L’entrée au Panthéon de Robert Badinter est prévue le 9 octobre prochain, date anniversaire de la promulgation de la loi d’abolition de la peine de mort a été voulue par Emmanuel Macron. Pour Jean-Yves Le Gallou et l’équipe de Polémia, c’est une décision incompréhensible, tant la politique de Robert Badinter fut nocive pour la France. D’ici le 9 octobre, Polémia vous proposera de nombreux articles montrant à quel point Robert Badinter a fait du mal à notre pays, rendant impensable sa panthéonisation. Dans l’article ci-dessous, Raymond Fekik, ancien officier issu de Saint Cyr et Énarque, aujourd’hui Inspecteur général de l’administration honoraire, nous livre une analyse acérée des années Badinter.
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Une transformation en profondeur de la justice
Robert Badinter a transformé la justice française par son intransigeance humaniste revendiquée. Son abolition de la peine de mort, contre une opinion publique réticente, est un coup d’État élitaire contre le peuple au nom d’une certaine morale. L’abolition de la peine de mort comme peine ultime aura considérablement affaibli l’institution judiciaire, rétrécissant sans cesse l’échelle des peines et sapant la logique profonde de notre système pénal.
La dimension répressive d’un système pénal ne consiste pas seulement en un recensement de fautes possibles additionné d’une énumération de peines. Plus fondamentalement, il doit épouser et refléter la culture sécuritaire du peuple qu’il entend protéger afin que la justice soit effectivement rendue « au nom du peuple français », ce qui, de plus, conforte le juge en le rendant légitime et non plus seulement légal. Jusqu’à l’abolition de la peine de mort, celle-ci couronnait l’ensemble du système et lui donnait sa logique profonde. Ainsi les contraventions, délits et crimes étaient punis selon leur gravité et, pour les plus odieux des crimes, le jury, c’est-à-dire le peuple, avait la faculté de prononcer la peine de mort. Il avait ainsi la faculté de dénier le droit à un individu de faire partie de la société. La peine de mort couronnait l’ensemble répressif non pas parce qu’elle était physiquement la plus sévère mais parce qu’elle était irrémédiable. Le peuple signifiait que l’acte commis était irrémissible et qu’il convenait donc de décider une punition définitive. Après l’exécution de la peine, la société était assurée que nulle autorité ou évolution juridique quelconque ne pourrait y revenir. Ainsi l’ensemble répressif était construit autour d’une logique claire et forte fondée sur l’assentiment du peuple. On discutera à l’infini pour savoir si cette peine avait valeur d’exemple, mais ce qui est indiscutable c’est que le condamné ne pourrait jamais récidiver.
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Les habiletés politiques de Robert Badinter
L’habileté coupable de Robert Badinter a été triple :
- il a convaincu le parlement que la peine de mort n’était qu’une question philosophique et que le peuple ne pouvait s’élever à ce niveau de réflexion ;
- il a présenté sa position comme une simple réforme technique en faisant abstraction du fondement populaire de cette peine ;
- il a joué d’habileté en assimilant la façon dont la peine était exécutée, la guillotine, avec le principe de la peine.
Au-delà de ces habiletés, en décidant que l’auteur d’un crime risquait non pas une peine absolue mais seulement relative (trente ou vingt-cinq ans ?), il revenait ipso facto à décrédibiliser l’ensemble de notre système répressif. Il était dès lors évident que toutes les autres peines deviendraient encore plus relatives jusqu’à n’être même pas exécutées. Avec l’aide de quelques Gardes des Sceaux, c’est exactement ce qui s’est passé. C’est sans aucun doute l’une des raisons de l’état de notre système répressif actuel.
Les conséquences d’un système affaibli
Parallèlement, il a renforcé le rôle des juges professionnels par rapport aux jurys, c’est-à-dire au peuple, puisque désormais le jugement criminel n’est plus de l’ordre de l’existentiel mais de l’ordre de la technique qu’au moment du délibéré, seul le juge maîtrise. En conséquence, ses réformes judiciaires ont renforcé les droits des délinquants, des criminels et des détenus au détriment des victimes. En privilégiant la réinsertion et les droits des délinquants, et en alimentant un laxisme sélectif, où la justice réprime durement certains (Gilets jaunes, citoyens autochtones, historiens contestataires) tout en tolérant d’autres (émeutiers, immigrés, délinquants récidivistes), il aura participé à une entreprise plus large d’imposition d’une repentance et d’un véritable catéchisme de culpabilité pour les Français. Sa lutte contre le racisme et l’antisémitisme, nourrie par les évènements de la Seconde Guerre mondiale, a, elle, jeté les bases de lois liberticides réduisant le champ du débat libre.
Raymond Fekik
Source : Polémia - 24 septembre 2025