Les risques de l’ambiguïté
Jean-Marie Le Pen apparaît, à des millions de Gaulois, comme celui qui est le dernier rempart contre l’immigration-invasion. C’est pourquoi j’ai adhéré sans hésitation à l’union patriotique proposée par Jean-Marie Le Pen car cette union peut être l’efficace front de résistance de tous les Européens attachés à leur identité. Au moment où Sarkozy essaye, pour piper des voix, de s’approprier l’identité nationale, Jean-Marie Le Pen a tout intérêt à marteler qu’il est le seul , depuis des décennies, à s’être battu pour l’avenir de cette identité. Sur cette question, vitale, de l’identité, il faut un message simple et clair.
Or, s’adressant le 6 avril à Argenteuil aux immigrés qui constituent une partie importante de la population de cette ville, Jean-Marie Le Pen leur a dit : « Vous êtes les branches de l’arbre France, vous êtes des Français à part entière (…) Pour moi vous n’êtes ni des potes, ni des blacks, ni des beurs, vous êtes des citoyens français, des enfants légitimes de la France ».
Ces termes ont peut-être laissés perplexes certains de ceux qui votent depuis longtemps pour Jean-Marie Le Pen. Bien sûr, ils peuvent comprendre qu’un candidat à la présidentielle ait besoin de ratisser large, pour recueillir un maximum de voix. D’où le souci de polir au maximum l’image et les propos du candidat. Mais où doit s’arrêter ce souci d’adaptation ? Pour gagner de nouveaux électeurs, faut-il prendre le risque d’en décourager d’autres ?
La sagesse populaire a donné depuis longtemps la réponse : il ne faut pas délaisser la proie pour l’ombre. Les ambiguïtés peuvent être source de risque.
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