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De la loi Pleven (1972) à la loi Avia votée en 2020, en passant par les lois Gayssot et Taubira : retour sur 50 ans de lois liberticides en France, restreignant chaque année qui passe un peu plus la liberté d’expression, sur pression à chaque fois de minorités entendant imposer une vérité officielle, des tabous et, surtout, voulant interdire tout débat réel et sérieux qu’il soit politique, philosophique, religieux, scientifique, dans le pays.
Des lois liberticides votées portées majoritairement par des députés de gauche ou de centre-droit, mais sur lesquelles jamais une majorité de droite n’est revenue malgré des gesticulations opportunistes au moment de voter ces lois. Pourtant, une loi s’abroge comme elle se vote…
La liberté d’opinion, liberté fondamentale, était déjà biaisée en France depuis la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui énonce en son article 10 que « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses. Pourvu que [sa] manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ». Il suffisait dès lors d’établir un trouble à l’ordre public légalement, pour balayer toute liberté d’opinion… ce à quoi des députés se sont attachés depuis 50 ans…
Rappelons tout d’abord que la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse contenait déjà plusieurs dispositions sanctionnant notamment les injures et les diffamations.
1972 : René Pleven sabre la liberté d’expression en France
Le 7 juin 1972, le garde des Sceaux René Pleven présente son projet de loi aux parlementaires. L’idée vient du député socialiste René Chazelle. René Pleven annonce fièrement : « Avec ce texte, la France sera, à ma connaissance, le premier pays du monde à avoir une définition aussi extensive de la discrimination dans ses lois pénales ». La loi est rapidement votée à l’unanimité des députés.
Le délit de « provocation publique » à la haine raciale institué par l’article 1er de la loi de 1972 est passible d’au plus un an d’emprisonnement et/ou 45 000 euros d’amende. Il a été inséré à l’article 24 alinéa 5 de la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881.
La provocation publique à la haine raciale est définie comme visant certaines personnes ou groupes de personnes « à raison de leur origine ou leur appartenance ou non appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ». Le même article de loi réprime par ailleurs, et de la même façon, ceux qui « auront provoqué à la discrimination, […] ou à la violence ». La provocation peut être indirecte et, élément nouveau, ne nécessite pas d’être effectivement suivie d’effet pour être punissable.
Autre innovation essentielle, les associations constituées depuis au moins cinq ans et luttant contre les discriminations ont le droit de porter plainte et de se constituer partie civile ; « toute association légalement constituée s’autoproclamant représentative de tel ou tel intérêt ou de telle ou telle communauté » y est autorisée et ceci même en l’absence de plainte individuelle préalable. Dès avril 1973, la LICRA, représentée par les avocats de gauche Robert Badinter et Gérard Rosenthal, obtiendra la première condamnation en la matière. Le juteux business de l’antiracisme pouvait débuter…
Par ailleurs est créée la contravention de provocation « non publique » à la haine raciale, définie par le premier alinéa de l’article R. 625-7 du Code pénal, passible d’une amende au plus de 1 500 euros, qui peut être portée à 3 000 euros en cas de récidive (contravention de 5e classe).
Selon Éric Zemmour, qui a été condamné à plusieurs reprises à la suite de plaintes reposant sur cette loi, c’est une régression juridique. La nouvelle loi condamne les intentions et non plus les faits. Elle transgresse le principe général du droit selon lequel « la loi pénale est d’interprétation strictement restrictive ». La référence à la nation étend également l’application de la loi du racisme à la xénophobie. Ce glissement introduit un principe de non-discrimination entre Français et étrangers et interdit toute préférence nationale en matière d’emploi, de logements, d’aides…
1990 : Le communiste Jean-Claude Gayssot impose l’histoire officielle
La loi no 90-615 du 13 juillet 1990 tendant à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe, dite loi Gayssot est la première des lois mémorielles françaises imposant une histoire officielle sous peine de poursuites devant les tribunaux à l’imitation des régimes totalitaires.
Elle réprime la contestation de l’existence des crimes contre l’humanité qui furent définis dans le statut du Tribunal militaire international de Nuremberg. La plupart des débats portant sur cette loi, lors de son adoption et ultérieurement, mettent en avant une possible atteinte à la liberté d’expression et à la liberté de recherche historique en général.
L’article premier de cette loi prolonge la loi Pleven et énonce que toute discrimination fondée sur l’appartenance ou la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion est interdite , la France ayant ratifié la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale de l’ONU de 1965.
Cette loi Gayssot innove par son article 9, qui qualifie de délit la contestation de l’existence des crimes contre l’humanité, tels que définis dans le statut du Tribunal militaire international de Nuremberg, qui ont été commis soit par les membres d’une organisation déclarée criminelle en application de ce statut, soit par une personne reconnue coupable de tels crimes. Cet article 9 introduit en effet dans la loi de 1881 sur la liberté de la presse un article 24 bis dont voici le premier alinéa :
« Seront punis des peines prévues par le sixième alinéa de l’article 24 ceux qui auront contesté, par un des moyens énoncés à l’article 23, l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité tels qu’ils sont définis par l’article 6 du statut du tribunal militaire international annexé à l’accord de Londres du 8 août 1945 et qui ont été commis soit par les membres d’une organisation déclarée criminelle en application de l’article 9 dudit statut, soit par une personne reconnue coupable de tels crimes par une juridiction française ou internationale. »
L’article 6 (c) de ce statut définit les crimes contre l’Humanité : l’assassinat, l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation, et tout autre acte inhumain commis contre toutes populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux, lorsque ces actes ou persécutions, qu’ils aient constitué ou non une violation du droit interne du pays où ils ont été perpétrés, ont été commis à la suite de tout crime entrant dans la compétence du Tribunal, ou en liaison avec ce crime.
L’article 24 bis stipule que les auteurs d’actes de discrimination sur l’origine ethnique, la religion ou la race d’un tiers peuvent encourir une peine d’un an d’emprisonnement et d’une amende de 45 000 €. Il punit d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende ceux qui auront contesté l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité tels qu’ils sont définis par l’article 6 du statut du tribunal militaire international de Nuremberg.
Parmi les hommes politiques opposés à l’époque à cette loi, on peut citer Dominique Perben, Pascal Clément, François Fillon, Gilles de Robien, Jean-Louis Debré, Pierre Mazeaud, Jacques Chirac, Jean Foyer, Jacques Toubon, Alain Peyrefitte et Simone Veil. Jamais, alors qu’ils sont revenus au pouvoir dans la foulée, ils ne sont revenus sur cette loi.
2001 : Christiane Taubira rajoute l’esclavage à la liste des sujets interdits
La loi sur la liberté de la presse va prendre encore une claque en 2001, avec la députée guyanaise Christiane Taubira, qui portera quelques années plus tard celle sur le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels. Elle entend imposer cette fois-ci une histoire officielle et pénalement condamnable en cas de contestation à propos de l’esclavage.
La loi du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité dite loi Taubira reconnaît ainsi comme crime contre l’humanité des traites et des esclavages pratiqués à partir du XVe siècle sur les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes. La loi est adoptée par le Parlement le 10 mai 2001 et promulguée le 21 mai 2001.
Chaque article de la loi légifère sur un objet :
- Article 1 : la reconnaissance des traites et des esclavages comme crime contre l’humanité.
- Article 2 : l’insertion de ces faits historiques dans les programmes scolaires et le développement des recherches scientifiques s’y rapportant. L’article ne donne pas de directive sur l’orientation du traitement de ce fait historique.
- Article 3 : un projet de requête en reconnaissance de ce crime contre l’humanité auprès du Conseil de l’Europe, des organisations internationales et de l’Organisation des Nations unies.
- Article 4 : modifie la loi no83-550 du 30 juin 1983 relative à la commémoration de l’abolition de l’esclavage. Instaure un comité composé de « personnalités qualifiées » et de « représentants d’associations défendant la mémoire des esclaves». Ce dernier point peut être lu comme une restriction aux associations qui ont explicitement mis dans l’objet de leurs statuts une obligation de « défense de la mémoire des esclaves ». Ce qui impose de connaître très précisément l’objet « mémoire des esclaves ». Or cet objet est lui-même désigné comme sujet de recherches à l’article 2.
- Article 5 : modifie la Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, chapitre V, Des poursuites et de la répression.
Dans la foulée, pour rajouter cette fois-ci une histoire officielle au sujet du génocide arménien, le 1er juillet 2016, l’Assemblée nationale adopte en première lecture un amendement au projet de loi égalité et citoyenneté sanctionnant d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende la négation ou la banalisation d’un crime contre l’humanité. Le texte paraît au Journal officiel le 28 janvier 2017, et ces dispositions sont intégrées à l’article 24 bis de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. Bien que la France ait reconnu le génocide des Arméniens par la loi du 29 janvier 2001, en effet la négation du génocide n’était pas punissable en tant que telle, mais certains fossoyeurs de la liberté d’expression en ont décidé autrement.
2020 : Laetitia Avia, mandatée pour traquer « la haine » sur Internet
En ce mois de mai 2020, « la boucle » vient d’être bouclée, avec cette-fois ci la loi dite « contre la haine » sur Internet. La notion de haine étant tellement large qu’on pourra y inclure juridiquement tout et n’importe quoi. Cette loi est portée par Laetitia Avia et le CRIF, loi encore une fois contestée à droite, mais dont à nouveau rien n’indique qu’en cas d’accession au pouvoir elle sera abrogée.
En 50 ans, les députés français auront donc interdit, sous peine de sanctions pénales, que l’on parle sans langue de bois ni tabous des conséquences de l’immigration ou que l’on puisse mettre en place des lois en faveur des citoyens Français d’abord. Tout en interdisant les statistiques ethniques. Les députés français ont imposé aux historiens et à l’Éducation nationale une histoire et une pensée officielle. Avec l’émergence d’Internet, ils viennent d’acter une loi qui permettra à des employés d’entreprises étrangères de se substituer à des juges nationaux pour décider ce qui est « de la haine sur Internet » et ce qui ne l’est pas.
50 ans de restriction de la liberté d’expression donc, sous la pression constante de lobbys et de groupes communautaires qui, bien que minoritaires, ont réussi à mettre en place ce qui s’apparente à une tyrannie des minorités, au détriment de la démocratie, au détriment de la majorité silencieuse, car contrainte légalement au silence.
En 2020 en France, nous avons le droit de parler et de débattre de tout. Sauf de tout ce qui est interdit… Vaste programme…
YV
Sources : Breizh-info.com
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Le policier, qui officie dans le XIIe arrondissement de Paris, a été mis en examen pour "tentative de meurtre" et libéré à l'issue de sa garde à vue, mais placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction de détenir une arme: un policier de 25 ans a tiré sur son voisin qui faisait trop de bruit.
"Descends sale fdp"
Mais il a aussi diffusé, sur le réseau social Snapchat, des photos de lui et de la scène prises avant et après son acte... ce qui a sans doute pesé dans la décision du juge.
Mardi soir, dans son immeuble de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), le jeune homme, qui n'était pas en service, se rend chez son voisin du-dessous, qu'il juge trop bruyant.
Sur son compte Snapchat, on voit le gardien de la paix arborer son arme de service, rentrée dans son jean.
Une photo accompagnée d'un texte sans ambiguïté: "Je me rends chez mon voisin d'en dessous qui fait du tapage. Il m'invite à descendre sale fdp. J'y vais."
Et peu après, le policier publie une seconde photo, qui laisse apparaître des taches de sang au sol. "J'ai tiré", écrit-il en légende.
Prises très au sérieux, les deux images ont été versées au dossier d'instruction, selon Le Parisien.
Couteau brandi
Entre les deux images, la musique trop forte du voisin aura poussé le policier à descendre voir ce dernier. Selon ses dires, le voisin aurait brandi un couteau. Il est 23h30. L'agent lui rétorque "Police. Jette ton arme", avant de lui tirer une balle dans l'abdomen.
La balle, qui lui a traversé le flanc droit, aurait ricoché ensuite sur une porte d'appartement. Aucune autre personne n'a été blessée, et le voisin, hospitalisé un temps, est hors de danger.
"Un peu racaille mais gentil"
Le policier, placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de détenir une arme, de quitter le territoire et de paraître dans la résidence où il vit, aurait usé de sa "légitime défense", selon son avocat, maître Laurent-Franck Liénard. L'avocat balaie aussi les photos publiées, évoquant "un contexte d'exaspération". Il décrit son client comme "un peu racaille mais plutôt gentil".
"La première image se voulait être une blague de potache, mais il a été rattrapé par la réalité", détaille Me Liénard.
"Il a posté la deuxième photo pour que ses contacts sachent qu’il s’était passé quelque chose de grave, et qu’ils n’allaient plus avoir de ses nouvelles", justifie-t-il.
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LUNDI 04 MAI 2020
Dans la légende hindoue, les chats pourraient vivre neuf vies. Dans le contexte de la croyance asiatique en la réincarnation, le dieu Shiva aurait rencontré un chat dans un temple, qui se disait capable de compter jusqu'à l'infini. Lorsque Shiva lui demanda de s'exécuter, l'animal s'endormit au nombre 9.
Il était né, en juin 1944, au Tadjikistan soviétique, et n'hésitait pas, en souriant, à se dire Tadjik. En réalité, ses parents s'étaient réfugiés en URSS lors de l'attaque de l'Allemagne de 1941, leur Galicie [1] originelle, du fait des persécutions raciales ce n'est pas en qualité de félin, mais de trotskiste, qu'Henri Weber (1944-2020) aura connu neuf vies. Son piolet à lui s'est appelé coronavirus. Il était âgé de 75 ans.
Le parti socialiste semble unanime dans l'admiration. Mentionnons trois échantillons : Olivier Faure, actuel premier secrétaire déclare :"Une des grandes voix de la gauche vient de nous quitter. Henri était une de ces mémoires fertiles de la gauche, il en connaissait l’histoire, jusque dans ses moindres détails". François Hollande le définit comme "un homme généreux, un intellectuel lumineux, un ami cher". Enfin Laurent Fabius, dont il avait rallié le courant : "Attentif, profond, drôle, séduisant, ouvert, érudit, infatigable bretteur et militant, ce rebelle chaleureux et réfléchi aura fréquenté tous les honneurs sans être prisonnier d’aucun."[2]
Plus problématique, en revanche, le thrène, non moins unanime à son propos, de la presse qu'affectionnent les gens de droite, sans aucune réserve. Incroyable éloge dans Le Figaro. De son côté, l'article de Nathalie Segaunes dans L'Opinion décrète : "avec la mort de Henri Weber, la gauche perd l’une de ses plus « belles figures »"Sous-titre : "Henri Weber est décédé dimanche à l’âge de 75 ans des suites du coronavirus. Venu du trotskisme, fervent européen, il était « l’un des rares socialistes français qui n’aient jamais renoncé à réfléchir »". Le jeu subtil des guillemets laisse ainsi le lecteur perplexe.[3]
Légèrement surpris, par conséquent, de l'étendue des louanges qui lui sont décernés, y compris par la droite, votre chroniqueur ne peut que chercher dans sa mémoire.
Ne gardant aucun souvenir direct moi-même de celui qu'on nous présente comme ayant été, dans l'ombre de Krivine, chef du service d'ordre de la Ligue communiste révolutionnaire, on se contentera d'observer.
À l'époque de son engagement violent je n'oublie pas les coups que ses camarades nous ont portés. Il fallait beaucoup d'inconscience pour distribuer des tracts à proximité de leurs bastions. Ça nous plaisait, pour dire le vrai, de tester leur sens de la liberté d'expression.
En 1961 son mentor Krivine, s'illustrait dans les rangs l'Union des étudiants communistes. Il n'y faisait pas vraiment figure de "suiviste" à la remorque du parti, pas vraiment "thorézien". Une nuance qui nous échappait. Il était en fait secrètement gagné à la cause de la tendance dite "frankiste" de la IVe internationale, que Weber allait suivre très longtemps. Leur activité, disciplinée par "l'entrisme", les situait en pointe du Front Universitaire prétendument Antifasciste. Ce FUA s'attachait à dénoncer les sympathisants supposés de l'OAS. On y mettait en fiche les opinions déviantes : on n'avait pas encore inventé le concept des campus américains de politiquement correct mais ces jeunes gens, khrouchtchéviens, le préfiguraient.
De cette première nuisance, il me reste un souvenir précis. Alors partisan un peu bruyant de l'Algérie française, je suivais une classe de math sup au lycée Louis-le-Grand, lequel faisait face à leur citadelle sorbonnarde. J'eus les honneurs d'un numéro de Clarté, le mensuel bien imprimé qu'éditaient les communistes : sur la liste noire qu'ils publiaient le gamin de 17 ans que j'étais alors figurait en liste 6 ou 7. Un peu impressionné je demandai conseil et rendis donc visite à un homme de grande qualité qui présidait aux destinées de l'Action française. Louis-Olivier de Roux qui devait, hélas, disparaître début 1963, me rassura, à sa manière, à propos des trotskistes que nous trouvions en face de nous.
Je compris, pour résumer son propos réconfortant, qu'il ne s'agissait pas de chats mais d'un autre animal domestique dont on dit que "chien qui aboie ne mord pas".
Si violents qu'ils se soient montrés en effet... quand ils se trouvaient en position de force... à dix contre un, – et j'ai moi-même tâté plusieurs fois de leurs barres de fer... si proches de leurs buts révolutionnaires à plusieurs reprises... si richement dotés en moyens matériels et financiers et soutenus par des médias propagandistes... ces gens ont conduit leurs troupes – infiniment plus nombreuses que nous, jeunes patriotes et anticommunistes pouvions l'être, à l'époque – à l'échec.
En 1964-1965, refusant de se rallier au mot d'ordre du PCF de soutien à la candidature de Mitterrand, le secteur Lettres de l'UEC suit Krivine pour créer la Ligue communiste, qui quoique trotskiste soutiendra, pendant les 10 années qui suivront, la conquête du Vietnam par les staliniens. Ce fut la base de son développement, encouragée par la ligne officieuse du gouvernement de Paris.
De leur troupe indistincte, la personnalité de Weber n'apparaît dans les radars de votre chroniqueur qu'en 1968.
Plutôt, paradoxalement, en bien je dois le reconnaître. Il commet en effet son premier ouvrage, intelligemment écrit, cosigné avec son camarade Bensaïd, un livre qu'ils consacrent à ce qu'ils considèrent comme "La Répétition générale". Lénine d'opérette, persuadés peut-être d'avoir vécu les événements russes de 1905, ils croient préparer 1917.
Mordant, lucide, il souligne la dérision des autres groupuscules gauchistes, maoïstes, etc. Leurs concurrents lambertistes, trotskistes, mais figés eux-mêmes dans le catastrophisme de la crise prochaine du capitalisme [ça n'a pas changé depuis], et le programme de transition de 1936, sont plus mal traités, car "le mouvement recrute sur une base très large quiconque est contre les flics, les curés, les psychosociologues a sa place dans l'organisation". Les voilà habillés pour de nombreux hivers.
Le trotskisme français s'étant cependant montré une usine à faire des mégots, la plupart de ses adeptes comprirent qu'il fallait faire partager leur savoir faire à la gauche sociale-démocrate que jusque-là ils faisaient profession de mépriser.
Ainsi, dans les années 1980, les années Mitterrand virent arriver dans les coulisses, puis dans les aréopages officiels du parti, successivement de nombreux lambertistes, qui avaient transité par le grand orient, et pas mal de krivineux. Dont Weber qui devint responsable des études du PS. Il grimpe dans le sillage de Fabius, lequel n'a certes jamais été trotskiste, mais dont le courant se donne un air d'aile gauche. Il devient notable, sénateur, eurodéputé, des postes qui dépendent très peu du contact avec le petit peuple.
Certes son marxisme s'était émoussé. Mais il faudrait plusieurs pages, d'ailleurs relativement inutiles, pour résumer le fond des thèses dont il imbibe un parti désormais socialo-centriste.
On lira ainsi deux entretiens complaisants publiés sans aucune réserve dans L'Opinion, journal habituellement supposé critique :
- en 2014, il prétend défendre, contre les frondeurs, à la vielle du "grand rassemblement national des Etats généraux du PS", la ré-industrialisation comme "socle matériel pour entretenir un État social généreux, ni notre French way of life, qui est si agréable" et ceci grâce au CICE [4]
- et en 2016, à l'occasion de la publication de son livre Eloge du compromis, publié chez Plon, il se veut réformateur simplement moins brutal certes que Juppé, mais, quant au fond, convergent avec les mêmes et désastreux objectifs, et souligne que "la social-démocratie est une force extraordinairement résiliente"[5].
Si l'on veut bien considérer les conséquences du plan Juppé, l'objectif étant de faire une médecine sans médecins en ville, et sans trop de lits dans les hôpitaux, ce fut une réussite presque totale, qui se vérifie encore 25 ans plus tard. On comprend pourquoi son promoteur, malgré ses ennuis judiciaires a été placé au Conseil constitutionnel.
Quant aux restes de l'ancien trotskiste soixante-huitard, qu'ils reposent en paix. Ses réflexions, et les études qu'il dirigeait au parti socialiste, allaient dans le sens de l'étatisme délétère de notre pays. Il était, nous dit-on « l’un des rares socialistes français qui n’aient jamais renoncé à réfléchir ». Tant qu'on suivra ses avis, la France continuera de bâtir des usines à faire des mégots.
JG Malliarakis
Apostilles :
[1] Cette malheureuse petite région, autrefois accueillante, dont la capitale est Lvov, – Lemberg en allemand, Lviv en ukrainien – a été successivement partagée depuis le démembrement du Grand-Duché de Lituanie et du royaume de Pologne de 1772 entre l'empire des Habsbourg et celui des tsars. Entre 1939 et 1941, à l'époque de l'Alliance Staline Hitler elle avait été de nouveau partagée entre le Reich et l'Union soviétique, puis conquise par l'armée allemande et, en 1945, restituée entre Pologne à l'ouest et URSS à l'est. Après quatre ans passés dans le paradis stalinien, le père du jeune Henri jugea la France plus hospitalière et s'est établi à Paris comme honorable horloger. Son fils devint ainsi français, et reçut donc l'éducation typique des petits Parisiens, dans un lycée d'État.
[2] cf. article "L’ancien sénateur socialiste Henri Weber, figure de Mai 68 et du trotskisme des années 1960 et 1970, est mort"
[3] cf. article en ligne le 27 avril à 12 h 58
[4] "La redéfinition de ce que sont les socialistes est nécessaire"
[5] cf. entretien avec Nathalie Segaunes.
Sources : Pour recevoir en temps réel les liens du jour de L'Insolent, il suffit de le demander en adressant un message à
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Je n'aime pas aller toujours à contre-courant, mais je pense que la mondialisation, le capitalisme et le mondialisme ont pris un net avantage avec la crise de Covid.
La pandémie est exploitée pour éliminer de nombreuses personnes âgées, considérées comme une voix passive de l'économie. La future restructuration favorisera les grandes concentrations industrielles et financières et frappera la libre initiative et la classe révolutionnaire par excellence (contrairement à ce que prétend Marx), c'est-à-dire la petite bourgeoisie.
Le confinement est vécu dans chaque nation exactement de la même manière. Tous normalisés dans notre comportement et contrôlés par nos propres gendarmes internes, comme dans Fahrenheit 451 ou 1984.
Nous nous démarquons d’un souverainisme d'opérette. Qui est mondialiste (mais patriote...) avec les spaghettis et qui avec le camembert.
Enfin, les deux superpuissances impérialistes et semi-continentales (USA et Chine) font un bond en avant contre toutes les puissances intermédiaires. L'architecture européenne elle-même est ébranlée et ce dans le seul but de ralentir notre reprise commune.
Je considère tout ça non pas comme Austerlitz mais comme Bérézina.
Cela ne signifie pas que nous devons désespérer ou abandonner le combat. Bien au contraire.
Mais il faut penser dans deux perspectives contemporaines.
La première est la création d'espaces spirituels, culturels et économiques libérés. Renforçons donc la tendance à la construction de communautés !
La seconde consiste à se préparer à agir dans le désert auquel nous sommes confrontés.
Nous devons produire l'organisation sociale et économique dans les catégories productives laissées à elles-mêmes. Si nous parvenons à mettre en place des organisations corporatives dans une vision actualisée du syndicalisme révolutionnaire, nous deviendrons quelque chose de sérieux.
Parallèlement, la formation (culturelle mais aussi technique) nous permettra de produire nos élites et d'accéder à une partie des élites sociales et politiques, lançant un défi de contenu et de perspectives.
C'est une logique articulée et progressive que je propose.
Sans nous abandonner dans l'espoir d'un effondrement du système ou de révolutions populaires: je n'y crois pas. Mais en tout cas aucune des deux hypothèses ne dépend de nous. Au contraire, la prise en compte constructive des possibilités dépend de manière réaliste de nous même. Et contrairement à la sauvegarde des attentes, cela implique une action et non une désertion de la lutte.
Gabriele Adinolfi
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