L’UE DEVRAIT S’ATTACHER A SAPER L’HOMOGENEITE NATIONALE,

affirme le responsable de l’Immigration de l’ONU

 

par Brian Wheeler, reporter politique de BBC News

 

L’Union Européenne devrait déployer tous ses efforts pour saper ‘l’homogénéité’ de ses Etats membres, affirme le représentant de l’ONU pour les questions d’immigration.

 

Peter Sutherland a déclaré à des pairs de la Chambre des Lords que la prospérité future de nombre d’Etats membre de l’UE va dépendre de ce qu’ils deviendront ou non multiculturels.

Sutherland

 

Il a également prétendu que la politique d’immigration du Royaume-Uni n’était pas fondée en droit international.

 

Il était questionné par les Lords de la sous commission EU Home Affairs (Questions relatives aux Affaires intérieures de l’Union européenne), lesquels procédaient à l’analyse du problème global de l’immigration.

 

M. Sutherland, qui est le président non-executive de Goldman Sachs International après avoir été président du géant pétrolier BP, dirige le Global Forum on Migration and Development, lequel réunit des représentants de 160 pays afin de leur faire partager des idées politiques.

 

Il a affirmé à cette commission de la Chambre des Lords que l’immigration est « un élément dynamique crucial de la croissance économique » dans certains pays de l’UE, « si difficile qu’il puisse être de l’expliquer aux citoyens de ces états ».

 

Plus ouverts

 

Une population autochtone qui décline et qui vieillit dans des régions comme l’Allemagne et les pays du sud de l’UE, « c’est là que réside l’argument-clé -et j’hésite à utiliser le terme usuel car il a fait l’objet d’attaques- en faveur du développement d’états multiculturels, » précise-t-il.

 

« Il est impossible de prendre en considération que le degré d’homogénéité auquel prétend l’argumentation adverse ait des chances de survie, parce que les états doivent devenir plus ouverts, en ce qui concerne les populations qui les habitent.  Ainsi que le Royaume-Uni en fourni la démonstration.

 

Le représentant de l’ONU en matière d’immigration a également été interrogé quant à ce que l’UE devrait faire relativement aux éléments présentés par l’Organisation pour le développement économique (OCDE) selon qui le taux d’emploi des immigrés est plus élevé aux Etats-Unis et en Australie que dans les pays de l’UE.

 

Il a déclaré à la sous-commission : « Les Etats-Unis, comme l’Australie et la Nouvelle-Zélande, sont des zones d’immigration et elles sont aménagées de manière mieux appropriées selon d’autres principes que ceux que nous pratiquons en continuant de cultiver des sentiments pour notre homogénéité et nos différences avec les autres.

 

C’est précisément ces sentiments que, selon moi, l’Union européenne devrait faire de son mieux pour les miner. »

 

Dans une conférence à la London School of Economics, dont il est le président, M. Sutherland avait argumenté récemment qu’il faut opérer « un glissement des états qui sélectionnent leurs immigrés vers des immigrés qui sélectionnent les états » et que ce qui est en question, c’est rien moins que la capacité de l’UE d’entrer dans la compétition au niveau global.

 

Pas de justification

 

A titre d’édification des Lords de la sous-commission, il a pressé les Etats membres de l’UE de coopérer plus étroitement dans leurs politiques d’immigration et il a plaidé pour une approche globale de la matière, critiquant les tentatives du gouvernement du RU de réduire les flux migratoires par dizaines de milliers d’unités annuelles au moyen de restrictions dans l’attribution des visas.

 

Les dirigeants de l’enseignement supérieur britannique souhaitent que les étudiants originaires de pays d’outre-mer non-UE soient exclus des contingents d’immigration et l’orateur a averti que les restrictions dans l’attribution de visas introduites pour aider le gouvernement à atteindre ses objectifs sont de nature à porter atteinte à la compétitivité britannique.

 

Le ministre de l’Immigration Damien Green avait pourtant déclaré qu’exempter les étudiants étrangers n’aurait qu’une influence insignifiante sur les chiffres et que la méthode pratiquée pour les décomptes avait été approuvée par l’ONU.

 

Le président de la sous-commission, Lord Hannay, un pair non-inscrit, ancien ambassadeur britannique auprès de l’ONU, a objecté que la prétention de M. Green au soutien de l’ONU dans l’inclusion des étudiants dans les chiffres de l’immigration « ne tient pas la mer : ce n’est pas un élément de la loi internationale. »

 

M. Sutherland, qui a été Attorney General of Ireland, a abondé dans ce sens : « C’est absolument inexact. Cela n’apporte pas la moindre justification à la position qu’ils défendent. »

 

Le soutien du RU

 

M. Sutherland a averti qu’une telle politique remet en question le statut traditionnel du RU en tant que « société tolérante, ouverte » et qu’elle est de nature à causer « un dommage majeur » à son secteur d’enseignement supérieur, tant sur le plan financier qu’intellectuel.

 

« Il est vraiment de la première importance que notre pays n’adresse pas, tant au monde académique qu’aux étudiants potentiels du plus haut niveau, ce genre de signal, selon lequel il serait devenu d’une certaine manière un environnement antipathique, dans lequel il serait exigé qu’on obtienne des visas ou toute autre permission préalable et je crains fort que ceci puisse constituer ce signal. »

 

M. Sutherland, qui prend part aux réunions du Bilderberger Group, une organisation de réseaux internationale du plus haut niveau souvent critiquée pour sa dimension secrète supposée, a appelé les Etats membres de l’UE à cesser de prendre pour cible les immigrés hautement qualifiés, prétendant que, « à la base, les individus devraient pouvoir disposer de la liberté de décider s’ils vont aller étudier ou travailler dans un autre pays.

 

M. Sutherland a également informé les Lords sur le programme de la prochaine réunion annuelle, aux îles Maurice au mois de novembre, du Global Migration and Development Forum, prenant soin de préciser : « Le Royaume-Uni s’est dès le départ engagé dans l’ensemble de ce processus de manière très constructive et m’a été personnellement d’un grand secours. »

 

Interrogé ensuite sur la mesure dans laquelle le RU à contribué à supporter les frais de fonctionnement du Forum durant les six années de son existence, M. Sutherland a répondu qu’il s’agissait d’une somme relativement modeste, qui se chiffre « en dizaines de milliers » (de livres sterling).

 

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