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«Comment le suffrage universel parviendrait-il à manifester la pensée, la vraie pensée du peuple, quand le peuple est divisé, par l'inégalité des fortunes, en classes subordonnées les unes aux autres, votant par servilité ou par haine ; quand ce même peuple, tenu en laisse par le pouvoir, ne peut, malgré sa souveraineté, faire entendre sa pensée sur rien ; quand l'exercice de ses droits se borne à choisir tous les trois ou quatre ans, ses chefs et ses charlatans ; quand sa raison, façonnée sur l'antagonisme des idées et des intérêts, ne sait aller que d'une contradiction à une autre contradiction.»

PROUDHON - Confessions d'un révolutionnaire, 1849.

 

« Tu ne te rassembleras pas ; tu n'imprimeras pas ; tu ne liras pas ; tu respecteras tes représentants et tes fonctionnaires, que le sort du scrutin ou le bon plaisir de l'État t'aura donnés ; tu obéiras aux lois que leur sagesse t'aura faites ; tu payeras fidèlement le budget ; et tu aimeras le gouvernement, ton seigneur et ton dieu, de toute ton âme, de tout ton cœur, de toute ton intelligence : parce que le gouvernement sait mieux que toi ce que tu es, ce que tu vaux, ce qui te convient, et qu'il a le pouvoir de châtier ceux qui désobéissent à ses commandements, comme de récompenser jusqu'à la quatrième génération ceux qui lui sont agréables. »

PROUDHON - Idée générale de la révolution au XIXe siècle, 1851.

 

PROUDHON toujours aussi actuel !

 

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