français, a annoncé jeudi le ministère français des Affaires étrangères. "Un visa court séjour a été délivré sur la base d'un dossier complet, après interrogation des services ministériels compétents", a précisé la porte-parole du Quai d'Orsay, interrogée lors d'un point de presse électronique sur l'octroi du visa par le consulat à Istanbul, confirmant ainsi l'information donnée de sources proches du dossier. Nema a été interpellé mercredi dernier, après trois mois passés à Noailles dans le 1er arrondissement de Marseille.
La politique d'attribution des visas fait l'objet d'une compétente partagée entre le ministère de l'Intérieur et celui des Affaires étrangères. Les visas Schengen de court séjour sont attribués pour une durée de 90 jours.
Ancien porte-parole du groupe salafiste Jaich al-Islam, Islam Allouche a été interpellé le 29 janvier en France et mis en examen le 31 janvier, notamment pour "actes de tortures et complicité", "crimes de guerre" et "complicité de disparitions forcées". Il était enregistré comme étudiant à l'Institut de recherche sur le monde arabe et musulman (Iremam) de l'Université Aix Marseille, qui relève du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Selon une source judiciaire, il se trouvait en France depuis novembre.
Le groupe Jaich al-Islam est notamment soupçonné de l'enlèvement le 9 décembre 2013 de l'avocate et journaliste syrienne Razan Zeitouneh, son mari Waël Hamada et deux de ses collaborateurs. Mme Zeitouneh avait été l'une des figures du soulèvement populaire lancé en mars 2011 contre le régime de Bachar al-Assad, et avait reçu cette année-là le Prix Sakharov des droits de l'Homme en compagnie d'autres militants du "Printemps arabe". Elle avait ensuite critiqué les violations des droits de l'homme commis par toutes les parties au conflit.
Par La Provence (avec AFP) 06/02/2020
- Détails
- Catégorie : ACTUALITE
Cette vidéo est insupportable pour les surveillants pénitentiaires. Tournée hier après-midi par un détenu après la sanglante attaque au couteau à la maison d’arrêt de Lyon, elle a ensuite été diffusée sur les réseaux sociaux.
Hier, vers 17h00, une surveillante stagiaire de la maison d’arrêt de Lyon a subi une violente attaque qualifiée de tentative de meurtre par les syndicats de l’établissement.
Le détenu avait dans un premier temps refusé de réintégrer sa cellule. Alors que la surveillante s’apprêtait à demander des renforts, le détenu s’est jeté sur elle armé d’un couteau de type Opinel. Il a visé ses yeux en lui portant plusieurs coups. Elle sera touchée à au moins trois reprises. Blessée elle sera conduite à l’hôpital au service des urgences. Elle présente des plaies ouvertes au niveau de la pommette, de l’arcade sourcilière et de la nuque.
https://actupenit.com/wp-content/uploads/2020/02/Lyon-le-04022020.mp4?_=1
La vidéo est apparu quelques minutes après cette attaque. Filmée par un détenu équipé d’un téléphone portable on peut voir l’évacuation de la surveillante, sous les cris des détenus qui semblent se réjouir de voir la victime évacuée par le service médical et les surveillants. Sur la vidéo on peut également lire » un surveillant en moins dans la maison ».
Ce matin ses collègues ont décidé de bloquer leur établissement en signe de soutien. La victime a été opérée hier soir. Ses jours ne sont pas en danger mais les séquelles sont bien présentes.
actupetnit.com
- Détails
- Catégorie : ACTUALITE
- Détails
- Catégorie : ACTUALITE
Les faits se sont produits mi-décembre. Un homme de 56 ans a été tué de 28 coups de couteau à son domicile. La victime serait l’ancien directeur du Monoprix des Deux Lions. Le meurtrier présumé est un migrant ivoirien de 22 ans que la victime hébergeait.
Le corps de la victime a été retrouvé à son domicile, six jours après le meurtre. La victime serait Bertrand Louiset, ancien directeur du Monoprix des Deux Lions. Il accueillait chez lui, un migrant de 22 ans, originaire de la Côte d'Ivoire. Ce dernier a été interpellé le 17 décembre 2018. Il a reconnu avoir tué son hôte.
Le mobile du meurtre reste encore à déterminer, mais selon nos sources, une violente dispute aurait éclaté entre la victime et son meurtrier présumé. Bertrand Louiset aurait demandé à l'homme qu'il recueillait de quitter l’appartement. Le jeune migrant aurait alors tué Bertrand Louiset de 28 coups de couteau.
Mis en examen pour meurtre et incarcéré
Le meurtrier présumé a été présenté à un juge d'instruction et mis en examen pour meurtre. Pour l'heure, le mis en examen est en détention provisoire.
- Etat yankee Etat assassin
- Fadi et Abraham Zreika ont déclenché un feu en Australie
- CHRONIQUE DU « VIVRE ENSEMBLE »
- I-Média n° 271 – Émeutes à Chanteloup, les médias incapables de parler d’immigration
- Gibraltar porte plainte contre le parti patriote espagnol VOX
- Légion d'honneur : la distinction accordée au patron de BlackRock France fait polémique
- Bonne année 2020 !
- Arrestations en Albanie suite au tremblement de terre de fin novembre
- AZIA ET MESSAOUD M. ONT ÉTÉ MIS EN EXAMEN VENDREDI POUR LES MEURTRES D’UN RETRAITÉ ET D’UNE INFIRMIÈRE
- I Média n°268 – Les médias face au voile vers la soumission
Sous-catégories
Chroniques, par Pierre Vial
Retrouvez les commentaires de Pierre au fil de l'actualité.