Identité nationale ?
Tout observateur un tant soit peu attentif de la chose politique le sait aujourd’hui : Sarkozy n’a lancé un soi-disant débat sur l’identité nationale qu’à des fins électoralistes. Il lui faut en effet impérativement, s’il veut être réélu en 2012 (et il ne pense qu’à ça, ne fonctionne que pour ça), conserver dans sa gibecière ces voix qu’il a réussi à voler au Front National, en jouant de la flûte sécuritaire et bleu-blanc-rouge. Beaucoup de braves Gaulois, naïfs, crédules et pour tout dire assez sots, ont marché dans la combine. Certains peinent, aujourd’hui, à reconnaître qu’ils sont cocus. C’est humain, même si c’est pitoyable. Après tout, ils ont voulu Sarkozy, ils l’ont. Tant pis pour eux. Nous avons fini par renoncer, une fois pour toutes, à nous battre pour des gens qui n’en valent pas la peine. Car il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Or le programme, le vrai programme de Sarkozy en matière d’identité nationale a été résumé par Maurice Szafran (Marianne, 31 octobre 2009) : « En fait, l’identité française se résume pour l’essentiel à l’idée républicaine ». C’est un peu court, jeune homme…
Donc la seule chose qui nous intéresse, désormais, est de nous battre pour les nôtres. Qui sont les nôtres ? Nous pouvons y répondre précisément grâce à Sarkozy. Surprenant ? Mais non. Car il a ouvert la boite de pandore en croyant manipuler un gadget électoral. Car poser la question de l’identité nationale suscite – et certains s’en mordent maintenant les doigts – un clivage salutaire car éclairant : il y a, sur le territoire français, trois catégories de personnes.
La première est constituée des personnes qui sont étrangères, de par leurs origines non européennes (les Européens ne sont pas pour nous des étrangers). Que leur présence sur le territoire français remonte à une, deux ou trois générations importe peu, comme importe peu que les intéressés aient ou non une nationalité française qui ne représente plus rien aujourd’hui sinon un morceau de plastique donnant droit à tous les avantages sociaux possibles et imaginables. Ces personnes doivent être désignées pour ce qu’elles sont : des envahisseurs. La seconde catégorie est constituée de personnes d’origines européennes mais qui tiennent pour nulles et non avenues ces origines, les trahissant allègrement en prenant le parti, systématiquement et en permanence, des envahisseurs. Ce sont des collabos, des traîtres et des renégats. Auxquels il faut ajouter la masse des lâches qui ont déjà choisi la soumission à l’envahisseur, espérant ainsi, les niais, « être tranquilles »… La troisième catégorie est constituée des personnes d’origines européennes, attachées à l’identité liée à ces racines et qui veulent les conserver à tout prix, quitte à devoir se battre, au besoin physiquement, pour cela. Voilà les nôtres. Et peu importe leur appartenance politique ou religieuse. Ce qui compte, c’est le sang qui coule dans leurs veines, les convictions qu’ils ont dans l’âme et le cerveau, cet héritage bioculturel qu’ils veulent léguer à leurs enfants et aux enfants de leurs enfants. Tout le reste est littérature.
C’est pourquoi, dans le débat en cours marqué entre autres par le référendum suisse sur les minarets, il ne faut pas se tromper d’enjeu. Le minaret ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Le fond de la question n’est pas d’ordre religieux, comme certains – y compris dans ce qu’il est convenu d’appeler « la droite nationale » - s’ingénient à le dire. C’est se leurrer que de le croire. L’islam sert, c’est vrai, de justification religieuse, voire, plus largement, culturelle, aux envahisseurs. Mais c’est un stratégie et un stratagème de guerre de conquête. Un envahisseur non musulman (ou musulman non pratiquant) n’en est pas moins un envahisseur. Selon notre habitude, nous voulons être clairs : le face à face qui existe aujourd’hui sur notre territoire est d’ordre ethnique. Ceux qui refusent cette évidence ont d’ores et déjà perdu la guerre. Et, nous, nous voulons la gagner.
Pierre VIAL