Les masques tombent

 

Le site WikiLeads a fait un travail de salubrité publique en dévoilant bien des turpitudes de nos si bons amis américains. Qui, par exemple, exploitent à fond – c’est de bonne guerre – la servilité sarkozyenne à leur égard (voir page 4). Mais il y a bien d’autres révélations sur les dessous cachés de la politique américaine, qui habituellement restent dans le secret des bureaux feutrés des ambassades. Maintenant, tout s’étale sur la place publique et c’est bien ainsi car seuls les benêts et surtout les aveugles et sourds volontaires pourront dire qu’ils ne savaient pas…

Ainsi en est-il des consignes de flicage organisé, systématique données aux diplomates américains travaillant aux Nations Unis, qui doivent espionner leurs collègues des autres ambassades mais aussi les fonctionnaires de l’ONU. Un câble du 31 juillet 2009, signé Hillary Clinton et classé bien sûr « secret noforn », est sans ambiguïté à cet égard : il faut découvrir et transmettre aux services américains concernés (la « communauté du Renseignement », c’est à dire la NSA) les numéros de compte en banque des « cibles », leurs numéros de carte de fidélité des compagnies aériennes, leurs horaires de travail, leurs empreintes digitales, leur ADN, leur signature, leurs numéros de téléphone portable (avec les codes secrets, tout comme pour les adresses emails). Ceci vaut aussi, bien sûr, pour les soi-disant meilleurs alliés des Etats-Unis.

Ces derniers ont donc un compte à régler avec l’Australien Julian Assange, le fondateur de WikiLeeads. Qui vient opportunément d’être mis en prison en Angleterre suite à un mandat d’arrêt lancé contre lui en Suède pour une affaire de mœurs. « Une bonne nouvelle », a apprécié, sans rire, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates. Tandis que WikiLeads, dès ses premières révélations,  était la cible de cyberattaques, le service de paiement sur Internet Paypal, puis les compagnies de carte de crédit MasterCard et Visa ont interrompu les transferts de fonds vers les comptes de WikiLeads et la banque suisse Postfinance a fermé le compte d’Assange, en gelant ses avoirs.

On ne pardonne pas à Assange d’avoir révélé que, dans tous les rapports entretenus par les Etats-Unis avec les divers pays du monde, règne un cynisme permanent. Tandis que sont démontrées certaines tendances lourdes de la politique américaine, comme le soutien inconditionnel apporté à Israël.

Voilà qui amène à faire le lien avec une affaire fort déplaisante. Il arrive que l’on regrette d’avoir eu raison et qu’on préférerait s’être trompé. Hélas…Les faits sont là et ils sont têtus.  Lorsque j’ai publié dans le n° 44 de Terre et Peuple « Grandes manœuvres juives de séduction à l’égard de l’extrême droite européenne », je n’ai pas voulu citer certains noms, au bénéfice du doute. Aujourd’hui le doute n’est plus permis.

En effet une délégation de représentants de mouvements nationalistes européens s’est rendue, début décembre, en « pèlerinage » en Israël. Elle était composée, entre autres, de Heinz-Christian Strache, président du Fpöe autrichien, Andreas Moelzer, député européen Fpöe, Filip Dewinter et Frank Creyelmans du Vlaams Belang (Creyelmans est président de la commission des Affaires étrangères du parlement flamand),  René Statkewitz, Patrick Brinkmann (pro NRW, Allemagne). Reçue à la Knesset, la délégation déposa une gerbe au mur des Lamentations (photos de Strache et Moelzer portant la kippa…), puis se rendit sur la frontière entre Israël et la Bande de Gaza, où elle rencontra des officiers israéliens de haut rang chargés d’expliquer la situation sur le terrain. Visite de la ville d’Ashkelon, réception par le maire de Sderot, entretiens avec le ministre du Likoud Ayoob Kara et le rabbin Nissim Zeev, député du mouvement Shas (catalogué « d’extrême droite »), actifs partisans du Grand Israël refusant l’évacuation des colonies juives de Cisjordanie…

La raison officielle de la présence de cette délégation était la participation à un colloque justifiant la politique israélienne contre les Palestiniens. D’où la « Déclaration de Jérusalem » présentée par les visiteurs européens et affirmant : « Nous avons vaincu les systèmes totalitaires comme le fascisme, le national-socialisme et le communisme. Maintenant nous nous trouvons devant une nouvelle menace, celle du fondamentalisme islamique, et nous prendrons part au combat mondial des défenseurs de la démocratie et des droits de l’homme ». Dewinter a précisé : « Vu qu’Israël est le poste avancé de l’Ouest libre, nous devons unir nos forces et combattre ensemble l’islamisme ici et chez nous ». Bref, le piège que je dénonçais précédemment a bien fonctionné.

Ces gens, guidés par le souci de réussir à tout prix une carrière politicienne, ont donc choisi ce que Marine Le Pen appelle la « dédiabolisation ». Autrement dit se mettre au service de Tel-Aviv. Pitoyable et sans doute inutile calcul.

Nous, nous avons une ligne claire : ni kippa ni keffieh, ni casher ni hallal, ni Tsahal ni Hamas. Nous ne nous battons que pour les nôtres. Contre les Envahisseurs et les exploiteurs. NON, NOUS NE MOURRONS PAS POUR TEL-AVIV.

Pierre VIAL

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