Alain Juillet livre son expertise sur la guerre économique.
A travers un retour historique, il décrypte l’importance que la guerre économique a prise au cours de la deuxième moitié du XXe siècle. La Seconde Guerre mondiale a laissé place à ce nouveau type de conflit, comme l’explique Alain Juillet : «Le monde actuel est en pleine recomposition car les rapports de force, qui donnaient la meilleure part aux vainqueurs de la Deuxième Guerre mondiale, sont bouleversés par la montée des pays émergents.»
Dans cet affrontement d’un nouveau genre, deux grands rivaux émergent : la Chine et les Etats-Unis. Chacun développant sa propre stratégie. Pour la Chine, «c’est le support prioritaire de leur développement interne qui s’appuie sur une formidable croissance de la classe moyenne» et «la construction de filières de commercialisation, les routes de la soie, capables d’assurer la vente de produits chinois de hautes technologies concurrençant les productions internationales». Pour les Américains, «transformer l’économique en un véritable outil de puissance pour contrôler leurs alliés et faire plier les récalcitrants par des actions variées, en s’appuyant sur des textes légaux et des actions d’influence». Pour prendre l’avantage, les armes sont diverses, entre «actions d’influence ciblées pour déstabiliser l’adversaire» ou par le renseignement, un domaine «essentiel» selon l’ancien haut responsable à l’Intelligence économique. Pris en étau, les pays européens ont bien du mal à choisir leur camp, comme l’Allemagne, partagée entre son amitié pour les Etats-Unis et les enjeux économiques puisque la Chine est son premier partenaire commercial. Pour ce qui est de la France, elle «se retrouve isolée au milieu du gué dans cette guerre économique où l’excellence technique est nécessaire mais non suffisante».