Geneviève de Galard n’est pas, d’après elle, une femme extraordinaire. Elle a juste fait son devoir lors de la guerre d’Indochine. Pourtant, à la lecture de son livre, on ne peut s’empêcher de penser que ce petit bout de femme au sourire timide et aux joues potelées a eu le courage de faire ce que nombre de ses compatriotes, hommes et femmes confondus, n’auraient pas eu la force d’accomplir. Le Colonel Langlais dira d’elle : « A suscité l’admiration de tous par son courage tranquille et son dévouement souriant. […] D’une compétence professionnelle hors pair et d’un moral à toute épreuve, elle fut une auxiliaire précieuse pour les chirurgiens et contribua à sauver de nombreuses vies humaines. » « Restera, pour les combattants de Diên Biên Phu, la plus pure incarnation des vertus héroïques de l’infirmière française. » On pourrait croire que l’auteur de ces lignes a enjolivé son texte. Mais quand on a vécu ce qu’elle a subit durant les combats dans « la cuvette » et lors de sa décision de rester avec les prisonniers suite à la chute de Diên Biên Phu, on comprendra alors que cette admiration n’est pas exagérée. Pendant cinquante-sept jours de combat elle fut parmi les vaillants résistants afin de leur apporter soins et réconforts. Parfois ce fut très difficile, même pour une infirmière, de voir tous ces corps mutilés, toutes ces souffrances. Et tout cela sous les bombes des Vietminh presque quotidiennes. Dans la boue, le sang et la sueur, elle partagea le calvaire de tous ces braves combattants qui luttaient contre le Communisme. A aucun moment elle ne les abandonna, même quand elle eu la possibilité d’être rapatriée avant certains soldats blessés.
Un exemple de bravoure, de fidélité malgré l’adversité, de générosité et de gentillesse. Un peu de douceur féminine dans ce monde de guerriers…
Sa vie, « l'ange de Diên Biên Phu » vous la racontera mieux que moi. Je vous laisse découvrir le destin de cette héroïne qui a rendu l’espoir à de nombreux hommes et dont le souvenir ne pourra jamais s’effacer de leur mémoire…
Yann
Une femme à Dien Bien Phu, éditeur Les Arènes, Paris, 2003, 290 pages, 22,90 €