crbst Soliman

 

A la tête de ses troupes, Soliman le Magnifique met le siège devant Vienne le 27 septembre 1529. Le flot turc vient ainsi battre les murs d'une ville-symbole. Déjà occupée dans l'Antiquité par les Celtes, sous le nom de Vindobona, la ville est devenue au XIle siècle la résidence des ducs d'Autriche (Ost-Reich, « l'empire de l'Est ») de la maison de Babenberg. Elle est sur la route de l'ambre, qui relie Baltique et Méditerranée (l'ambre a des propriétés magnétiques et il est porteur d'un symbolisme solaire, donc sacré).

Erigée en centre administratif de l'empire des Habsbourg, qui ont hérité des couronnes de Hongrie et de Bohême, Vienne est, à l'évidence, un des bastions de l'Occident face aux dangers venus de l'est et du sud. C'est pourquoi Soliman a choisi d'en faire une de ses cibles privilégiées.

Soliman est l'incarnation même de l'impérialisme ottoman. Celui-ci s'est affirmé au cours des XlVe et XVe siècles. Basés d'abord en Asie Mineure, ces Turcs se sont imposés au sein du monde musulman (l'Islam a remplacé progressivement chez les Turcs le chamanisme ancestral, même si ce paganisme a laissé des traces durables dans les croyances et traditions des Turcs). Etendue à toute l’Anatolie, la conquête ottomane a gagné ensuite les Balkans et a réussi à submerger, en 1453, l'empire byzantin et sa capitale Constantinople. Entre 1512 et 1520, Sélim le Terrible (et le bien-nommé) a soumis l'Iran, le Kurdistan, la Syrie, la Palestine, l'Egypte. D'abord émirs, puis sultans, les souverains ottomans revendiquent enfin le titre de calife : Sélim 1er a ramené à Istambul le dernier calife abbasside et affirmé que celui-ci avait renoncé à ses droits, à son profit...

 

soliman le magnifique le plus flamboyant des sultans ottomans

 

Son fils Sùleyman, que nous appelons Soliman, a reçu de son peuple le surnom de « Légalisateur ». Il a en effet réalisé une vaste œuvre institutionnelle et administrative pour organiser son empire. Mais il a été aussi, suivant la ligne tracée par son père, un grand conquérant. En treize campagnes (dix en Europe, trois en Aie), il a soumis l'Irak et la totalité du monde arabe, à l'exception du Maroc. Ses corsaires hantent la Méditerranée et lancent même des expéditions jusqu'en Inde. Il prend Rhodes en 1522, malgré l'héroïque résistance des che¬valiers de saint Jean, qui doivent se replier à Malte.

En Europe, Belgrade succombe sous les coups ottomans en 1521. En 1526, après l'éclatante victoire de Mohacs remportée sur Louis de Hongrie, Soliman annexe Buda. Voici la Hongrie placée, pour un siècle et demi, sous le joug turc.

 

Jean Sobieski III repoussant les Turcs au siège de Venne Jan Mateiuko Sala Sobieski

 

Tout semble réussir à Soliman. Mais, devant Vienne, il échoue. Aidée par la rudesse d'un hiver précoce, la résistance obstinée, acharnée des défenseurs oblige Soliman à lever le siège le 15 octobre. Il va renouveler deux fois sa tentative, en 1532 et 1566. Vienne tiendra bon.

Aujourd'hui, l'ennemi n'est plus à la frontière. Il est dans nos murs. Il menace de mort notre identité. L'identité d'un peuple est une sainte cause, Mobilisons-nous donc pour une sainte guerre. Entrons en résistance. Et préparons la révolution.

Pierre VIAL

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