Chór Bez Batuty - W moim ogródecku (chant polonais)
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- Catégorie : Chants et Chansons
La FNSEA « assume pleinement » les salaires très élevés de ses dirigeants
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La première organisation syndicale agricole s’insurge après les révélations de Mediapart sur les rémunérations de ses cadres dirigeants. Clément Faurax, le directeur général de la FNSEA, est rémunéré 13 400 euros brut mensuels.
La FNSEA, la première organisation syndicale agricole, dit « assumer pleinement les niveaux de rémunération de ses cadres dirigeants », après les révélations de Mediapart cette semaine. Et elle s’indigne même d’un « règlement de comptes ».
Dans un communiqué, le syndicat explique que les salaires en question se situent « en dessous des normes de rémunération pour une organisation professionnelle nationale de cette taille ».
« C’est une entreprise de démolition, nous contestons la façon dont Mediapart a fonctionné », a ajouté ce vendredi, sur RMC, Christiane Lambert, qui a annoncé le dépôt d’une plainte pour vol de documents.
13 400 bruts mensuels
D’après l’enquête publiée par mercredi par le pure player, le nouveau directeur général de la FNSEA, Clément Faurax, « émarge aujourd’hui à 13 400 euros brut mensuels » à l’issue d’une revalorisation de 22 % décidée après son arrivée en avril 2019.
Son remplaçant au poste de directeur adjoint, Jean-Louis Chandelier, a bénéficié pour sa part d’une augmentation de 30 % de sa rémunération, désormais de 9 600 euros brut.
Enfin, le journal en ligne s’était penché sur les rémunérations attribuées à Catherine Lion après son départ de la direction. Restée conseillère à temps partiel jusqu’en septembre, elle avait bénéficié d’un salaire de base de 8 900 euros et d’une prime mensuelle de 6 000 euros, selon l’avenant à son contrat de travail consulté par Mediapart.
A la retraite depuis octobre, elle cumule désormais sa pension avec un salaire à temps partiel (notamment car elle a été désignée par le syndicat pour siéger au Conseil économique, social et environnemental) pour un montant total de 12 500 euros, sans que cette situation de cumul soit inédite au sein de la FNSEA, signale Mediapart.
Conférence "Le défi islamiste de la Turquie"
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- Catégorie : GEOPOLITIQUE
Conférence de JG Malliarakis organisée par Gabriel Adinolfi
et les Amis de Daniel Gazzola
"Le défi islamiste de la Turquie"
Le 24 février à 19 h 30. S'inscrire au dîner débat (Paris) auprès de l’organisateur
par SMS au 06 19 51 45 78 ou par courriel
prix du dîner : 30 €.
La Période Nietzschéenne de Charles Maurras
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- Catégorie : PHILOSOPHIE
Je ne crois pas que la morale du christianisme soit la meilleure possible. Je la regarde comme profondément vicieuse en bien des points, et responsable de l'arrêt de l'évolution de l'humanité vers le Beau physique et moral.
GEORGES VACHER DE LAPOUGE
II serait hasardeux de s'essayer à déterminer précisément la « période nietzschéenne » de Charles Maurras et de ses amis d'A.F. Pour parer à toute équivoque, mettons que la période définie par M. Jacques Paugam (1), de 1899 à 1908, c'est-à-dire la date de création de la « Revue d'Action Française » et la date de lancement du journal quotidien « L'ACTION FRANÇAISE », peut servir de point de repère. Ceci dit, il est bien évident qu'une analyse s'attachant à connaître la personnalité de chaque rédacteur de la « Revue bleue » serait nécessaire pour servir à une étude complète et approfondie ; mais tel n'est pas notre propos.
De plus, il est nécessaire de s'entendre sur le titre du présent chapitre. Nous n'entendons pas le moins du monde poser Maurras en disciple de Nietzsche. Nous avons esquissé lors du « Voyage d'Athènes » (2) une légère comparaison dans l'ordre de l'analyse de la société grecque, par Maurras et par Nietzsche, et tout au long de notre propre approche des écrits maurrassiens, nous avons remarqué certaines affinités de pensées, mais en aucun cas d'identités entre les deux hommes. L'évolution des sentiments maurrassiens à l'égard de Frédéric Nietzsche nous est connue : après avoir été « notre condisciple » (3) Maurras parla de « ce sarmate ingénieux et passionné ». (4)
Dans les premiers temps de son existence, l'A.F. proclamait : « Nous ne sommes pas des gens moraux ». Maurras proclame encore : (5) « Ni morale, ni immorale, mais bien extérieure et supérieure peut-être à la moralité, vide de toute signification de cette portée, telle est la succession des événements pour le sage ». Comment ne pas penser à la remarque de Nietzsche : « II n'y a pas de phénomènes moraux, il n'y a que des interprétations morales des phénomènes. »...
L'amitié dont Maurras honorait le poète nietzschéen Hugues Rebell, et le titre de « prince de l'intelligence » qu'il lui décernait attirent davantage l'attention à la lecture de ce texte (6) : « Soyons donc habiles : la lyre d'Orphée est impuissante pour le moment à attendrir les viles brutes qui nous entourent ; saisissons l'épée ou le caducée ; ayons la ruse, pratiquons la violence ; nous devons être tout à tour des combattants, des apôtres, des proxénètes... Que l'artiste ait le culte de l'or. Il ne s'agit point de sacrifier sa pensée, mais de l'imposer. A défaut de protections princières, la fortune reste le meilleur moyen de dominer les hommes ».
Hugues Rebell est aussi un helléniste fervent, qui s'attache à « l'olympiade immense qui va d'Homère à la Renaissance. » II trouve à partir de ce fonds culturel de nombreux accords avec Maurras, notamment au sein de l'Ecole romane dirigée par Jean Moréas où ils iront tous les deux à la recherche du « chant pur des ancêtres ». Il est à remarquer la Minerve casquée emblème de l'Ecole sera reprise pour les publications dépendantes de l'A .F... Elle constitue une puissante source d'inspiration pour Rebell et l'incite à invoquer la force : « C'est vous que je plains, mes amis, vous qui allez peut-être assister, après moi, au triomphe des populaces immondes... Il faut vous attendre à voir toute la vermine de la terre unie dans une révolte impie contre ceux qui n'ont pas su l'écraser. La canaille noire va s'allier à tout ce que notre Europe contient d'esclaves et d'affranchis, contre la fière aristocratie. Le travail de ceux qui représentent la sagesse et qui furent les derniers fous a consisté, depuis un siècle, à renverser les digues et les défenses. L'humanité ne pourra de sitôt les rétabli. Avant que la discipline et l'autorité ne viennent sauver la société expirante, des années et des années de honte s'écouleront. Pour vous mes amis, ne perdez pas l'espoir. Souvenez-vous que les Barbares ont déjà renversé les statues, détruit les temples, brûlé les bibliothèques. Un jour arrive où, parmi les ruines, refleurit avec de nouvelles grâces le culte d'Apollon, de Minerve et des dieux familiers » (7).
Maurras décrit les rapports d'Hugues Rebell avec la philosophie nietzschéenne de la manière suivante : « Les études profondes auxquelles s'est livré M. Hugues Rebell sur la philosophie de Nietzsche ont eu le résultat de le confirmer dans la sagesse traditionnelle de nos maîtres de France : après Goethe et Schopenhauer, Nietzsche est un de ces Allemands qui s'oublient volontiers jusqu'à affirmer et jusqu'à prouver la supériorité du modèle classique français sur le génie de leur propre famille ethnique. Ces aveux du Germain furent profitables à M. Hugues Rebell : mais il ne prit à Nietzsche ni l'extravagance romantique des conceptions ni le tour biblique de l'inspiration ». (8)
Maurras manifeste ici trois données fondamentales pour la compréhension de son œuvre propre :
- L'attachement au classicisme français, que l'on peut également trouver chez Nietzsche.
- La haine de « l'extravagance romantique », établie dans « Barbarie et poésie », qu'il considère comme un produit d'exportation germanique et barbare.
- La défiance de tout ce qui touche au monde hébraïque et biblique, tant que le catholicisme n'est pas là pour apaiser ses craintes.
Rebell apporte donc à Maurras un éclairage ad hoc de la philosophie nietzschéenne, même s'il ne doit en subsister par la suite qu'un faible souvenir, dans les écrits maurrassiens. Quant aux relations de Rebell avec les milieux de Droite chrétienne, ils sont loin d'être cordiaux, ainsi que l'on peut s'en douter. L'apologie de la force dressée par le poète nantais avec nombre d'allusions au monde païen heurte violemment le concept catholique de paix sociale (que Maurras ne cessera de soutenir quelques années plus tard) ; pour Rebell, il ne s'agit que de la médiocre « tranquillité de l'ordre ».
Le mot de la fin revient sans doute à Rémy de Gourmont qui vit en Rebell un poète « aristocrate et païen ».
Dans « Kiel et Tanger », Maurras note en septembre 1905, au sujet d'un risque constant de guerre européenne : « Ce ne sera pas un monde tranquille que ce monde. Les faibles y seront trop faibles, les puissants trop puissants, la tranquillité des uns et des autres ne reposant que sur les sentiments de terreur qu'auront su imposer les colosses aux colosses. Société d'épouvantement mutuel, compagnie d'intimidation réciproque, cannibalisme organisé ».
Maurras note plus loin : « La civilisation occidentale a fait la faute immense d'armer les Barbares... Telle est la loi des impérialismes contemporains. Ils travaillent et travailleront contre leur commune raison d'être, contre la civilisation, par la simple fatalité de leurs progrès matériels. »
On peut discerner ici l'analyse dialectique nietzschéenne de la puissance et de la liberté. La puissance n'est-elle pas un terme synonyme de liberté ?
Dès lors que les « Barbares » dont parle Maurras décident d'orienter leur destinée à leur convenance, de choisir leur terrain d'action ne donnent-ils pas une preuve de la puissance et donc de la liberté conquise ? En reprenant le mot d'Oswald Wirth, ils sont libres, car ils règnent sur eux-mêmes.
L'idée d'une guerre sainte ou d'une croisade à entreprendre pour la sauvegarde du monde occidental apparaît comme une nécessité à Maurras : « Le monde jaune organisé par le Japon, le monde sémitique ressuscité par l'Internationale juive, et ailleurs par l'Islam, nous menacent de furieux mouvements et tout le monde ne néglige pas l'apport intarissable des contingents noirs. Il reste donc bien des croisades à entreprendre ». (9)
En fait, la « croisade » entreprise par Maurras intéresse l'aspect de la religion chrétienne le plus controversé par l'école contre-révolutionnaire : à savoir les « ambiguïtés » du message évangélique.
Très concrètement, Maurras dénonce à la manière de Joseph de Maistre, l'anarchisme latent et les principes de subversion sociale contenus dans l'Ancien et le Nouveau Testament, ainsi que les effets du christianisme et de son Dieu sur le monde contemporain : « Sous la croix de ce Dieu souffrant, la nuit s'était répandue sur l'âge moderne » (10).
Dans « Anthinea », Maurras parle du « convoi de bateleurs, de prophètes, de nécromants, d'agités et d'agitateurs sans patrie » en désignant par là les Apôtres et les premiers chrétiens. Il fustige, dans « Le Chemin de Paradis », les « pauvres oies protestantes et néo chrétiennes » disciples du « Christ Hébreu ». Plus tard, il donne à « La Gazette de France » un article intitulé « Révolutionnaire comme l'Evangile » dans lequel il observe qu’ « il y a dans l'Evangile de quoi former un almanach du bon démagogue anarchiste, »
Reprenant le mot de son ami Hugues Rebell, Charles Maurras déclare que « le mérite de l'Eglise catholique c'est d'avoir stérilisé le christianisme. »
Dans « Les Monod », il écrit qu' « On ne peut lire indéfiniment ces textes sacrés sans y respirer quelques miasmes de l'esprit prophétique et millénariste. »
Quant aux Evangiles, ils sont le fait de « quatre Juifs obscurs », le Sermon sur la Montagne et le Magnificat — Maurras parlera du « venin » du Magnificat —, les produits des « turbulences orientales » de « la barbarie judéo-chrétienne » ou « des obscurantismes judéo-chrétiens ». « Isaïe et Jésus, écrit-il, David et Jérémie, Ezéchiel et Salomon donnaient par leur exemple et par leurs discours les modèles de la frénésie toute pure » (11).
Robert Launay, ami de Maurras et collaborateur de la « Revue d'Action (Française » ne transige pas davantage : « Le Sauveur donna quelque peu dans les théories des Esséniens communistes, les déracinés du temps ; mais malgré son dédain pour la Loi, il ne put négliger le legs des ancêtres... De ce fait, ce fut, comme on l'a dit, l'aboutissement des Prophètes. Malgré la scission entre la Synagogue et l'Eglise, le christianisme n'en reste pas moins comme une bouture de la vieille loi. L'Eglise victorieuse conservait les Ecritures et vénérait les prophètes. Elle eut le tort d'étendre ses convictions à toute la juiverie, et de laisser imposer le respect du peuple élu, du peuple de Dieu. Ce mot « respect » n'est pas excessif : voyez le scrupule avec lequel on retrace l'histoire sainte dans les écoles congréganistes : on s'en rapporte fidèlement aux assertions des logographes de Palestine. L'Esprit-Saint est manifestement citoyen de Judée » (12). L'historien d'Action Française, Jacques Bainville, n'hésite pas à stigmatiser le mythe de l'égalité : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fît » est selon lui une sentence « sortie des bitumeuses vapeurs du Jourdain. »
Comme nous l'avons remarqué dès le début, Maurras a souvent .recours au conte philosophique pour dévoiler le fond de sa pensée. Dans le conte des « Serviteurs » (13), il décrit les causes de l'inégalité des maîtres et des esclaves : « Les âmes des hommes n'ont pas été tirées de la même origine. Les filles de l'argile ne s'élèveront point au rang de celles que les dieux ont conçues dans les lits de pourpre. » II va jusqu'à écrire : « Combien d'esclaves-nés de notre connaissance retrouveraient la paix au fond de leurs ergastules dont l'histoire moderne les a follement exilés ! Il faut donc absolument cesser de répandre parmi eux la suggestion de la liberté et leur rendre au plus tôt le bienfait du carcan. »
Ce texte que Maurras n'aurait probablement pas écrit durant la période d'essor du mouvement royaliste, demeure, en revanche, suffisamment édifiant pour ce qui concerne l'esprit des débuts de l'A. F.
Dans le conte intitulé « Les Serviteurs », précédemment cité, dont le héros n'est autre que Criton (14), « nous retrouvons, dit Léon S. Roudiez, un écho de la dénonciation par Nietzsche de l'éthique du christianisme comme étant une morale pour esclaves et la définition de la révolte d'esclaves qu'il a donnée du christianisme lui-même ; on y aperçois aussi un reflet du dégoût qu'avait Nietzsche pour l'évangile d'amour prêché par le Christ et qui, du point de vue de Maurras, n'est pas à proprement parler l'amour, mais une imitation d'ordre secondaire appelée charité. De plus, « Les Serviteurs » ne forment pas un cas isolé et d'autres (ressemblances entre les idées de Nietzsche et celles de Maurras apparaîtront ailleurs (...). Le plus curieux de cet accord entre Maurras et Nietzsche, c'est qu'il faut, en l'occurrence, rejeter toute possibilité d'influence de l'un sur l'autre. Aucune traduction de Nietzsche ne parut en France avant 1892, et les trois articles publiés sur Nietzsche dans les revues en 1888, 1890 et 1891 n'étaient pas de ceux qui auraient pu éclairer les lecteurs sur sa philosophie » (15).
Ce point de vue concernant principalement l'attitude anti-chrétienne de Maurras peut s'expliquer par la chronologie : le conte des « Serviteurs », paru en 1895 (il fait partie d'un ensemble intitulé « Le Chemin de Paradis ») recouvre en fait la période de 1880 à 1886, dont la « nuit du Tholonet » est l'événement marquant. Si le « Voyage d'Athènes » n'a pas effacé dans le cœur et l'esprit de Maurras toute forme d'hostilité à l'encontre de la religion chrétienne — on pourrait assez légitimement soupçonner l'inverse —, la leçon d'harmonie qu'il dégagea de son voyage lui fit certainement comprendre l'illégitimité de telles attaques qui ne pouvaient que favoriser le trouble de l'ordre social.
D'autre part, il est bon de connaître le jugement que Maurras portera sur son œuvre de jeunesse, « Le Chemin de Paradis ». C'est sans indulgence, qu'il considérera le livre ainsi qu'en atteste la préface ajoutée à une réédition de 1920.
Quoique Maurras se soit toujours défendu d'avoir des intentions sacrilèges, ses attaques visant le faux Christ de l'Evangile, protestant, révolutionnaire ou tolstoïen, ne pouvaient pas ne pas effleurer, incidemment ou non la face immaculée du vrai Jésus des Ecritures. En quelque sorte, l'ironie dont Maurras fit un large emploi dans ses écrits parvint, nonobstant sa volonté, à blesser cruellement dans leur foi de nombreuses âmes chrétiennes.
« C'est un chaud-froid, passablement épicé, mais choquant, vénéneux peut-être » déclarera Maurras, en manière de désaveu, du « Chemin de Paradis ». Cette dernière remarque prouve à l'envie combien l'auteur, acquis à la sérénité, fut sensible à l'idée de ne pas froisser nombre de ses amis monarchistes.
Guillaume DE FERETTE
Notes :
(1) Jacques Paugam : « L'Age d'or du maurrassisme »
(2) Guillaume de Ferette : « Maurras et le voyage d'Athènes » D. O. N° 144.
(3) Charles Maurras : « Enquête sur la monarchie ».
(4) Ch. Maurras : « Quand les Français ne s'aiment pas. »
(5) Charles Maurras : « La Revue Encyclopédique. »
(6) Hugues Rebell : « Union des trois aristocraties. »
(7) Hugues Rebell : « Le Diable à table. »
(8) Charles Maurras : « L'Enquête sur la monarchie.
(9) « Revue d'Action Française », 1er février 1908.
(10) Charles Maurras : « Anthinea ».
(11) « Revue d'Action Française », tome 1, p. 318.
(12) « Revue d'Action Française », tome IV, p. 1007.
(13) Charles Maurras : « Oeuvres Capitales », tome 1.
(14) Maurras prit, souvent de fois, le nom de Criton. En particulier lorsqu'il intervenait dans un conte philosophique.
(15) Léon S. Roudiez : « Maurras jusqu'à l'Action Française ».
Source : Défense de l’Occident/Juillet-août 1977
Clearview : le logiciel qui vous reconnait et vous dénonce
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L'Australien Hoan Ton-That s'était jusque-là fait connaître avec une application pour iPhone permettant de rajouter la coupe de cheveux de Donald Trump sur n'importe quel visage. En 2016, raconte le New York Times, il commença à télécharger des photos de visages sur le web et les réseaux sociaux, et à développer un logiciel de reconnaissance faciale.
Il n'avait pas encore de modèle économique. En 2017, financé par Peter Thiel, fondateur de Palantir et conseiller de Trump qui siège aussi au conseil d'administration de Facebook, et aidé par plusieurs anciens responsables républicains, il décide de l'offrir à l'essai gratuitement pendant 30 jours à des forces de l'ordre, afin de les aider à identifier des suspects.
Aujourd'hui utilisée par plus de 600 forces de police américaine, son logiciel Clearview comporterait près de 3 milliards de visage, contre 411 millions « seulement » dans le fichier du FBI. À l'en croire, le logiciel identifierait les suspects dans 75% des cas, bien qu'il soit impossible en l'état de décompter les faux positifs.
Après que Kashmir Hill, la journaliste du New York Times, a demandé à des officiers de police de tester l'application sur son visage, ces derniers ont reçu des coups de fil de la société Clearview AI leur demandant s'ils avaient parlé avec des journalistes, signe que l'entreprise surveillerait l'utilisation faite de son outil.
Interrogé à ce sujet, Ton-That lui a répondu que l'application surveillait effectivement les « comportements de recherche potentiellement anormaux ». Clearview fût en mesure de retrouver des photos de Kashmir Hill datant pour certaines d'une dizaine d'années, et qu'elle n'avait jamais vue. Même après avoir recouvert son nez et le bas de son visage, Clearview l'identifia sur sept photos.
30 MILLIONS D'ENNEMIS
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Liste de logiciels alternatifs aux produits Google (en anglais)
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With growing concerns over online privacy and securing personal data, more people than ever are considering alternatives to Google products. After all, Google’s business model essentially revolves around data collection and advertisements, both of which infringe on your privacy. More data means better (targeted) ads and more revenue. The company pulled in over $116 billion in ad revenue last year alone – and that number continues to grow.
But the word is getting out. A growing number of people are seeking alternatives to Google products that respect their privacy and data. This guide aims to be the most exhaustive resource available for documenting alternatives to Google product. So let’s get started (in no particular order or preference)...
Google search alternatives
When it comes to privacy, using Google search is not a good idea. When you use their search engine, Google is recording your IP address, search terms, user agent, and often a unique identifier, which is stored in cookies.
Here are ten alternatives to Google search:
- StartPage – StartPage gives you Google search results, but without the tracking (based in the Netherlands).
- Searx – A privacy-friendly and versatile metasearch engine that’s also open source.
- MetaGer – An open source metasearch engine with good features, based in Germany.
- SwissCows – A zero-tracking private search engine based in Switzerland, hosted on secure Swiss infrastructure.
- Qwant – A private search engine based in France.
- DuckDuckGo – A private search engine based in the US.
- Mojeek – The only true search engine (rather than metasearch engine) that has its own crawler and index (based in the UK).
- YaCy – A decentralized, open source, peer-to-peer search engine.
- Givero – Based in Denmark, Givero offers more privacy than Google and combines search with charitable donations.
- Ecosia – Ecosia is based in Germany and donates a part of revenues to planting trees.
Note: With the exception of Mojeek, all of the private search engines above are technically metasearch engines, since they source their results from other search engines, such as Bing and Google.
Gmail alternatives
Gmail may be convenient and popular, but there are three major problems:
- Your inbox is used as a data collection tool. (Did you know Google is tracking your purchasing history from the receipts in your inbox?)
- Rather than seeing just emails, your email inbox is also used for ads and marketing.
- The contents of your inbox are being shared with Google and other random third parties.
When you remain logged in to your Gmail account, Google can easily track your activities online as you browse different websites, which may be hosting Google Analytics or Google ads (Adsense).
Here are ten alternatives to Gmail that do well in terms of privacy:
- Tutanota – based in Germany; very secure and private; free accounts up to 1 GB
- Mailfence – based in Belgium; lots of features; free accounts up to 500 MB
- Posteo – based in Germany; €1/mo with 14 day refund window
- StartMail – based in Netherlands; $5.00/mo with 7 day free trial
- Runbox – based in Norway; lots of storage and features; $1.66/mo with 30 day free trial
- Mailbox.org – based in Germany; €1/mo with 30 day free trial
- CounterMail – based in Sweden; $4.00/mo with 7 day free trial
- Kolab Now – based in Switzerland; €4.41/mo with 30 day money-back guarantee
- ProtonMail – based in Switzerland; free accounts up to 500 MB
- Thexyz – based in Canada; $1.95/mo with 30 day refund window
More information on these providers is available in the secure and private email servicesguide.
Chrome alternatives
Google Chrome is a popular browser, but it’s also a data collection tool – and many people are taking notice. Just a few days ago, the Washington Post asserted that “Google’s web browser has become spy software,” with 11,000 tracker cookies observed in a single week. Here are seven alternatives for more privacy:
- Firefox browser – Firefox is a very customizable, open-source browser that is popular in privacy circles. There are also many different Firefox modifications and tweaks that will give you more privacy and security. (Also check out Firefox Focus, a privacy-focused version for mobile users.)
- Iridium – Based on open source Chromium, Iridium offers numerous privacy and security enhancements over Chrome, source code here.
- GNU IceCat – A fork of Firefox from the Free Software Foundation.
- Tor browser – A hardened and secured version of Firefox that runs on the Tor network by default. (It also does a good job against browser fingerprinting.)
- Ungoogled Chromium – Just as the name says, this is an open source version of Chromium that has been “ungoogled” and modified for more privacy.
- Brave – Brave is another Chromium-based browser that is rather popular. It blocks trackers and ads by default (except for “approved” ads that are part of the “Brave Ads” network).
- Waterfox – This is a fork of Firefox that is configured for more privacy by default, with Mozilla telemetry stripped out of the code.
Of course, there are other alternatives to Chrome, such as Safari (from Apple), Microsoft Internet Explorer/Edge, Opera, and Vivaldi – but these also come with some privacy drawbacks.
Google Drive alternatives
If you’re looking for a secure cloud storage option, you can check out these Google Drive alternatives:
- Tresorit – A user-friendly cloud storage option based in Switzerland.
- ownCloud – An open source and self-hosted cloud platform developed in Germany.
- Nextcloud – Nextcloud is also an open source, self-hosted file sharing and collaboration platform, based in Germany.
- Sync – Based in Canada, Sync offers a secure, encrypted cloud storage solution for businesses and individuals.
- Syncthing – Here we have a decentralized, open source, peer-to-peer cloud storage platform.
Of course, Dropbox is another popular Google drive alternative, but it’s not the best in terms of privacy.
Google Calendar alternative
Here are some Google Calendar alternatives:
- Lightning Calendar is an open source calendar option developed by Mozilla, and it’s compatible with Thunderbird and Seamonkey.
- Etar, an open source, basic calendar option.
- Fruux, an open source calendar with good features and support for many operating systems.
For those wanting a combined solution for both email and calendar functionality, these providers offer that:
Google Docs / Sheets / Slides alternative
There are many solid Google Docs alternatives available. The largest offline document editing suite is, of course, Microsoft Office. As most people know, however, Microsoft is not the best company for privacy. Nonetheless, there are a few other good Google Docs alternatives:
- CryptPad – CryptPad is a privacy-focused alternative with strong encryption, and it’s free.
- Etherpad – A self-hosted collaborative online editor that’s also open source.
- Zoho Docs – This is another good Google Docs alternative with a clean interface and good functionality, although it may not be the best for privacy.
- OnlyOffice – OnlyOffice feels a bit more restricted than some of the other options in terms of features.
- Cryptee – This is a privacy-focused platform for photo and document storage and editing. It’s open source and based in Estonia.
- LibreOffice (offline) – You can use LibreOffice which is free and open source.
- Apache OpenOffice (offline) – Another good open source office suite.
Google Photos alternative
Here are a few good Google Photos alternatives:
- Piwigo – Piwigo is a great option that you can self-host. It is also free and open source.
- Lychee – Lychee is another self-hosted, open source photo management platform.
Shoebox was another alternative, but it closed operations in June 2019.
YouTube alternatives
Unfortunately, YouTube alternatives can really be hit or miss, with most struggling to gain popularity.
Tip: Invidio.us is a great Youtube proxy that allows you to watch any Youtube video without logging in, even if the video is somehow restricted. To do this, simply replace [www.youtube.com] with [invidio.us] in the URL you want to view.
Google Translate alternative
Here are a few Google translate alternatives I have come across:
- DeepL – DeepL is a solid Google Translate alternative that seems to give great results. Like Google Translate, DeepL allows you to post up to 5,000 characters at a time (but the pro version is unlimited). The user interface is good and there is also a built-in dictionary feature.
- Linguee – Linguee does not allow you to post large blocks of text like DeepL. However, Linguee will give you very accurate translations for single words or phrases, along with context examples.
- dict.cc – This Google Translate alternative seems to do a decent job on single-world lookups, but it also feels a bit outdated.
- Swisscows Translate – A good translation service supporting many languages.
If you want to translate blocks of text, check out DeepL. If you want in-depth translations for single words or phrases, then Linguee is a good choice.
Google Analytics alternative
For website admins, there are many reasons to use an alternative to Google Analytics. Aside from privacy concerns, there are also faster and more user-friendly alternatives that also respect your visitors’ privacy.
- Clicky is a great alternative to Google Analytics that truncates and anonymizes visitor IP addresses by default. It is lightweight, user-friendly, and fully compliant with GDPR regulations, while also being certified by Privacy Shield.
- Matomo (formerly Piwik) is an open-source analytics platform that respects the privacy of visitors by anonymizing and truncating visitor IP addresses (if enabled by the website admin). It is also certified to respect user privacy.
- Fathom Analytics is an open source alternative to Google Analytics that’s available on Github here. It’s minimal, fast, and lightweight.
- AT Internet is a France-based analytics provider that is fully GDPR compliant, with all data stored on French servers, and a good track record going back to 1996.
Many websites host Google Analytics because they run Google Adsense campaigns. Without Google Analytics, tracking performance of these campaigns would be difficult. Nonetheless, there are still better options for privacy.
Google Maps alternative
A map alternative for PCs is OpenStreetMap.
A few Google Maps alternatives for mobile devices include:
- OsmAnd is a free and open-source mobile maps app for both Android and iOS (based on OpenStreetMap data).
- Maps (F Droid) uses OpenStreetMap data (offline).
- Here WeGo provides good mapping solutions for both PCs and mobile devices with their app.
- Maps.Me is another option that is free on both Android and iOS, but there is a fair amount of data collection with this alternative, as explained in their privacy policy.
- MapHub is also based on OpenStreeMap data and it does not collect locations or user IP addresses.
Note: Waze is not an “alternative” as it is owned by Google.
Google Play Store alternative
Currently the best Google Play Store alternative is to use F-Droid and then go through the Yalp store. As explained on the official site, F-Droid is an installable catalog of FOSS (Free and Open Source Software) applications for the Android platform. After you have installed F-Droid, you can then download the Yalp store APK, which allows you to download apps from the Google Play Store directly as APK files.
See the F-Droid website or the official GitHub page for more info. Other alternatives to the Google Play Store include:
- TechSpot – We have an Android section in Downloads full of safe and verified downloads.
- Aptoide – An independent marketplace for Android apps.
- APKMirror – This is a large library of APK files uploaded by different users (be careful).
- Aurora Store – A fork of the Yalp Store.
Google Chrome OS alternative
Want to ditch the Chromebook and Chrome OS? Here are a few alternatives:
- Linux – Of course, Linux is arguably the best alternative, being a free, open-source operating system with lots of different flavors. With some adjustments, Linux Ubuntu can be run on Chromebooks.
- Tails – Tails is a free, privacy-focused operating system based on Linux that routes all traffic through the Tor network.
- QubesOS – Recommended by Snowden, free, and also open source.
Of course, the other two big operating system alternatives are Windows and Apple’s operating system for MacBooks – Mac OS. Windows, particularly Windows 10, is a very bad option for privacy. While slightly better, Apple also collects user data and has partnered with the NSA for surveillance.
Android alternatives
The biggest alternative to Android is iOS from Apple. But we’ll skip over that for reasons already mentioned. Here are a few Android OS alternatives:
- LineageOS – A free and open-source operating system for phones and tablets based on Android.
- Ubuntu Touch – A mobile version of the Ubuntu operating system.
- Plasma Mobile – An open source, Linux-based operating system with active development.
- Sailfish OS – Another open source, Linux-based mobile OS.
- Replicant – A fully free Android distribution with an emphasis on freedom, privacy, and security.
- /e/ – This is another open source project with a focus on privacy and security.
Purism is also working on a privacy-focused mobile phone called the Librem 5. It is in production, but not yet available (estimated Q3 2019).
Google Hangouts alternatives
Here are some alternatives to Google Hangouts:
- Wire – A great all-around secure messenger, video, and chat app, but somewhat limited on the number of people who can chat together in a group conversation via voice or video.
- Signal – A good secure messenger platform from Open Whisper Systems.
- Telegram – A longtime secure messenger app, formerly based in Russia, now in Dubai.
- Riot – A privacy-focused encrypted chat service that is also open source.
Google Domains alternative
Google Domains is a domain registration service. Here are a few alternatives:
- Namecheap – I like Namecheap because all domain purchases now come with free WhoisGuard protection for life, which protects your contact information from third parties. Namecheap also accepts Bitcoin and offers domain registration, hosting, email, SSL certs, and a variety of other products.
- Njalla – Njalla is a privacy-focused domain registration service based in Nevis. They offer hosting options, too, and also accept cryptocurrency payments.
- OrangeWebsite – OrangeWebsite offers anonymous domain registration services and also accepts cryptocurrency payments, based in Iceland.
Other Google alternatives
Here more alternatives for various Google products:
Google Forms alternative – JotForm is a free online form builder.
Google Keep alternative – Below are a few different Google Keep alternatives:
- Standard Notes is a great alternative for a note-taking service. It is secure, encrypted, and free with apps for Windows, Mac, Linux, iOS, and Android (web-based also available).
- Joplin is another great option that is open source and works on Windows, Mac, Linux, iOS, and Android.
- Zoho Notebook from Zoho, with apps for desktop and mobile devices.
- QOwnNotes is an open source file editor with Nextcloud integration.
Google Fonts alternative – Many websites load Google fonts through Google APIs, but that’s not necessary. One alternative to this is to use Font Squirrel, which has a large selection of both Google and non-Google fonts which are free to download and use.
Google Voice alternative – JMP.chat (both free and paid)
G Suite alternative – Zoho is probably the best option
Google Firebase alternative – Kuzzle (free and open source)
Google Blogger alternatives – WordPress, Medium, and Ghost are all good options.
Do you have any other tips or suggestions for Google alternatives? Feel free to drop a comment below. This guide will be regularly updated to reflect the latest information and user feedback.
Georges Sorel : Socialisme et violence
- Détails
- Catégorie : LES EVEILLEURS DE PEUPLES
Pour la plupart de nos contemporains, l'évocation de Georges Sorel revient le plus souvent à l'analyse du théoricien de la violence. Son ouvrage le plus célèbre, Réflexions sur la violence (1908), constitue une contribution irremplaçable au mythe révolutionnaire. On sait l'importance que constitue pour ce penseur exceptionnel le concept de "mythe". Le mythe révolutionnaire sorélien est inspiré d'une vision polémologique des rapports sociaux. La violence informe l'action révolutionnaire et l'investit d'une conception réaliste de l'histoire. Comme moyen d'agir sur le présent, le mythe prolétarien est un outil au service de la révolution anti-bourgeoise. C'est aussi un outil conceptuel qui doit d'abord s'opposer à la fois à l'utopie socialiste et au conservatisme libéral. Ce discours très original, activiste par excellence, donne une place privilégiée à l'œuvre de Sorel dans notre conception du socialisme.
Avant d'aborder l'analyse proprement dite du mythe de la violence comme idée-force chez Sorel, il est utile de présenter l'homme et son œuvre. C'est à partir de cette connaissance de l'environnement idéologique que nous pourrons, dans une 2ième partie, présenter les caractères de cette "violence" en tant que mythe et des conséquences qui en découlent sur notre propre position.
I. Sorel : l'homme et l'œuvre
Georges Sorel (1847-1922) commence sa carrière en 1889. C'est l'époque des 1ères traductions françaises des œuvres de Marx. Déjà, on peur trouver en librairie Le Capital et Socialisme utopique et socialisme scientifique ; il faudra en effet attendre 1895 pour que paraisse le fameux Manifeste du parti communiste. En France, il est un fait que le marxisme constitue en 1889 un mouvement idéologique, beaucoup plus qu'un parti révolutionnaire. Et c'est en 1893 que Sorel se convertit au marxisme. Ce rapprochement de Sorel marquera toute son œuvre. Il n'impliquera aucun attachement aveugle aux valeurs marxistes. Le personnage est trop indépendant pour inscrire ses réflexions dans un système total. Mais au fait, qui est Sorel ? Le personnage a été l’objet de nombreuses analyses aussi brillantes que contradictoires. Pour les uns, Sorel est un penseur attaché à l'école rationaliste. Pour d'autres encore, il serait un chantre remarquable de l'irrationnel. Dans ses opinions politiques, il apparaît à certains comme un conservateur révolutionnaire (une espèce rare à son époque) ; pour d'autres, il est un néo-marxiste. Et les ouvrages abondent qui veulent prouver définitivement le bien-fondé de l'une ou l'autre opinion. Pour notre part, nous ne rentrerons pas dans ce débat.
Nous suivrons une analyse chronologique, découpée en phases successives, mais où chaque strate soutient pour une part la pensée suivante. Il est indéniable que Sorel, par ex., a été séduit à un moment de son évolution par la nouveauté radicale des textes marxistes. Comment un intellectuel de son époque, ouvert aux idées neuves, en rapport épistolaire avec de nombreux intellectuels européens de toutes tendances (citons pour mémoire Roberto Michels, Benedetto Croce) n'aurait-il pas été attiré par un discours révolutionnaire proposant une lecture "scientifique" de l'histoire et de la misère. Mais il ne faut pas pour autant croire au "marxisme", orthodoxe ou non, de Sorel. De la même façon, nous ne croyons pas au soi-disant "fascisme" de Sorel, qu'il est difficile de rattacher à l'idée contemporaine (historique) que l'on s'en fait aujourd'hui où 66 années se sont écoulées depuis la prise du pouvoir par Mussolini. L'œuvre de Sorel est beaucoup plus complexe.
Selon Paolo Pastori (Rivoluzione e continuita in Proudhon e Sorel, Giuffre, Roma, 1980, 244 p.), l'œuvre de Sorel constitue "une alternative au conservatisme réactionnaire et au progressisme révolutionnaire". Ce dernier ajoute que la pensée sorélienne est un dépassement des oppositions traditionnelles de la pensée moderne entre, d'une part, les théories du droit naturel et, d'autre part, les théories subjectives du droit, du rationalisme absolu et du volontarisme. La finalité politique de l'idéologie est une révolution "pluraliste", qui restaure une société ouverte, seule à même de contrer la menace par l'entropie sociale du capitalisme. La modernité n’est pas niée, elle est intégrée dans un ensemble communautaire organique. Plus proche de Proudhon que de Marx, Sorel adhère aux fondements idéologiques du penseur socialiste français. C’est-à-dire :
- Une conception plurielle de la raison. Le marxisme est un rationalisme moniste et absolu qui, comme le capitalisme, inscrit un projet social desséchant.
- Une vision pluridimensionnelle de l'homme. Le marxisme est un réductionnisme dangereux pour l'homme (à cause de son déterminisme économique) et la société (mécanique de la lutte des classes). La prise en compte d'une dialectique sociale qui refuse le dualisme classe ouvrière/entrepreneurs capitalistes et reconnaît un jeu plus riche de rapports sociaux.
- Un projet de synthèse sociale, où le sens de l'équilibre (en devenir) des classes sociales souligne la dialectique autorité/liberté, individu/communauté, passé/présent.
Sorel et Proudhon : un rapport de continuité
Il y a sans aucun doute chez Sorel et Proudhon un rapport de continuité. Sorel est un élève de Proudhon, qui actualise sa réflexion, au cours des différentes phases de ses recherches. Pour Pastori, Sorel est d'abord : un conservateur libéral (1889-1892), puis un marxiste de "stricte obédience" (1893-1896) ; cette 2ième phase débouche sur une période de révision du marxisme déterministe et scientiste, pour aboutir en 1905-1908 à un retour à la pensée de Marx, qui sera définitivement abandonné en 1910-1911. Cette dernière phase constitue pour Sorel un point de retour à la pensée de Proudhon. Nous apprendrons donc à mieux connaître Sorel si nous voulons bien nous atteler à la tâche d'une étude sérieuse de l'auteur de La Guerre et la paix et de La capacité politique des classes ouvrières...
Proudhon est un penseur révolutionnaire dans ce XIXe siècle de la raison bourgeoise. Attaché à l'idée, il ne peut être considéré comme un "rationaliste" au sens commun du terme. Proudhon distingue plusieurs catégories du concept de raison : la raison humaine, la raison naturelle, la raison pratique, d'une part et, d'autre part, la raison publique et la raison particulière. La raison humaine est la faculté supérieure de concevoir "l'idéal qui est l'expression du libre pouvoir créateur des groupes historiques et des personnes". Face à la raison raisonnante de la pensée bourgeoise et du marxisme à prétention scientifique, Proudhon revendique avec force l'espace de liberté de la pensée historique des groupes sociaux, et même de l’homme conçu comme un être de culture non-conditionné par des déterminismes absolus.
Cette 1ère raison est limitée à son tour par la raison dite, dans le langage proudhonien, "raison naturelle" ou "raison des choses". Elle est nécessité objective, qui retient dans certaines limites indépassables, les aspirations démiurgiques de l’homme. La raison pratique est la synthèse finale des 2 précédentes. C'est à travers elle que l'on peut appréhender la confrontation de 2 raisons, celle de l'homme libre non-déterminé par un mécanisme de la matière, et celle du réel qui est la frontière des pouvoirs créatifs humains. Proudhon s'inspire d'une conception pragmatique. La 2ième catégorie se décompose en raison publique ou générale, et raison particulière, reproduction de "l’instance de l'universalité" (la nécessité) et celle de la particularité (la liberté). La non-coïncidence des raisons évoquées implique une critique radicale des systèmes de pensée "absolutistes" en termes contemporains, des pensées totalitaires (marxisme, jacobinisme et rousseauisme démocratique). Proudhon, militant anti-totalitaire, privilégie la raison particulière. Ce "rationalisme pluraliste" informe alors la conception socio-politique de Proudhon.
La dialectique sérielle de Proudhon
La théorie des séries est un élément nécessaire pour comprendre sa pensée. Proudhon distingue dans tout processus 2 moments séparés : le 1er moment est la division-individuation (constitution de séries simples), le 2ième, celui de la recomposition de l'unité-totalité (constitution de séries composées). Proudhon affirme aussi l'indépendance des ordres de séries et l'impossibilité d'une science universelle (De la création de l'ordre dans l'humanité). Paolo Pastori parle de la "dialectique sérielle" de Proudhon, qu'il oppose à la dialectique hégélienne, et rapproche de la dialectique crocienne des instincts. Cette dialectique sérielle confirme Proudhon dans son refus de toute analyse réductionniste. L'existence sociale ne se ramène pas à un référent unique, universel et déterminant. La sociologie proudhonienne, que Sorel reprendra à son compte, est une "sociologie de la composition" (division du travail et organisation, reconnaissance des économies rurales et industrielles, fonctions centrales et décentralisation).
Cet aspect de la pensée Proudhon/Sorel est opposé aux tendances à l'unidimensionnalité de la société capitaliste. L'économie libérale qui est sa forme historique, confond ensuite liberté et libre concurrence, créant "une nouvelle féodalité anti-organique et anti-politique". Proudhon n'est pas ennemi de l'initiative individuelle. Il soumet celle-ci à sa théorie des séries. À savoir : le moment subjectif de l'initiative individuelle, et celui, objectif, de la soumission aux fins collectives du peuple.
L'apologie concomitante du monde rural constitue, chez les socialistes français, une véritable critique de "la réduction économiste de la réalité humaine" (Idée générale de la Révolution). Mais cette apologie ne doit pas être confondue avec un quelconque attachement réactionnaire au monde paysan. L'idéologie socialiste de Proudhon défend la production agricole sans lui coller des valeurs de droite, telles que le fit l'État français entre 1940 et 1944. La terre et l'industrie sont 2 facteurs de travail et de production reliées par un système englobant de fédérations. Et la révolution est "le refus de la réduction d'un ordre social pluridimensionnel à la seule finalité économique" (P. Pastori, op. cit.).
La révolution n'est pas un simple mouvement de destruction et de contestation d'une classe (la Révolution française est le mouvement de la bourgeoisie trop à l'étroit dans une société traditionnelle où les valeurs dominantes sont celles de l'aristocratie - valeurs sociales - et de l'État monarchique - valeurs du politique). Contre cette idée dévoyée de la révolution, les socialistes français (Proudhon et Sorel) ont une conception révolutionnaire de l'équilibre. La synthèse par le haut (le dépassement) de valeurs en apparence seulement contradictoires : individualité et communauté, propriété privée et intérêt public.
En ce qui concerne, par exemple, la propriété, le socialisme s'oppose à la fois à son élimination radicale (communisme) et à son maintien en l'état. La bourgeoisie nie la signification sociale de la propriété. La propriété socialiste la reconnaît. D'où, chez ces penseurs, une valorisation constante de la JUSTICE, valeur pivot de la nouvelle société envisagée. Et, chez Proudhon, puis Sorel, le développement d'un discours fédéraliste, antiéconomique et anti-bourgeois (les socialistes parlementaires sont compris dans cette dernière catégorie).
Séduisante discipline marxiste et rigorisme déterministe
On doit remarquer que Sorel reste dans une position critique vis-à-vis de l'œuvre de Proudhon, qu'il accuse de tendances à un "esprit de système". "L'ontologisation" de la Justice est le fondement philosophique de l'apologie de l'équilibre. Au-delà de cette critique, Sorel reste néanmoins un élève fidèle du proudhonisme. Il rejoint Proudhon dans sa réflexion sur la liberté, qui est le nœud gordien de l'éthique socialiste. Il y a chez Sorel un attachement souvent proche de l'inconscience aux valeurs "libertaires" du "socialisme utopique". Cette méfiance et cette inconscience expliquent, pour une part, l'adhésion au socialisme "déterministe" de Sorel. Face à l'individualisme bourgeois, Sorel se tourne vers un socialisme radical, un socialisme de combat. Le marxisme représente alors chez Sorel un germe d'ordre face au chaos créé par le capitalisme de la bourgeoisie. Le monde de la production sous-tend alors cette révolution culturelle réclamée par Sorel. Sorel est partisan d'une raison pratico-politique, doublée d'une conception historiciste.
À partir de 1896, Sorel suit une évolution qui l'éloigne de cette raison déterministe. Sa critique philosophique du positivisme s'étend à un discours politique où la "raison absolue" tient le rôle souverain. Il y a, écrit P. Pastori, "une rupture radicale avec le rigide schéma matérialiste du marxisme orthodoxe". Et, en 1898, Sorel revient plus sérieusement vers Proudhon : il écrit alors L'avenir socialiste des syndicats. La révolution qui instaure la dictature du prolétariat est rejetée par Sorel. Il accuse ce projet de masquer la dictature des intellectuels. Derrière la conception finaliste et proprement "apocalyptique" de la révolution prolétarienne, entendue au sens marxiste, on reconnaît sans peine une tyrannie économico-intellectuelle, une idéocratie despotique. Et Sorel propose au prolétariat un 1er acte révolutionnaire : rejeter définitivement la dictature des intellectuels, qui reproduit la discipline externe du capitalisme. À la place, il faut instaurer une discipline interne, que Sorel qualifiera de "morale". Enfin, en 1903, Sorel, selon l'opinion de Pastori, rejoint une fois pour toutes Proudhon, quittant les terrains dangereux du marxisme orthodoxe. Il écrit alors son Introduction à l'économie moderne.
Sur 2 points surtout, Sorel est proudhonien : il faut conserver la propriété privée, qui est une garantie sérieuse de la liberté des citoyens. Cette propriété sociale est réelle face à la forme bourgeoise de "propriété abstraite" où le propriétaire du moyen de production n'est pas le producteur. 2nd point : restaurer l'idéal qui animait l'antiquité romaine d'une "compénétration harmonieuse des intérêts individuels, familiaux et sociaux". Sorel propose aussi un ordre juridique bien loin de tout "rationalisme politique". Il réclame l'apparition de nouvelles "autorités sociales". Enfin, il donne à l’État un rôle de médiateur et une fonction d'initiative.
Le mythe : outil spirituel de mobilisation
Sorel développe d'autre part une théorie des mythes sociaux. Le mythe est la synthèse nécessaire entre la raison et "ce qui n'est pas rationnel". Le mythe est une traduction symbolique du réel, qui autorise et favorise une mobilisation totale des masses. En ce sens, le mythe est le contraire du rationalisme intellectuel, par ex. celui des marxistes. Sans contester cette "raison des choses" dont parlait Proudhon et les "pesanteurs objectives" qui en découlent, Sorel retient le mythe comme outil spirituel de mobilisation. L'ordre social et ses dépendances idéologiques (comme le droit) sont fondés sur une conception commune du monde, une vision du social et du politique qui ne se réduisent pas à un pur discours rationnel. L'ordre est le résultat conjoint de cet ensemble d'images (le mythe) et d'une volonté populaire (la mobilisation).
Cette position sera à nouveau l'objet d'une révision provoquée par la "révolution dreyfusienne" de 1905-1908. Pour Pastori, il y a un retour à une conception "dichotomique" : Sorel est partagé entre la relation continue raison/irrationnel et la rupture révolutionnaire comme explosion totale et irrationnelle. On trouve ce partage dans ses écrits réunis sous le titre de Réflexions sur la violence. Sorel distingue la grève générale syndicaliste (création d'un nouvel ordre) et la grève générale politique (nous préférons dire : politico-partitocratique), c’est à dire. exploitée et dirigée par les politicards sociaux-parlementaires. La révolution est un élan créateur, que la grève informe et qui consiste en une critique totale de l'ordre existant. La figure du héros révolutionnaire se dégage : le syndicaliste est le guerrier vertueux de cette révolution, mû par des valeurs de sacrifice, du désir de surpassement. Sorel analyse certaines institutions traditionnelles comme exemplaires d'une structure révolutionnaire : ainsi l'Église catholique, à la fois acteur séculier et dont les membres sont voués à un absolu. Idéalisme transcendant et action directe et permanente sur l'histoire sont les 2 qualités d'un parti de la révolution. En 1910, Sorel écrit de l’Église qu'elle est une élite.
C'est aussi l'époque où Sorel réfléchit sur les questions du droit romain et des institutions historiques qui composèrent l'ordre social antique. À savoir et principalement le patriarcat. Il distingue 3 sources de l'esprit juridique : la guerre, la famille, la propriété. La guerre est une des dimensions de la dialectique des relations sociales. Et la révolution doit utiliser à son profit cette pluralité des relations sociales, non point au nom d'un finalisme catastrophique (révolution finale du marxisme orthodoxe), mais pour le rétablissement de cette "justice supplétive", fondement de l'ordre juridique. Sorel exclut de tout compromis le domaine des relations avec la partie de la bourgeoisie qui "réduit tout à l’utile économique". D'où une certaine fascination pour la révolution bolchévique, qui n'est pas le résidu d'un quelconque attachement idéologique au marxisme, mais une reconnaissance de la révolution totale en actes. Peut-être est-ce aussi un désir de bien démarquer sa pensée de ce social-réformisme qu'il exécrait par dessus tout (Sorel parle du "socialisme hyper-juridique de nos docteurs en haute politique réformiste", in Introduction à l'économie moderne, cité par Marc Rives : À propos de Sorel et Proudhon in Cahiers G. Sorel n°1, 1983).
II. Socialisme et violence
Sorel est un grand penseur non pas tant pour ses œuvres que par l'originalité de ses réflexions et la "marginalité" de ses positions. Qui fut Sorel ? Un traditionaliste, un marxiste, un dreyfusard, un champion du syndicalisme révolutionnaire, un nationalisme volontariste ou un léniniste de cœur et d'esprit ? Certains hommes sont rétifs à toute classification. Les étiquettes ne parviennent pas à les maintenir dans une case et les maîtres en rangement ont des difficultés insurmontables à "normaliser" ce type d'hommes. Certains chercheurs se sont pourtant essayés à mieux cerner Sorel. Citons pour mémoire : Georges Sorel, Der revolutionäre Konservatismus de Michael Freund (Klostermann, 1972) ; Notre maître G. Sorel de Pierre Andreu (1982) ; enfin : Georges Sorel : het einde van een mythe, J. de Kadt (1938).
Pour Claude Polin, la question est claire : un homme qui fut tout à tour un admirateur de Marx, Péguy, Lénine et Le Play, Proudhon, Nietzsche, Renan, James, Maurras et Bergson, Hegel et Mussolini, etc. fut-il "brouillon" ? Sa réponse est tout aussi directe : il s'agit là d'un chaos apparent qui cache une logique hors des sentiers battus par la pensée universitaire. Sorel est l'homme des intuitions. Il est en même temps celui du refus total des systèmes de pensée, que beaucoup de ses contemporains voulaient imposer comme "horizons indépassables de leur temps" (exemples du comtisme et du marxisme). Cette liberté de pensée, ce désir de ne pas enfermer sa réflexion sur le monde et la société dans un cadre idéologique figé et mécanique, Sorel l’a exprimé dans un de ces ouvrages les plus forts : Réflexions sur la violence (1906).
Dans son ouvrage sur la "droite révolutionnaire", suivi de Ni droite, ni gauche, l'historien Z. Sternhell intitule un de ses chapitres : "La révolution des moralistes". Sorel est donné dans ce chapitre comme l'un des représentants les plus remarquables de ce courant "moraliste". Face au révisionnisme libéral de Bernstein et de Jaurès, attachés aux valeurs libérales traditionnelles (à propos de ces valeurs, Lafargue parlait de "grues métaphysiques", cité par Sternhell p.81), les "moralistes" sont les hommes du refus de tout compromis déshonorant : compromis avec les valeurs de la société bourgeoise, compromis avec le matérialisme sous toutes ses formes, c’est à dire: marxiste, bourgeois (on retrouve ce même sentiment dans d'autres groupements européens de notre époque: Congrès de Hoppenheim (1928), Congrès du Parti Ouvrier Belge (manifeste du 3 juillet 1940), où De Man évoque une révolution spirituelle et éthique devant les congressistes). Ce "socialisme éthique", on le retrouve à l'origine de ce mythe de la violence.
Violence, prolétariat et grève générale
Il est tout d'abord utile de ne pas confondre la "violence" sorélienne avec les formes physiques d'agressivité que nos sociétés modernes nous exposent. La notion de violence chez Sorel se conjugue avec 2 autres notions toutes aussi essentielles : celle de "prolétariat" (le monopoleur de cette violence) et celle de "grève générale", qui est l'arme de la révolution. Il y a en effet une liaison intime entre la grève générale et l'exercice de la violence. La grève générale est l'expression privilégiée et unique dans l'histoire contemporaine de la violence du prolétariat. C'est, écrit Sorel, un "acte de guerre", semblable à celui d'une armée en campagne. La grève générale est un acte de guerre, ce qui implique qu'elle en possède les mêmes caractéristiques. Notamment qu'elle se produit sans haine et sans esprit de vengeance. Sorel écrit : "En guerre, on ne tue pas les vaincus".
L'emploi effectif et actualisé de la violence physique n'est pas consubstantiel à la violence de la grève générale. Cette violence est une sorte de "démonstration militaire" de la force prolétarienne. La mort d'autrui n'est qu'un accident de la violence, ce n'est pas son essence. Sorel oppose la violence militaire bourgeoise et la violence guerrière prolétarienne limitée (les travaux des historiens démographes démontrent tout au contraire le caractère beaucoup plus sacrificateur et sanglant des guerres non-conventionnelles, dites "guerres atomiques", par rapport aux guerres traditionnelles). La violence de Sorel est donc une attitude, une attitude de détermination face à l'adversaire. La violence est une idée qui favorise la mobilisation et l'action qui en découle. Sorel écrit aussi : "Nous avons à agir".
Cette optique explique aussi le mépris sorélien de la classe des intellectuels, incapables de toute action offensive, ignorant du terrain des luttes. A contrario, on peut remarquer que ces mêmes intellectuels, qui refusent le contact de la réalité avec le réel, sont des dirigeants sanguinaires. Leur "violence" d'intellectuels au pouvoir (Sorel pense peut-être à la révolution de 1791 et à la répression de 1870) est erratique, cruelle, terroriste. La violence qu'ils exercent est pathologique. Elle traduit leur impuissance à réunir les masses autour de leurs valeurs. La violence sorélienne est tout à l'opposé de cette violence - on pense à la violence des jacobins de 1791, à la violence léniniste de la NEP contre les paysans d'Ukraine, etc. - parce qu'elle a pleine conscience de sa dignité, de sa générosité. Sorel se réfère à une violence guerrière qui, comme chez Clausewitz, est la marque d'une volonté. La violence est une manifestation de détermination, de fermeté dans ses objectifs et son idéal.
Cette idée de "violence créatrice" débouche sur un mythe historique chez Sorel : la grève générale. La violence volontariste est une idée qui doit se poser comme acte historique. L'idée anime une volonté et le mythe médiatise le rapport entre le réel (la grève générale) et l'idée. Le mythe, écrit Sorel, est la réalisation d'espoirs en actions, non pas au service d'une doctrine, parce que les doctrines et les systèmes sont des spéculations intellectuelles hors du champ de faction et de l'intérêt des prolétaires. La violence est la doctrine en actes, elle est volonté pure et non représentation pensée. L'idée de la grève générale est "une organisation d'images", un instinct collectif et un sentiment général qui manifeste la guerre du socialisme moderne contre la société bourgeoise. Et Sorel revient à cette notion d'intuition, qui n'est pas réductible à un classement clair, précis, bref mécanique, d'idées alignées et normalisées. La violence est, chez Sorel, proche de l'idée bergsonienne. Polin écrit : "Dans la violence, le mythe devient ce qu'il est". La notion de confusion entre le devenir et l'intuition joue le même rôle chez nos 2 auteurs.
Le syndicalisme révolutionnaire s'oppose au social-réformisme
La violence est enfin la matrice d'un socialisme prolétarien. Le socialisme de Sorel né de cette violence n'est pas un social-réformisme. Sorel fait confiance au syndicalisme révolutionnaire pour bâtir ce socialisme. Le syndicat est ce faisceau des forces vives du prolétariat. Le socialisme de Sorel refuse le socialisme du rêve ou de l'éloquence parlementaire, celui des partis et des intellectuels qui les mènent à des songeries creuses. Citons encore Sorel : "Le syndicat : tout l'avenir du socialisme réside dans le développement autonome des syndicats ouvriers" (Matériaux pour une théorie du prolétariat). Et Polin note avec justesse que le syndicat est dans l'idée sorélienne le "Cogito du prolétariat".
Sorel considère le syndicat comme la cheville de la révolution. Les groupements naturels du prolétariat sont les syndicats. Ils sont le creuset de sa volonté manifestée de libération. Le syndicat, qui exclut les intellectuels et les parlementaires, est une communauté de combat authentique. Sorel dit d'ailleurs aux marxistes que le vrai marxiste est celui qui comprend que le marxisme est inutile aux masses ouvrières. Le syndicat agit par lui-même, pour ceux qui sont ses membres. Il ne suit pas les programmes des partis et des professionnels de la pensée. Ces derniers, que Sorel appelle "les docteurs de la petite science", eurent à l'égard de ce jugement une réaction corporatiste dont Sorel se moqua. Sorel renvoie dos à dos les intellectuels des partis bourgeois et les intellectuels qui se prétendent prolétaires. Il dénonce leur nature proprement parasitaire. L'utopie de leurs discours est réactionnaire. L'intellectuel bloque le mouvement révolutionnaire et aliène la pensée des travailleurs. La révolution est pensée en actes. La révolution des intellectuels est pure image.
Mais il ne faut pas pour autant confondre "action violente" et "action pour action". Sorel, précise Polin, n'est pas un penseur nihiliste. L'agitation n'est pas la révolution. La violence ne se limite pas à une série de secousses. La violence engendre des actions que Sorel nomme "actions épiques". L'épopée révolutionnaire n'est pas négativiste, elle est une néguentropie sociale. La violence est la forme la plus haute de l'action, parce qu'elle a pour finalité de CRÉER. En ce sens, elle est responsabilisation des acteurs, noblesse des combattants, dépassement de soi-même. Elle éveille "le sentiment du sublime", et "fait apparaître au premier rang l'orgueil de l'homme libre" (Réflexions…). On peut rapprocher cet aspect créateur, proprement faustien de la violence, des valeurs nouvelles du "philosophe au marteau" de Sils-Maria.
La violence est un moyen de créer, elle n'est pas une fin en soi. Cette créativité l'investit d'une valeur sans pareil. Et elle est au service du socialisme puisque celui-ci veut, selon le mot fameux de Marx, transformer le monde et non plus seulement le comprendre. Le socialisme est une idée neuve pense Sorel. Il a cette jeunesse qui refuse les programmes et les idées claires et distinctes. Enserré dans un discours, il perd toute vitalité. Il devient vieux, identique à ses adversaires. Le socialisme est une idée en actes, c'est un produit spontané. Il est évident que ce socialisme-là n'a que peu de rapport avec les partis sociaux-démocrates actuellement existants dans les "démocraties occidentales". Le seul commun dénominateur est ce nom de "socialisme". Quant au reste...
Un socialisme étranger au monde des sophistes, des économistes et des calculateurs
Nous avons rappelé l'hypothèse de Sternhell selon laquelle Sorel est un penseur de la "Révolution moraliste". Polin le rappelle, Sorel est un "pessimiste par tempérament". Ainsi pour lui, le progrès traduit avant tout une notion bourgeoise. Il est contre Hegel et pense que "la nature humaine cherche toujours à s'échapper vers la décadence". L'homme est soumis à la loi éternelle du combat. Il doit éviter les obstacles que lui oppose la nature et sa nature elle-même (veulerie, lâcheté, médiocrité, etc.). Le grand danger de l'entropie guette l'homme. Sorel écrit : "Il est vraisemblable que les collectivités soient attirées vers un magma assez compliqué et dont la base serait le désordre". La violence révèle alors cette énergie créatrice qui combat l'entropie.
Sorel est un philosophe de l'énergie. L'homme, pense Sorel, se satisfait d'un sentiment de lutte. Dans cette optique, l'effort est plus que positif, recherché comme une fin en soi. La violence donne à l'homme une énergie salvatrice qui le retient d'être médiocre (Polin compare l'énergie sorélienne exprimée par la violence au thumos stoïcien). L'homme, par la violence émergée de son individualité créatrice, rejoint ultimement la morale. La violence est la forme permanente de la morale. La morale est donc une lutte contre l'entropie appauvrissante. On peut encore se référer à Nietzsche. La nouvelle table de morale du philosophe allemand est proche des valeurs de lutte et de dépassement que Sorel réclame des ouvriers.
Morale égale chez Sorel à sacrifice de soi, abnégation, héroïsme, désintéressement, effort. L'ouvrier est le guerrier romain, le conquérant du XXe siècle ; il doit posséder les qualités morales qui l'ennoblissent et lui assurent sa supériorité face à la bourgeoisie. Sorel parle avec sympathie de cette race d'hommes "qui considère la vie comme une lutte et non comme un plaisir". Ses maîtres-mots sont : énergie personnelle, énergie créatrice, énergie agissante. Ce type d'homme est élève du guerrier grec. Il refuse le monde des intellectuels qui l'affaiblit. Comme E. Burke, il est étranger au monde des sophistes, des économistes et des calculateurs. Et Sorel va plus loin quand il écrit : "Le sublime est mort dans la bourgeoisie" et ce sublime est l'apanage de la violence dans l'histoire. C'est la source de la morale révolutionnaire. Le syndicat renoue avec un monde de la morale, donc du sublime et de l'héroïsme. C'est un lieu, une école de moralisation collective. Le syndicat est autonome et sa morale est une conception du monde totale.
Mais Sorel est un apôtre de la violence parce qu'il croit dans la figure nouvelle du Travailleur. Sorel identifie pour nous le travail. Il récuse la dichotomie guerre/travail d'Auguste Comte. Le travail est une œuvre créatrice qui ne se plie pas au fond aux calculs sordides des capitalistes. Le travail est désintéressé. Comme la violence. La grève générale est aussi un acte libre de toute recherche de profits matériels. De même, Polin ressent la notion du travail comme une lutte à part entière. Le travail est, dans l'intuition de Sorel, un acte prométhéen. Le travail n'est pas seulement action de transformation sur les choses, il rétro-agit sur soi-même et la collectivité tout entière. La violence ennoblit la conscience du travail ; en d'autres termes, elle donne forme à l'œuvre de création et de transformation.
Le travail, qui n'est pas un simple "facteur de production" comme le prétendent les penseurs (?) et les économistes de l'école libérale, ni une source de profit pour le travailleur et de plus-values pour les entrepreneurs comme le croient les marxistes stricto sensu, est une forme sublimée de création. Il est bien évident que la violence sorélienne est une qualité qui est propre au monde des producteurs ; la réduction de la violence à une domination de l'homme par l'homme est le contraire de cette violence prolétarienne de Sorel. Sorel ajoute même qu'au cœur du travail lui-même, on trouve la violence comme moteur intime. Les notions sont ainsi reliées entre elles : Travail, Violence, Morale. Et le socialisme est ensuite le résultat de cette "vertu qui naît" (Réflexions...). Le travail est une lutte, où le producteur est soulevé par une violence absolue, et dont découle l’acte créateur historiquement.
La violence, antidote aux bassesses d'âme
Pour Sorel, il est évident que cette émergence du socialisme de la violence se fera au détriment du vieux monde bourgeois. Si la violence est une notion positive parce que créatrice, il faut qu'elle s'attende à des oppositions farouches. Sorel se propose de délimiter le territoire du conflit et de situer l'ennemi en face. La civilisation, c'est l'ennemi n°1 du socialisme naissant, ennemi qui s'appuie sur 2 autres instances du vieux monde : la démocratie et l'État. Les troupes qui défendent ces citadelles sont variées et quelquefois ennemies en apparence : c'est le camp de la bourgeoisie (libéraux, radicaux, partisans du capitalisme pur et dur, droite conservatrice) et des pseudo-socialistes (les membres responsables des partis réformistes, la "gauche" démocratique, les progressistes de toutes tendances).
Derrière ces abstractions (démocratie, civilisation, État), Sorel combat inlassablement les mêmes valeurs communes aux idéologies de la médiocrité. Il y a chez Sorel le sens de la guerre culturelle, du combat des valeurs. Il ne croit pas aux étiquettes que le discours bourgeois aime attribuer aux acteurs de son jeu. Les mots dans le jeu politique ne sont souvent que des apparences. Sorel cherche à fouiller les racines des discours. Être "socialiste" ne signifie rien si on n'est pas conscient d'une conception du monde en rupture avec la société marchande. Paresse, bassesse, hypocrisie, incompétence, veulerie, sont des traits communs aux partis officiels.
La violence sorélienne est en effet très consciente de l'enjeu réel et historique de la lutte. Les non-valeurs, qui asservissent les producteurs et lui ôtent toute liberté, sont concentrées dans la conception économique de l'homme, que les maurrassiens ont appelé "l'économisme". Les principes de cet économisme sont au nombre de 2 : la croyance au progrès matériel, la réduction de l'homme à des valeurs matérialistes. L'homme bénéficie en même temps que le confort matériel d’un "confort" intellectuel. L’homme est un énorme estomac, destiné à la soumission sociale et politique. La société de consommation est alors le plus grand camp de normalisation intellectuelle. On peut penser que la violence sorélienne aurait été en en état de rupture avec le monde occidental, et tout ce que ce monde charrie derrière lui. De la même façon, il aurait du mal à se reconnaître dans certaines critiques progressistes de la société de consommation, dont le fondement réside dans une exigence encore plus grande de confort. La philosophie du bonheur est anti-sorélienne et Marcuse serait considéré par Sorel comme un cas typique d'utopisme bourgeois. L'homme qui réclame la fin du travail, qui refuse la lutte, qui conteste la guerre sociale, cet homme que nos philosophes des années 70 appellent de tous leurs vœux, n'a que de très lointains rapports avec le producteur à la mentalité guerrière des Réflexions sur la violence.
Les illusions du progrès
Quant au "progrès", Sorel a senti le besoin de lui consacrer un ouvrage entier tant il lui a semblé que ce concept était un fleuron de la mentalité bourgeoise. Il s'agit des Illusions du progrès. L'illusion suprême d'un paradis terrestre retrouvé à la fin des temps provoque chez Sorel une réaction épidermique. Le pessimisme sorélien est la conclusion d'un constat : l'homme ne change pas fondamentalement. Sorel approuve les actes de progrès matériels mais il s'agit chez lui d'une admiration pour la "créativité" dont ces actes sont les manifestations. De la même façon, il croit au prolétariat non pas comme Marx croyait à la "classe élue de l'histoire" mais parce qu'il constate que la bourgeoisie n'a plus l'énergie de mener la lutte éternelle.
L'histoire est pour Sorel une succession d'énergies manifestées dans des groupes restreints. Le capitaine d'industrie est une figure positive. Ce n'est plus qu'une idée à son époque. En outre, les valeurs marchandes sont des valeurs de dégénérescence. Partir en guerre contre la société moderne (entendez marchande) est un point commun de Sorel et de Maurras. La haine du bourgeois, écrit Polin, est un point de rencontre entre l'Action Française et Sorel. C'est une classe sans volonté, sans honneur, sans dignité. Le régime démocratique lui convient parce qu'il conserve, non parce qu'il est source de création. Sorel parle durement de la bourgeoisie puisqu'il constate chez elle "une dégradation du sentiment de l'honneur".
Cette démocratie, Sorel la vitupère, il écrit : " (la démocratie) est le charlatanisme de chefs ambitieux et avides" (Réflexions…). Peu importe que cette démocratie soit conservatrice ou populaire, elle conserve et favorise la même décadence. Les socialistes démocrates sont des "politiciens épiciers, démagogues, charlatans, industriels de l’intellect". En outre, non contents de maintenir le peuple sous un régime oppressif (où sont les libertés des ouvriers travaillant 16 heures/jour, 6 jours/7 ?). La démocratie établit le règne de l’argent. C’est une tyrannie, une tyrannie ploutocratique, dirigée par des hommes d’argent, qui veulent préserver leurs intérêts propres. Sorel écrit : "Il est probable que leurs intérêts sont les seuls mobiles de leurs actions". Quant aux responsables de l'Internationale Ouvrière, Sorel les dénonce comme des apprentis dictateurs. Leur objectif est l'instauration d'une "dictature démagogique".
Sorel ne veut pas d'un socialisme d'État. Il manifeste dans sa critique de l'État des tendances anarchisantes, fort peu compatibles avec la dictature d'État du prolétariat désirée par les marxistes. L'État (même socialiste) est un "État postiche", porteur d'une "merveilleuse servitude". L'État démocratique s'achève dans l'histoire avec les massacres de septembre. Et ce que C. Polin appelle, comme Sorel, "le cortège idéologique" de la démocratie (droits de l'homme, humanitarisme, charité, pacifisme, etc.) ne change rien au caractère oppressif de ce régime. Sorel est l’auteur d'une phrase célèbre sur la démocratie : "La démocratie est la dictature de l'incapacité" (Réflexions…). Deux mots nous frappent : la dictature, l'incapacité.
La critique anti-démocratique de Sorel ne doit pas être confondue avec l'idéologie réactionnaire du courant autoritaire ni avec le discours conservateur de l'Ordre-pour-l'Ordre. D'ailleurs, on voit bien chez Sorel un rejet des 2 camps : le camp de la bourgeoisie, où la lâcheté domine, et celui du social-réformisme mené par la corruption. Sorel croit en la lutte des classes. Ce qui le rend irréductible aux étiquettes conservatrices et social-démocrates. La violence qui manifeste cette lutte des classes est aussi un facteur d'énergie en action. Comme Pareto, il croit que la lutte des classes accouche de nouvelles élites sur les cadavres des classes déchues. La paix sociale est pour Sorel l'état d'entropie sociale absolu. Pourtant, Sorel ne peut être marxiste parce qu'il n'adhère pas à la vision finaliste du monde de Marx. La lutte est une activité normale de l'humanité. Elle n'a pas de sens, si ce n'est celui de faire circuler les élites dans l'histoire. En résumé, la violence est porteuse d'un projet de création en devenir infini, porteuse d'une conception morale de la vie, source d'une organisation des producteurs.
III. Conclusions
Dans son introduction aux Réflexions, Sorel écrit : "Je ne suis ni professeur, ni vulgarisateur, ni aspirant chef de parti ; je suis un autodidacte qui présente à quelques personnes les cahiers qui ont servi pour sa propre instruction". Les Réflexions constituent donc un ensemble de constatations pratiques. Sorel le répète : il ne veut pas faire une œuvre universitaire. C'est plutôt une pédagogie à l'usage des syndicalistes libres, qui sont prêts à recevoir un message révolutionnaire.
La violence sorélienne est la dimension purement morale et créatrice du socialisme de Sorel. Le message de Sorel est que le socialisme n'est pas un programme politique, ni non plus un parti politique. Le socialisme est une révolution morale ; en d’autres termes, le socialisme est d'abord un bouleversement des mentalités. On pourrait parler à la limite de "révolution spirituelle". Et la violence informe ce brutal changement dans les âmes. Le socialisme sans la violence n’est pas le socialisme. Seule l'utilisation de la violence assure une révolution positive. Sorel ne reconnaît pas dans les événements de la Révolution française une violence créatrice. Il rejette tout ce qui vise à détruire pour le plaisir de détruire. La violence donne au socialisme la marque de sa noblesse. Elle constitue une valeur essentielle de l’organisation progressive et indépendante des producteurs.
Il est certain que, pour nous, le socialisme n’est pas un discours rigide. Nous ne voulons pas reconnaître dans la social-démocratie un régime ou une idéologie socialiste. Le socialisme n’est pas un ersatz bâtard du libéralisme occidental. Les régimes occidentaux qui se réclament aujourd'hui du socialisme sont, à l'exception peut-être de l'Autriche en matière de politique internationale, des compromis honteux, ou "heureux", de social-libéralisme (à ce sujet, lire dans Le Monde Diplomatique de février 1984, l'article intitulé "Un socialisme français aux couleurs du libéralisme"). Sorel avait pressenti cette involution vers un discours mixte, où socialisme et libéralisme feraient "bon ménage"...
Le socialisme de Sorel n'est pas un compromis. Il se présente comme une révolution culturelle. Son objectif n'est pas de gérer le capitalisme par un nouveau partage du pouvoir (quelles différences entre un technocrate de gauche et de droite ?) mais de poser les vraies valeurs de la révolution. La violence est un garant de la fidélité aux valeurs révolutionnaires. Il ne s'agit pas de casser des vitrines des grands magasins ni de pratiquer une violence terroriste. La vraie violence consiste à renverser les tabous. Il faut dénoncer les blocages intellectuels de l'Occident. Il ne faut pas hésiter à remettre en cause le système. Voilà la vraie violence de Sorel : autonomie intellectuelle... Alors, Sorel, une alternative radicale ?...
Ange Sampieru
Sources : revue Orientations n°11 juillet 1989
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