vfd52mpo1

 

A l’origine, la Chandeleur est une fête populaire païenne, vieille de quelques millénaires. Liée à la lumière, elle annonçait traditionnellement la fin de l’hiver. La Chandeleur est aujourd’hui synonyme de gourmandise, de convivialité et de crêpes sucrées. Retour historique sur la Fête des Chandelles

« À la Chandeleur, l’hiver se meurt ou prend vigueur» ou « À la Chandeleur, le jour croît de deux heures» sont quelques-uns des proverbes liés à la Chandeleur, aussi appelée Fête des Chandelles. Mais d’où vient cette tradition ancrée chaque 2 février ?

Pour les Romains, le mois de février, « februarius », désignait le dernier mois de l’année. Il symbolisait également le « mois de purification » avant l’arrivée du printemps. Le 2 février, les Romains fêtaient les Lupercales, fêtes inspirées de Lupercus, le dieu de la fécondité et des troupeaux. Chacun se rendait à ces fêtes en grande procession en agitant des flambeaux. Début février était également le moment où des crêpes étaient distribuées aux pèlerins qui se rendaient à Rome. C’est à cette époque de l’année que les semailles d’hiver commençaient. On se servait de la farine excédentaire pour confectionner des crêpes, symboles de prospérité pour l’année à venir.

Chez les Celtes, on fêtait Imbolc le 1er février. Ce rite pratiqué en l’honneur de la déesse Brigit célébrait la purification et la fertilité au sortir de l’hiver. Les paysans portaient des flambeaux et parcouraient les champs en procession, priant la déesse de purifier la terre avant les semailles.

Un autre culte païen était célébré partout en Europe depuis l’Antiquité : les célébrations de l’ours et du retour de la lumière. Longtemps en Europe, l’ours fut l’objet d’un culte qui s’étendit de l’Antiquité jusqu’au cœur du Moyen Âge. Les peuples germains, scandinaves, et celtes, célébraient la sortie d’hibernation début février, le moment où l’ours sortait de sa tanière pour voir si le temps était clément. Cette fête était caractérisée par des travestissements en ours, des processions de flambeaux, de feux de joie et des simulacres de viols ou d’enlèvements de jeunes filles. Du XIIe au XVIIIe siècle, la chandeleur fut même appelée «chandelours» dans de nombreuses régions françaises où le souvenir du culte de l’ours était encore très présent.

L’église catholique a longtemps cherché à éradiquer les cultes païens et les fêtes antiques. Ce fut chose faite au Vème siècle, en 472, quand le pape Gélase Ier instaura la Fête de la Présentation de Jésus au Temple, célébrée le 2 février, soit 40 jours après Noël. Cette fête commémore la Présentation de l’enfant Jésus au Temple de Jérusalem et la purification de sa mère, la sainte Vierge. En effet, selon la religion, une mère qui accouchait était considérée comme impure et devait attendre avant de se rendre dans un lieu sacré (40 jours pour un garçon et 80 si c’était une petite fille…). C’est seulement en 1372 cependant que la fête est officiellement appelée la Fête de la Purification de la Vierge Marie. Dans les églises, les torches sont remplacées par des chandelles bénites dont la lueur est supposée éloigner le mal et rappelle que le Christ est la lumière du monde. Les chrétiens rapportent ensuite les cierges chez eux afin de protéger leur foyer.

C’est cette recherche de lumière après l’hiver qui serait à l’origine de la fabrication des crêpes. Leur forme ronde et dorée rappelle le disque solaire et évoque le retour du printemps après l’hiver sombre et froid ainsi que le moment de l’année où les jours s’allongent de plus en plus vite.
Aujourd’hui, il existe encore toute une symbolique liée à la confection des crêpes. On fait parfois sauter les crêpes de la main droite en tenant une pièce d’or (un Louis d’Or par exemple) ou une pièce de monnaie dans la main gauche afin de connaître la prospérité pendant toute l’année. La première crêpe (toujours ratée !) devrait aussi être gardée au sommet d‘une armoire tout au long de l’année, jusqu’à la Chandeleur suivante, pour garantir la prospérité et l’abondance des récoltes. Cette crêpe que l’on ne mange pas est la survivance du rite de l’offrande. À l’occasion de la Chandeleur, toutes les bougies de la maison devraient être allumées. La tradition demande aussi de ne ranger la crèche de Noël qu’à partir de la Chandeleur, qui constitue la dernière fête du cycle de Noël. La Chandeleur marque également l’ouverture de la période de Carnaval et c’est en même temps, un signe de renaissance, de promesse d’avenir.

 

Voici quelques dictons de la Chandeleur :

« À la Chandeleur, au grand jour, les grandes douleurs. »
« À la Chandeleur, grande neige et froideur. »
« À la Chandeleur, le froid fait douleur. »
« À la Chandeleur, Quéré fait des crêpes jusqu’à pas d’heure. »
« À la Chandeleur, Rose n’en sentira que l’odeur. »
« Rosée à la Chandeleur, l’hiver à sa dernière heure. »
« Si la Chandeleur pleure, l’hiver ne demeure. »
« Si le ciel n’est ni clair ni beau, nous aurons plus de vin que d’eau. »
« À la Chandeleur, le jour croît de deux heures. »

 

Un article sur la Chandeleur ne serait pas complet sans une recette de crêpes. Voici donc la recette traditionnelle de crêpes pour que celles-ci soient justement, inratables !

Ingrédients (pour une quarantaine de crêpes) :

– 500 g de farine
– 6 œufs entiers
– 2 cuillères à soupe d’huile
– 1 litre de lait
– un petit verre à liqueur de rhum
– de l’extrait de fleur d’oranger
– une pincée de sel

Dans un saladier, verser la farine et les oeufs. Progressivement ajouter le lait tout en mélangeant avec le fouet. Ajouter le sel est l’huile et mélanger jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène.

Laisser reposer la pâte à crêpes si possible une heure à température ambiante.

Utiliser une poêle antiadhésive, plate et avec des bords plats. Faire chauffer la poêle et une fois chaude, l’huiler avec un morceau d’essuie-tout pour éviter les surplus.

Verser une demi-louche de pâte à crêpes. Faire un mouvement de rotation pour répartir la pâte sur toute la surface, poser sur le feu et quand le tour de la crêpe se colore en roux clair, il est temps de la retourner. Pour retourner les crêpes, commencer par décoller les bords, puis quand la crêpe se décolle en entier, la faire sauter d’un coup sec. Pour les moins adroits, il suffit de retourner la crêpe avec une spatule. Laisser cuire environ une minute de ce côté et la crêpe est prête. Répéter jusqu’à épuisement de la pâte.

Les crêpes sont prêtes. A garnir avec de la confiture, de la cassonade, du chocolat… Tous les goûts sont permis !

SourcerdvArtsCulinaires

FaLang translation system by Faboba
 e
 
 
3 fonctions