bucher carré

 

Dans la période annuelle proche des récoltes, la fête* du Solstice d'Été le 21juin, ou fête de la Saint-Jean (Baptiste), ne peut que mettre en évidence son caractère paysan et populaire d'un point de vue exotérique, et cathartique d'un point de vue ésotérique, qui dépasse les différentes formes dans lesquelles la Tradition se manifeste, en célébrant, semblablement au Solstice d'Hiver, l'Essence plus vivantes et lumineuse.

Dans tous ces bourgs où il est habituel de le célébrer sont préparés des feux de joie et d’énormes tables décorées avec des poissons, viandes, salaisons et productions de saison. C’est une fête de la fécondité et de l'abondance*, une fête de joie et d’insouciance.

Sous peu, ce seront les récoltes, les travailleurs des champs auront une trêve, les paysans pourront se reposer en jouissant de la vue des gerbes, de leur richesse maintenant à l’abri des pluies. Au Solstice d'Été même, le centre de l'attention pour la célébration du rite* est le feu. Un feu* égal dans sa substance à ce que nous connaissons au Solstice d'Hiver, pourtant si différent en rôle et en signification.

La flamme qui brûle sur la montagne en décembre est un symbole qui, montrant combien est grand le monde créé autour de nous et combien est petite mais précieuse la communauté* du feu, nous invite à la méditation ; la flamme qui s'élève haute et chaude et presque insolente des bûchers allumés en juin, semble incendier le ciel, réaffirmer la force de la Vie sur la Mort, c’est une flamme de foi et de purification. Il est d’usage chez presque tous les peuples d'Europe de conclure le bûcher avec une compétition de sauts à travers les flammes auquels participent nombre de jeunes et les nouveaux couples ; les flammes qui éclairent les gerbes d'or nous rappellent l'or du Soleil, l'or qui est un souhait de bonheur pour qui a décidé de constituer un nouveau foyer familial et d'affronter ensemble les difficultés qui inévitablement les attendent.

Il ne faut pas croire, cependant, que les fêtes solsticiales soient de la pertinence exclusive des bourgs rustiques, au contraire elles sont célébrées même dans les villes plus grandes et toujours avec une identique signification, même si le rite* naturel finit par se transformer en cérémonial. Nous pourrions dans ce cas nous rappeler des fêtes qui encore aujourd'hui se déroulent à Rome dans la population du quartier de San Giovanni, de Turin, là où un cortège se dirige de la mairie jusqu'au bûcher à allumer, préparé sur une des plus grandes places ; ou encore les festivités sur le lac de Côme ou celles d’Amalfi et en mille autres villes. Festivités qui se répètent, naturellement, dans toute l’Europe et auxquelles dans le passé ne dédaignaient pas de participer même les souverains.

 

buchet rune

 

À qui s'apprête à fêter le Solstice d'été nous pensons donner quelques indications de caractère général qui pourront contribuer à une plus sûre réussite. Il est bon, avant tout, de rappeler que la célébration du Solstice ne doit pas prendre le caractère d'une reconstruction archéologique-théâtrale ; célébrer signifie avant tout se reconnecter à quelque chose qui existe dans la transmission et qui doit être vécue, non pas scolairement, mais avec conscience et joyeuse harmonie.

Nous conseillons même, là où il est possible d’adhérer aux comités des fêtes locaux, en cherchant plus à remplir ce qui est déjà réalisé par du plus clairement signifiant, et en cherchant à impliquer la communauté* entière, plutôt que de créer des doublons pour quelques intimes malades d'élitisme [autoproclamé]r. La participation de nombreuses personnes à la fête la rend plus vraie et plus réussie, et l'idéal serait que la population entière participe à des tels rites*, qu’elle ressoude ses liens* avec ses ancêtres et avec sa terre.

Il faut en effet se rappeler la fondamentale différence symbolique-ritualiste entre public et privé, importante aussi chez les Romains et aussi parfaitement tracée et approfondie dans la sage « Identité spirituelle de l'Europe et de la Tradition juridico- religieuse romaine » de Giandomenico Casalino, publié en avril 2002.

Il est, par conséquent, important de caractériser la fête d’un point de vue régional, en ornant le lieu de la cérémonie avec des étendards aux couleurs de la région, de blasons*, et aussi d’accompagner le tout avec des chants folkloriques qui rappellent en mémoire les sentiments de foi dans sa région, dans son histoire et dans notre futur.

 

ronde

 

Par contre, pour ceux qui doivent improviser pour la première fois, nous conseillons d’agir ainsi : garder présent à l’esprit que la fête se déroule dans une seule soirée et que, par conséquent, il faut soigner les détails portés à l'organisation pour qu'il n’y ait pas de contretemps ou de vides dans l'action qui souvent troublent le déroulement en créant l’ennui ou la mauvaise humeur ; la fête débutera le soir avec des chants et des jeux, auquels peut suivre le banquet ; les tables doivent être grandes et bien décorées ; il est opportun de disposer les intervenants selon leurs préférences, en évitant de créer des clans ou groupes qui favorisent un certain agonisme (ou esprit de compétition), lorsque c’est possible, éviter les bals modernes et les blagues gênantes qui peuvent créer du désordre.

À minuit un cortège qui part depuis à peu près un kilomètre se dirigera vers le lieu où a été préparé le bûcher ; nous conseillons que le cortège soit guidé par les autorités civiles ou religieuses présentes ou, au moins, par les organisateurs et même, accompagnés des plus jeunes !

Le feu devra être construit avec soin pour éviter qu'il s'éteigne ou qu’il brûle trop vite. L'idéal serait évidemment qu'il dure toute la nuit, ce qu’on peut facilement obtenir en dosant savamment la paille, les fagots et les bois les plus gros.

Une excellente méthode est de planter un pal au centre et fagoter tout autour la paille et les fascines, en posant ensuite les troncs plus gros en pyramide [p.-tour à base carrée]r en laissant une petite cheminée pour la fumée.

Il peut être particulièrement indiqué d’orner ce bûcher pyramidal avec une roue décorée de rubans arc-en-ciel pour symboliser le déroulement du cycle solaire et celui de la Vie. La roue [en croix* celtique]r peut être posée en sommet du poteau central [lorsqu’on conservé l’Arbre de Mai sur cette place]r ou, mieux, appuyée sur la face avant du bûcher.

À l’arrivée du cortège, les quatre personnes postées[aux quatre coins de la place]r avec des flambeaux allumés s'approchera du bûcher [au signal convenu d’une certaine phrase ou mot convenu de la présentation du Maître du Feu ou Meneur de Jeu)]r.

À ce signe, le premier dira [en s’avançant]r :

Je viens de l'Ouest, terre d'Arthur, et je porte le feu ;

ensuite le second :

Je viens de l'Est, terre de Siegfried et je porte le feu ;

puis le troisième :

Je viens du Nord, terre d'Eric le Rouge et je porte le feu ;

et enfin le dernier :

Je viens du Sud, terre de Romulus et je porte le feu.

 

Ensuite, en même temp[un autre mot-signal]r, ils abaisseront leurs torches pour allumer le bûcher.

Laisser alors un instant de réflexion dans le silence pendant lequel crépitent les premières flammes [emportant des gerbes d’étincelles qui se mêlent aux étoiles dont c’est manifestement la fête cosmique… ]r

Alors, chacun pourra admirer [la « magie* » des longues]r flammes s’élever et débute une joyeuse farandole autour au feu en se tenant par la main et tournant toujours plus rapidement (en évitant, cependant, les risques qui peuvent survenir de chutes près des flammes).

La veillée sera suivie de libations [modestes pour certains : il faut penser aux retours en voiture]r, de chants [et de danses*]r et elle pourra durer jusqu'à l’aube…

 

saut

 

Lorsque les flammes se seront assagies, et en prenant les précautions opportunes, on pourra donner le départ des sauts à travers le feu : tout cela ne devra pas avoir valeur de compétition entre les individus mais, par contre, il devra être bien présent à l’esprit qu’il ne se déroule dans cet instant ni veillée, ni cérémonie, mais un véritable rite* [archaïque]r ! (Par conséquent, il faudra sans doute éloigner les éléments de désordre ou de préoccupation provoquée par leur… comportement.)

Lorsque la fête est terminée, chacun s’en retournera à la maison content et enrichi du rite à peine déroulé.

 

Et, c’est seulement quand tout est terminé que, « l’esprit content »,

on pourra dire entre nous : « c’était vraiment très bien réussi !!! »

 

Luca Valentini - Cuib Mikis Mantakas [ extr. n° VII de Camelot, juin 2002 ]

Traduction-adaptation […]r par Tristan, ancien « Maître du Feu »…

P.S. : Les termes suivis d’un astérisque* sont des titres d’articles disponibles sur le site:Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

 

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