A Nancy, les « antifas », mercenaires du régime, s’attaquent à une librairie non-conformiste.
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L’extrême gauche et les « antifas » semblent avoir un réel problème avec tout ce qui ne partage pas la version binaire du monde qu’ils ont. En témoignent les attaques récentes survenues à Nancy, à l’occasion de l’ouverture non pas d’un local politique… mais d’une librairie indépendante et enracinée, Les Deux Cités.
Une librairie dans laquelle on vend… des livres, y compris des livres non conformistes, chose qui ne semble pas plaire aux habituels chiens de garde du système. Une librairie attaquée plusieurs fois alors que son ouverture s’est déroulée samedi dernier. Les inscriptions « Pas de quartier pour les fachos », « Nancy ville anti-fasciste », « les réfugié.e.s sont les bienvenu.e.s » s’affichaient sur la vitrine du commerce, ont ainsi été notées sur des feuilles A4 collées. Le mot « Dégagez » a également été tagué deux fois, de chaque côté de la porte d’entrée.
La librairie a communiqué au sujet de ces incidents, en voici l’essence ci-dessous :
Avant-hier, samedi 3 octobre 2020, nous démarrions l’activité de notre librairie, LES DEUX CITÉS, sise 6 grande rue, 54000 NANCY. Malgré l’annulation de la programmation inaugurale pour des raisons sanitaires (arrêté préfectoral du 28 septembre 2020), nous avons eu la joie de recevoir de très nombreux clients venus découvrir l’établissement, passer un moment convivial dans un cadre que nous avons souhaité le plus accueillant possible et nous apporter leur soutien en cette période où nous sommes victimes de la violence gratuite de groupuscules totalitaires d’extrême gauche.
Violence qui se poursuit à travers les nouvelles injures et diffamations portées non plus seulement anonymement mais par Messieurs Pascal DEBAY de la CGT 54, Yann VERRIER de l’Union locale CGT Nancy et Etienne SIMON de Solidaire 54 dans un combat obscurantiste qu’ils entendent mener contre un lieu d’intelligence et de culture ; s’en prendre à deux libraires associés d’une librairie indépendante est visiblement plus confortable que d’œuvrer à la défense des droits des salariés…
Ayant sollicité nos conseils, des plaintes nominatives seront déposées à compter du lundi 5 octobre. Nous remercions vivement les forces de Police qui ont sacrifié une partie de leur week-end pour assurer l’ordre public menacé par quelques agitateurs profitant de la complicité passive du service Culture de la Mairie de Nancy.
En effet, depuis le 21 septembre 2020 – date à laquelle nous avons eu connaissance de la circulation sur la voie publique de tracts et affiches à caractère diffamant et professant à notre encontre des injures publiques et des menaces, dont le contenu a ensuite été repris et amplifié sur les réseaux sociaux – nous avons cherché à entrer en contact avec Monsieur Bertrand MASSON, adjoint en charge de la Culture, afin de nous présenter ainsi que notre projet. Sans succès !
Malgré des appels téléphoniques, malgré l’envoi de courriels, malgré une lettre recommandée avec accusé de réception (accessible via ce lien), nous n’avons eu aucun retour. Monsieur MASSON, non disponible pour nous recevoir ou nous répondre, a cependant trouvé le temps, dans un article de L’Est républicain paru en date du 4 octobre 2020, de s’exprimer dans la presse locale à notre sujet. Article dans lequel Monsieur l’Adjoint MASSON, lequel déclare « ne [pas faire] de procès d’intention » (sic), n’hésite pas à affirmer que « les valeurs portées par cette librairie sont visiblement aux antipodes de celles de la majorité municipale et de la plupart des nancéiens ». Là est « l’humanisme » défendu par Monsieur l’Adjoint MASSON qui précise que « si les activités de cette librairie, par exemple à travers ses invités et conférenciers, venaient à engendrer un trouble à l’ordre public, la Ville aurait autorité à intervenir ». Nous eussions préféré que la Ville (sic pour l’Adjoint MASSON) intervienne quand nous l’avons sollicitée plutôt que d’afficher complaisamment le ténébreux dessein de surseoir à notre droit d’entreprendre, de réunion et d’expression. Toujours dans l’attente d’être reçus par la municipalité, c’est désormais à Monsieur le Maire Mathieu KLEIN que nous tendons la main.
La rédaction de Breizh-Info ne peut que souhaiter bon courage aux animateurs de la librairie Les Deux Cités, et leur souhaiter de tenir bon face aux nouveaux Khmers rouges qui termineront dans les poubelles de l’Histoire.
Sources : Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – V
Bien sûr, TERRE & PEUPLE soutient les deux courageux animateurs de la librairie non-conformiste « les deux cités » et engage tous ses amis de l’Est de la France à aider cette heureuse initiative par de nombreux achats de livres !
6 Grande rue - 54000 Nancy - 03 83 20 61 47
Trahison ! La Normandie en danger !
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Communiqué du Mouvement Normand - n°278 - 1er octobre 2020
L’éternel serpent de mer du port de Paris est de nouveau d’actualité ! Et de quelle façon ! La pire que nous puissions imaginer !
Une fois encore, des déclarations sans aucune consultation avec les élus locaux et régionaux, politiques ou consulaires, nous frappent de plein fouet par leur violence. En effet, lors d’une table ronde à l’occasion des dix ans du Grand Paris, le 29 septembre, Anne Hidalgo, maire de Paris, et Édouard Philippe, maire du Havre, ont déclaré en chœur qu’ils souhaitaient relancer le projet du Grand Paris.
L’impérissable projet de Grand Paris, pardon Seine Métropole, d’Antoine Grumbach, sorti en 2008 à l’époque du président Nicolas Sarkozy. Ce projet a été depuis relancé habilement dans la presse en 2018 puis en 2019. Mais il reste toujours le même dans sa substance : Paris veut et décide, et surtout pense n’avoir besoin que de la Seine et du Havre. Quid du reste de la Normandie ? Et bien il n’existe pas ! En fait, soyons clairs, c’est la Normandie qui n’existe pas dans ce grand ensemble pensé et prévu pour Paris, et pour Paris uniquement.
Et pour quel résultat final : la Normandie, coupée ainsi en deux par un couloir Paris – Le Havre, devenu le Grand Paris, n’existera plus ! Ce sera la fin de notre région. Son arrêt de mort définitif !
L’erreur du maire du Havre est grande s’il croit être de taille avec sa ville de 172 000 habitants face au léviathan parisien de 2 148 000 habitants et sa puissance économique.
Une telle décision, une telle déclaration, ne peut se faire avant une concertation, une réflexion, une stratégie réelle au niveau de la région normande.
Cette vision parisienne, et parisianocentrée est mauvaise pour la Normandie mais aussi pour la France. La Normandie est une des portes maritimes de la France, et pas uniquement de Paris. L’histoire, la géographie, l’économie, la culture, la géopolitique normandes nous tournent vers la mer. Notre région est un immense port de Granville jusqu’au Tréport. Voilà la réalité, le concret !
Et ce n’est pas au Havre, seul, de proposer d’être un débouché sur la mer pour la capitale française, c’est un projet, une ambition normande que d’être une région maritime de première importance pour la France, et pas seulement Paris. Et de l’être à travers son réseau de villes.
À nouveau, la nécessité de la mise en place d’un solide réseau des villes normandes, une Hanse comme il en existait une dans la Baltique, une association économique, politique, culturelle des villes normandes est de première importance. C’est une nécessité et une évidence, mais dans le contexte d’un projet Grand Paris renaissant, cela devient une urgence absolue !
Monsieur Hervé Morin a réagi vivement aux déclarations de Mme Hidalgo et de M. Philippe. Mais où sont les autres élus ? Qu’en pensent les maires normands ? Les présidents de départements normands ?
Il est grand temps que les élus normands agissent ensemble, comme les élus d’une grande région avec un potentiel incroyable et non comme des roitelets locaux. Une vision d’ensemble pour la région est nécessaire pour tous les élus.
En pleines grandes déclarations sur la décentralisation voulue apparemment par le gouvernement du président Macron, après le tour de vis centralisateur et jacobin qui a été la règle depuis son accession au pouvoir, voici une volonté parisienne qui paraît bien contre-productive.
Ce scénario, le Mouvement normand n’a eu de cesse de le rappeler dans ses communications depuis la réunification de la Normandie : les dangers, les écueils sont encore nombreux avant d’avoir une région normande radieuse et rayonnante.
Enfin, sortirons-nous de la tentation phagocytaire de Paris et surtout, sortirons-nous un jour de cette morbide et délétère opposition permanente entre Paris et la province ? Le jacobinisme parisien n’est pas mort, il est au contraire bien vivant. La décentralisation et la subsidiarité, si elles s’imposent à la raison, ne sont pas encore acquises dans les faits.
Les Normands doivent réagir habilement, l’union fait la force !
La commission exécutive du Mouvement normand
Les services de renseignement allemands persécutent les nationalistes et leurs structures, tant politiques qu’intellectuelles
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03/10/2020
L’Office fédéral de protection de la Constitution (Bundesamt für Verfassungsschutz – BfV) est un service allemand de renseignement actif dans toute l’Allemagne, avec pour mission essentielle de surveiller les activités contraires à la Constitution. Chacun des seize États allemands dispose également de son propre Office de protection de la Constitution, qui lui est inféodé. Les structures nationalistes, tant politiques qu’intellectuelles, subissent les pressions et attaques de cette organisation.
Persécutions contre l’AfD
Le parti politique patriotique allemand Alternative pour l’Allemagne (AfD) est soumis aux pressions de l’Office fédéral de protection de la Constitution.
Ainsi, en 2019, l’aile nationale de l’AfD est-elle considérée par l’Office de protection de la Constitution comme « cas suspect », au même titre que l’organisation de jeunesse du parti Junge Alternative (JA).
Au début de l’année 2020, il apparaît que cette organisation espionne, depuis peu de temps, en utilisant des méthodes de services secrets, trois responsables de l’AfD : le dirigeant de l’AfD de Thuringe Björn Höcke, le dirigeant de l’AfD du Brandebourg Andreas Kalbitz et le député au sein du Parlement de Saxe-Anhalt Hans-Thomas Tillschneider. Tous les trois sont membres de l’aile nationaliste du parti. Il est même annoncé, dans la presse du système, que d’autres responsables politiques de cette aile devraient être, dans le futur, eux-aussi, surveillés.
Les fonctionnaires de l’Office fédéral de protection de la Constitution, ainsi que ceux des autorités de l’Office de protection de la Constitution des États allemands concernés [donc : Thuringe, Brandebourg, Saxe-Anhalt], établissent un dossier et collectent du matériel contre les trois personnes concernées à propos de leurs activités extra-parlementaires. Donc les conversations téléphoniques et les courriels privés et intimes de ces personnes sont archivés.
L’aile nationaliste de l’AfD est placée sous observation par l’Office de protection de la Constitution en mars 2020. L’organisme considère que Björn Höcke (Thuringe) et Andreas Kalbitz (Brandebourg) sont d’« extrême droite ». Les autorités estiment que cette aile compte 7 000 membres. En conséquence, la direction de l’AfD demande l’auto-dissolution de son aile nationaliste et l’obtient.
À la mi-mai 2020, la direction fédérale de l’AfD exclut du parti le chef de l’AfD du Brandebourg et chef du groupe des élus de l’AfD du Brandebourg Andreas Kalbitz, qui peut être considéré comme le numéro 2 de l’aile nationaliste auto-dissoute de l’AfD, derrière Björn Höcke, par 7 voix contre 5, pour ne pas avoir déclaré son appartenance dans sa jeunesse à l’organisation nationaliste radicale Heimattreuen Deutschen Jugend (HDJ) ainsi que son adhésion, entre la fin 1993 et le début 1994, au parti politique patriotique die Republikaner (Les Républicains). Kalbitz avait écrit au sein d’un document de cinq pages, réalisé sous la pression de la direction du parti, avoir possiblement et probablement visité un rassemblement du HDJ, qui entretemps a été introduit sur la liste des incompatibilités de l’AfD. Selon un rapport de l’Office de protection de la Constitution, un numéro lié à la « Famille Andreas Kalbitz » figure dans le dossier du HDJ.
En mai 2020, le co-dirigeant de l’AfD Tino Chrupalla compare l’Office de protection de la Constitution à la Stasi, la police politique de l’ancienne Allemagne de l’Est communiste.
En juin 2020, l’AfD du Brandebourg devient, pour l’Office de protection de la Constitution, un objet d’observation, après qu’un long examen a conduit à estimer que les conditions pour que cette mesure soit décrétée sont remplies. L’Office de protection de la Constitution peut désormais utiliser des écoutes ou des espions afin de confirmer l’« extrémisme de droite » de l’AfD du Brandebourg.
Fin août 2020, le dirigeant de l’Office fédéral de protection de la Constitution Thomas Haldenwang confirme officiellement que l’ancien dirigeant du groupe des élus de l’AfD au sein du Parlement de Brandebourg Andreas Kalbitz figure sur une liste de membres de l’organisation radicale interdite depuis lors Heimattreuen Deutschen Jugend (HDJ), alors que l’appartenance supposée de Kalbitz à la HDJ était le principal élément qui avait conduit l’AfD à exclure Kalbitz de ses rangs.
Persécutions contre l’IfS
Au sein du magazine allemand de la Nouvelle droite Sezession – numéro 97 – d’août 2020, l’écrivain Götz Kubitschek (https://www.breizh-info.com/2020/09/28/151142/gotz-kubitschek-nouvelle-droite-allemagne/) dénonce les attaques à l’encontre de l’Institut für Staatspolitik (Institut pour la politique d’État), un laboratoire d’idées de la Nouvelle droite situé à Schnellroda en Saxe-Anhalt et qui a été désigné comme cas suspect par l’Office de protection de la Constitution et est placé sous observation :« Dans le cadre de la présentation du rapport de l’Office de protection de la Constitution pour l’année 2019, le président de cette autorité, Thomas Haldenwang, a mentionné début juillet, entre autres, l’Institut (et ainsi nous les responsables) de super diffuseur de haine et de violence.
L’expression super-diffuseur émane de la virologie et désigne, en relation avec des épidémies, des infectés qui contaminent un nombre anormalement élevé d’organismes avec des agents pathogènes ou viraux. »
Thomas Haldenwang présente donc ceux qui pensent autrement comme diffusant une maladie et étant des individus face auxquels le corps social doit être protégé.
Détournement de fonction
L’Office de protection de la Constitution voit donc sa fonction initiale, consistant à surveiller les actes contraires à la Constitution, être détournée. Il devient un organisme qui protège les partis du système politique en place face à la concurrence de formations politiques qui diffusent des idées autres que celles prônées par le système.
Lionel Baland
Sources : Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – V
Que voilà donc du beau monde par Pierre Vial
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Selon Le Point, une jeune femme accuse un collaborateur d’Anne Souyris, adjointe d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris et élue écolo (EELV) chargée de la santé publique, des relations avec l’AP-HP (hôpitaux), de la santé environnementale et de la réduction des risques, de l’avoir violée dans son bureau de l’hôtel de ville. Une plainte a été déposée et le parquet a confirmé l’ouverture d’une enquête pour viol le 1er octobre. La plaignante est intermittente du spectacle et militante écolo.
Cette affaire rappelle la démission de deux adjoints d’Anne Hidalgo, Christophe Girard, accusé d’abus sexuels et très lié avec Gabriel Matzneff, et Pierre Aidenbaum, accusé de harcèlement sexuel par une de ses collaboratrices. Il y a eu aussi l’affaire de l’ex-député écolo Denis Baupin, un pilier de l’équipe Delanoë quand celui-ci était maire de Paris.
Quant à Alice Coffin, élue écolo du 12e arrondissement de Paris, elle publie chez Grasset Le génie lesbien. Sans commentaire…
Pierre VIAL
AFFAIRE RYSSEN : LES APPRENTIS SORCIERS par Pierre Vial
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J’approuve totalement les déclarations de Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch au sujet de l’embastillement de Ryssen.
Une remarque : ceux qui ont voulu cela ont-ils conscience qu’ils contribuent à la montée de l’antisémitisme ? Mais ne serait-ce pas ce qu’ils souhaitent ? Ils devraient pourtant savoir qu’à force de jouer avec le feu…
Pierre VIAL
NOUS, ON AIME LE COCHON !
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Un autre XXe siècle de Dominique Venner
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Matrice du XXe siècle, la guerre de 1914 a précipité la ruine de la civilisation européenne. De ses décombres ont surgi quatre idéologies, à l'origine d'une nouvelle lutte sans merci, d'où est issu le monde actuel. Une réinterprétation stimulante du dernier siècle et une réflexion sereine sur notre devenir par l'historien Dominique Venner.
« Les luttes incessantes qui, au XXe siècle, ont opposé totalitarisme et liberté se sont terminées par la victoire décisive des forces de la liberté et par un seul modèle acceptable pour la réussite des nations : la liberté, la démocratie et la libre entreprise ».
Telle est la vision de l'histoire du XXe siècle exprimée par le gouvernement des Etats-Unis en tête du document définissant sa « stratégie nationale de sécurité », publié le 20 septembre 2002. Cette vision est aujourd'hui partagée par la plupart des Européens. Elle s'est imposée à la suite de l'effondrement de l'Union soviétique, en 1991, qui, après quarante-cinq années de « guerre froide », consacra la victoire absolue de la démocratie américaine.
Mais cette interprétation plonge ses racines loin en amont. Elle est, en réalité, l'aboutissement d'une rhétorique inaugurée à la fin de la Première Guerre mondiale, en 1918, et développée à la fin de la Seconde, en 1945. Selon celle-ci, 1918 aurait marqué la victoire du « droit » sur la « barbarie », de la « démocratie » sur l'« autoritarisme » et le « militarisme » -, et 1945, la victoire « des démocraties sur le nazisme ».
Après 1945, cette rhétorique s'est appliquée à la lutte menée par le « monde libre » contre le totalitarisme communiste. Depuis 1991, elle confond, dans une même réprobation et sous le même vocable de « totalitarisme », l' « autoritarisme » vaincu en 1918, le fascisme et le nazisme anéantis en 1945, enfin le communisme, qui a fini par s'effondrer, sans gloire, sur lui-même.
Présentant, selon l'historien américain George L. Mosse, la particularité de regarder le monde « exclusivement d'un point de vue libéral », cette lecture de l'histoire du siècle passé a permis aux Etats-Unis d'asseoir leur actuelle hégémonie (notamment sur l'Europe) sur une légitimité morale face à divers ennemis indistinctement qualifiés de « totalitaires ».
C’est cette lecture que remet, aujourd'hui, en cause l'historien Dominique Venner dans un essai dense et stimulant, le Siècle de 1914. Sous-titré « Utopies, guerres et révolutions en Europe au XXe siècle », mêlant un récit vivant - relevé de portraits psychologiques et de tableaux sociologiques acérés - à une analyse fouillée tant des grands conflits que des idéologies et de leur influence sur les hommes et les événements, celui-ci offre une réflexion en profondeur sur le destin européen au cours des cent dernières années.
Une réflexion qui, non seulement, synthétise et prolonge celle entamée par son auteur dans ses précédents travaux sur le XXe siècle, mais s'inscrit également à la suite de celle développée dans son Histoire et tradition des Européens - 30 000 ans d'identité (Le Rocher 2002). L'originalité de la démarche de Dominique Venner consiste, en effet, à éclairer la singularité de l'histoire de l'Europe du siècle dernier en la resituant dans la longue durée, à élargir ainsi le champ de réflexion par des références à un passé plus ancien - parfois le plus ancien -, et à ouvrir des perspectives d'avenir.
Résumer l'histoire du XXe siècle à des « luttes incessantes » entre « totalitarisme et liberté », c'est opérer, écrit Dominique Venner, des amalgames réducteurs « entre des réalités très différentes et opposées », masquer « ce qui distingue entre eux divers systèmes antilibéraux », et, surtout, faire « l'impasse sur des pans entiers de l'histoire contemporaine ».
Ce dernier point est tout particulièrement illustré par l'interprétation habituelle de la victoire alliée de 1945 comme victoire « des démocraties sur le nazisme ». C'eût été le cas si, à partir de 1941, la Seconde Guerre mondiale avait vu s'affronter « totalitarismes » et « démocraties ». Or, il y avait deux « totalitarismes » en compétition : le nazi et le communiste. « Et les "démocraties" n'ont pu écraser le premier qu'en s'alliant au second [...]. »
Plus généralement, observe Venner, prise dans son ensemble, la lecture qui s'est imposée de l'histoire du siècle est une lecture idéologique. Erigeant le libéralisme en avenir du monde -comme l'avait été, en son temps, le communisme -, elle reflète une conception du devenir historique proche, à bien des égards, du schéma marxiste. Elle est la conséquence du triomphe, à la fin du siècle, du « démocratisme américain », l'un des quatre systèmes idéologiques surgis, au début de ce même siècle, des ruines de la Première Guerre mondiale, avec le communisme, le fascisme et le national-socialisme.
Quatre idéologies antagonistes qui se sont substituées à l'ancien ordre européen, pulvérisé par le conflit déclenché à l'été 1914. Quatre idéologies lourdes de nouveaux affrontements titanesques, qui s'achevèrent en 1945 par l'élimination des deux dernières, laissant l'Europe - déjà saignée à blanc et ébranlée dans ses fondements par la lutte de 1914-1918 - totalement exsangue. Une Europe dépossédée d'elle-même, condamnée, dès lors, à ne plus exister que sous l'ombre portée des deux systèmes idéologiques victorieux, incarnés par l'URSS et les Etats-Unis, puis, à partir de 1991, du seul système états-uniens.
C'est pourquoi le sort du Vieux Continent après 1945 ne peut se comprendre qu'à la lumière de ce qui s'est joué entre 1914 et 1918. En effet, l'habitude de considérer séparément les conflits de 1914-1918 et de 1939-1945 a fini par masquer le fait qu'ils n'en constituent qu'un seul. Dominique Venner reprend et justifie l'expression « nouvelle guerre de Trente ans » (en référence à celle qui ravagea le cœur de l'Europe de 1618 à 1648) utilisée par certains historiens pour qualifier la période 1914-1945. « Nouvelle guerre de Trente ans » d'« où est issu le monde dans lequel nous vivons ».
Qu'était l'Europe d'avant 1914 ? Pour l'essentiel, un monde « en forme », à la fois traditionnel dans son esprit et moderne dans ses réalisations, structuré par des aristocraties actives et dynamiques, des monarchies bénéficiant, dans l'ensemble, d'un large soutien populaire : en Grande-Bretagne, bien sûr, mais aussi et surtout, dans l'Allemagne de Guillaume II et l'Autriche-Hongrie de François-Joseph. A cet égard, la France républicaine constitue une exception. Si son prestige reste grand, elle le doit moins à son régime - du reste contesté jusque chez elle -qu'à son brillant passé.
Les valeurs incarnées par cette noblesse irriguent l'ensemble de la société, du haut en bas de l'échelle. Elle est respectée. Et souvent imitée, « non seulement par désir de promotion sociale, mais aussi parce que modèle admiré ». Sa fonction est de commander dans l'ordre politique, de protéger dans l'ordre social et d'offrir un modèle dans l'ordre éthique, le modèle d'« un type d'humanité supérieure », qui trouve sa source dans les héros d'Homère. « Le secret de cette supériorité, explique Dominique Venner, était la possession d'une forme intérieure (ethos) capable de modeler la tenue et la pensée, acquise par le dressage de générations successives qui avaient intériorisé une vision de la vie et une rigueur de mœurs ayant pénétré l'être entier de mille contraintes inscrites dans l'inconscient. »
Première puissance du continent, l'Allemagne est la vitrine incontestée de cette Europe monarchique et moderne, aspirant désormais, non pas à la « domination mondiale », comme le prétendront ses adversaires, mais plus simplement à une « politique mondiale » (Weltpolitik), à l'instar de la France et de l'Angleterre, dotées d'immenses empires coloniaux. Son expansion industrielle (15 % de la production mondiale) s'est accompagnée, grâce à Bismarck, puis sous Guillaume II, d'une législation ouvrière « sans égale en Europe », formant « le premier ensemble historique d'assurances sociales, avec des décennies d'avance sur la très bourgeoise République française ».
Par effet d'entraînement, la double-monarchie austro-hongroise n'est pas en reste, bien que de façon moins spectaculaire. Même l'autocratique Russie, grâce aux réformes engagées par Piotr Stolypine, connaît, avant 1914, un développement et des transformations dont nul ne sait ce qu'ils eussent donnés s'ils n'avaient été brisés net par la guerre, puis par la révolution bolchevique de 1917.
L’Europe d'avant 1914, c'était aussi un ordre international spécifique, fondé sur la conscience d'appartenir à une même communauté de peuples, entre lesquels les guerres devaient rester circonscrites et respecter le « droit des gens », le jus publicum europaeum. Inspiré de Platon, celui-ci avait été instauré par les traités de Westphalie (1648), à l'issue de la première guerre de Trente ans, elle-même dernier et terrible avatar des luttes religieuses qui avaient déchiré l'Europe depuis le XVIe siècle.
Il s'agissait de mettre fin au caractère illimité qu'avaient revêtu ces luttes et à leur criminalisation de l'ennemi, en opérant une distinction entre les armées et les populations civiles, en reconnaissant la souveraineté des Etats, ainsi que leur égalité juridique et morale en temps de paix comme en temps de guerre. Leurs causes respectives étant reconnues comme également légitimes, les belligérants se trouvaient, de ce fait, encouragés à définir de nouveaux équilibres par des concessions mutuelles.
Ecorné une première fois durant les guerres de la Révolution et de l'Empire, rétabli au congrès de Vienne, en 1815, ce droit ne devait, en revanche, pas résister au cataclysme de 1914 - 1945.
Pour autant, détruit par ce cataclysme, l'ancien ordre européen n'a pas empêché celui-ci de se produire. C'est bien l'Europe qui l'a déclenché, et elle seule. L'ordre qui la régissait et, au-delà, la civilisation dont celui-ci était l'expression, seraient-ils donc intrinsèquement responsables du massacre ? La plupart des Européens d'aujourd'hui le pensent. Légitimement traumatisés par le carnage, ils se sont persuadés de la culpabilité de leur civilisation. Les vainqueurs de 1918 et, plus encore, ceux de 1945 les y ont encouragés.
En réalité, rappelle Dominique Venner, à la veille de 1914, l'ordre européen traditionnel était déjà en crise, sapé par le virus nationaliste et jacobin inoculé par la Révolution française. Effritant peu à peu, tout au long du XIXe siècle, la conscience d'une commune appartenance - au-delà de l'attachement naturel aux patries charnelles - au profit de passions nationales exclusives, ce virus est à l'origine des haines qui devaient embraser les peuples en 1914.
Par ailleurs, parvenus, dans la seconde moitié du XIXe siècle, à un stade d'évolution scientifique et technique encore jamais vu, les Européens croyaient voir s'ouvrir devant eux un avenir plein de promesses, régi par la science. Ils commençaient, en fait, à céder au vertige faustien d'une maîtrise et d'un pouvoir illimités sur la nature. On verrait bientôt les effets de cette illusion avec l'industrialisation de la guerre, qui multipliera, dans des proportions considérables, la puissance meurtrière et destructrice des armements. D'essence messianique, ce vertige n'est pas le fruit de la civilisation européenne, « mais de sa corruption ». Il a été dénoncé comme tel par quelques-uns des plus grands esprits de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, notamment Taine et Renan, Nietzsche, Miguel de Unamuno, Ortega y Gasset, Oswald Spengler, Max Weber, ou encore Arnold Toynbee.
A l'été 1914, quasiment personne n'imaginait le séisme qu'engendrerait l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand à Sarajevo, « Chez tous les belligérants, on croyait à une guerre courte, fraîche et joyeuse. Elle fut interminable, épouvantable et meurtrière comme jamais. C'était le cadeau imprévu fait aux hommes par le progrès industriel et la démocratie de masse, deux facteurs nouveaux qui allaient transformer la nature même des conflits armés. »
Commencé comme une guerre classique entre Etats, le conflit se termina en croisade idéologique faisant 12 millions de tués ( 9 millions de soldats, 3 millions de civils), provoquant l'intervention d'une puissance extra-européenne - les Etats-Unis - dans les affaires de l'Europe, liquidant, avec leurs aristocraties, les trois empires structurants du centre et de l'est européen - l'Empire allemand, l'Empire austro-hongrois et l'Empire russe -, humiliant, ruinant et affamant les vaincus, entraînant enfin des charcutages de frontières et de peuples portant à leur tour « le germe de la guerre suivante, plus catastrophique encore que la précédente » (50 millions de morts).
Ajouté au jacobinisme français, l'entrée en lice des Etats-Unis, avec leur messianisme puritain et mercantile, fut déterminante dans la destruction du jus publicum europaeum. Celui-ci fut remplacé par le droit du plus fort, enrobé d'un alibi moral. C'était revenir, sous une forme sécularisée, à l'esprit des anciennes guerres de religion dont les traités de Westphalie avaient débarrassé l'Europe. Les vainqueurs avaient mené « la guerre du droit et de la civilisation contre la barbarie ». L'ennemi vaincu se retrouvait ainsi criminalisé. L'article 231 du traité de Versailles (1919) faisait obligation à l'Allemagne de se reconnaitre coupable du conflit et l'article 212 prévoyait, initialement, de traduire l'empereur Guillaume II en justice. Cette dernière idée ne fut finalement pas appliquée, mais son principe était promis à un bel avenir.
Avec le président Thomas Woodrow Wilson, le « démocratisme » américain faisait ainsi irruption en Europe. Lui aussi était promis à un bel avenir. Au même moment, le bolchevisme, avec son messianisme de la table rase, incarné par Lénine, surgissait des décombres de l'ancien empire des tsars, menaçant directement l'Europe centrale, l'Allemagne et l'Italie. Dans la Guerre civile européenne - 1917-1945 (1987), l'historien allemand Ernst Nolte a montré comment le fascisme de Benito Mussolini et, surtout, le national-socialisme d'Adolf Hitler ne peuvent se comprendre que par rapport à la menace mortelle que le bolchevisme faisait subitement planer sur le monde européen.
Dominique Venner ajoute que, portant l'empreinte de la dureté de la jeune génération des tranchées de 1914-1918, l'un et l'autre reposaient, à l'origine, sur le désir de fonder une nouvelle aristocratie du mérite issue de la plèbe, et un socialisme affranchi de la lutte des classes. Contrairement au communisme, qui se posait en opposition à l'héritage européen (« Je hais la Russie », avouait Lénine), ils prétendaient réactiver celui-ci sur de nouvelles bases, au prix d'un effort cyclopéen. Restés tributaires des dérives démocratiques de masse, d'un nationalisme agressif et d'une volonté de puissance technicienne destructrice, ils ne firent qu'aggraver les ferments de décomposition présents avant 1914 et exacerbés par la guerre.
C'est particulièrement flagrant pour le national-socialisme. En effet, au-delà de leur ressemblance formelle, fascisme et national-socialisme diffèrent fondamentalement sur un certain nombre de points. Alors que le fascisme est avant tout une doctrine de l'Etat (pour Mussolini, l'Etat prime sur le parti), le national-socialisme hitlérien est un pangermanisme doublé d'une doctrine de la race, imprégnée de darwinisme et de scientisme. L'antisémitisme obsessionnel d'Hitler, si lourd de conséquences, est étranger à Mussolini,
On s’est souvent interrogé sur le soutien dont bénéficia Hitler auprès du peuple allemand, jusque dans les ruines de Berlin, en 1945. C'est que, dans son immense majorité, celui-ci ignorait les spécificités profondes de l'idéologie national-socialiste, Hitler restait, à leurs yeux, celui qui les avaient délivrés de l'humiliation du traité de Versailles. Est-ce par pur fanatisme que les adolescents de la Jeunesse hitlérienne se sont alors jetés dans la défense désespérée de la capitale du Reich déjà en ruines ? « Ce serait oublier l'essentiel, remarque Dominique Venner, l'esprit atavique du sacrifice, l'amour militaire de la discipline et le sens de la fidélité légué de génération en génération par les émules des réformateurs prussiens de 1813, C'est tout cela qu'Hitler ruinera après avoir abusé des qualités d'un peuple d'élite dont il fut la malédiction. »
La victoire de 1945 ne fut pas seulement une victoire « contre le nazisme » (ce dont tout le monde se réjouirait). Ce fut aussi une victoire contre ce qu'avait espéré et exprimé par écrit, peu avant d'être exécuté, l'organisateur de l’attentat du 20 juillet 1944 contre Hitler, le colonel Claus von Stauffenberg : « [...] Nous voulons un peuple qui, enraciné dans la terre de sa patrie, demeure proche des forces de la nature, un peuple qui, libre et fier, dominant les bas instincts de la vie et de la jalousie, trouve son bonheur et sa satisfaction dans le cadre établi de son activité. Nous voulons des dirigeants qui, provenant de toutes les couches de la société, et liés aux forces divines, s'imposent par leur sens moral leur discipline et leur esprit de sacrifice. »
« La philosophie nationale conservatrice de ce programme de la résistance allemande, souligne Dominique Venner, était aux antipodes de ce que les vainqueurs imposeront à l'Europe déboussolée de l'après-guerre : l’antifascisme (autrement dit le communisme) et le matérialisme bureaucratique pour les uns, la religion du marché et la version américaine des droits de l'homme pour les autres. »
Aujourd'hui, face à l'imperium de « la religion du marché », les peuples redécouvrent peu à peu leurs sources primordiales. Victimes du ce chaos mental » introduit par « le siècle de 1914 », les Européens ont oublié les leurs. Toutefois, indique Dominique Venner, la crise que traverse désormais cet imperium peut réserver bien des surprises. L'avenir n'est écrit nulle part.
Christian Brosio
« Le Siècle de 1914 - Utopies, guerres et révolutions en Europe au XXe siècle », par Dominique Venner, Ed. Pygmalion.
Sources : Le Spectacle du Monde – Juillet Aout 2006.
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