EDITO
BASCULEMENT DU MONDE
Notre n°101 avait fait du “basculement du monde” son thème central. Ce mois d’octobre 2024 a vu la simultanéité de trois événements internationaux qui en illustrent parfaitement la problématique. Le 19 octobre, à Naples, se sont réunis les ministres de la défense du G7(1), accompagnés du nouveau secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte. Ce centre directeur de “l’Occident collectif” réunissait ses chefs militaires pour se préparer à un conflit, tout à la fois espéré et redouté, avec la Fédération de Russie et, pourquoi pas, avec la Chine. L’Occident collectif, qui n’a plus grand chose de séduisant ni sur le plan économique, ni sur le plan sociétal, se prépare donc, maladroitement car il n’est pas sûr qu’il en ait encore les moyens, à la seule chose qu’il sache faire depuis 30 ans : la guerre à tous ceux qui le gênent.
Le 24 octobre, aux Îles Samoa, le Royaume-Uni, mené par le roi Charles III et le Premier ministre travailliste Keir Starmer, réunissait les chefs de gouvernement du Commonwealth. Mais cette année, outre que deux poids lourds, l’Inde et l’Afrique du Sud, avaient snobé sa Gracieuse Majesté pour être ailleurs (on en reparlera), d’autres participants ont eu l’idée saugrenue de vouloir présenter à la Grande-Bretagne la facture de l’esclavage et de la traite transatlantique. Les dirigeants du Royaume Uni, dépités, ont tenté de renvoyer à plus tard cette épineuse question en insistant sur la nécessité de ne pas se diviser dans une période dangereuse, mais on sent bien que le temps est révolu où l’on pouvait agiter les colifichets de l’Empire pour séduire.
Pendant ce temps, du 22 au 24 octobre à Kazan en Russie, se tenait le sommet des BRICS+ et des nombreux candidats à l’intégration dans cette organisation (2). La Russie présidant les BRICS+ cette année, c’est un Vladimir Poutine plus isolé que jamais (dixit la vulgate occidentale) qui les a reçus en grande pompe. Bien que l’acronyme BRIC (puis BRICS après l’adjonction de l’Afrique du Sud dans les années 2010) ait été créé par un analyste de Goldman Sachs, l’organisation prend le contrepied du style des organisations de l’Occident collectif, dont le G7 : pas de leçon de morale ni de commination politique ou économique mais, au contraire, l’affichage du respect de la dignité et de la souveraineté des participants. Pas de gesticulations médiatiques, de manifestations d’ados attardés ou de grandes décisions qu’on peinera à mettre en œuvre, au contraire, des dirigeants sérieux, pleins d’une gravitas toute romaine, mesurés dans leurs paroles, n’ayant pas la volonté de renverser brutalement la table occidentale mais mettant en œuvre des politiques de long terme destinées à refaçonner lentement mais sûrement les équilibres de la puissance.
G7 et Commonwealth représentaient un vieux monde en train de sombrer entre panique et hystérie pendant que les BRICS+ montraient un monde émergent de nations souveraines préoccupées de travailler à leur prospérité et décidées à tenir à l’écart l’Occident agressif et prédateur.
On ne mesure pas, dans un Occident sous la coupe du roi Dollar et du droit américain, le choc que va constituer à terme pour des pays qui ne vivent plus que de l’endettement, la possible arrivée d’une monnaie commune des BRICS et la mise en œuvre, déjà opérationnels, des instruments d’échanges avec un système multi-devises.
Les médias subventionnés et/ou vendus du monde occidental continuent à s’auto-congratuler et à mépriser ou insulter ce qu’il est convenu d’appeler le “Sud global” sans comprendre que ces mouvements tectoniques pourraient bien les écraser. D’ailleurs, malgré la puissance de feu de leurs canaux de diffusion et leur quasi-monopole, la confiance dans ces “médias de grand chemin”, selon l’expression de Slobodan Despot, faiblit de plus en plus. En 2024, selon une étude (3) pourtant faite pour valoriser les grands médias, 48% des français doutaient des informations fournies et 51% estimaient ces médias soumis aux pouvoirs politiques et économiques. Comme ce sont les jeunes qui doutent le plus, on peut penser que la proportion va augmenter avec le temps : les yeux, une fois dessillés, ne se ferment plus.
Enfin, on rapprochera quelques chiffres : environ 40 000 morts du fait de la bombe atomique sur Nagasaki le 9 août 1945 après les 70 000 à Hiroshima trois jours plus tôt. En octobre 2024, selon le ministère de la santé de Gaza, 41 870 Palestiniens ont été tués depuis le début de l’intervention militaire israélienne. En juillet 2024, une étude publiée par le Lancet faisait état d’un bilan de 186 000 morts si on comptait les décès induits (malades ou blessés non soignés, épidémie, famine)… Quant au Liban, il fait un beau démarrage pour rejoindre le score palestinien : plus de 2000 morts sous les bombardements à ce jour. Bien sûr, Israël a le droit de se défendre et n’a certainement aucune visée territoriale ni d’épuration ethnique… Ce ne sont là que vilaines pensées de suppôts du terrorisme… L’Occident moral soutient son surgeon quand le reste du monde, celui des BRICS+ en particulier, bien que dépourvu d’authentiques démocraties, regarde avec horreur ce qui se passe. Il y a au moins une chose de sûre dans ce nouveau monde qui émerge : Israël a perdu sa blanche aube de victime perpétuelle pour devenir un bourreau assez doué.
Pour finir, à l’heure où nous écrivons, Donald Trump tient sa revanche : avec un score qui semble sans appel : majorité des votants et majorité des grands électeurs, il sera le 47e Président des États-Unis, doté, qui plus est, de majorités confortables à la Chambre des Représentants et au Sénat. En bons vassaux, les Européens se sont passionnés pour ce scrutin où ils ne votaient pas. Maintenant, il faut encore que Trump parvienne vivant à son inauguration le 20 janvier prochain. Il ne manque pas d’ennemis puissants et vindicatifs… Au-delà du malaise qu’il suscite parmi les élites politiques et médiatiques woke, ce nouveau mandat sera-t-il bon pour l’Europe et la France ? Nous aurons l’occasion d’en rediscuter, mais nul doute qu’il sera historique dans cette phase d’un déclin américain que l’on sent inexorable.
JEAN-PATRICK ARTEAULT (7 novembre 2024)
Notes :
(1) États-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Italie, Allemagne, Japon, avec sur un strapontin depuis quelques années, l’Union Européenne.
(2) Trente-deux pays représentant les deux tiers de la population mondiale.
(3) Les français et l’information, ARCOM, 2024
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