{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}her(e)s ami(e)s,
J’envoie, pour information, cette missive à tous les adhérents de Terre et Peuple. En sachant que certains d’entre eux ont un engagement politique (quel qu’il soit) et les autres non. Je prie à l’avance ces derniers d’accepter mes regrets concernant la teneur de cette lettre, qui leur paraîtra sans doute - et je les comprends - sans grand intérêt, puisqu’elle fait référence à des questions politiques. Je dois dire d’ailleurs que j’ai été fort tenté d’abandonner le terrain politique, après mes démêlés avec Mégret, pour me consacrer uniquement à l’action culturelle (c’est à dire à Terre et Peuple). J’y ai renoncé - la tentation était pourtant forte, d’autant que par goût personnel, cela avait ma préférence. Mais je crois que l’on ne doit pas se déterminer selon ses préférences, lorsqu’on a le sentiment d’avoir quelque chose à faire. Or, tout bien pesé, ce qui est ma motivation profonde - le combat pour l’identité ethnique européenne - nécessite à la fois le combat politique et le combat culturel. Ceci dit, je répète une fois de plus que je comprends (oh combien !) que certains membres de Terre et Peuple ne veuillent pas entendre parler d’action politique…
Venons-en au motif de cette lettre.
Certains (et certaines) s’émeuvent beaucoup du fait que j’ai donné, en tant que conseiller régional, ma signature pour la candidature de Le Pen (comme d’autres conseillers régionaux, eux aussi membres de Terre et Peuple, l’ont donnée à Mégret... ou à personne, ce qui est bien leur droit et leur liberté). Comme une version orientée de cette affaire est diffusée par certains (et certaines), je me dois de vous donner quelques éclaircissement et de faire quelques rappels.
1 – Terre et Peuple est une association culturelle et non un mouvement politique. TP conservera ce statut (alors que certains amis me suggéraient d’en faire désormais un mouvement politique). Pas de confusion des genres. Quand j’agis, aujourd’hui sur le terrain politique, ce n’est pas en tant que président de Terre et Peuple mais en tant que membre du groupe Europe Identité.
2 – Cependant la question du rapport de TP à la politique est récurrente, compte tenu du contexte dans lequel TP est née et s’est développée. Je rappelle donc le principe affirmé dès le départ et qui restera en vigueur. Il y a des membres de TP qui ont, par ailleurs, une activité politique - et c’est leur droit. Il y a à TP des gens qui sont membres du FN, d’autres du MNR, d’autres de tel ou tel groupe. J’ai toujours dit que cela ne posait pas de problème, puisque le travail de Terre et Peuple se fait dans une totale indépendance vis à vis des mouvements politiques (ce qui n’a pas plu à certains… mais je n’en ai jamais rien eu à faire). En clair - et au risque d’insister lourdement - il n’y a pas d’interaction entre le fait d’être membre de TP et d’être, par ailleurs, membre d’une organisation politique. C’est, tout simplement, le respect de la liberté et de la responsabilité de chacun.
3 – Cette liberté que je reconnais à chacun, j’entends qu’elle me soit reconnue. Ex membre du FN, ex membre du MNR, j’ai créé le groupe Europe Identité, dont j’entends faire un mouvement politique à l’échelle nationale. Son orientation, hostile à l’Etat-nation jacobin, et favorable aux identités régionales et européennes, est donc en rupture avec le positionnement tant du FN que du MNR. Il est clair qu’il n’y aura en rien confusion entre l’action culturelle de TP et l’action politique d’Europe Identité. Si certaines personnes veulent être membres des deux structures, ce sera leur libre choix. Et leur engagement politique à Europe Identité sera considéré, en tant que membre de TP, au même titre que l’engagement d’autres membres de TP au FN, au MNR ou ailleurs.
4 – C’est dire qu’il est hors de question pour moi de souhaiter un retour au FN ou au MNR - souhait qui, s’il existait, n’aurait d’ailleurs pas d’écho favorable dans ces organisations, ce qui est la moindre des choses après tout ce qui s’est passé… UN TRAIT EST TIRE. L’action politique pour moi aujourd’hui, c’est Europe Identité et rien d’autre.
5 – Alors que j’avais décidé de ne donner ma signature à personne pour l’élection présidentielle, je l’ai donnée en fin de compte à Le Pen. Pourquoi ? Je me suis décidé à ce changement de décision au vu de l’opération menée par le RPR (et d’autres relais) pour empêcher Le Pen de se présenter (j’ai eu des preuves locales précise de cette opération). L’absence de Le Pen aurait neutralisé les voix de tous les braves gens qui n’ont sans doute pas de grande conscience politique, mais pour qui voter Le Pen c’est dire non à l’immigration (les mégrettistes, qui misaient sur la récupération du capital électoral d’un Le Pen interdit d’élection, font à mon avis une erreur d’analyse totale - et je pense en particulier à l’électorat populaire). Le Pen empêché, les media auraient triomphé sur le thème « il n’y a plus d’extrême-droite en France » (traduction en clair : il n’y a plus de barrage électoral contre l’immigration). Pour démontrer qu’il y a encore en France une capacité populaire de refus de l’immigration, il fallait que Le Pen fût candidat. Telles sont mon analyse et la raison de mon choix, que l’on peut évidemment contester. Je note cependant que ceux qui me reprochent d’avoir donné ma signature à Le Pen auraient trouvé tout à fait normal que je la donne à un Mégret... qui va faire voter Chirac au 2ème tour.
6 – Voilà les faits. Si certains (et certaines) les trouvent incompatibles avec leur appartenance à TP, à eux (à elles) d’en tirer les conséquences. Je ne leur en voudrai évidemment pas. D’autant que personne n’est indispensable (Churchill, qui fut un ignoble personnage, a eu cependant une phrase intéressante, lorsqu’il disait que « les cimetières sont pleins de gens indispensables »). Est-il nécessaire de préciser que, quoi qu’il arrive, je m’emploierai à faire de TP une organisation efficace, gardant le cap du combat identitaire ethnique ?