A l’heure où la faillite du tandem Hollande-Valls est patente, malgré leurs rodomontades, ils ont choisi, une fois de plus, de nier la réalité en débarquant les ministres qui avaient le front de le rappeler. Bien entendu, ceux-ci –Montebourg en tête – ne sont motivés, sous de nobles propos qui ne trompent personne, que par leur avenir électoral (en l’occurrence, pour Montebourg, l’échéance de l’élection présidentielle). Il reste que le constat qu’ils font peut être fait par tout un chacun : la hausse du chômage n’a jamais cessé depuis l’élection de Hollande ; le déficit public est supérieur à 4% du PIB ; l’explosion d’une dette qui dépasse les 2 000 milliards et plombe tout budget ; la dépense publique et le poids de la fiscalité sont supérieurs, en France, à ce qu’ils sont chez nos voisins allemands, italiens et espagnols.

Face à cela, les choix emblématiques faits pour la composition du gouvernement Valls-bis sont révélateurs. En particulier sur deux axes :

  1. La « diversité » (c'est-à-dire le choix d’une société multiraciale) est amplifiée : la négritude est toujours représentée par la Taubira (c’est la seule raison de sa présence), le Maghreb par Najat Vallaut-Belkacem (qui, en tant que ministre de l’Education nationale, fera ce qu’il faut pour que les petits Gaulois oublient ou renient leurs racines), Myriam El-Khomri, secrétaire d’Etat chargée de la « politique de la ville » (tout un programme) et Kader Arif, secrétaire d’Etat chargé des anciens combattants et de la mémoire (sic) et l’Asie par la Coréenne Fleur Pellerin, ministre de la culture (qui, décidément, ne doit surtout plus être européenne). Quant au métis Harlem Désir, il fait, comme d’habitude, de la figuration.
  2. L’alignement du tandem Hollande-Valls sur le capitalisme libéral est total. Il est incarné par le nouveau ministre de l’Economie Emmanuel Macron, un « social-libéral » (ce mot est le mariage de la carpe et du lapin…), ancien associé-gérant de la banque Rothschild. C’est, avec lui, « l’abandon définitif de la lutte contre la finance ennemie, promise pendant la campagne de 2012 » (Le Monde, 28 août). De quoi « rassurer les marchés, Bruxelles et l’Allemagne ». Le patronat n’a pas tardé à apporter son satisfecit, le patron du Medef faisant applaudir Valls par ses troupes à l’occasion de leur université d’été. Ce qui n’a pas empêché le PDG d’Axa d’appeler Valls à « aller plus loin ». Gageons que le premier ministre aura entendu le message et obtempérera.

Petite difficulté, quand même, pour Hollande : alors que les sondages indiquent que sa cote de popularité dans le pays continue à baisser, avec des chiffres jamais vus sous la Ve République et que –élément nouveau – celle de Valls se met à plonger, ses soutiens politiques se réduisent comme peau de chagrin. Car, explique pudiquement Le Monde, « l’actuelle minorité de parlementaires frondeurs exprime tout haut le sentiment largement partagé par les socialistes que la politique menée par M. Hollande est aux antipodes des credo traditionnels de la gauche ».

C’est oublier, ou faire semblant d’oublier, que le phénomène n’est pas nouveau, l’orientation libérale de Hollande lui ayant été soufflée, d’abord discrètement, depuis deux ans, par un Emmanuel Macron qui a été son conseiller économique à l’Elysée. Un bon placement pour la finance cosmopolite…

 

Pierre VIAL

 

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