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Ces deux animaux ont un symbolisme très proche l’un de l’autre. De fortes similitudes peuvent se constater pour le bélier et le bouc. Mais un point important les différencie : le bélier relève d’un symbolisme solaire et diurne, alors que le bouc relève d’un symbolisme lunaire et nocturne. Nous allons donc voir ces deux animaux de manière distincte. Commençons par le bélier.



Le bélier représente le mâle, l’ardeur, l’esprit de combat. Instinctif et puissant, le bélier éveille en l’homme la puissance sexuelle qui assure la reproduction de son espèce. Sa fougue et son obstination peuvent conduire à une attitude aveuglée. Les astrologues ont associé le bélier à l’équinoxe de printemps et au Dieu de la guerre Mars. C’est le moment où les forces solaires renaissent après la parenthèse hivernale. Le bélier est comme ce jeune soleil du printemps : généreux, passionné, puissant, à la fois créateur et destructeur. Les excès de cette fougue mènent presque toujours à ce double aspect de clarté et d’aveuglement, de chaos et de retour à l’ordre. Il est la vitalité primordiale, l’élan primitif de la vie, l’instinct pur et brut, il est le processus cyclique fulgurant et indomptable. Le bélier symbolise le combattant, car l’agressivité guerrière inhérente à sa nature donne cette force nécessaire à toute personne devant livrer un combat. Du point de vue psychologique, cet animal appartient au profil du Colérique, dont la vitalité ardente repose sur le triple aspect émotif-actif-primaire. Une personne sous l’influence du bélier aime le tumulte, les fortes émotions, les situations violentes, et l’hyperactivité. L’association entre bélier et printemps ouvre une autre porte symbolique, celle des nouveaux commencements. C’est un des fonds du célèbre mythe de la tradition grecque, Jason et la quête de la toison d’or, un nouveau commencement sous le signe de la force guerrière.

Le bouc quant a lui se distingue avant tout par son symbolisme lié à l’aspect sexuel, par sa puissance génésique. Sa force vitale est l’image de la fécondité. Il est la libido dans toute sa splendeur. Ce n’est pas un hasard si dans la tradition grecque, le bouc est un attribut de Dionysos, Dieu de la fécondité et des « débordements» sexuels. Le bouc régit ainsi tout l’aspect symbolique de la puissance sexuelle et de la virilité, aspect sacré pour toute tradition païenne, car sans cette exaltation sexuelle, il ne serait pas possible de perpétuer son sang et d’assurer la continuité du clan. Au cours du moyen âge, le bouc prit une dimension diabolique car les chrétiens avec leur fausse pudeur, en firent un avatar de Satan. Le christianisme s’est comme toujours acharné à faire disparaître les valeurs de nos traditions païennes, et le bouc n’y a pas échappé. C’est ainsi que l’on retrouve dans les fables chrétiennes un bouc noir présidant les sabbats des sorcières, les fameux «akelarre». Ce mot vient du basque et signifie justement le «prés du bouc». Dans leur inculture et leur obscurantisme, les chrétiens affirmaient que les soi-disantes sorcières avaient des relations sexuelles avec le bouc, donc avec le diable. Tout ça n’est en fait que le reflet de l’incompréhension et du rejet de ce symbolisme païen lié à la nature du bouc.


Dans la tradition païenne germano-nordique, deux boucs tirent le char de Thor (þórr), le Dieu du tonnerre et de la foudre. Car Thor n’est pas seulement un Dieu guerrier, il est aussi un Dieu lié à la fécondité. Ne serait-ce que par la pluie qui accompagne les tempêtes lorsque Thor fait rugir son marteau, le Dieu est en connexion avec ce principe de l’eau céleste qui féconde la Terre. Rappelons ici aussi qu’un Mjölnir, un marteau de Thor, était symboliquement posé sur les genoux de l’épouse lors d’un mariage, ceci afin d’assurer la fécondité de la belle promise. Dans la tradition indo-aryenne, le bouc était associé à Agni, le Dieu du feu. Ce lien apparaît comme un symbole du feu sexuel et du feu sacrificiel.

Nous pouvons ainsi constater que ces deux animaux avaient une grande importance pour de nombreuses traditions païennes. Au cours des siècles, le symbolisme originel du bélier résista mieux que celui du bouc. L’astrologie sut maintenir une image positive du bélier, alors que le christianisme s’acharna à pervertir celui du bouc, sans parler de la tradition juive qui fit du bouc un émissaire de leurs péchés auprès de leur dieu Yahvé.

Hathuwolf Harson

Sources«Dictionnaire des symboles », Jean Chevalier et Alain Gheerbrant

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