Le nouveau roman de Douglas Kennedy paraît en France au printemps 2023 sous le titre de Et c’est ainsi que nous vivrons. Il s’agit d’un thriller haletant qui plonge le lecteur dans un avenir proche. Sa version initiale remonte à l’année passée. L’auteur a-t-il pris connaissance de l’enquête du journaliste canadien Stephen Marche USA la prochaine guerre civile. Vers l’explosion des États-Unis ? sortie la même année ? Stephen Marche craint que les tensions politico-culturelles actuelles fracturent définitivement les États-Unis et entraînent une déflagration d’ordre historique.
Il n’est pas anodin que le titre original de ce roman soit Fly over. Ce terme « désigne les régions centrales des États-Unis considérés comme moins importants que les côtes Est et Ouest ». Pour faire simple, les États fédérés donnant sur les océans Atlantique et Pacifique sont plutôt démocrates (ou « bleus ») tandis que les États de l’intérieur votent républicains (ou « rouges »). Au moment de l’élection surprise de Donald Trump à la Maison Blanche en 2016, Alexandre Douguine interprétait à l’échelle des États-Unis la dichotomie Terre – Mer entre les États bleus thallassocratiques et les États rouges tellurocratiques. À partir de ces éléments électoraux et géopolitiques, Douglas Kennedy bâtit un récit qui se déroule dans une ère post-étatsunienne après une sécession réussie en 2034.
La narratrice et héroïne de l’histoire s’appelle Samantha Stengel. Elle travaille en 2045 pour le Bureau, « l’agence fédérale de maintien de l’ordre de notre pays, déclare-t-elle, la République unie (RU), qui a également pour tâche de sécuriser nos frontières contre les menaces extérieures ». La principale menace de la RU se nomme la Confédération unie (CU).
Une « guerre froide » intra-américaine
Le rabat de la couverture du livre présente une carte des « États autrefois unis d’Amérique ». Hormis l’Alaska, la CU constitue un ensemble géographique compact de vingt-sept États parmi lesquels la Floride, le Texas et l’Ohio. Composée de vingt-et-un États, la RU se forme de sept tenants territoriaux discontinus : la façade Nord-Est de l’Atlantique (du Maine à la Virginie en incluant New-York et la Pennsylvanie), le littoral Pacifique (Washington, Oregon, Californie et Nevada), l’archipel des Hawaï, le bloc isolé du Colorado et du Nouveau-Mexique, l’Illinois et le Michigan. Seul le Minnesota est scindé entre les deux parties. L’Est revient à la RU et l’Ouest à la CU. Quant à sa capitale, Minneapolis, elle devient une zone neutre qui sert de vitrine de propagande aux deux gouvernements rivaux. Pourquoi cette séparation ?
Les républicains remportent les élections de 2024, puis de 2028. Pour l’auteur, leur politique « ultra-libérale – théocratique » aggrave les faiblesses socio-économiques et accentue les tensions partisanes. Douglas Kennedy semble n’avoir toujours pas compris que la révolution trumpienne a bouleversé la droite conservatrice locale. Les commentateurs rapportent qu’il revient à Barry Goldwater de lancer en 1964 une « révolution libérale-conservatrice » qui profite en 1968 et en 1972 à Richard Nixon, puis à Ronald Reagan en 1980 et en 1984, aux George Bush père (1988) et fils (2000 et 2004). Ses valeurs principales sont la défense des enfants à naître, la promotion des valeurs morales, la déréglementation des marchés en faveur des grands groupes transnationaux, le soutien permanent à l’augmentation du budget des armées et l’approbation d’une diplomatie militariste et expansionniste. L’irruption politique de Donald Trump change la donne et rend prioritaire dans le champ public l’opposition simultanée de l’immigration, du libre-échange économique et des institutions corrompues.
Vers 2030, s’élève contre une administration « rouge » néo-théocratique « un multimilliardaire de la tech : Morgan Chadwick, force de la nature d’une quarantaine d’années, l’un des premiers à développer les implants de puce électronique au début des années 2020 ». Cet individu charismatique défend « l’idée d’un New Deal pour plaire aux classes défavorisées, et celle d’un progressisme social pour se mettre les intellectuels dans la poche ». Des violences perpétrées (bien sûr !) par l’« extrême droite suprématiste blanche » suscitent un mouvement séparatiste wokiste et progressiste. Une partie de l’US Army se range du côté de Chadwick. La sécession, parfois très violente à certains endroits, se réalise en une seule année. Promu chef de la jeune RU, Chadwick impose peu à peu l’implantation obligatoire d’une puce si bien que désormais, comme l’explique la narratrice, « le gouvernement de la République et les multinationales titanesques [régissent] nos vies ». Avec cette généralisation des puces, « les téléphones portables, la monnaie physique et les clés sont obsolètes depuis des décennies ».
État national chrétien dont le drapeau est celui de la Confédération des États d’Amérique (1861 – 1865) et la capitale Atlanta, la CU a un exécutif collégial : « les Douze Apôtres [sont] chargés de prendre les principales décisions législatives et socioculturelles ». Elle proscrit le divorce, l’avortement, la théorie du genre, l’adultère et l’enseignement de la psychanalyse. Pour maintenir l’ordre et les bonnes mœurs, les autorités disposent de « brigades de purification des arts » et de l’Agence de contrôle, l’équivalent confédéral du Bureau de la RU.
Samantha Stengel doit se rendre en Zone neutre sous une fausse identité afin d’y éliminer sa demi-sœur, Caitlin Stengel, dont elle ignorait l’existence et qui est un redoutable agent du camp d’en face. Le roman tourne autour de cette mission particulière pour l’héroïne.
Une société wokiste
On pourrait penser que Douglas Kennedy verse dans un manichéisme simpliste avec les « méchants » de la Confédération et les « gentils » de la République. Or, non seulement chrétienne, la CU se veut aussi libertarienne comme l’affirme un slogan peint en Zone neutre : « Chez nous, les gens ont le droit à une vie privée, contrairement à l’autre côté de la frontière. » En effet, la RU a légalisé la prostitution, permis le changement de sexe, reconnu tous les genres, autorisé n’importe quelle licence sexuelle et versé dans un wokisme écologique. Sauf exceptions individuelles, « fumer est interdit en RU ». Les autorités républicains savent immédiatement si cette interdiction est violée. Atlanta accuse régulièrement la RU d’être « un régime totalitaire qui force ses citoyens à porter une puce afin de les surveiller en permanence et de les priver de toute intimité ».
Il est exact que la vie quotidienne dans la République unie dépend d’une puce « implantée derrière le pavillon de [l’]oreille gauche ». Son essor a « révolutionné le domaine des communications interpersonnelles. Il suffisait d’une simple insertion indolore derrière l’oreille pour accéder soudain à tout un univers de possibilités inédites. Couplée à une montre connectée ou à un “ mémoranda “ ultralight – un écran assez mince et réduit pour tenir dans une poche de chemise -, la puce rangeait les smartphones au rayon des gadgets complètement obsolètes. Tout était à commande vocale ». Une fonctionnalité a en outre rendu « cette interface électro-cérébrale réellement extraordinaire – et terrifiante à la fois , c’était la commande “ Enregistrement “. Il suffisait de murmurer ce mot clé ou de presser une touche dédiée sur votre montre Chadwick pour que la puce enregistre tout ce que vous voyiez et entendiez. […] Ce nouveau dispositif représentait une véritable révolution pour la police, la justice, le commerce… et les relations intimes. La notion de vie privée ne serait plus jamais la même ». Par exemple, le « “ budget carnivore “ est calculé en fonction de [son] taux de cholestérol : une puce électronique implantée dans [le] cerveau surveille chaque aspect de [l’]existence, y compris la quantité de viande rouge » avalée.
Autre exemple : « le système de sécurité de l’immeuble est relié à [la] puce. Un lecteur d’empreinte digitale se trouve à gauche de la porte, qui s’ouvre automatiquement ». L’agent Samantha Stengel réside à New-York. Son logement correspond à un appartement de fonction. Il se trouve dans un« immeuble […] sécurisé, ce qui comprend quelques règles strictes, explique-t-elle, dont le fait qu’aucune rencontre fortuite ne puisse avoir lieu dans les parties communes. Avant de quitter nos appartements, nous devons presser un bouton qui bloque les portes des autres résidents jusqu’à ce que nous ayons atteint l’extérieur. Idem lorsque nous rentrons chez nous : notre montre envoie aux autres occupants un signal leur intimant de ne pas quitter leur logement jusqu’à ce que la voie soit libre ». En matière médicale, le flicage se poursuit, « tous les médicaments délivrés sur ordonnance sont équipés d’un dispositif visant à s’assurer que le patient respecte le traitement à la lettre; faute de quoi, le médecin traitant et le Système sont immédiatement prévenus. La pilule contraceptive se prend dorénavant une seule fois par mois – il en existe aussi pour les hommes, mais, comme elle comporte un faible risque de provoquer des troubles de l’érection, elle se vend encore assez mal ». Les habitants de la RU cohabitent par conséquent avec un « dispositif de contrôle électronique. Un peu comme la caméra de surveillance du début du siècle, il est installé à tous les coins de rue et sur toutes les routes de [la] République, ainsi qu’aux entrées de chaque établissement public et de tous les bâtiments d’habitation collectifs. Quiconque veut se rendre à un concert, au cinéma, dans un musée ou même dans un club de jazz doit d’abord être identifié par le Système. Les visiteurs étrangers ont l’obligation de se faire poser une puce Chadwick temporaire dès leur arrivée sur [le] territoire afin d’être enregistrés dans le Système. Sans cela, impossible d’entrer dans un magasin ou d’emprunter les transports en commun ». Y compris pour le personnel des ambassades ? Si c’est le cas, à moins que les ambassades disposent de brouilleurs très puissants, le secret des négociations n’existe plus. Et le sort des agents en mission sous couverture ? On apprend néanmoins qu’il existe en RU des lieux clandestins qui bloquent les puces. Les habitants de cette société sont bien « conscients que [leurs] puces électroniques entendent et transmettent absolument tout ».
Le secret du vote n’est plus qu’une illusion. Cette « société de la transparence totale » n’empêche pourtant pas la manifestation d’une toute petite dissidence. Le Bureau pourchasse toute forme d’opposition non contrôlée. Cependant, dans sa immense indulgence « le Système autorise des rassemblements jusqu’à sept personnes ». Signalons qu’en Italie une loi votée pendant les « années de plomb » exige en théorie une déclaration préalable auprès des autorités pour toutes réunions privées. « Encore une autre grande réussite de la RU : le racisme sous toutes ses formes a été lourdement criminalisé. » Vu l’ambiance wokiste du régime de Chadwick, il faut entendre que la moindre critique des minorités dyssexuelles et ethniques est sujette à de sévères condamnations pénales, car la RU a aboli les Ier et IIe amendements.
Un monde (presque) entièrement surveillé
En plus des « camps de rééducation destinés aux criminels et aux dissidents idéologiques dangereux – qu’il s’agisse de fanatiques religieux ou de militants politiques », les forces de sécurité de la RU n’hésitent pas à employer la torture psychologique. Pour preuve, raconte encore Samantha Stengel, « après plusieurs jours passés enfermée dans une prison de haute sécurité – isolée de tout contact, sans avoir le droit de quitter sa minuscule cellule aux lumières vives et toujours allumées, réveillée toutes les trente minutes par un gardien, sans pouvoir lire, ni écrire, ni se distraire, informée de manière tacite que le seul moyen de sortir de cet enfer serait de tout nous dire -, Lesley nous supplie d’écouter ses aveux ». Julian Assange et de nombreux prisonniers politiques étatsuniens qui ont investi le Capitole en janvier 2021 connaissent ces conditions effroyables de détention.
Le puçage des individus n’est pas propre à la RU. « L’Allemagne préférait se contenter d’une vidéosurveillance accrue dans chaque recoin de la Bundesrepublik. Le Royaume-Uni, en revanche, a adopté la puce, ainsi que le Canada – inquiet de la présence confédérée si près de son territoire – et la majeure partie des pays d’Europe de l’Est. La Chine et la Russie ont développé leur propre version de cet implant, tout comme l’Australie et une bonne partie de l’Asie et de l’Amérique du Sud. La France a refusé, optant pour un système de surveillance différent mais tout aussi omniprésent, comme la plupart des membres de l’Union européenne – toujours opérationnelle, mais vacillante sur ses bases. Seuls la Nouvelle-Zélande, le Costa Rica, l’Islande, une poignée d’îles du Pacifique, et bien sûr la CU continuent aujourd’hui à se proclamer libres ». Étonnons-nous de la présence sur cette liste de l’Islande et, surtout, de la Nouvelle-Zélande quand on sait que le wokisme ne l’épargne pas, en particulier au cours du mandat de l’ineffable travailliste-mondialiste Jacinda Ardern (2017 – 2023).
En comparaison, la CU semble donc plus libérale ou moins liberticide. Ses habitants portent toujours des armes, ce qui invalide le caractère supposé « dictatorial » de la Confédération. Un État qui autorise ses citoyens à s’armer ne peut pas être liberticide. Toutefois, au nom de la sécurité nationale, « en l’absence de système de puces, les visiteurs en ZN confédérée ont l’obligation de se munir d’une carte permettant à l’Agence de contrôle de les suivre à la trace pendant leur séjour ». Cependant, le tourisme, international ou non, a presque disparu et ne dépend plus que de quelques heureux élus. Ainsi, « au moment de la Sécession, l’Union européenne n’était déjà plus que l’ombre d’elle-même, et la liberté de mouvement de ses citoyens avait été sévèrement limitée ». Selon Samantha Stengel, « c’est la Confédération qui empêche ses citoyens de voyager ». En revanche, « les citoyens de la RU ont toujours le droit de voyager. […] Seulement ceux qui sont validés par le gouvernement ».
L’auteur donne à la CU un air assez anachronique. Elle récuse le système métrique et la mesure de la température en degré Celsius. En matière d’heure, les confédérés ne disent pas 14 h 30, mais deux heures et demie de l’après-midi. Ses services administratifs persistent à employer des QR codes, des documents en papier et l’argent en espèce.
Un bonheur sociétal carcéral
Les relations internationales prennent en compte la fin de l’hégémonie étatsunienne. « Depuis le conflit nucléaire avec les Russes évité de justesse en 2022, se souvient Samantha Stengel, la Chine avait tout mis en œuvre pour émasculer économiquement la Fédération russe – en provoquant notamment un conflit armé en Mongolie, qui avait précipité la chute du pouvoir de Moscou. Pékin, aidé par notre gouvernement, avait ensuite entrepris d’isoler d’autres “ points sensibles “ - notamment en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, depuis les côtes marocaines jusqu’à la frontière Est de la Turquie (sans parler de tous les pays en -stan). » L’analyse géopolitique est erronée, sauf si l’on remplace « Chine » et « Mongolie » par « États-Unis » et « Ukraine »...
Douglas Kennedy envisage le pire pour le continent européen. Pendant la dislocation de l’Amérique, « l’extrême droite s’était installée au pouvoir en France, au Royaume-Uni, en Italie, en Espagne et dans les anciens pays membres du pacte de Varsovie ». Quant à l’Allemagne, elle « est revenue de son bref fricotage avec un parti d’extrême droite en 2035, quand les néo-nazis d’Aktion für Deutschland ont bien failli s’emparer du Bundestag avec trente-trois pour cent des voix lors de l’élection fédérale : ce score leur aurait donné la majorité parlementaire si la gauche et la droite ne s’étaient pas exceptionnellement unies afin de légiférer pour rendre ce parti illégal ». L’excellent blogue de Lionel Baland rapporte que des responsables de la CDU – CSU (centre-droit chrétien-démocrate atlantiste) prônent ces derniers jours le bannissement légal de l’AfD (Alternative für Deutschland) qui ne cesse de monter dans les sondages en raison de la politique désastreuse de la lamentable coalition sociale-démocrate – verte - libérale.
Suivant les analyses éclairantes de Tocqueville sur le despotisme démocratique, Douglas Kennedy décrit la RU en implacable société orwellienne dont les membres cèdent leur âme – leurs libertés intimes – au profit d’un confort matériel et d’une plénitude sécuritaire d’autant que la présidence de Chadwick « commencée en 2033 lors de la Sécession et peu susceptible de se terminer de sitôt, puisqu’il a aboli la limite de deux mandats successifs » se caractérise par l’éradication de la misère sociale. « L’éducation primaire et secondaire a été totalement repensée avant de devenir gratuite pour tous. Idem pour les universités publiques. Des logements à loyer modéré ont été bâtis un peu partout. Un système de Sécurité sociale digne de ce nom à vu le jour. [… La RU est devenue] une “ véritable démocratie sociale “ financée par un impôt de 5 % sur les revenus de chaque entreprise au lieu d’une taxe sur les bénéfices. » C’est la « société du “ dernier homme “ » réalisée.
Au cours de l’intrigue romanesque, une habitante de la Confédération aide Samantha Stengel et cherche à faire défection. Pour elle, « entre l’État de Big Brother et la dictature de l’inquisition, le choix est vite fait ». L’auteur conspue Donald Trump et les autres candidats « populistes ». Douglas Kennedy se situe politiquement au centre-gauche. À l’instar d’Aldous Huxley et de George Orwell, son ouvrage ne représente pas une critique virulente de la société républicaine unie. Que l’héroïne de ce roman soit un agent des services secrets d’un État qui surveille tout le monde n’est pas fortuit. C’est mûrement réfléchi. Loin de contester le puçage, l’auteur s’en félicite intérieurement. Il n’est pas le premier à s’y référer récemment. En 2022, une équipe d’écrivains et de dessinateurs réunis par le ministère français des Armées, dénommée Red Team, envisage dans une série de textes de prospective romancée regroupée dans Ces guerres qui nous attendent 2030 - 2060 (Équateurs – PSL Université Paris) le puçage de presque toute la population de la planète. Par ailleurs, en avril 2023, Résistance 2050 (Éditions de l’Observatoire), un roman d’Amanda Sthers et d’Aurélie Jean, aborde aussi cette problématique. L’attestation de sortie covidienne et le pass sanitaire préfigurent certainement l’implantation de puces dans le corps humain. La mode du percing, bien trop souvent inesthétique, peut être vue comme un accommodement à l’implantation d’une puce universelle. En réalité, ce choix manichéen concerne l’esprit américain.
Douglas Kennedy a beau vivre une partie de l’année en France et en Allemagne, il n’a toujours pas saisi que le véritable esprit européen est d’essence libertaire et aristocratique. Les franchises, publiques et privées, des Européens ne s’épanouissent pleinement que dans un cadre équilibré entre des volontés, désirs et choix personnels et des communautés populaires organiques concrètes surplombantes. L’Amérique anglo-saxonne demeure le terrain des individualités alors que la « Vieille Europe » reste le terroir des lignées. Le terrifiant roman d’anticipation dystopique de Douglas Kennedy le confirme amplement.
GF-T
- Douglas Kennedy, Et c’est ainsi que nous vivrons, traduction de Chloé Royer, Belfond, 2023, 336 p., 22,90 €.