L'Ethnie Thioise et le Mouvement National Flamand - Roland RAES
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L'on désigne généralement sous le nom de Flandre les territoires de culture et de langue néerlandaises du royaume de Belgique. En fait, l'ancien Comté de Flandre était beaucoup plus restreint et ne comprenait que deux des Provinces actuelles, ainsi qu’une partie du département français du Nord.
C'est un écrivain romantique, Hendrik Conscience qui, célébrant dans son livre « Le lion de Flandre » (1839) la victoire remportée en 1302 par les milices flamandes sur Philippe le Bel, étendit la notion de « Flandre » à toute la partie néerlandaise de la Belgique et fut à l'origine de la renaissance des lettres flamandes. Le blason du comté de Flandre, « au lion de sable sur champ d'or », allait devenir l'emblème de tout le territoire « néerlandophone » et le mouvement de libération et de renaissance du peuple néerlandais en Belgique se fera connaître sous le nom de « Mouvement Flamand ».
Par ailleurs, nous parlons d’ « ethnie thioise »; il s'agit des territoires constitués par les Pays-Bas et la partie septentrionale de la Belgique ainsi que par une partie du département du Nord, en France, et qui forment une unité aussi bien géographique que linguistique et culturelle. Les « Pays-Bas » thiois proprement dits se situent autour du delta des trois grands fleuves : le Rhin, la Meuse et l'Escaut.
Au temps des invasions germaniques, les Francs, les Frisons,
et les Saxons, venus d'outre-Rhin, descendent vers l’occident; ils absorbent ou chassent la population Celte et pénètrent assez profondément sur le territoire de la France actuelle. La tribu la plus nombreuse, celle des Bas-francs, s'enfonce plus avant vers le sud et, avec son roi Chlodoweg (Clovis), elle jette les bases de l'empire franc, qui atteindra son apogée sous Charlemagne. Les Francs occupent tout le centre des Pays-Bas, les Frisons le nord et les Saxons s'établissent aussi bien à l'est, que le long de la côte. Pendant le Moyen-âge, la langue parlée dans notre région est le bas-franc occidental, et la majeure partie des habitants actuels des provinces néerlandaises et thioises sont eux-mêmes des bas-francs.
La dénomination « belge » ne s'applique qu'à une tribu gauloise que rencontra Jules César; elle n'a donc aucun rapport avec l'ensemble de la population du moderne royaume de Belgique. Par contre, il n'y a aucune différence ethnique décisive entre les « flamands » actuels et les Hollandais; les uns et les autres sont d'ascendance franque.
Après le démembrement de l'Empire carolingien, une division purement politique intervient : les provinces du nord et de l'est dépendent du Saint-Empire, la Flandre proprement dite est placée sous la tutelle des Capétiens. Et pourtant, le sentiment d'une commune origine et de l'appartenance à une même ethnie reste vivant; il se manifeste en 1302, lorsque Philippe le Bel et son immense armée sont vaincus à Groeninge, près de Kortrijk, par l'effort concentré des comtés et des villes thioises.
Au XVe siècle, les ducs de Bourgogne parviennent à réunir presque tout le territoire thiois; ils y règnent en souverains indépendants. Charles Quint considérait, à juste titre, que les « pays bourguignons » formaient une entité dans le cadre de son empire; le sentiment ethnique se retrouvait confirmé dans un cadre étatique.
Au XVIe siècle, quand toutes les provinces thioises se soulèvent contre Philippe II, roi d'Espagne et successeur de Charles Quint, la conscience nationale se manifeste à nouveau : il ne s'agissait point, à l’origine du moins, d'une guerre de religion. Le centre de la rébellion ne se trouvait pas en Hollande, mais dans le sud; plusieurs chefs des révoltés, tels les comtes d’Egmont et de Hoorn, tous deux décapités à Bruxelles, étaient catholiques, tout comme Guillaume d'Orange dans la première période de sa vie politique.
Suite aux péripéties de la guerre entre l'Espagne et les provinces révoltées, une ligne de démarcation, purement occasionnelle, se trouva tracée à un moment donné. Cette « frontière » ne séparait nullement deux peuples, ni deux groupes ethniques ou linguistiques (on parlait la même langue des deux côtés) ou religieux (le Limbourg et le Brabant du Nord restaient catholiques, bien qu'appartenant aux « Provinces réunies » libérées du joug espagnol). Le sud allait rester territoire espagnol puis serait rattaché à l'Autriche « Le pays s'appauvrissait, l'élite culturelle était anéantie ou elle émigrait vers le nord, soit par conviction religieuse, soit pour échapper à la tyrannie cléricale des occupants espagnols. Elle allait être remplacée graduellement par une prétendue « élite » émigrée du sud, ou nouvellement formée, et plus ou moins superficiellement francisée. La langue néerlandaise s'appauvrit, dégénérât, la culture littéraire disparut.
Sous la domination française (1790-1815) la francisation progresse encore et gagne les milieux bourgeois et lorsqu'après la chute de Napoléon, le Royaume Uni des Pays Bas fut créé la situation de la langue néerlandaise et de la culture nationale étaient franchement déplorables. Le roi Guillaume 1er, descendant des princes d'Orange, se heurte à l'opposition des milieux francophiles et des cléricaux. Malgré une volonté certaine, il ne réussit pas, faute de temps, faute de souplesse et de qualités diplomatiques aussi, à implanter solidement la monarchie dans le sud. La France voyait à contrecœur se constituer un état fort à sa frontière septentrionale; la rébellion qui éclate à Bruxelles en 1830 est d'inspiration française et les chefs militaires aussi bien que les finances et les armes sont fournie par Paris.
Abandonné par les grandes puissances, Guillaume 1er se retire et un nouvel Etat, le « royaume de Belgique », est alors constitué; c'est une formation purement artificielle; on en confie la gestion à une dynastie étrangère au pays : le premier « roi des Belges » est un prince allemand appauvri, Léopold de Saxe-Cobourg Gotha, qui, au préalable, avait vainement tenté sa chance en Grèce et en Angleterre, et qui se résignait enfin à ceindre cette couronne à bon compte; il ne sait pas un mot de flamand ni de français!
La constitution belge, calquée sur les « principes » de 1799, promet la liberté des langues. En pratique, il n'en est rien. Seul, le français est reconnu comme langue officielle dans l'administration, la justice, l'enseignement supérieur, le culte et l'armée. Le nouveau royaume fait figure de protectorat français, les chefs politiques vont chercher leurs ordres à Paris, des généraux français commandent l'armée, les classes possédantes, qui parlent un français souvent approximatif, exercent une véritable pression socio-culturelle sur le reste de la population. Conséquence : la francisation gagne les classes moyennes et, à Bruxelles, les classes populaires elles-mêmes. La réaction flamande se dessinera d'abord sur le terrain linguistique et ne sera portée, dans un premier temps, que par une poignée d’écrivains et d'intellectuels; elle prendra peu à peu de l’ampleur sur le plan culturel puis gagnera l'arène politique.
Ces premiers groupes, profondément influencés par les auteurs romantiques (Herder et Fiente en premier lieu), qui reprennent progressivement conscience de leur identité, seront appelés « flamingants »; par opposition, les dirigeants et les classes supérieures qui, en Flandre, oppriment le peuple, tant sur le plan culturel que social, sont qualifiés de « fransquillons », appellation qu'ils conservent encore aujourd'hui.
Dans cette période initiale les responsables du mouvement flamand s'assignent une première tâche : la reprise de contact avec le « hinterland » culturel : les Pays-Bas. Une réunification politique apparaît difficile; dans le Nord, le protestantisme domine, le sentiment anti-belge est virulent et il s'accompagne d'un anticatholicisme agressif. D'ailleurs, les grandes puissances n’accepteraient pas la reconstitution, sous quelque forme que ce soit, d'un royaume des Pays-Bas, assez fort pour rivaliser avec la France ou l’Allemagne… On devra donc se contenter d'un rapprochement culturel.
Deuxième perspective : la culture néerlandaise doit pouvoir se développer en territoire belge; elle doit être reconnue comme moyen d'expression d'une partie importante de la population et la langue flamande doit obtenir les mêmes droits que le français. En même temps, les multiples dialectes flamands doivent céder la place à une véritable langue: la langue néerlandaise. « La langue est tout le peuple » affirment les premiers flamingants. Mais cette langue est appauvrie, abâtardie, la littérature flamande est quasi-inexistante. C'est pourquoi les flamingants rééditent les grandes œuvres du passé, tandis que d'autres, comme Hendrik Conscience, ressuscitent la fierté nationale avec des récits comme « Le lion de Flandre ».
On devait revenir de loin : ainsi, en 1864, une seule heure de néerlandais par semaine était accordée pour les classes de rhétorique et, en 1873, après sept ans de luttes parlementaires, un embryon de réforme linguistique était voté : désormais, la langue flamande pouvait être employée dans les tribunaux des provinces de ce ressort; 1878 voyait appliquer la première loi réglant l'usage des langues dans les administrations. Dès lors, la Belgique jacobine était mise en échec; une pierre angulaire de l'édifice de 1830 cédait.
Le mouvement flamand n'agissait pas seulement dans l'arène politique; de la Flandre occidentale partait, dès 1870, un courant politico-culturel, réagissant contre l'activité exclusivement parlementaire de l'époque, prêchant un « retour aux sources » et aux grandes options nationales qui ne pouvaient pas s'imposer par le seul biais d'interminables discutions autour de telle ou telle loi linguistique.
Les grandes figures de cette époque sont le poète Guido Gezelle, le puissant orateur Hugo Verriest, son élève, le poète Albrecht Rodenbach, mort à 24 ans qui sut joindre au nationalisme culturel de Gezelle son dynamisme révolutionnaire et qui imposa l'idée d'une réunification des territoires néerlandais. Cette conjonction du renouveau culturel et du jeune sentiment national s'affirmera lors de la première guerre mondiale, au sein du Mouvement Frontiste.
En 1914, les armées allemandes occupent la presque totalité du territoire belge; les débris de l'armée royale se réfugient derrière le petit fleuve Yzer, à l'extrémité occidentale du pays.
Les chefs politiques flamands s'abstiennent tout d'abord de tout contact avec les occupants; bientôt, les plus clairvoyants comprennent que le combat flamand doit continuer et que l'affaissement de l'état unitaire peut permettre des réalisations autonomistes concrètes. Dans « l’activisme », le mouvement flamand parvient à une phase de maturité, à une véritable prise de conscience politique. L'enseignement, en Flandre, est maintenant donné en néerlandais et l'université de Gand, qui était jusqu'alors un bastion de culture française, bien que située au cœur de notre ethnie, est réouverte en 1916 comme première université flamande. En 1917, le « Conseil de Flandre », embryon de parlement flamand, proclame l'autonomie de la Province et déclare le gouvernement belge déchu.
Pendant ce temps, dans le réduit « belge », derrière l'Yzer, une armée composée de 80 % de soldats flamands est dirigée par un corps d'officiers dont 8.5 % ne comprennent même pas la langue de ceux qu'ils doivent mener au feu!
Dans le « Mouvement Frontiste », une réaction flamingante, s'inspirant aussi bien de l'insurrection irlandaise de 1916 que de « l’activisme », se dessine dès 1916. Les chefs frontistes prennent contact avec les activistes et une insurrection armée apparait imminente...Mais, en 1918, l'offensive alliée, suivie de la débâcle allemande, met fin aux espoirs des jeunes soldats flamands et réduit à néant les premières réalisations des dirigeants activistes.
Ces derniers sont durement punis; l'université flamande est refrancisée, mais le sentiment national flamand n'a subi qu'une défaite : il renait dès 1919 avec le « Frontpartij », qui amorce une lente mais constante ascension et qui se cristallise autour de la lutte pour l'amnistie en faveur des condamnés activistes. Les résultats électoraux obtenus par le parti flamand sont assez encourageants (5 sièges sur 200, en 1919; 9 en 1925; 11 en 1929), mais les divergences entre les chefs sont apparentes. Longtemps, on tente de les dissimuler et l'on parvient même à une « trêve de Dieu » assez superficielle, mais, petit à petit, deux tendances se dessinent : l'une est fédéraliste modérée, elle ne vise qu'à la transformation de l'état unitaire en un état fédéré; l'autre, plus radicale, réclame la formation d'un état thiois, au sein duquel toutes les provinces néerlandaises seraient regroupées. Une division tout aussi fondamentale se dessine, dès que l'on essaye de donner au nationalisme un fond idéologique.
En Flandre occidentale, l'ancien officier Joris van Severen, influencé par Maurras et par les mouvements de rénovation qui naissent partout en Europe, croit en la vertu des élites nouvelles. Il rejoint la ligne du prêtre Cyriel Verschaeve, qui célèbre les vertus de cette élite et qui pense que « l'heure du peuple » a sonné pour la Flandre. Dans les autres provinces flamandes, la confusion est générale. Entre-temps, le gouvernement belge refuse de reconnaitre « l’égalité de, droit et de fait » qu'avait promis le roi Albert dès 1914. Il est vrai qu'il avait alors besoin aussi bien des miliciens flamands que des wallons...et qu'une promesse ne coûte jamais cher!
Les politiciens, membres des partis traditionnels, qui se disaient « flamingants », ne parviennent pas à imposer leur programme modéré à ces partis. Des scandales politiques éclatent un peu partout, dénoncés par un jeune leader wallon, Léon Degrelle, qui allait lancer en 1934 son mouvement « Rexiste », dont le succès fut considérable mais éphémère.
A partir de 1932 les nationalistes se regroupent, d'une part, dans le « Verbond van Dietsche Nationaal Solidaristen » ou « Verdinaso » de Joris van Severen, au programme pan-néerlandais ou thiois au début, lequel serait remplacé, en 1934, par un programme burgonde (disons: Bénélux, avant l'heure). Les tendances les plus traditionnelles se retrouvent dans le « Vlaams Nationaal Verbond » ou VNV, qui, à l’encontre du « Verdinaso », se constitue en parti politique et occupe en 1940 17 sièges à la Chambre des Députés.
A la veille du second conflit mondial, le nationalisme avait réussi à faire pénétrer les idées fédéralistes dans une partie des autres formations politiques II regroupait un public jeune et se montrait ouvert aux idées rénovatrices qui avaient conquises les élites européennes. La démocratie parlementaire était soumise à une critique implacable, l’idée « belge » continuellement passée au crible, l'idéal thiois gagnait lentement du terrain, dans la jeunesse principalement. Les grandes manifestations flamandes, la fête du Chant Flamand, le pèlerinage au monument de l'Yzer attiraient des dizaines de milliers de participants et témoignaient d'un nationalisme prononcé. Le temps des grandes décisions semblait proche.
En 1940, quand les armées allemandes vinrent à bout en quelques semaines de l'armée belge, les nationalistes observèrent tout d'abord une réserve rétissante à l'égard du vainqueur. Mais bientôt, on apprit l'assassinat de Joris van Severen et de ses compagnons (n.d.l.r. : abattus par l'armée française sous le kiosque à musique d'Abbeville, où, prisonniers politiques livrés par le gouvernement belge, en fuite, à ses alliés, ils attendaient leur transfert vers un établissement pénitentiaire du Midi de la France; ils étaient vingt et un, et ce fut le premier et authentique « crime de guerre » de cette guerre civile européenne qui commençait; toutefois, comme il n'était pas imputable aux Allemands mais à leurs adversaires démocrates, on s'est, par la suite, empressé de l'oublier…), la déportation de plusieurs chefs flamands, on eut connaissance de l'appel à la collaboration du dirigeant socialiste Hendrik de Man. De leur côté, les Allemands favorisaient la constitution de quelques groupes extrémistes, comme la « Algemene SS », qui repensaient les thèmes nationaux-socialistes. Les nationalistes crurent que l'heure du peuple flamand avait sonné; ils acceptèrent l'idée de collaboration, non dans un but pro-allemand, mais en vue d'obtenir l'approbation du gouvernement du Reich à la formation d'un pouvoir autonomiste flamand qui devrait aboutir à l'unité thioise. Très vite, ils allaient être déçus; les autorités d'occupation nourrissaient encore des idées impérialistes et les revendications thioises leurs paraissaient aller à l’encontre de leurs visées pangermanistes ; elles se montraient hostiles à un rapprochement éventuel entre la Flandre et les autres pays néerlandais; contre le VNV (le Verdinaso avait éclaté après la disparition de son chef), elles favorisaient de nouveaux mouvements, ouvertement pro-allemands mais sans contacts avec les milieux flamands.
Evidemment, les ennemis de l'idée nationale ne firent aucune distinction entre flamingants modérés, fédéralistes, nationalistes thiois ou nationaux-socialistes; tous étaient « ennemis de la patrie belge », tous étaient anti-marxistes, tous seraient persécutés sauvagement et déférés à la « justice des rois nègres », selon une expression devenue célèbre d'un ancien ministre catholique. Le mouvement flamand devait disparaître, l'idée nationale n'avait plus droit de vie.
Dès 1944 une répression cruelle s'abattait sur la Flandre; le pillage, le meurtre, le viol des femmes et des jeunes filles n'étaient qu'un passe-temps pour une soit-disant résistance qui ne parvenait pas à cacher son but : l'instauration d'un régime d’extrême-gauche. La « justice » devait s'occuper d’environ un demi-million de dossiers; 70 000 condamnations furent prononcées. Mais, à la fin, l'arrogance communiste exaspérât les représentants des autres partis et le coup de force marxiste ne put avoir lieu.
Le mouvement flamand semblait anéanti; cependant, dès 1946, quelques hommes courageux créaient de petites revues, ils lançaient, en 1949, un nouveau parti national-flamand, la « Vlaamse concentratie », remplacé en 1954 par la « Volksunie » (« Union du peuple ») qui envoyait au parlement un premier député. Des mouvements de jeunesse voyaient jour, l'idée Thiois reparaissait, une amnistie générale était réclamée, par des groupuscules, d'abord, ensuite par le mouvement national-flamand tout entier.
Dons les années qui suivirent, la « Volksunie » prit de l'ampleur: de 5 députés en 1961, elle passait à 12 en 1965, à 20 en 1968 et à 21 en 1971 et en 1974. Le nombre de voix obtenues dépassait 600.000 et le parti fédéraliste devenait en pays flamand le troisième parti, après le parti démocrate-chrétien et le parti socialiste, mais avant le parti libéral. Les militants Volksunie déploraient une activité considérable, vendant l'hebdomadaire « Wij » à la criée, collant un peu partout leurs affiches, organisant des réunions dans toute la Flandre. Ces dernières années, la Volksunie a évolué, un peu comme tous les mouvements politiques qui ont été, à leur début, révolutionnaires, mais qui ont réussi une percée parlementaire : une tendance plus modérée, intéressée en premier lieu par une participation au pouvoir, l'emporte sur les courants plus dynamiques. C'est pourquoi le parti se dit « social et fédéral »; il ne désire qu'un rapprochement « culturel » avec les Pays-Bas et il adopte sur le plan social un programme très modéré, d'inspiration et de ton « centriste »; il n'aime pas se compromettre avec les groupes plus radicaux, moins encore avec ceux qu'il juge révolutionnaires.
Ces derniers groupes, aux effectifs assez réduits, mais dynamiques et décidés, sont toujours à la pointe du combat; ils osent prendre parti dans les domaines négligés par le parti flamand, tels la question thioise ou le problème des travailleurs immigrés. La "Vlaamse Militanten Orden" ou VMO est assez bien connue, même à l'étranger; c'est un groupe de militants chevronnés, admirés par les uns, haïs par les autres.
L'association « Were di » qui a déjà été présentée aux lecteurs du « Devenir Européen » s'occupe en premier lieu de la formation d'une élite nationaliste et de la remise à l'honneur de l'idée Thioise. « Were di » s'est aussi donné pour tâche de renouer des contacts amicaux avec les groupes nationalistes, partout en Europe, et il sert de point de contact entre des militants européens, agissant dans des circonstances parfois très différentes, en but à des problèmes très divers, mais ayant les mêmes ennemis : le marxisme niveleur et inhumain, le capitalisme apatride et matérialiste et toutes les idéologies étrangères à l'homme européen.
Nous terminerons cet exposé par une simple remarque : après un siècle et demi de lutte, l'autonomie flamande n'est toujours pas réalisée, mais les habitants de la Flandre ont aujourd'hui conscience d'appartenir à un même peuple ; il leur reste à découvrir leur appartenance à l'ethnie thioise et à la grande communauté européenne. Voilà la mission de nos formations et de notre presse nationalistes; nous veillerons à l'accomplir.
Roland RAES
Rédacteur en chef de « DIETSLAND EUROPA » membre du Comité directeur de « WERE DI ».
Sources : Le Devenir Européen – Hiver 1975
Le projet « Océan Transparent »
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Le scénario géopolitique contemporain a obligé les décideurs à augmenter les ressources consacrées à la lutte anti-sous-marins. Les sous-marins opèrent dans des environnements critiques, tels que les eaux profondes, peu profondes et troubles, parfois en l'absence totale de spécifications sur les relevés qu'ils surveillent. Pour permettre au submersible de fonctionner dans un silence absolu, les sonars classiques ne sont pas suffisants, mais il est nécessaire d'utiliser des solutions basées sur les sonars bistatiques. Afin de garantir les plus hauts niveaux d'efficacité, le projet BiSS (Bistatic Sonar System) est désormais opérationnel. La caractéristique des sonars bistatiques est qu'ils ont une source et un récepteur séparés, alors que les sonars "traditionnels" sont monostatiques, c'est-à-dire que l'émetteur et le récepteur sont dans la même position. Le BiSS est le développement d'une solution basée sur des algorithmes innovants, capable d'identifier un objet immergé dans des environnements critiques, qui peut surmonter les réflexions, les distorsions et le bruit des signaux, hostiles à la bonne exécution de la mission d'un sous-marin. Le BiSS permet la reconstruction d'environnements submergés en 3D avec une représentation claire et réaliste, grâce à la technique d'apprentissage automatique des systèmes informatiques embarqués. Fondamentalement avec un signal de transmission "ping", l'augmentation de la distance de détection passive est améliorée, augmentant ainsi l'efficacité des applications de la tactique ASW, la guerre anti-sous-marine (Anti Submarine Warfare). Cette innovation rend l'arme submergée encore plus meurtrière, il était donc nécessaire d'améliorer la capacité de la lutte ASW.
Le système de découverte et de surveillance acoustique ULISSES, conçu par Leonardo, offre des capacités supérieures pour la guerre sous-marine, car il est capable de contrôler simultanément jusqu'à 64 bouées sonores opérationnelles, qui, associées au sonar de profondeur, améliorent la fonctionnalité multistatique. ULISSES est un système acoustique innovant optimisé pour tous les types de plates-formes à voilure fixe et tournante, y compris les aéronefs sans pilote. Un premier test des capacités du nouveau système acoustique ULISSES pour la recherche et le suivi des sous-marins a eu lieu au large des côtes italiennes, avec des résultats positifs. Des bouées acoustiques, ou bouées sonores, ont été mises à l'eau par un navire de guerre et le système a identifié rapidement et précisément l'ensemble des cibles sous-marines représentées par un simulateur de cible acoustique. Le système a automatiquement marqué les coordonnées de l'objet cible sur la console de l'opérateur à bord du navire, fournissant un scénario en temps réel de l'environnement sous-marin, à la fois en eau peu profonde et en eau "bleue", c'est-à-dire océanique. Un autre essai a permis de tester la fonctionnalité d'ULISSES en conjonction avec le sonar de profondeur HELRAS, ce qui a permis d'augmenter la portée de la découverte et de la gestion des cibles sous-marines. Tout cela a permis de terminer la phase de développement, et de commencer la production, notamment pour le marché international. Le système ULISSES (Ultra-LIght SonicS Enhanced System) s'est révélé être un système performant et fiable, capable de fonctionner de manière transparente avec une résolution maximale, en utilisant des sources d'informations acoustiques pour fournir des données précises sur les unités sous-marines potentiellement hostiles. Le système ULISSES a été développé sur la base du succès du système acoustique OTS-90, qui a été conçu et développé pour les hélicoptères NH90 italiens et néerlandais.
Ce nouveau produit pose le problème de la vulnérabilité des sous-marins SSBN, armés de missiles balistiques nucléaires. Actuellement, en attendant que les missiles supersoniques soient régulièrement mis en ligne, les SSBN représentent à la fois la dissuasion et la principale arme pour d'éventuelles représailles. Les sous-marins américains de la classe Ohio, semblent être les plus silencieux de la planète, et lorsqu'ils naviguent en patrouille, ils sont pratiquement indétectables, et il n'y a aucune menace crédible connue pour leur survie. Il ne semble pas en être de même pour les sous-marins lance-missiles des autres pays : la flotte russe de SSBN est plus bruyante que son homologue américaine ; pire encore, les SSBN chinois, de type 094, restent assez bruyants. En fait, leur survie dans des environnements hautement conflictuels peut être mise en doute. La future génération de SSBN américains, la classe Columbia, devrait être encore plus silencieuse que celle de l'Ohio, car au lieu d'utiliser les engrenages mécaniques plus bruyants des sous-marins actuels, ils seront entraînés par un moteur électrique. Cela rendra les unités submersibles non seulement plus silencieuses, mais aussi plus durables. Les systèmes d'entraînement électrique ont une plus grande redondance intégrée, ce qui rend moins probable qu'une seule arme puisse désactiver tout le système d'entraînement. Un propulseur ultra silencieux est déjà opérationnel : il s’appelle AIP, Air Independent Propulsion, mais il semble avoir quelques limites. Il est basé sur des cellules utilisant de l'oxygène et de l'hydrogène liquides stockés dans une poudre d'hydrure métallique. L'AIP est enfermé dans un conteneur isolé et suspendu de manière à rendre la transmission des vibrations et du bruit pratiquement nulle, car il n'y a pas de pièces mobiles. Le nouveau système AIP, en réduisant la signature acoustique et en augmentant la portée des sous-marins conventionnels, améliore donc leurs capacités de combat. Le propulseur obligera les décideurs militaires à une analyse plus minutieuse pour les missions impliquant un contrôle côtier, où la supériorité des AIP vaudrait la peine d'approcher les eaux territoriales adverses sans être détectées. Au contraire, les nouveaux bateaux à pile à hydrogène ne sont pas utilisables dans les océans, où les SSBN ou SSN confirment leur validité.
Le précurseur du système ULISSES, est l'US SOSUS : un ensemble de postes d'écoute sous-marins pour la surveillance acoustique passive. Ils sont situés entre le Groenland et le Royaume-Uni, dans une zone appelée "GIUK gap" (Greenland Iceland United Kingdom Gap). Il est composé d'une série d'hydrophones placés au fond de l'océan, et est, théoriquement, capable d'écouter le passage des sous-marins russes, mais depuis la fin de la guerre froide, il est utilisé à des fins de recherche pour les naturalistes. À l'heure actuelle, les États-Unis sont le seul pays à disposer d'une capacité de guerre sous-marine telle qu'elle rend la plupart des navires adverses vulnérables. En fait, la défense de l'Amérique du Nord peut rendre l'océan "transparent". L'importance des routes à suivre pour arriver dans la zone d'opérations est fondamentale pour assurer la sécurité d'une unité immergée. Les sous-marins américains, lorsqu'ils quittent leurs ports, sont capables d'opérer de manière relativement incontestée, étant donné la présence de ports alliés et l'absence de goulots d'étranglement territoriaux qui limiteraient leurs voies de patrouille. En revanche, les SSBN chinois sont fortement entravés par des limitations géographiques et ne peuvent pas se mettre à portée des États-Unis, espace continental, sans passer par des points d'étranglement dangereux actuellement contrôlés par la marine américaine. En cas d'attaque visant à éliminer la menace des sous-marins lance-missiles américains, il est prouvé que l'attaquant ne coulerait que 6 des 14 SSBN, puisque huit ou neuf d'entre eux sont constamment en route, et quatre ou cinq dans des ports en alerte permanente, et prêts à réagir. Même si un attaquant était capable de localiser avec précision l'emplacement de chacune de ces unités, les sous-marins d'attaque nécessaires pour les détruire seraient confrontés à des défis logistiques importants représentés par les bulles de défense maritime américaines composées d'avions, de satellites et d'unités de surface et immergées. De plus, l'attaquant ne serait probablement pas encore dans l'enveloppe d'attaque avant que les SSBN américains ne lancent leurs missiles nucléaires de défense.
Malgré le fait que les lanceurs hypersoniques sont destinés à modifier la dissuasion en leur faveur, les États-Unis ont accordé à Northrop Grumman la somme de 13,3 milliards de dollars pour développer un nouveau missile balistique intercontinental afin d'améliorer la triade nucléaire, c'est-à-dire ceux qui peuvent être lancés depuis la terre, la mer et les avions. Le nouveau concept d'océan "transparent" a, en fait, déplacé les besoins des États-Unis vers l'acquisition de nouveaux missiles, afin de compenser ceux qui pourraient être perdus lorsqu'une de leurs unités immergées est découverte et détruite.
Plusieurs pays veulent mettre en place une capacité anti-sous-marine.
L'Inde a posé sur le fond marin entre l'île de Sumatra et l'archipel Andaman/Nicobar, une série de capteurs pour capter les signaux acoustiques et magnétiques des sous-marins qui vont traverser cette zone. La chaîne de capteurs est longue de 2300 kilomètres et ils sont reliés par un câble à fibre optique capable de transporter des informations à 100 Gb/s. On peut supposer que les principales cibles sont les unités sous-marines chinoises, pour les empêcher de s'approcher de la zone économique exclusive indienne.
Le Japon, en collaboration avec les États-Unis, a mis en place un système de détection acoustique et magnétique sur les fonds marins qui part de la Corée du Nord et atteint Bornéo, en passant par les Philippines et Taïwan, pour surveiller l'activité des sous-marins de la marine de Pékin dans la mer de Chine méridionale et le long des accès vers le Pacifique occidental. Le système, qui est actif depuis 2005, comprend un ensemble d'hydrophones et de détecteurs magnétiques d'anomalies sur le fond marin, travaillant en coordination avec les avions de reconnaissance maritime pour obtenir une capacité ASW multicouche. Il est probable que la chaîne de détection indienne sera intégrée au réseau japonais/américain Sosus existant, appelé Fish Hook. Ce dernier est exploité par le centre de recherche océanographique du Jmsdf, la force d'autodéfense maritime du Japon et le personnel de la marine américaine. Une telle décision, de la part de l'Inde, pourrait provoquer une dure réaction chinoise au point de prévoir de nouvelles "bulles" A2/AD, des zones d'interdiction spécifiques, dans leurs propres zones exclusives qui existent dans le bassin de l'Océan Indien et insérées dans la Nouvelle Route de la Soie : de Djibouti au port pakistanais de Gwadar, jusqu'à celui de Hambantota au Sri Lanka.
La Chine a également développé son propre réseau de surveillance sous-marine. Le système évalue les informations sur l'environnement sous-marin, en particulier la température et la salinité de l'eau, afin de détecter et de suivre les unités navales sous-marines adverses et, par conséquent, d'améliorer la capacité de ses propres sous-marins à les poursuivre. Le projet, réalisé par l'Institut d'océanologie de la mer de Chine méridionale sous l'égide de l'Académie des sciences chinoise, s'inscrit dans la mise en place d'un armement voulu par Pékin, pour contraster l'hégémonie navale américaine.
La mise en œuvre de la guerre anti-sous-marine démontre sans équivoque que les unités immergées restent les meilleures plates-formes de dissuasion.
Giovanni Caprara (: https://www.eurasia-rivista.com )
In memoriam Francis van den Eynde (1946-2021)
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Entre Francis le turbulent garçon des Marolles, le plus vieux quartier populaire de Bruxelles, et Francis l’orateur enthousiaste, député et vice-président du parlement belge, il se déploie plus d'un demi-siècle d'engagement ininterrompu pour la Flandre, pour l'ensemble des Pays-Bas et pour l'Europe. Pas l’Union européenne, mais ce qu’il aimait appeler l’Empire des peuples européens.
J'ai rencontré Francis à cette première époque et au fil des ans je l'ai vu évoluer - et rester le même. Nous étions rarement membres des mêmes associations. Cela a abouti très régulièrement à des discussions animées autour d’une pinte. Pintes, au pluriel, pour être juste !
La Flandre est devenue plus pauvre
Parce que la bonne Flandre a un champion en moins, quelqu'un qui prêchait l’engagement et le vivait lui-même. L'engagement d'un Till Ulespiègle, toujours frais et spontané, avec le visage découvert et plus d'humour que ses adversaires ne pouvaient souvent en supporter. Se battant pour ses principes, avec un sourire aux lèvres, tenace, mais jamais aigre ou cassant. Et cela aussi bien en néerlandais qu’en français et d’autres langues encore.
Quant au Conseil municipal de la ville de Gand il fut confronté pour la énième fois aux « heures les plus sombres de notre histoire » et la collaboration de certains nationalistes flamands, il demanda d'abord pourquoi la mairie maintenait un nom de rue et une statue pour Lieven Bauwens (1769-1822). Des points d'interrogation sur de nombreux visages. Eh bien, a rappelé Francis aux conseillers municipaux, Bauwens était un collaborateur de l'occupant sans-culotte français, maire de guerre de Gand, à la fois jacobin et chouchou de Napoléon...
De plus, Francis - lui-même issu d'une famille « blanche comme neige » - s'est émerveillé de la mémoire misérablement courte d'un certain nombre de collègues verts, libéraux et rouges qui auraient mieux fait de se rappeler leur propre passé familial dans la guerre. Après la réunion du conseil, au moins un membre de chaque groupe mentionné est sorti dans les couloirs pour le remercier de ne pas avoir mentionné son nom.
De cette façon, Francis s'est fait des amis ou du moins des adversaires respectueux - en donnant lui-même l'exemple. Cela ressemble à l'école, mais cela a fonctionné. Il a été aidé par sa mémoire phénoménale et son trésor d'anecdotes historiques. Et ses nombreux voyages, littéralement à travers le monde. J'aurais aimé l'entendre parler du Myanmar, où il avait bien sûr été et fouiné, mais ça n'a plus été possible.
Puis il y avait ses histoires irlandaises. Je ne pense pas que la Flandre ait eu un meilleur connaisseur d'Irlande. D'ailleurs, son fils aîné y habite, marié à une Irlandaise : « Le seul pays étranger à qui j'ai voulu céder un enfant »...
Quand en 2010 il ne s’est plus porté candidat pour l’Assemblée nationale, il a tenu un discours remarquable sur « ce qui nous sépare », prônant que ce n’était guère le clivage droite-gauche, mais beaucoup plus l’antagonisme entre le populisme ethno-culturel de Herder, le boulangisme ou encore Barrès d’un côté et l’étatisme, allant des jacobins à Maurras et de Jean Bodin à Marx du côté opposé. Silence sur tous les bancs.
La Flandre est devenue plus riche
Francis faisait partie de ces personnes uniques qui quittent le monde en le laissant plus beau qu’elles ne l'ont trouvé. Que cela ait été possible est la pensée éminemment réconfortante que Francis nous laisse.
Chaque mort soulève des questions dont on se demande s'il faut les poser : Ne sommes-nous pas, les vivants, des morts en vacances dans ce monde ? Quoi qu'il en soit, la Flandre est devenue plus riche d’un exemple concret, nous sommes tous devenus plus riche d'un souvenir d’une personnalité unique, dont la chaleur honnête et l'inspiration profonde nous aident tous à continuer à vivre et à nous engager.
Francis a littéralement vécu ce que les dieux, par l'intermédiaire de Walter Flex, l’auteur des Oies sauvages, lui avaient ordonné :
Ce que personne n’ose, tu l’oseras,
Ce que personne n’exprime, dis-le,
Ce que personne ne pense, tu l’argueras,
Ce que personne n’ose, fais-le.
Si personne ne dit oui, toi tu le diras,
Si personne ne dit non, à toi de nier,
Si tous doutent, confiance tu feras,
Si tous s’emballent, tu seras le dernier.
Quand tous acclament, prends ton temps,
Quand tous se moquent, silence salutaire,
Quand tous refusent le partage, soit clément,
Quand tout est sombre, allume la lumière ![1]
Écrit spécifiquement pour lui, on dirait.
Nous offrons nos condoléances à sa chère épouse et à ses quatre enfants, avec ce conseil de Francis lui-même: « Chérissez vos souvenirs, ils sont la seule chose que personne ne pourra jamais vous enlever. »
Au revoir Francis, cher ami d'une honnêteté désarmante, au revoir.
Et un grand merci pour tout.
Luc Pauwels
[1] Traduction de l’allemand par Wido Bourel.
Olivier Piacentini : « Une super élite va concentrer toutes les richesses »
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Olivier Piacentini est chef d’entreprise et essayiste. Dans son dernier ouvrage Le mirage mondialiste : comment l’oligarchie manipule l’opinion, publié aux éditions de Paris, O. Piacentini décortique les stratégies des multinationales et des acteurs de la finance pour confisquer le pouvoir aux États et vider les démocraties de leur substance en s’affranchissant de la souveraineté populaire.
Qu’est-ce que le mondialisme ? Sous quelle forme se manifeste-t-il ? Va-t-on assister à l’avènement d’un gouvernement mondial ?
Esprits de Liberté a rencontré Olivier Piacentini pour répondre à ces questions.
L'histoire de la tradition européenne selon le rebelle Dominique Venner
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- Catégorie : Dominique Venner
« [...]L'histoire est une créatrice de sens. A l'éphémère de la condition humaine, elle oppose le sentiment de l'éternité des générations et des traditions [...] ». (Dominique Venner)
La maison d'édition l'Arco e la Corte a publié l'essai de l'intellectuel français « Histoire et tradition des Européens : 30 000 ans d'identité. »
L’ouvrage est désormais disponible dans toutes les librairies italiennes. Histoire et tradition des Européens. 30.000 ans d'identité de Dominique Venner se trouve donc partout en Italie.
Cet essai, publié par L'arco e la Corte, édité par Manlio Triggiani et traduit par Gaetano Marabello, est passé presque inaperçu. Une chose inexplicable, surtout dans ces milieux « culturels » qui devraient lire les écrits de Venner avec plus d'attention, au lieu d'exalter seulement la magniloquence des samouraïs d'Occident. En bref, analyser soigneusement ses œuvres et comprendre sa personnalité est une toute autre chose. Mais comme souvent, pour eux, construire autour de la fin tragique de Dominique le panégyrique habituel qui heurte même sa mémoire, passe avant tout. Mais c'est un essai dans lequel il n'y a presque aucune trace du dernier acte, de « secouer les consciences anesthésiées et de réveiller la mémoire de nos origines ». C'est un écrit que nous recommandons en particulier à ceux, nombreux, qui ne connaissent pas ses œuvres, sa passion pour l'histoire et, en même temps, les nuances de l'historien avec son talent descriptif et narratif peu commun.
Dans l'introduction de Gaetano Marabello, sur la base d'un article de Francesco Borgonovo publié dans le journal La Verità du 1er octobre 2018, intitulé « Défendons maintenant les hommes doux et assez de la rhétorique du rebelle », la querelle habituelle se détache : Dominique Venner, le rebelle ou le révolutionnaire ? Borgonovo semble n'avoir aucun doute. Selon le journaliste, l'historien français fait partie du grand groupe catalogué à droite, selon un étiquetage facile, l'inscrivant de plein droit dans le seul rôle du révolutionnaire. Dommage que Venner, qui était conscient des vicissitudes troublantes de notre époque, qu’il lisait notamment avec les yeux clairs, dépourvus des préoccupations idéologiques de la modernité : il y flairait l'humus des révolutions du Petit Siècle. L'un des traits distinctifs de Venner était son rejet de l'ordre dominant. Ses valeurs ne coïncident pas avec celles de la modernité. Sa conduite humaine dépeignait son intériorité. Pour preuve, il suffit de considérer comment il a été ostracisé pendant longtemps parce qu'il était contre toute orthodoxie. Anticonformiste et lucide dans l'exposé des particularités de la « pensée unique », interdite et souvent raillé par les scribes bien intentionnés, il dédaigne tout ce que les autres recherchent. Dominique Venner, le cœur rebelle, savait dire « Non ».
Après avoir terminé ce petit et consciencieux préambule, il est maintenant temps d'aborder l'essai en question. Publié en France en février 2002 par les Éditions du Rocher, « Histoire et tradition des européens : 30 000 ans d'identité », montre clairement dès les premières pages qu'il n'y a pas de « Tradition » des peuples européens mais des traditions. Ceux-ci font partie de la notion d'Ethnos, comprise comme une communauté caractérisée par l'homogénéité de la civilisation, de la langue, de l'histoire, de la culture, des coutumes, des traditions et des mémoires historiques, traditionnellement installée sur un territoire donné. Le point de vue de Venner, imprimé dans son exposition captivante, est celui d'un « historien témoin de son temps ». Par conséquent, l'histoire et les traditions européennes font inévitablement partie d'une communauté de culture qui ne peut être trouvée « en aucune façon ailleurs ». Ses examens font une brèche dans une époque dont la caractéristique principale est le désaveu total des particularités de tout un continent, victime du déracinement, de la pathologie sociale de notre temps. Mais pour comprendre le chaos dans lequel nous vivons, il est nécessaire d'observer les choses en posant des questions importantes.
En bon Français qu'il était, la question qu’il se posait était évidente : qu'est-ce que la France ? Du point de vue de quelqu'un qui croit en une Europe très différente de la bureaucratisation et de la financiarisation de l'économie : qu'est-ce que l'Europe ? Mais le point central, la hantise, était avant tout la question de savoir ce que nous sommes et où nous allons. Pour Dominique Venner, soit l'Europe s'élève par une volonté de puissance, soit elle est condamnée à périr aux mains d'hommes « dénaturés », ne tirant plus ses richesses des peuples qui la constituent. Et la seule façon qu'il a connue d'exprimer sa pensée a été de voyager à travers l'histoire, en mettant en évidence un héritage spirituel à la merci de l'idéologie de la mondialisation qui se moque de la poésie homérique, des légendes celtiques et nordiques, de l'héritage romain, de l'imagination médiévale et de l'amour courtois. L'objectif de Dominique Venner, on peut le résumer à ceci : apporter des éléments utiles pour ne pas exclure la possibilité pour quiconque d'entreprendre une recherche authentique de nos traditions, en réaffirmant la seule façon que nous connaissons d'« être face à la vie, à la mort, à l'amour et au destin ».
Poussant ses investigations dans les méandres de la mythologie grecque, de la mythologie romaine et de la mythologie nordique, son livre ressemble beaucoup à une invitation à faire pleinement l'expérience d'une « certaine humanité » qui est profondément ancrée dans les peuples d'Europe. D'Achille à Ulysse, nous avons des héros qui « expriment un monde intérieur » bien au-delà des contextualisations fournies par une certaine historiographie. Discuter longuement des deux héros, aux passions opposées mais à la même volonté, qui « traversent le temps depuis les poèmes homériques », sans rien faire d'autre que de nous dire comment ils ont consacré leur existence à « se construire par l'exercice du corps et de l'esprit » ; nous parler, de l'Histoire telle que nous la comprenons, le « théâtre de la volonté » qui est alors « une invention européenne » et non le fruit de l'héritage de l'exotisme des XVIIIe et XIXe siècles ; continuellement mis à jour, avec de nouveaux traits stylistiques universels teintés de naïveté.
Mais dans cet essai, l'Orient a toute sa place, dépouillé des pièges et assimilant les particularités des autres : « Nous disons Orient, mais l'Orient a tous les visages. L'Égypte n'est pas la Chine, le monde sémitique n'est pas l'Inde », car le substrat des peuples de la Terre est formé par la pluralité des peuples et des cultures particulières. Caché par cette civilisation universelle d'abord, puis par les « cultures multiples », tant vantées par Lévi-Strauss et par l'ethnocentrisme qui imprègne l'idéologie du progrès.
Dans un paragraphe auquel il a donné un titre sans équivoque, « Tendances suicidaires contemporaines », comme s’il avait eu une vision anticipatrice du désastre que nous vivons aujourd'hui, Venner met l'accent sur ces pulsions autodestructrices des peuples européens, qui essaient de se donner la mort par un suicide collectif tout en aigreur et en fureur : « Il n'y a pas d'exemple historique de civilisation qui ait poussé à un tel degré le refus de survivre et la volonté de se supprimer ». Un des héritages des deux guerres mondiales qui est lié au développement bourgeois d'un certain protestantisme (voir aussi les postulats d'un certain catholicisme), ainsi que le mantra d'une sotériologie d'absolution des péchés commis par le biais de l'expiation perpétuelle, en vue d'une possible rédemption et d'un salut. Mais pour sortir de cette dépendance et des résidus des utopies universalistes, « nous sommes obligés de faire un effort intellectuel et spirituel à la hauteur du défi », en prenant soin de toutes ces nuances auxquelles nous n'avons même pas pensé. En particulier, approfondir et élaborer avec de nouvelles synthèses aussi cette herméneutique créative déjà traitée par Mircea Eliade, une source d'inspiration pour la raison qu'« elle révèle des interprétations qui n'étaient pas saisies auparavant » en raison de la tendance à traiter les problèmes avec des grilles interprétatives-idéologiques sur l'état des choses.
Mais le long voyage accompli par Venner, pour rédiger cet ouvrage, tient compte des 30.000 ans de culture européenne, de l'espace géographique où elle s'est développée, avant même les preuves symboliques et esthétiques que l'on trouve dans la grotte Chauvet, en Ardèche, dans le sud de la France. Un fil conducteur qui relie l'histoire des peuples indo-européens aux spécificités de la personnalité des protagonistes de l'Iliade et de l'Odyssée, ou, en termes de linguistique : d'Émile Benveniste à Georges Dumézil, de la Túatha Dé Danann irlandaise au chaudron celtique, du voyage des Pythies au mystère des Hyperboréens, etc. A la fin de son tour du monde à des époques plus récentes, il en vient à comparer les vicissitudes des « poèmes fondateurs » de la culture européenne. Comme La Chanson de Roland écrite dans la seconde moitié du XIe siècle avec Homère, Achille, Priam, Siegfried, Hector, « du héros avant la Destinée », illustrant son essence et le fameux « sentiment d'une communauté de destin ». Fournir une clé de lecture qui ressemble à la continuation d'un long voyage, en compagnie de Télémaque, un encouragement pour le lecteur à redécouvrir les expériences et la valeur du voyage : les différentes significations de l'« être » par rapport à nous mais certainement pas « univoque ».
Rome est morte à cause de ses conquêtes, lorsque « ses empereurs ont cessé d'être d'origine romaine » et que les Romains eux-mêmes ont été supplantés par des masses d'immigrants de tous les peuples conquis, assimilant leurs traditions, leurs identités, leurs cultures et leur sens du « Sacré ». Sans s'en rendre compte, ils sont passés de l'ordre du cosmos à la mortification radicale de l'autosuffisance de l'homme (unicum peccatorum), sanctionnant ainsi l'inversion des pôles, de la mesure à l'excès. Dans ce travail de Venner, l'un des plus importants de sa mouvance, on distingue l'interlocuteur très préoccupé par les dynamiques négatives qui ont investi le Vieux Continent. Il est également une invitation à relire attentivement l'injonction delphique qui dit « Connais-toi toi-même ». Dominique, l'historien qui a exploré avec prudence mais grande conscience les secrets de la chevalerie, du sens de la dignité et de l'honneur, de la loyauté et de la générosité, de la courtoisie et de l'éthique du service, avait sans doute une vision verticale des choses dans le monde. Il a parfaitement réussi à combiner ses examens sur le nihilisme et le pillage de la nature avec l'étude des œuvres de Huxley et Orwell, de Guy Debord et des écrits de Flora Montcorbier. Un amateur de longues réflexions qui a lu attentivement « Le Communisme de Marché : De l'Utopie Marxiste à l'Utopie Mondialiste » du philosophe et économiste, insérant dans cet ouvrage certaines de ses idées sur « la fabrication des zombies », la religion de l'Humanité de l'Occident et l'homo œconomicus du futur, pour une métaphysique renouvelée de l'histoire. On peut comprendre que Dominique, ait pu voir la descente d'Hypnos et de Thanatos, le sommeil et la mort, prêts à conduire l'esprit de l'Europe devant le destin ultime.
Francesco Marotta
*Storia e tradizione degli europei. 30.000 anni d’identità I Dominique Venner (traduzione a cura di Gaetano Marabello e con postfazione di Manlio Triggiani, L’arco e la Corte, Collana “Historiae”, pp. 278, euro 18)
Euro-synergie 02/02/2021
Négrobsession. Disney+ et Star invitent à « célébrer les héros de la communauté noire »
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- Catégorie : Décryptage
On imagine le scandale si une chaine de télévision invitait à célébrer les héros de la communauté blanche. Mais quand il s’agit de négrophilie, de négrobsession devrait-on dire, tout passe comme une lettre à la Poste. Ainsi, la nouvelle chaine de Disney +, Star, invite ses téléspectateurs à « célébrer les héros de la communauté noire » à travers une sélection de films.
Après Netflix et sa sélection « Black Lives Matter », voici donc que Disney+ via sa chaine Star s’assume en chaine faisant l’apologie de l’idolâtrie raciale. Walt Disney, homme blanc pas particulièrement gauchiste, doit se retourner dans sa tombe.
Parmi les films sélectionnés, certains font clairement dans ce que certains Noirs appelleraient, si c’était l’inverse, de l’appropriation culturelle : ainsi la légende de Cendrillon, film navet de 1997 avec Whitney Houston et Whoopy Goldberg. Black Panther, 24h Legacy, ou encore Mister G, avec Eddy Murphy. Pour les chefs d’oeuvre du cinéma, il faudra changer de catégorie.
Encore une fois, il y a une solution pour s’épargner cette propagande : ne pas s’abonner à ces chaines, et réclamer à ceux qui les intègrent dans des bouquets, comme Canal+, qu’ils déduisent du montant de votre abonnement cette chaine en particulier. Une fois que ces sociétés auront été impactées économiquement, elles réfléchiront peut être à deux fois avant de faire de la politique…
Sources : Breizh-info.com
Des origines du mondialisme à la Société ouverte de Soros
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Bruno Gollnisch reçoit Pierre Hillard, docteur en sciences politiques, pour ses trois ouvrages sur le mondialisme, ainsi que Pierre-Antoine Plaquevent, dirigeant du think tank « Strategika » et auteur de « Soros et la société ouverte – Métapolitique du globalisme ». Un débat pour comprendre les origines de l’idéologie mondialiste et ses répercussions sur nos sociétés modernes.
Le legs des Grecs, des Celto-Ligures et des romains par Pierre VIAL
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- Catégorie : Régions d'Europe
La Provence
Le pays provençal, qui s’étend entre le Rhône, les Alpes et la mer, correspond au marquisat de Guillaume le Libérateur, le comte d’Arles qui parvint à expulser, à la fin du Xème siècle, les bandes de pillards sarrasins qui avaient réussi à s’incruster provisoirement sur notre sol, pour le plus grand malheur des populations locales, en établissant une base à La Garde Freinet, dans le massif des Maures. Mais le nom même de Provence remonte plus haut, à l’époque romaine, alors que la Provincia - cette « province » organisée, comme les autres du même nom, en terrain conquis par Rome - regroupait en son sein, outre la future Provence, les territoires s’étendant à l’ouest du Rhône et qui devaient devenir le Languedoc. Un historien latin du IIème siècle de l’ère chrétienne, Justin, raconte la belle histoire de la fondation de Marseille. Cela se passait au temps de Tarquin l’Ancien (c’est-à-dire a la fin du VIIème siècle avant l’ère chrétienne). « Un groupe de jeunes gens de Phocée, écrit Justin, débarques d’Asie aux boucles du Tibre, se lièrent d’amitié avec les Romains. Partis de là sur leurs navires pour les rivages les plus reculés de la Gaule, ils fondèrent Massalia, au milieu des Ligures et des populations farouches des Gaulois. » En effet, les Phocéens, contraints par l’exiguïté et la stérilité de leur territoire, se portèrent avec plus d’application aux choses de la mer qu’à celles de la terre. Ils passaient leur vie à pêcher, à faire du commerce et se livraient même le plus souvent à la piraterie qui était en honneur en ce temps-là. C’est pourquoi, ayant eu la hardiesse de s’aventurer sur les bords lointains de l’océan, ils arrivèrent dans le golfe de Gaule, à l’embouchure du Rhône. Séduits par le charme du lieu, de retour chez eux ils racontèrent ce qu’ils avaient vu et organisèrent un plus grand nombre de compagnons...
Les chefs de la flotte furent Simos et Protis. Ils vinrent donc trouver pour lui demander son amitié, le roi des Segobriges, appelé Nann, sur le territoire duquel ils désiraient vivement fonder une ville. Ce jour-là, par hasard, le roi était occupé aux préparatifs du mariage de sa fille, Gypris. Il allait la donner, selon la coutume de la nation, à un gendre choisi pendant le festin. Tous les invités de la cérémonie étant arrivés, on prie aussi les héros grecs à prendre part au banquet.
La jeune fille est ensuite introduite et son père lui ordonne d’offrir l’eau à celui qu’elle choisissait comme époux. Alors, sans prêter attention à aucun des autres, elle se tourne vers les Grecs et tend sa coupe à Protis. « Celui-ci, d’hôte devenu gendre, reçut de son beau-père un territoire pour fonder une ville. C’est ainsi que fut fondée Massalia, près des bouches du Rhône, dans un angle écarte, comme dans un angle de mer. »
S’il fut longtemps de mode, dans des milieux universitaires marqués par un rationalisme très réductionniste, de considérer ce type de récit comme une aimable affabulation, les historiens prennent très au sérieux, aujourd’hui, un tel témoignage. A condition, bien entendu, de le confronter avec d’autres sources d’information, en particulier archéologiques.
Celles-ci montrent que les Phocéens n’ont pas été les premiers Grecs à toucher le sol provençal. Ils ont été précédés par des Rhodiens. Après avoir caboté le long des côtes espagnoles, ces Doriens ont touché le sol provençal, y ont débarqué et se sont installés en plusieurs points de la côte. Pline leur attribue la paternité du nom désignant le grand fleuve venu du Nord : le Rhône est le Rhodanus, le « Rhodien »(1). Ils ont fondé une ville appelée Rhodanousia, que l'on peut situer à l'emplacement de Trinquetaille, actuel quartier d’Arles. La position est d’un grand intérêt au plan des stratégies commerciales: elle ouvre la route de l’étain, qui monte vers le nord, et elle est une excellente base d’exportation du sel. La présence des Rhodiens est attestée, par des tessons de poterie et des objets en bronze, tant sur la côte (près de Toulon) qu’à l’intérieur des terres (autour de l’étang de Berre et dans la vallée de la Durance entre autres). Les poteries rhodiennes trouvées dans la presqu’île du Fort Saint-Jean montrent que, sur le site même de la future Marseille, les Rhodiens ont précédé les Phocéens, mais pour établir ce qui était sans doute un simple relais de marchands, au mieux une modeste bourgade. Par elle, cependant, transitent déjà bien des productions de la Grèce, comme le beau vase corinthien retrouvé aux Baux en parfait état : en bronze martelé, il est orné d’une bordure cloutée, avec nasal et pare-joues fixes.
Les commerçants grecs trouvent bon accueil en Provence auprès des autochtones. Ceux-ci sont des ligures. Ce sont des descendants des populations néolithiques qui, après le cuivre, ont utilisé le bronze et sont décrits par des auteurs antiques comme petits et trapus, vigoureux, durs à la tâche et batailleurs. Si Héraclée de Milet parle des Ligures dès le VIème siècle avant l’ère chrétienne, c’est le géographe grec Posidonios, très attentif aux types ethniques, qui précise : «Ils escaladent les montagnes comme des chèvres.» On leur attribue les cabanes en pierres sèches, remarquablement appareillées, que l’on appelle « bories », ainsi que les monuments mégalithiques qui parsèment le territoire provençal. Ils seraient aussi les auteurs des célèbres gravures rupestres du mont Bego et de la Vallée des merveilles, dans la haute région qui jouxte aujourd’hui la frontière italienne. Si tel est le cas, ces Ligures auraient déjà été en contact avec des Indo-Européens, car les gravures de la Vallée des merveilles sont semblables, trait pour trait, à celles du Val Camonica, dans le Nord de l’Italie, dont la thématique illustre la tripartition fonctionnelle propre aux Indo-Européens : « La société dont elles nous donnent l’image est un organisme hiérarchisé, dominé par une fonction souveraine qui représente le soleil ; la fonction guerrière y tient une place importante, au-dessus de la fonction productive, fondement de l’ensemble (2)»
Entre le VIIIème et le IVème siècle, des Indo-Européens arrivent, en plusieurs vagues, en Provence et s’y établissent. Porteurs d’armes en fer (civilisation de
Hallstatt et de la Tène), ces Celtes encadrent la population ligure, comme ils l’ont fait pour bien d’autres peuples au cours de la vaste expansion celtique. Les Celto-Ligures, probables créateurs des itinéraires de transhumance (les « drailles ») utilisés par les éleveurs de moutons jusqu’à nos jours, ont construit sur les hauteurs des oppida : souvent établis à la pointe d’éperons rocheux, ces lieux de refuge fortifiés, flanqués de postes de guet, dessinent encore aujourd’hui leurs enceintes de pierres sèchés dans la garrigue des hautes collines balayées par le vent.
Les Celto-Ligures sont groupés en confédérations. La plus puissante, celle des Salyens, s’étend du Rhône au Var et regroupe dix-sept peuplades. Grâce à l’archéologie, certains des sites Salyens ont révélé une culture et une civilisation où l’élément religieux joue un grand rôle. Sur l’oppidum d’Entremont, une statuaire à caractère très réaliste est marquée d’un symbolisme spectaculaire : des têtes coupées aux yeux clos, recouvertes d’une main protectrice, sont à rapprocher des crânes humains encastrés dans des alvéoles sur le portique de l’oppidum de Roquepertuse.
Un bestiaire fantastique est lié au thème de la survie dans l’au-delà, certains animaux étant des intermédiaires entre les vivants et les morts : «Ils appartiennent, note Fernand Benoît, à une imagerie funéraire qui a pour thème le voyage de l’âme vers l’outre-tombe, emportée dans sa nouvelle demeure par un cheval. » Le thème du cheval psychopompe est traditionnel dans les sociétés indo-européennes, de même que les lieux sacrés réputés abriter les puissances et forces de la nature, expressions du divin : bois sacrés de la Sainte-Baume et de Gémenos, sources guérisseuses de Glanum et de Vernègues. Avec l’ouverture matricielle de la Sainte-Baume d’où s'écoule une eau sacrée, avec la Tarasque qui incarne le « souffle du dragon » les pulsions élémentaires de la vie -, des mythes puissants habitent la terre provençale, qui se perpétueront au Moyen Age et au-delà.
Notre mère la Grèce
En s’installant chez les Ségobriges (nom typiquement celtique), les Phocéens ont créé un trait d’union, riche d’avenir, entre les Celto-Ligures et le monde grec. La fondation de Marseille s’inscrit dans la perspective d’ensemble du mouvement de colonisation par lequel nombre de cités grecques ont essaimé sur le pourtour de la Méditerranée et en mer Noire. La destruction de Phocée par les Perses, vers 540, a du provoquer un nouvel afflux de colons.
Les Phocéens ont su choisir, pour établir leur fondation, un site dont Vidal de La Blache a souligné l’intérêt : « Ilots, acropole et collines détachées, petit fleuve, port étroit et profond, rien ne manque à Marseille des éléments qui constituent le type classique des cités grecques.» La crique abritée du Lacydon offre en effet un havre sûr aux navigateurs, le ravitaillement étant assuré par le riche arrière-pays agricole que constitue la plaine de l’Huveaune.
En s’installant tout d’abord sur le promontoire du Fort Saint-Jean, les Phocéens dominent la mer de vingt-quatre mètres. Puis ils édifient leur acropole sur la butte voisine des Moulins, qui s'élève à quarante-deux mètres. La butte des Carmes, plus à l’est, est intégrée elle aussi dans le dispositif urbain, comme le révèlent les fouilles récentes qui ont mis au jour, dans le quartier de la Bourse, les quais du port antique et un rempart remarquablement appareillé.
En quelques décennies, Marseille a réalisé un bel essor commercial. Elle frappe, dès le VIème siècle, de nombreuses monnaies d’argent dont on a retrouvé de multiples exemplaires (plus de deux mille pièces dans le trésor d’Auriol).
Elle est présente dans l’Orient méditerranéen, jusqu’en Egypte, et n’hésite pas à aller combattre les rivaux étrusques et carthaginois sur les rivages de la Corse. En édifiant un « trésor » et une statue d’Apollon à Delphes, sanctuaire panhellénique, les Marseillais témoignent de leur vitalité et de leur réussite. Une statue d’Athéna, toujours à Delphes, est peut-être un ex-voto commémorant une victoire sur les Celto-Ligures. Ce qui semble indiquer que le roman d’amour de Protis et Gyptis a rapidement fait place à des relations plus tendues entre les Grecs et les autochtones.
Marseille n'a pas eu grand mal à s’imposer car son développement lui permet d’être, des le VIème siècle, une riche, puissante et indépendante cité. Ce qu’elle va rester pendant cinq cents ans.
La ville s’est dotée d’un régime qu’on pourrait qualifier de république oligarchique, quelques centaines de riches chefs de famille - armateurs, négociants - contrôlant une assemblée (les « timouques ») qui confie la direction des affaires publiques à un Conseil des quinze, dirigé par trois magistrats. Les institutions marseillaises préfigurent, d ‘une certaine façon, celles de cette autre thalassocratie que devait être la Venise médiévale.
Marseille affiche une grande fidélité aux traditions helléniques : Apollon, en son temple, veille sur la ville, avec l’active collaboration d’Artémis, d’Athéna, d’Aphrodite. Le culte de ces « bonnes mères » pourra, à l’époque de la christianisation, se transformer sans difficulté en culte marial.
Au plan intellectuel aussi Marseille tient sa place dans le monde hellénique, car grammairiens et poètes y entretiennent le respect d’une pure langue grecque, Homère étant tout spécialement à l’honneur sur les bords du Lacydon. Un Marseillais fit cependant aussi bien qu’Ulysse, puisque Pythéas n’hésita pas à braver l’Atlantique, fort de ses connaissances et de ses réflexions (il a, entre autres, compris et expliqué l’origine des marées). Géographe et hardi navigateur, Pythéas s’est lancé avec une belle audace vers le nord, vers la mythique Thulé. Thulé où brillent le soleil de minuit et l’ambre, matière solaire et enchantée. Thulé, la terre ancestrale des Indo-Européens, si l’on en croit d’antiques et tenaces traditions.
Pythéas a rapporté de son périple des traités de géographie capables d’exalter les imaginations. De même qu’un autre explorateur marseillais, Euthymène, qui a reconnu les côtes de l'Afrique tropicale jusqu’au Sénégal.
Plus prosaïquement, les Marseillais ont établi leur puissance sur le commerce. En relation avec toutes les places de Méditerranée, ils sont aussi la plaque tournante pour la pénétration des produits grecs en Gaule. On a retrouvé des monnaies marseillaises dans toute la Gaule. Et la fameuse tombe princière de Vix, en Bourgogne, contenait, outre un splendide cratère en bronze, des céramiques fabriquées à Marseille ou importées par elle. Le vin, le sel, les plantes aromatiques et médicinales alimentent les grands courants d’exportation. Justin explique que les Grecs ont appris aux Gaulois « à ceindre leurs villes de remparts, à tailler la vigne et planter l’olivier ». Certes, les Celtes n’ont pas attendu les Grecs pour savoir construire des fortifications, mais il est vrai que la vigne et l’olivier devaient symboliser pour la suite des temps la générosité de la terre provençale.
De Marseille, l’hellénisme s’est étendu le long du littoral et à l’intérieur des terres. Sur les côtes, les colonies marseillaises sont autant de relais et de jalons pour la grande cité : Agde, à l’ouest du Rhône, mais surtout, à l’est, une chaîne continue avec les comptoirs et ports de cabotage que sont Citharista (La Ciotat), Tauroeis (Le Brusc), Olbia (Almanarre- Hyères), Pergantion (Brégançon), Caccabaria (Cavalaire), Athenopolis (Saint-Tropez), Antipolis (Antibes), Nikaia (Nice), Monoicos ( Monaco). Les fouilles pratiquées sur certains de ces sites ont révélé qu’ils étaient organisés selon les us et coutumes du monde grec.
Ainsi, à Olbia (« la bienheureuse »), comptoir enrichi par les salines toutes proches de la presqu’île de Gien, une ville grecque s’est développée, avec son plan en échiquier protégé par un rempart, ses rues avec leurs égouts dessinées autour de deux grandes voies axiales, des sanctuaires dédiés à un dieu au serpent (Asclépios, le dieu guérisseur ?) et à des déesses-mères, généreuses pourvoyeuses de fécondité.
A l’intérieur des terres, les Marseillais se sont assurés le contrôle d’un territoire allant jusqu’il Avignon et Cavaillon, avec des points forts comme Mastrabala (Saint-Blaise), dont les magnifiques remparts présentent un bel appareil de massives pierres taillées, et Glanum (Saint-Rémi), développée autour d’une source sacrée vouée à Héraklès. Le nom d’Héraklès apparaît en de nombreux points de la Provence, tant sur les côtes que le long de pistes montant vers les Alpes ou encore sur la caillouteuse Crau. Héraklès, très présent dans la mythologie provençale, passe pour avoir tracé une « voie herakléenne » qui joint l’Espagne à l’Italie. Le héros solaire, parti cueillir les pommes d’or du jardin des Hespérides, est directement lié au mythe hyperboréen et à l’ancestrale patrie nordique des Indo-Européens.
Avec lui, la Provence inscrit son devenir dans le commun destin des peuples d’Europe.
Et puis Rome vint
Les Romains ont pris pied en Provence au IIIème siècle avant l’ère chrétienne. Aboutissement d’un processus d’alliance engage de longue date entre la cité du Latium et la colonie phocéenne. Dès le IIIème siècle, Marseillais et Romains ont fait front ensemble contre les Carthaginois. Grecs et Latins, si proches par leurs origines et leurs traditions culturelles, s’unissent tout naturellement contre les Puniques, fils des Phéniciens : « II faut détruire Carthage !», comme disait le vieux Caton.
Les Romains, implantés en Espagne au IIème siècle, ont besoin d’assurer leurs liaisons avec les terres ibériques. Il leur faut donc sévir contre les pirates ligures qui entretiennent l’insécurité dans les zones côtières entre Alpes et Pyrénées. C’est un excellent prétexte pour des interventions militaires de plus en plus fréquentes et systématiques... D’autant qu’elles sont sollicitées par Marseille, qui se sent menacée par ses voisins celto-ligures. C’est appeler le loup dans la bergerie.
A partir de 125 avant l’ère chrétienne, les légions romaines repoussent les Celto-Ligures, s’emparent de leurs oppida : entre 124 et 122, le consul Sextius Calvinus, après avoir réduit l’oppidum d’Entremont, fondé autour de sources thermales une ville qui porte son nom, Aquae Sextiae (les « eaux de Sextius », Aix-en-Provence). Mais c’est un autre consul qui devait laisser son nom en héritage aux Marseillais, puisqu’il a traversé les siècles pour se retrouver sous la plume de Marcel Pagnol : en détruisant l'armée des Teutons, venus du nord pour passer en Italie, Marius a définitivement scellé l’emprise de Rome sur la Provence. Celle-ci constitue désormais le pont territorial dont Rome avait besoin entre Italie et l’Espagne. Elle est la « province».
Entre 58 et 49, le proconsul Jules César fait de la Provincia la base arrière de ses expéditions de conquête en Gaule « chevelue ». Puis le vainqueur de la guerre des Gaules ne peut supporter que Marseille prétende rester neutre dans le conflit qui l’oppose à Pompée. Apres un siège difficile, Marseille tombe : c’en est fini de ses siècles d’indépendance.
Avec la naissance de l’Empire et la stabilité qui en découle, la Provence peut jouir d’une longue « paix romaine ». Des légionnaires vétérans s’installent à Fréjus, à Arles, à Orange. Ces villes illustrent la vieille conception du guerrier-paysan qui, après avoir longuement manié le glaive, sait se servir aussi bien de la charrue que de la truelle.
L’empreinte de Rome devait être profonde et durable en terre provençale. L’attestent ces vestiges qui nous font encore rêver : aqueducs (Fréjus), théâtres (Arles, Marseille, Fréjus, Apt, Orange, Vaison), amphithéâtres (Arles, Fréjus, Cimiez), thermes (Vaison, Cimiez), portes et arcs de triomphe (Glanum, Cavaillon, Orange, Carpentras), mausolées funéraires (Glanum). Mais, plus encore que ces monuments, le legs de Rome s’affirme, au fil des siècles et jusqu’a nous, à travers un mot qui porte un mythe puissant, fondateur : l’Empire.
Pierre Vial
Notes :
1. Cette étymologie est contestée par F. Benoît, qui y voit « le rhabillage d’un hydronyme préceltique ».
2. Isabelle Turcan, « l’image indo-européenne du « corps social » au Val Camonica », in Etudes indoeuropéennes, n°6, septembre 1983.
Dissolution de Génération Identitaire : le décret démoli point par point par un avocat
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- Catégorie : ACTUALITE
La dissolution de Génération Identitaire a été validée en conseil des ministres cette semaine. Les services juridiques de l’ONG travaillent déjà à un recours devant le Conseil d’Etat pour faire invalider cette dissolution, qui apparait en effet comme surprenante eu égard du contenu très léger du décret annonçant la dissolution.
Sur Twitter, Pierre Gentillet, Avocat, et président @CerclePouchkine, a démoli point par point le décret. « Cela fait 3 fois que je relis le décret de dissolution de Génération Identitaire. Je n’ai jamais lu un texte aussi creux et aussi peu rigoureux juridiquement A ce niveau-là, même un gamin de CM2 peut faire du droit » indique-t-il.
Il déroule ensuite : Premier grief du décret (6° du L212-1 du CSI) : la provocation à la discrimination, la haine ou la violence. « Le décret indique que « les militants se revendiquent de Charles Martel ou de la reconquista ». Se référer à des personnages historiques, mêmes violentes serait donc un délit ? » s’interroge l’avocat qui rappelle que « sur la base de ce même raisonnement, faut-il dissoudre la France Insoumise puisqu’ils citent en permanence les révolutionnaires, tels Hébert ou Robespierre, qui ont massacré des dizaines de milliers de personnes ? Ridicule »
Et de poursuivre : « On reproche à Génération ID de faire le lien entre immigration et délinquance. Selon le Ministère de l’Intérieur, en 2019 : 63% des violences sexuelles commises en Ile-de-France l’ont été par des étrangers Question : faut-il dissoudre le Ministère de l’Intérieur? Ridicule. »
Puis « Fin du deuxième paragraphe et là on attend des sommets de bêtise juridique. Il est reproché à Génération Identitaire d’avoir reçu des dons de la part du terroriste de ChristChurch ( !). Cela prouverait que l’association incite bien à la haine et à la discrimination. Absurdité juridique totale. En quoi le don d’une personne extérieure au mouvement, sans aucun rôle, peut-il entrainer une quelconque responsabilité pour Génération Identitaire ? C’est un pur raisonnement totalitaire »
A noter que sur ce point, un article des Antifas de Libération Pierro Plottu et Maxime Macé a évoqué le fait que Breton Tarrant aurait été un membre bienfaiteur de Génération Identitaire, ce que leur aurait indiqué un de leur contact, Bruno Dalles, ancien directeur du service de renseignement financier Tracfin. Problème, il se trouve pléthore de sites internet qui, à partir d’un certain montant de dons, font de vous automatiquement un membre bienfaiteur. Ce « titre » attribué à Brenton Tarrant ne l’a donc pas été par Génération Identitaire mais bien par le niveau du don que ce dernier a adressé à GI. Sur le site Assothèque, on peut lire que sont membres bienfaiteurs d’une association « ceux qui ont accepté, afin de soutenir financièrement l’association, d’acquitter une cotisation d’un montant supérieur à celui dû par les membres « actifs », ou, plus simplement, les personnes qui adressent régulièrement des dons à l’association. Dans ce dernier cas, le titre de membre bienfaiteur est souvent honorifique ; il ne confère pas de droit particulier ». Ainsi si vous donnez 1000 euros sur le site internet de la République en Marche, vous serez aussi considéré comme membre bienfaiteur, sans que le parti politique n’ait fait quoi que ce soit.
Voici quelques exemples de sites sur lesquels vous pouvez devenir membres bienfaiteurs via un gros don, sans l’accord particulier de l’association en question : https://www.tchendukua.org/boutique/membre-bienfaiteur/ ou encore ici, ou encore ici ou encore ici sur le site du Printemps écologique, amusez vous à taper « membre bienfaiteur association » sur google et vous y trouverez de nombreux sites qui proposent ce type d’adhésion.
Pierre Gentillet poursuit ensuite sur le 2ème grief : de milice privé. « Pour mémoire, la jurisprudence exige classiquement plusieurs conditions : 1) Présence de grades, uniformes et discipline 2)développement de stratégies paramilitaires, 3) détention ou l’accès à des armes 4)Trouble causé à l’ordre public » indique-t-il avant de poursuivre : « Aucun de ces points n’est repris par le ministère pour identifier ce que le droit appelle milice. Ceux qui ont rédigé ce décret n’ont jamais lu une loi ou un jugement de leur vie c’est impossible »
Et d’évoquer : « La dimension guerrière serait un élément (à raccrocher au 1) on suppose.. ?) démontré par les slogans de Génération Identitaire tels que : « l’avant-garde de la jeunesse debout » ou « entrer en guerre contre tous ceux qui veulent nous arracher à nos racines ». Avant de s’interroger : « Du coup, la dimension guerrière de Lutte ouvrière (le poing levé à toutes les manifestations) est avérée je pense ? On voit bien qu’on nage dans le n’importe quoi et que le ministère ne sait pas distinguer le sens propre du sens figuré. Retour au CP »
Et l’avocat de conclure : « Enfin il est reproché à Génération Identitaire leurs actions à la frontière, réalisées sans violence et de courte durée (donc sans efficacité réelle). Génération Identitaire n’arrête pas, bien évidemment, à elle-seule l’immigration illégale : elle n’est qu’un lanceur d’alerte ! Si l’on reprend les 4 critères, nécessaires pour qualifier l’existence d’une milice, que j’évoquais précédemment : où sont-ils? Où sont les armes de Génération Identitaire? Où est le trouble à l’ordre public? Les stratégies paramilitaires? Bref, aucun effort de rigueur »
Conclusion de l’avocat : « je n’ai jamais lu un décret aussi indigent, aussi partial, aussi militant même, aussi peu rigoureux. Si le Conseil d’Etat valide le décret de dissolution, je ne vois vraiment pas à quoi il servira à l’avenir de faire des études de droit pour devenir juriste »
De quoi émettre un gros doute sur l’honnêteté des personnes qui ont prononcé la dissolution de Génération Identitaire, dissolution qui ressemble plus à un coup de tyrannie politique qu’à une véritable décision juridique cohérente et en conformité avec le droit français.
Sources : Breizh-info.com
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- Texte d'hommage à Jean Haudry, héraut de la tradition indo-européenne
- Les Pages nordiques de Robert Steuckers
- Urga, Le pays de Ungern
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