« La France a besoin de DSK pour renforcer le FMI et avoir une gouvernance mondiale ». Cette phrase, présentée comme l’expression de la pensée de Sarkozy, a été publiée dans Le Monde du 17 mai. C’est à dire alors que Strauss-Kahn marinait au fond d’une prison new-yorkaise. Elle a donc, de façon effarante, un côté surréaliste.
Mais il y a bien d’autres aspects surréalistes dans cette « affaire DSK ». Par exemple les déclarations des députés socialistes Jean-Jacques Urvoas (Finistère), Jean-Christophe Cambadélis (Paris), Jean-Marie Le Guen (Paris), de la vice-présidente socialiste du conseil régional d’Ile de France Michelle Saban, qui vont toutes dans le même sens : leur grand homme est, forcément, victime d’un complot. Il n’y a pas si longtemps on nous expliquait que les thèses complotistes étaient une tare typiquement d’extrême droite…
Mais en tout cas, toutes affaires cessantes, la communauté juive à laquelle appartiennent Strauss-Kahn et Anne Sinclair s’est mobilisée, d’un bloc, pour orchestrer protestations, dénégations, lamentations. Comme pour l’affaire Polanski, elle aussi assez glauque. Et pour les mêmes raisons : la solidarité communautaire doit être immédiate et inconditionnelle. Attali, Badinter et leurs semblables – en tête desquels, bien sûr, l’inévitable Bernard-Henri Lévy – sont montés au créneau sans hésiter une seconde (Jean-François Kahn sur France-Culture : « c’est un troussage de domestique »…bel exemple d’ignominie bourgeoise et de mépris graveleux).
Dans les media, presse écrite et radiotélévisée s’activent pour nous attendrir sur le sort pitoyable de Strauss-Kahn. Et le sort de la jeune femme noire agressée par Strauss-Kahn, dans tout ça ? Pas intéressant. D’ailleurs c’est une menteuse : on trouvera bien des psychiatres pour nous expliquer qu’elle est mythomane, voire nymphomane (c’est apparemment, en ce mardi soir 17 mai où j’écris ces lignes, la nouvelle ligne de défense des avocats de Strauss-Kahn)…
Le bon peuple sera-t-il dupe de tels montages ? Espérons qu’il saura résister au tam-tam médiatique. Heureusement, il y a encore un bon sens populaire et les Gaulois ont tendance à se dire que dans les histoires de fesses il n’y a pas de fumée sans feu, surtout avec un obsédé comme Strauss-Kahn (les langues commencent à se délier sur d’autres vilaines affaires)…
Pierre VIAL
Tristane Banon parle de DSK dans l'emission 93 Faubourg Saint-Honoré
Cette journaliste a subit en 2002 les assauts de DSK :