L’engouement pour Obama des media occidentaux – parmi lesquels les français se distinguent – a une raison très simple : il incarne le rêve fou de l’idéologie occidentale, à savoir le métissage universel. Un processus qui devrait assurer la paix mondiale puisque ce qui est facteur d’affrontement, selon les zélotes de l’utopie mondialiste - c’est à dire les identités ethniques – devrait tout naturellement disparaître. Ce fantasme oublie simplement un détail : les identités ethniques reposent sur des réalités biologiques et culturelles. Et les faits sont plus forts que les mots.
Cela n’empêche pas les apôtres du métissage de voir en Obama le champion d’un « humanisme cosmopolite » paré de toutes les vertus. Dont la couleur de peau rappelle plus le père noir que la mère blanche (Noah est dans le même cas…). Et cette couleur est un atout, que souligne Claude Imbert (Le Point, 4 septembre) : « Elle caresse, aux Etats-Unis, une promotion de l’homme de couleur, en ineffable conjuration du coupable passé de l’homme blanc. D’autant qu’Obama – merveille ! – évite tout ressentiment à parfum racial. Bush déjà avait installé, sur le podium, des champions de l’élite noire, un Colin Powell, une Condoleezza Rice. Mais la brigue présidentielle est d’un autre acabit. Elle marque d’une pierre (non) blanche l’évolution fatale de la nation américaine. Dans moins d’un demi-siècle, les Blancs peuvent y perdre la majorité : les Noirs atteindront les 15 %, les Latinos passeront de 15 à 30 % et les Asiatiques de 5 à 9 %. Ainsi Obama, dans l’imaginaire subliminal de la faveur publique, devient-il, urbi et orbi, le métis postmoderne. Le messager d’un métissage mondial en marche. Le paladin d’un optimisme prophétique ».
Sarkozy a fait le même calcul en installant dans des fauteuils ministériels – et pas n’importe lesquels – deux Maghrébines et une Noire. Aussi doit-il suivre avec un intérêt particulier l’évolution de l’élection présidentielle américaine. Pour voir si la combine pluriraciale marche auprès du bon peuple…
L’affaire est à suivre de près car, contrairement à ce que voudraient laisser croire les media occidentaux, les jeux ne sont pas faits. Mac Cain (qui est, bien sûr, une crapule bushiste inféodée aux lobbies pétroliers et à Jérusalem) est loin d’avoir perdu